Friday, January 26, 2018

Renseignement vs Cybersécurité

(Publié sur Le Cercle en 2015.)

La semaine dernière, le ministre de l’Intérieur répondait au journaliste des 4 Vérités concernant sa loi sur le renseignement. Le ministre se posait comme sûr de lui, sûr de son fait et de son texte, invitant les détracteurs à le lire et se convaincre de sa pertinence, du juste équilibre entre liberté et sécurité.

Notamment, il a plusieurs fois insisté sur le contrôle procédural intégré, c’est-à-dire sur la vigilance assurée par les diverses autorités prévues pour certes éviter les abus et la menace de Big Brother.

Je n’ai pas lu son texte et ne le lirai pas. Ce que j’en ai entendu me suffit à être certain que ce texte – qui vise notamment à une plus grande mise sur écoute de l’internet – n’est qu’une vile farce.

Si on prend l’incident TV5 pour illustration, il est facile de montrer que la solution ne viendra que d’une plus grande liberté, pas d’une loi de surveillance. D’abord, techniquement, TV5 est un incident technique. Il a été rendu possible parce que l’entreprise avait fait des choix risqués en laissant béantes trop de failles dans ses systèmes. Vue la gifle prise, on peut penser que la direction va adopter les mesures qui s’imposent. Ou pas. C’est sa liberté que de faire ce choix.

Ensuite, toute entreprise ferait appel à la police dans un tel cas, ou à une justice adaptée. Mais dans ce monde sans frontière, rien de tout cela n’existe. On peut affirmer que l’existence des états territoriaux au monopole de la force a été et reste un frein au développement d’une justice du Net.

Quoi qu’il en soit, les vandales se voulaient porteur d’un message. N’oublions jamais la liberté d’expression. Ici elle a conduit à des actes qui doivent être jugés de par leur vandalisme. Mais les idées qui sont derrière n’ont rien à faire dans une telle procédure, de même qu’elles n’ont rien à faire dans les attendus d’un texte de loi quelconque. Une idée ne se combat pas sur le terrain physique, mais sur le terrain des idées. Soit elle est fausse et on l’explique. Soit elle relève de fausses croyances et ces croyances doivent être décrédibilisées comme telles. Par l’explication, pas la loi.

Le ministre veut mous rassurer par les contrôles prévus par son texte. Mais pourquoi faudrait-il des contrôles si le texte ne présentait aucun risque pour la liberté ? Et en quoi le contrôle par une autorité plutôt qu’une autre changerait le risque de voir ces personnes abuser de leur pouvoir ?

La cybersécurité ne change rien aux principes de la liberté d’expression. L’état doit s’en tenir loin.

Nouvelle crise de la vache Foll

(Publié sur Le Cercle en 2015.)

La crise des éleveurs bovins est l’occasion d’observer en plein jour une multitude de fausses croyances et de dysfonctionnements profonds de ce pays qui fut pourtant celui des Lumières. Juste pour donner une idée, que ce soit le protectionnisme, le non-respect du droit, la politique agricole, l’endettement, le rôle du marché, celui de la distribution ou la protection du territoire, aucun de ces thèmes gravitant autour de la crise de ces derniers jours n’est l’objet d’une position saine de la part des politiciens et autres gouvernants. Et c’est bien parce que tout est géré en dépit du bon sens qu’on en arrive à ces soulèvements à répétitions qu’on observe depuis des années chez les paysans.

Donnons juste un exemple de la mauvaise foi politique. Dans LeFigaro, Périco Légasse demande : « Comment un éleveur peut-il accepter de vendre sa viande 3,98€ et de la retrouver à 14,50€ sur les étals des grandes surfaces? Qui se goinfre au passage? ». Il vise bien sûr la grande distribution.  Mais c’est oublier la part qui dans une telle somme tombe en réalité dans les poches de l’état, qui se garde bien de proposer de baisser son appétit et préfère appeler à l’effort des consommateurs.

Sur 14,50€, il y a déjà 2,90 de TVA, restent 7,62€. En imaginant que la distribution prenne 15% de marge, ce qui est bien plus qu’en réalité, il reste 6,48€ de coûts, dont les salaires forment la plus grosse part, disons 6€. Quand on se rappelle que 50% des salaires finit en taxes et cotisations, on arrive au total à environ 6€, soit 40% du prix, qui sont dus à l’ogre étatique. On se trompe de cible.

Mais ce qui est le plus grave dans cette crise, c’est l’infantilisation de la société dont elle témoigne. Tout d’abord, à force d’interventions répétées, on a mis depuis des années les agriculteurs en situation de dépendance. Mais inversement, ceux-ci ne savent plus se prendre par la main, assumer leur destin et leur situation et au moindre pépin, ils bloquent sans vergogne leurs concitoyens.

Il est profondément choquant que le pouvoir réagisse à la moindre once de chantage de telle ou telle catégorie socio-professionnelle. Mais il est tout autant scandaleux que ces mêmes catégories socio-professionnelles prennent le pays en otage pour le moindre bobo, tels des ados n’affrontant pas leurs propres erreurs. Car il faut le dire, les éleveurs se sont mis tous seuls dans cette situation.

Ils nous disent lors des reportages qu’ils n’ont pas le choix, qu’ils ne peuvent pas faire autrement que de saccager pour être écoutés. Cela est bien sûr absolument faux, ils ont le choix d’assumer. Qui peut être assez sot pour s’endetter à vie pour monter une exploitation dans un domaine où par nature même aucun revenu ne peut être garanti ? S’endetter pour acheter 1 ou 2 vaches, d’accord, le risque est limité. Mais s’endetter pour en acheter 20, 30 ou 50, il faut être inconscient, prêts d’état ou pas.

Se faire entendre ? Depuis quand le rôle de l’état est-il de venir à l’aide des entrepreneurs qui ne savent pas prendre les bonnes décisions ?

Cybersécurité : Une affaire de liberté

(Publié sur Le Cercle en 2015.)

La cybersécurité est un sujet passé du petit milieu des experts aux gros titres de la presse en quelques mois, grâce à une avalanche d’accidents qui commence à attirer l’attention de tous – on pense à TV5 ou au Canard Enchaîné il y a peu, parmi tant d’autres.

Il y a de nombreux liens entre cybersécurité et liberté ; ce premier texte se propose de recadrer le sujet, d’en rappeler les fondamentaux, les principes, avant que les prochains papiers détaillent chacun une des facette en particulier, toujours avec la liberté à l’esprit.

Vue d’un œil professionnel, la cybersécurité n’est guère un phénomène nouveau, du moins pas par nature. Elle est due à la conjonction de deux facteurs, qui se sont simplement aggravés, mais qui n’ont rien de nouveau. Le premier tient à la faiblesse des technologies. Le second tient à la professionnalisation des attaques.

Les systèmes qui hébergent l’immense majorité de l’informatique des entreprises et des grandes organisations sont essentiellement les mêmes, tous issus d’une poignée de fournisseurs. Et malgré les années, malgré les « patches » et les « mises à jour » incessantes, ces technologies sont fournies et sont mises en place avec une multitude de défauts de conception, les fameux « bugs ». Et chaque bug est une faille en puissance que les pirates pourront utiliser pour se glisser, invisibles, au sein de ces systèmes nerveux modernes.

Pirates qui de leur côté sont devenus des pros et utilisent des outils désormais à la portée de tous. De nos jours, on peut passer de pirate amateur à pirate à galons juste en quelques heures. Parmi les aspects remarquables de cette évolution se distingue le rôle joué par tous les grands états, qui se mêlent tour à tour de protection de leurs entreprises et citoyens, tout en veillant à être les premiers à pirater profondément le reste du monde – telle la fameuse NSA – hors de toute juridiction.

Alors on découvre tout d’un coup que l’illusion de la propriété intellectuelle appliquée au logiciel a fait émerger des technologies de mauvaise sécurité ; que la malveillance a pu s’étendre sans contrainte dans la mesure où les états n’ont laissé aucune police s’organiser sur le Net ; que trop souvent la collusion entre pouvoir et grandes entreprises a abouti à des moyens d’espionnage présents un peu partout, à notre insu ; que les lois comme la CNIL ne servent à rien, sinon à nous faire croire que le danger pourrait venir du secteur privé.

Faute de liberté, tout cela était pourtant prévisible. A suivre donc…

Sécurité : Cesser de se plaindre des utilisateurs

(Publié sur Le Cercle en 2015.)

Un soi-disant expert en sécurité sévissant régulièrement sur Contrepoints vient d’y publier un article où il nous engage à faire « attention au facteur humain » en matière de cybersécurité. Il est très à la mode dans ce milieu de parler du besoin de sensibiliser les utilisateurs et de façon générale, de se plaindre du nombre de bêtises faites par les « nuls » aboutissant à quelque catastrophe numérique.

De la part d’un auteur dont on suppose le penchant libéral, c’est un clair aveu d’immaturité politique et sociale. Car c’est oublier que le monde de l’informatique est comme tout produit de notre société, le fruit de l’action humaine, et que dès lors deux lois immuables s’appliquent à la question de la cybersécurité : la première, c’est qu’il n’y a pas d’autre facteur de sécurité que le facteur humain, puisque tout Internet et toute l’informatique jusque dans ses moindres détails résulte de décisions humaines ; ensuite, c’est oublier que l’objet de la sécurité au sein des systèmes informatiques n’est pas de se protéger de l’homme, mais bien de prendre l’homme comme il est pour en tirer des besoins de protection des informations en conséquence. C’est comme le droit.

Cette dernière remarque va radicalement à l’inverse du propos de notre faux expert. Qu’il se rassure, ils sont nombreux à raisonner comme lui. Vous entendrez régulièrement dire que l’utilisateur, plus ou moins ignare, est le maillon faible de la sécurité des systèmes informatiques et que de ce fait, la vie des experts chargés de renforcer ladite sécurité est d’autant plus compliquée.

C’est un peu comme si un politicien favorable à la démocratie, célèbre pour être le moins mauvais des systèmes, expliquait que les dysfonctionnements de celle-ci venaient en fait du peuple lui-même. Vous comprenez ma pov’ dame, les gens sont des imbéciles et votent n’importe comment et c’est pour cela qu’on finit par se retrouver avec du bleu marine dans les couloirs de nos palais. Ridicule. Il est évident que ce sont les principes de conception de la démocratie qui ne conviennent pas à l’homme et non l’homme qui ne convient pas à la démocratie. C’est la même chose sur Internet.

Ainsi, on oublie que les bugs font les failles. Qu’on m’explique pourquoi aucun éditeur n’est mis en justice quand son logiciel vulnérable permet la mise à sac de mon entreprise. Certes l’absence de bug ne peut être garantie, mais si les éditeurs avaient plus de pression, on verrait bien si leurs logiciels resteraient les passoires qu’on connaît.

Les objets connectés, virus de la liberté ?

(Publié sur Le Cercle en 2015.)

Alors que les « cyber menaces » révèlent chaque jour la tentative accrue de mainmise étatique sur le Net, il se pourrait bien que la Liberté soit en train de reprendre une longueur d’avance déterminante.

Les « objets connectés » fleurissent et deviennent la Nouvelle Frontière d’Internet. Si vous ne connaissez pas l’idée, il s’agit de votre montre, de votre voiture, réfrigérateur, luminaire ou même cafetière qui tous seront contrôlables depuis votre téléphone ou ordinateur, même de l’étranger.

Il est évident que leur adoption généralisée, si elle se produit comme beaucoup l’anticipent, suppose que chaque propriétaire garde bien le contrôle sur ses objets. Pas question que votre voisin, ou pire, la police ou des voleurs, puissent ouvrir votre portail ou votre maison à votre place, par piratage.

De plus, malgré les nombreux fournisseurs, on cherchera un moyen simple de maîtriser tous ses objets : c’est comme les télécommandes, on cherchera celle qui fonctionne pour tout ou presque.

Mais il y a plus. Il est de même essentiel que chacun de nous ait la conviction que les données collectées par ces « choses » restent confidentielles (En Anglais, on parle de « Internet of Things »). Je n’ai pas forcément envie que tout le monde sache à quelles heures j’entre ou je sors de chez moi.

On voit donc que l’exigence de contrôle comme celle de secret sera très centrée sur l’individu propriétaire des « choses » dans l’Internet de demain. Or à ce jour, la sécurité sur Internet fonctionne dans l’autre sens : ce sont les entreprises et les sites web qui nous imposent leur sécurité et leurs mots de passe – ce qui se manifeste par la foule de mots de passe qu’il nous faut mémoriser.

L’arrivée des objets connectés en masse va probablement rendre en proportion ridicule le nombre d’ordinateurs déjà connectés. Et donc faire basculer le centre de gravité de la gouvernance, des entreprises et autres organisations vers les individus. Au point où les principes mêmes de la sécurité devront aussi basculer en notre faveur.

Demain, je me connecterai une seule fois sur le Net pour être reconnu par mes objets comme par mon téléphone et ses applications et de même par les systèmes de mon entreprise. Mieux, je pourrai choisir directement comment chaque entreprise utilise et protège les données que je lui confie.

Notre liberté aura gagné car le Net aura imposé la décentralisation de la sécurité des données et des accès. Les objets connectés annonceraient-ils ainsi le retour au pouvoir du libre marché ?

Thursday, January 25, 2018

Le libéralisme incomplet de Charles Gave

Charles Gave est cet homme d’affaires à succès, respectable comme tel, ayant créé il y a quelques années l’Institut des Libertés, erreur déjà puisque la liberté ne se découpe pas en tranches. Il a produit à l’automne un article, sur son site, où il prétend révéler « Qu’est ce que le Libéralisme ? ». Il est je crois très intéressant de le lire, car il s’y pose avec sincérité d’excellentes questions. Mais les réponses qu’il propose, sa vision du libéralisme donc, tombent à plat et montrent l’horizon limité du schéma de pensée dont il souffre, ainsi que l’immense majorité des pseudo libéraux dans ce pays.

L’article débute par une citation d’excellent choix, prise chez Saint Just : « L’ennemi naturel de tout citoyen, c’est son Etat. » Bravo, il ne pouvait pas mieux résumer la vision libertarienne de la liberté.

Charles Gave (CG) commence alors son texte par une anecdote ou il fait intervenir Milton Friedman, sa référence en économie, hélas, montrant surtout son goût pour l’utilitarisme constructiviste. Mais ensuite, vient un autre moment de clarté, qui mérite d’être souligné et cité : « Je vais commencer par une évidence : le libéralisme n’est pas une doctrine économique et encore moins une idéologie politique, c’est tout simplement une pratique juridique empreinte du pragmatisme le plus total cherchant à établir dans un pays ce qu’il est convenu d’appeler un « état de Droit », c’est-à-dire un système politique où la Loi est la même pour tous, Etat y compris » (l’emphase est d’origine).

C’est pourtant dans ce résumé de sa vision du libéralisme que CG se prend les pieds dans le tapis alors même qu’il est sur le point d’avoir tout compris et de savoir pleinement expliquer la liberté. Mais reprenons sa thèse, elle est en trois points simples.

Tout d’abord, la liberté et donc le libéralisme est affaire de droit, pas d’économie. Si l’économie est un domaine où la liberté s’exprime, c’est sur la base du droit et non pas d’une théorie x ou y qui serait fondée sur autre chose que la base juridique du droit – en l’occurrence la propriété privée. Ensuite et au passage, liberté signifie libre choix et ce qu’il appelle pragmatisme est à lire selon moi comme ce que d’autres appelle tolérance, i.e. la possibilité d’avoir ses opinions et choix propres.

Puis viennent les trois mots de fin, mis en exergue, « état y compris », qui sont à la fois parfaitement vrais et faux. Vrais parce qu’en effet, toute la difficulté de la science politique est précisément de faire sauter ce paradoxe où certains auraient plus de droits que d’autres alors qu’ils sont là pour faire respecter l’égalité de tous devant le droit. Avec quelques autres libertariens, je nomme ce principe celui de la pleine symétrie du droit. Faux parce que tout son article montre qu’il n’a pas su voir l’incohérence sur ce point des auteurs et du système politique qu’il propose, et qu’il n’a pas su voir non plus la solution pourtant proposée par des auteurs plus récents, mais qu’il semble ignorer.

CG se lance alors dans un résumé de l’histoire de la pensée et de l’évolution politique libérale depuis la Magna Carta anglaise de 1215 qui le conduit à poser la séparation des pouvoirs comme principe : « Pour la première fois dans l’histoire de l’humanité apparaît donc le principe de la nécessaire séparation des pouvoirs entre exécutif (le Roi), législatif (vote des impôts et des lois) et judiciaire (Indépendance des Tribunaux). » Il est dommage que CG se laisse influencer par l’histoire et des lectures trop anciennes pour ne pas voir que cette étape historique, pour positive qu’elle fut, cachait un postulat parfaitement arbitraire qui contredit sa propre exigence de symétrie du droit. En effet, avant de se féliciter de la séparation des pouvoir, il devrait s’interroger sur le besoin du pouvoir, car le pouvoir et son arbitraire est précisément ce qui s’oppose au droit – il ne peut donc en être le bras.

On devine que CG ne connaît pas ou du moins n’a pas lu la riche lignée des auteurs anarchistes de la liberté – Gustave de Molinari, Lysander Spooner, Herbert Spencer, Murray Rothbard, Hans-Hermann Hoppe – voyant probablement dans ce terme connoté le mal du désordre et du chaos. Pourtant, « anarchie » ne veut pas dire désordre – ce serait l’anomie, littéralement l’absence de normes. L’anarchie est l’absence d’autorité, de pouvoir l’arche de « l’archie » donnant bien cette image de quelque chose posé au-dessus de nous. L’anarchie prise dans ce sens est donc bien la bonne piste, celle de l’absence de pouvoir et d’égalité devant le droit qui est chère à notre libéral classique.

C’est dommage qu’il ne sache pas voir cette nuance, car plus loin il dit une autre vérité qui le met à deux doigts de la solution libertarienne, qui passe par le commerce du régalien : « Ce qui permet la croissance, ce n’est donc pas une série de règles économiques plus ou moins efficaces mais la sécurité juridique qui est offerte aux entrepreneurs. La croissance économique se produit tout simplement parce que le vol étatique n’est plus possible. » Exact cher Charles Gave. Mais ce qui est dommage que vous ne voyiez pas, c’est le raisonnement inverse vous donne la solution : les entrepreneurs qui cherchent et font la croissance, parce qu’ils ont besoin de sécurité juridique, peuvent aussi la faire.

Ce que la phrase de CG met de côté, c’est le processus de mise en place de cette nécessaire sécurité juridique. Sans vraiment s’en rendre compte probablement, il suppose qu’elle nous tomberait plus ou moins du ciel, du moins ne se pose-t-il pas la question parce que l’histoire s’est chargée du sujet et nous a servi le lourd état napoléonien comme sur un plateau. Donc pour lui la question n’est plus que de réviser, réformer, au mieux refondre cet « état » hérité de l’histoire. Mais pourquoi cela serait-il la seule option possible ? Et de toute manière, il pourra bien tenter toutes les réformes de l’état qu’il veut, veiller à sa sainte séparation des pouvoirs, il ne pourra pas sortir du paradoxe de l’état ennemi qui se pose comme sauveur du citoyen envers l’état. Le libéralisme est donc ailleurs.

Et ailleurs c’est donc dans l’entrepreneurs et donc dans le libre marché. La première étape, c’est la confiance entre deux, puis trois puis une communauté de partenaires commerciaux. Quand elle devient trop vaste, que la confiance s’étiole, vient ce besoin formel de sécurité juridique – le fameux régalien. Mais la confiance encore présente suffit pour que l’entrepreneur propose des services régaliens : justice privée, police privée, notaires, cadastre, huissiers et tout ce que le marché peut faire émerger. Ces premiers services accroissent la confiance et la sécurité et permettent à d’autres de voir le jour, et la boucle est bouclée. Le libéralisme de plein capitalisme, libre de pouvoir, est né.

A part une référence à John Rawls fort malheureuse – cet auteur est un « liberal » c’est-à-dire un social-démocrate et non un libéral – le reste de l’article est tout à fait intéressant, mais il y avoue son impuissance à comprendre l’abandon du libéralisme au profit de la social-démocratie.

Dans sa conclusion, Charles Gave cite ainsi Albert Camus, à juste titre : « Mal nommer les choses, c’est ajouter aux malheurs du monde ». S’est-il seulement rendu compte à quel point sa propre erreur de qualification du libéralisme contribue à obscurcir l’esprit de ses concitoyens quand il s’exprime devant eux sur le sujet ? Vu l’exposition qui est la sienne dans les médias, je me permets de lui suggérer de revoir en urgence ses concepts et ses positions sur le sujet.

Wednesday, January 24, 2018

Dommage que la presse NSA-che le voir

(Publié sur Le Cercle en 2015.)

Les unes ce matin se faisaient sur la révélation de l’espionnage généralisé mené ces dernières années par la NSA sur les réseaux. Et la presse unanime d’être choquée de telles écoutes de nos dirigeants, réaction réflexe d’un contre-pouvoir éteint.

Il faut donc qu’elle soit bien naïve pour imaginer que les agences de ce pays ne se livrent pas aux mêmes pratiques. Le fait scandaleux que la NSA écoute le monde n’enlève rien au caractère autant scandaleux des écoutes françaises, même si plus réduites. Sachons remettre les choses à leur place.

Surtout, franchement, qu’en avons-nous à faire que Hollande soit ou non écouté ? Cela va-t-il réduire ou accroître le chômage ? Cela va-t-il rembourser la dette ou renflouer le trou de la Sécu ? Cela va-t-il changer le goût des vins et fromages de ce pays ? Ou même changer celle qui partage ses nuits ?

Je ne dis pas que l’espionnage américain est une chose sans importance. Par contre, ce n’est pas cet espionnage-là qui m’importe, ni surtout qui devrait nous importer, me semble-t-il. Car savoir que les bassesses et autres tricheries qui font le quotidien de nos politiciens sont connues outre-Atlantique, la belle affaire ! Si cela pouvait les pousser à être plus honnêtes, ce ne serait que positif.

Par contre, je ne peux pas accepter l’idée que la NSA puisse surveiller mes faits et gestes ou mes dires. Soyons clair, je ne peux pas plus l’accepter des RG ni de toute autre agence de ce monde.

La France a à cet égard une culture très bizarre en matière de risque portant sur les données personnelles et ce cas ne fait hélas guère exception. Nous grandissons dans un pays où on nous enseigne la peur des grandes entreprises et la confiance en l’état et ses institutions. Par exemple, Google ou Facebook, mais Carrefour de même, seraient un énorme danger pour nos petits secrets, car ils auront tôt fait d’en abuser et de nous piéger en leurs filets commerciaux.

Or pour ma part, je me méfie bien plus d’une NSA ou de RG qui savent tout de moi et qui peuvent me contraindre à dieu sait quoi alors que j’attends le jour où Carrefour m’obligera, me forcera à quoi que ce soit. Les entreprises, même grandes, ont intérêt à me servir et à me satisfaire. Pas la NSA.

Le risque et donc le scandale de la NSA n’est pas tant dans la violations des petits secrets des huiles frelatées qui nous exploitent que dans la menace que ces agences représentent sur notre liberté quotidienne, individuelle et bien concrète. Il est bien dommage que la presse NSA-che le voir.

Charlie est d'bout...

(J'avais écrit ceci sur Le Cercle en son temps...)

Charlie Hebdo est un symbole en France. C’est depuis des décennies un symbole. Celui de la gauche héritière de mai 68 et de la longue tradition de la caricature et de son pouvoir contre-pouvoir.

Pour un libéral, c’est depuis toujours un organe ambigu qui véhicule des messages de liberté largement miné par la coloration nettement marxisante et anti-capitaliste typique de notre gauche. Aucun libéral pourtant n’a jamais éprouvé le besoin d’assassiner les soixante-huitards de l’hebdo.

Charlie s’est fait connaître pour son irrévérence envers les religieux et surtout envers les islamistes. Et il a toujours eu raison de se moquer. Il est sain de se moquer de ceux qui croient pouvoir nous faire peur. Modestement, à mon petit niveau, je me moque chaque soir des idiots de ce monde.

Pour certains qui se disent islamistes, il semble que la moquerie ne soit pas supportable au point de justifier la mort. Peu importe de savoir s’ils sont ou pas islamistes. Ils ont dépassé les limites de la civilisation. Ils ont fait juste ce qu’il fallait pour que Charlie reste debout. Charlie est d’bout. Le pays et tous ceux qui au fond d’eux sont avant tout mus par le besoin de liberté connaissent un sursaut.

Au-delà de l’émotion évidente, au-delà du choc lié à l’atteinte, au refus évident de certains de respecter la plus élémentaire liberté d’expression, quelques questions me semblent se poser. Comment notre police peut-elle être si performante que trente ans après la rue de Rennes un tel gang professionnel puisse agit ainsi en plein Paris ? Belle démonstration de l’incapacité étatique. Comment nos amis musulmans vont-ils réagir ? Vont-ils comprendre qu’ils seront les premiers à subir les conséquences de cette monstruosité ? Qu’ils se doivent d’être les leaders de notre réponse ?

Car Charlie continuera, comme Charlie ou comme Canard ou autre. Ce n’est pas cela qui compte. C’est la liberté d’expression qui continuera et encore plus même. Les assassins ne passeront pas.

Et malgré le gouvernement incapable, malgré le message des anti-libéraux, c’est la liberté qui avance dans les têtes avec cette imbécillité ignoble. La peur et la haine ne peuvent rien contre la liberté.

Tuesday, January 23, 2018

Le dialogue social tire vers le bas

(Publié sur Le Cercle en 2015.)

Avec l’affaire Air France – où le gouvernement, qui appelait au droit, soudain pousse le « dialogue social » – et l’annonce du refus de la CGT de participer à la « Conférence sociale » à venir, ce cher dialogue social pointe une tête dans une actualité déjà sous l’influence des élections qui approchent.

Le dialogue social est sans aucun doute devenu depuis quelques décennies le point de passage obligé et surtout supposé idéal de tous les changements ou améliorations du monde du travail de ce pays.

La recherche de dialogue ou le dialogue effectif ne peut bien évidemment être qu’une bonne chose du point de vue des individus et donc du libéral. Mais hélas, le dialogue social n’a rien d’un dialogue.

Lorsque la CGT, ou ses acolytes syndicats, prétend négocier nos avantages sociaux par le « dialogue social » avec les pouvoirs publics, il y a en fait double usurpation et triple abus de pouvoir.

Tout d’abord, les syndicats institutionnels ne sont en rien représentatifs des salariés, puisque ces derniers ne peuvent pas échapper à leur monopole et que seule une maigre minorité y est inscrite.

De l’autre côté, les « pouvoirs publics » s’arrogent le droit, le pouvoir en réalité, de contraindre et légiférer nos contrats de travail, alors que ceux-ci ne concernent que l’entreprise et nous-mêmes.

Triple abus de pouvoir donc avec deux représentativités sans fondement et un « dialogue » qui aboutit à des décisions qui nous touchent tous sans qu’aucun de nous n’y ait mot à dire.

Ne nous y trompons pas, les syndicats et ce simulacre de dialogue ont bien un rôle social. Ou plutôt asocial, car il s’agit bien sûr de pouvoir prétendre à l’existence d’une discussion entre salariés et entreprises au niveau global, directement contrôlé, tout en assurant justement qu’aucune négociation libre ne puisse trouver sa place au niveau individuel, beaucoup plus incontrôlable.

Dans un monde libre, chacun pourrait bien sûr négocier son contrat et les diverses facettes de sa rémunération directement et continuellement avec son employeur ou sa hiérarchie directe. Mais il serait alors possible de voir les meilleurs tirer leur épingle du jeu face aux moins habiles. Scandale.

Le dialogue social n’est pas fait pour nous tirer vers le haut et nous protéger des employeurs féroces. Au contraire, il s’agit de veiller à ce que les meilleurs ne puissent pas gagner plus que les médiocres, tout en camouflant ce principe honteux sous les couleurs de la préservation des acquis.

Un mensonge de plus, rien d’autre.

Parti Légional Des mots pratiques

(Publié que Le Cercle en 2015.)

Fidèle à sa logique électoraliste et ivre d’existence, le PLD lance avec force marketing son « Grand Pari Libéral » visant à « libérer la région » Île de France et à « reconstruire [son] Conseil régional ».

Je me dois tout d’abord de rappeler que non seulement le qualificatif libéral est incompatible avec celui de démocrate, mais il est incompatible avec la notion de parti, puisque le libéralisme promeut une philosophie où le pouvoir politique n’a plus aucun sens ni réalité, le marché ayant repris sa place.

On m’objectera que comme ancien candidat à une élection et ancien président de parti, je me contredis. La réponse est dans l’objectif, valable s’il est de faire connaître nos idées, mais incohérent et inacceptable s’il devient de porter des individus peu scrupuleux au pouvoir, cas qui nous intéresse.

Pour en juger, voyons si au moins le « manifeste » publié véhicule un air frais venu de liberté. Or à première vue, on retrouve beaucoup des rhétoriques politiciennes habituelles : « c’est vous qui déciderez » – mensonge ; « donner votre avis avant toute hausse des impôts locaux, ou tout déficit » – tiens, on est libéral mais on imagine qu’il puisse y avoir hausse des impôts ? Bref, le bla-bla courant.

Mais le bla-bla va plus loin, il a tous les atours du Canada Dry libéral. Pour la sécurité, on propose de « rétablir le droit, la loi ». Bravo. Mais quel droit, quelle loi, au fait ? On se garde bien de nous le dire, car il faudrait alors expliquer comment à la fois nous libérer et rétablir ce droit qui nous a opprimés.

Puis plus subtil, mieux camouflé, mais plus dangereux aussi, le mensonge constructiviste. On nous propose de « faire » une région « prospère » – Ben quoi !? Comment pourrait-on être contre ? On peut être contre car l’idée libérale consiste à laisser faire et à ne rien « faire » justement. Le seul rôle du « politique » libéral devrait se réduire à établir le droit, le même pour tous, et surtout, surtout à ne rien faire d’autre. Quiconque vous promet de « faire » à votre place n’est autre qu’un socialiste.

Pragmatisme ? Mais pragmatisme pour « faire » quoi ? Pour faire la liberté ou du moins pour la faire connaître ? Ou bien pour faire carrière ? Comment en être sûr ? Il y a tant d’exemples historiques.

La dérive électoraliste du PLD se voit donc accélérer, c’était hélas prévisible. J’oserais un « on vous l’avait bien dit » s’il n’était pas si triste pour le libéralisme en ce pays. Mais optimiste j’y vois l’espoir que nombreux seront les indécis dont les yeux malgré tout seront ouverts par cet épisode, au profit de la liberté.

Tolérance et Relativisme – I Have Hoppe

(Publié sur Le Cercle en 2015.)

C’est un paradoxe à la mode, il faut être tolérant. Surtout quand on est libéral. Le libéral dans le vent n’est pas que tolérant, il revendique sa différence et attend des autres libéraux qu’il la tolère. Et l’on voit pleuvoir les articles, jusque dans Le Monde, où on nous explique que le libéral se doit de tolérer.

Hélas, la raison au plus fort est toujours la meilleure… et la raison donne tort à ces balivernes. Pour s’en convaincre, revenons aux fondamentaux du libéralisme et de la liberté. Ils sont très simples.

La liberté est une simple question de droit, et surtout pas de morale. Elle est définie comme effective lorsque chacun est pleinement propriétaire de lui-même et de ses biens, ce qui construit la symétrie du droit et ses limites. Chez moi, je suis libre et donc sans comptes à rendre. Chez autrui, l’inverse.

Et voilà, tout est dit. La concision d’un concept si puissant qu’il suffit à faire les bases de l’avenir de notre espèce donne à réfléchir. D’autant que si la morale en semble absente, rien n’est moins vrai.

Car pour revenir à la tolérance, trois conséquences de la pleine propriété doivent être rappelées. La première est une forme faible de la tolérance invoquée, mais la seule vraiment libérale. Si je veux être reconnu comme propriétaire et donc comme homme libre, je dois tolérer de même tout autre propriétaire, quel qu’il soit. Il ne s’agit pas de la tolérance du cœur, mais de celle du droit.

Ensuite vient la discrimination, qui est le droit inverse. Si je dois tolérer autrui chez lui, chez moi j’ai le droit de refuser ou d’accorder le droit. Le propriétaire est tout puissant chez lui, tant qu’il respecte l’intégrité de ses invités et n’attente pas à leurs personnes ou biens. J’ai donc le droit de souhaiter ne recevoir aucun jaune, noir, blond ou musulman. Et j’ai aussi le droit de les aimer ou de les détester.

Mais si j’ai le droit de discriminer, c’est que je peux pratiquer ce que j’appellerai l’ostracisme. C’est-à-dire tolérer que l’autre ait le droit de vivre et d’exister, mais sans pour autant approuver ses choix ou ses actes, et aller jusqu’à le boycotter directement ou indirectement, sans lui porter atteinte.

La tolérance ne s’exige pas. J’ai le droit d'être tolérant, c’est bien évidemment souhaitable, et pas plus, mais j’ai le droit aussi de ne pas l'être et de nos jours ce serait tout aussi souhaitable, souvent. Il n’y a qu’une seule chose que le libéral exige, une seule chose qui est l’objet de sa totale intransigeance : le respect du droit de propriété privé de pleine symétrie sans exception. Cela suffit.

Il est dommage que tant de libéraux ne lise pas Hans-Hermann Hoppe, ou se refusent à le comprendre, car il décrit bien ces phénomènes : le relativisme n’a rien à voir avec le libéralisme.

Monday, January 22, 2018

La sécurité, on en connaît un rayon X

(Publié sur Le Cercle en 2015.)
Voilà qu’après l’agression dans le Thalys, où les services de sécurité se sont fait remarquer par leur absence, la peur immature qui caractérise notre société s’abat sur les gares qui ne seraient pas sûres. Et soudain, il faudrait « sécuriser » les halls des gares comme on prétend avoir sécurisé les aéroports, alors que depuis près de deux siècles, les gares sont conçues pour être ouvertes à tout voyageur.

Et on voit, sans rire, des estimations faites de combien la mise sous l’emprise des rayons X des immenses gares parisiennes pourrait coûter, exprimée en milliards, ce qui donne une idée de la démesure. Heureusement, je n’ai pas encore vu, mais cela ne saurait sans doute tarder, quelque intellectuel vaguement gauchiste s’indigner qu’on puisse ainsi mettre en rapport sécurité et milliards.

Il faut en premier lieu souligner l’incroyable gâchis et scandale de la sécurité aéroportuaire qui sert ici de référence. J’ai pris l’avion des centaines de fois et jamais je n’ai vu l’armée des rayons X et autres fouilleurs servir en quoi que ce soit à ma sécurité ou à celle des autres passagers. On y passe plus de temps à vérifier que votre dentifrice est dans un tube – même à moitié vide – de moins de 100ml qu’à se demander comment faire un cocktail Molotov rien qu’avec les articles en duty-free.

Même si la menace est très différente, mon métier du conseil en sécurité informatique m’a au moins convaincu de la validité d’un principe essentiel de nos société, mais qui se voit en pleine perte de vitesse, hélas : celui de la présomption d’innocence. Ce principe, rappelons-le tant il est oublié de tous, veut qu’on ne soit coupable que sur preuve et donc innocent par défaut, cela sans exception.

Ce n’est pas qu’une simple manière de protéger les gens de la police, c’est un principe de vie sociale. S’il devait suffire que j’aie peur de vous pour vous accuser d’une menace et pour vous faire enfermer, nous serions tous enfermés à la merci de l’arbitraire le plus complet. C’est pourtant ce que nous faisons dans les aéroports, nous sommes tous suspects d’agression potentielle, ni plus, ni moins. Est-ce donc ce genre de société hostile que nous voulons généraliser en l’étendant d’abord à nos gares ?

Mais revenons au Thalys pour nous souvenir que si la catastrophe a été évitée, c’est grâce à des gens courageux et habitués des armes. J’en tire plusieurs choses. Tout d’abord, il ne s’agit pas t’empêcher de monter dans le train tous ceux qui ont des armes, mais plutôt de faire en sorte qu’ils ne soient pas un danger. Et ils le seront d’autant moins qu’ils sauront que d’autres passagers se chargeront de les réduire au silence si besoin. Or pour cela, il faut responsabiliser chacun de nous, plutôt que nous inculquer la peur du voyou comme celle du gendarme. Cela passe par le retour au libre port d’arme.

La sécurité dans les trains n’a jamais posé problème pendant des décennies. Parce que les méchants avaient peur de se faire prendre et le voyageur n’avait pas peur d’intervenir. Dans la société actuelle, c’est le voyageur qui a peur et le voyou qui ose. Pas de doute, comme en 1984, la guerre, c’est la paix.

Libéralisme ? Economie ? Cliché quand tu nous tiens - (12)

(Article originalement publié pour le Journal Toulousain dans la Chronique de Patrick Aubin. Republié ici quelques années après, car il garde je crois son intérêt socio-politico-économique.)

(Une lectrice attentive et anonyme, m’a écrit en réponse à la chronique « Football : carton rouge pour l’hyper-fiscalité » (JT du 05/06/13). Cette missive me donne l’idée de reprendre son texte par une série d’une douzaine de chroniques destinées à chasser les faux clichés économiques classiques.)

Et ma lectrice conclut : « J’espère, Monsieur, que vos amis ne reviendront pas au pouvoir, sinon, gare à la révolte ! Elles peuvent être économiquement et socialement coûteuses. » (NB : A quoi rattacher ce « elles » ? A la « révolte » ? Ou plutôt à ses conséquences ?)

Madame, ma conclusion sera que vous confirmez votre ignorance du libéralisme. J’espère que cette série de chroniques vous en aura apporté une meilleure lecture, certes vaguement approfondie, mais mieux dégrossie. En fouillant sur Internet, dont le site www.institutcoppet.org, vous trouverez des ouvrages très divers d’auteurs libéraux du siècle des Lumières (et même d’avant) jusqu’à nos jours. Vous constaterez que la conquête du pouvoir n’est jamais leur guide, mais au contraire sa limitation par le droit, alors que le pouvoir politique a plutôt une propension à s’étendre en limitant le pouvoir des citoyens. La domination de l’homme par l’homme est un principe contraire au libéralisme.

Votre dernier cliché, c’est d’affirmer indirectement que « les libéraux ont déjà eu le pouvoir ». Or jamais depuis 1789, ni avant bien sûr, la France n’a vu de libéral à la manœuvre. Jamais. Non, pas Sarkozy, certainement pas de Gaulle, ni même Thiers n’étaient des libéraux. Ne voyez pas mes vrais amis parmi mes faux amis, tels les étatistes se réclamant de droite ou, pire, les sociaux-démocrates.

Mes vrais amis sont des créateurs de richesses, des gens passionnés aimant leur métier, salariés ou non. Ceux qui savent que le risque fait partie intégrante de la vie et de l’économie et que les fruits de leur travail dépendent de leur capacité à s’adapter et à rendre service. Mes vrais amis n’ont pas peur de la justice du libre marché et de sa concurrence. Mes vrais amis n’attendent pas un vote politique pour espérer la coercition de l’état ou l’hypocrisie de la solidarité pour obtenir des ressources via un énième rabot fiscal. Mes vrais amis commercent honnêtement, sans volonté de spolier l’autre.

Au contraire, mes vrais amis sont révoltés par l’injustice de l’action des politiciens, par le vol légal d’une fiscalité instable et arbitraire que des vendeurs d’illusions imposent à tous. Mes vrais amis sont révoltés par tous ces funestes « droits » d’avoir, acquis sociaux qui masquent une spoliation légalisée et généralisée, contraire aux droits fondamentaux de la liberté, de la propriété et de la sécurité. Oui, mes vrais amis entrent logiquement en résistance face à l’oppression de l’hyper-fiscalité tyrannique.

C’est à la société des hommes adultes de se prendre en charge. Ce n’est pas au diktat d’une majorité oligarchique de brandir à des adolescents leur miroir aux alouettes. Tant que la population refusera d’ouvrir les yeux sur le rôle de la politique, ces charlatans des temps modernes nous nuiront, à tous.

La saine action politique ne consiste pas à contraindre ni à juger les hommes sous de faux prétextes, tel le stupide « untel est riche mais l’autre est pauvre », ni de prendre par la force à l’un pour donner à un autre sans mérite. L’état de droit, ce n’est pas de l’altruisme détourné en pleins pouvoirs donnés à des guignols politiques aux promesses envolées. L’état faussement pléthorique insécurise chacun par sa remise en cause du juste, de la liberté, de la propriété naturelle et des fruits mérités du travail.

Madame, ce qui est économiquement et socialement coûteux, ce sont les décisions politiques depuis des décennies, qui nous annoncent la banqueroute de la France. Une révolte n’y changera rien, sauf à accélérer encore le processus. Dans ses écrits, Frédéric Bastiat (1801-1850), un vrai ami et un des meilleurs économistes et humanistes que le monde a pu connaître, a déjà décrit toutes les dérives que nous vivons actuellement. Malgré le temps, l’être humain reste encore bien faible et crédule !

Ah, Tendons deux mains, Syrien ne change...

(Publié sur Le Cercle en 2015.)

La générosité de nos voisins Allemands nous émeut, à juste titre, même si elle se voit troublée par  des actes politiques de façade. Il est bel et bon que les individus sachent spontanément s’entraider, surtout quand c’est en réponse aux méfaits d’une tyrannie inqualifiable. Saluons donc ces Allemands.

Mais en même temps, tout le monde ressent un vague malaise. Nous ne pouvons porter toute la misère du monde, dit le sage adage. Alors, où se trouve la limite ? De quel côté se tient la liberté ?

Si la générosité actuelle semble belle, elle a pourtant un côté obscur. Si chaque Allemand, ou Français, qui accueille quelque réfugié finance son séjour en nos pays, on ne peut qu’être admiratif et respectueux. Mais quand la générosité est en réalité basée sur le financement « social » des réfugiés, qui vont pouvoir bénéficier des nombreux « droits », c’est une tout autre histoire.

Ce que l’on voit toujours dans l’immigration fuyant les guerres, c’est la misère de tant de pauvres gens nés sous tant de tyrannies manifestes. Mais on oublie souvent de voir ce que Hans-Hermann Hoppe appelle « l’immigration forcée », cette forme de tyrannie certes plus douce mais une tyrannie quand même, qui nous impose des afflux migratoires financés sur nos impôts.

Dans un monde libre, dans lequel il n’existe pas d’espace public, on ne peut émigrer qu’à condition d’y avoir été invité par ses hôtes, qui doivent assumer cette décision. Pas d’état dépensier de l’argent des autres pour nous imposer de financer la venue de gens que de plus on n’a pas choisis.

Il ne faut surtout pas voir dans cette analyse ni racisme ni fascisme. Mais se rappeler que l’état n’a pas le droit de forcer l’accueil de qui que ce soit à quiconque. Car l’état n’est jamais généreux.

Par ses fondements mêmes, le drame actuel a toutes les chances de perdurer et de s’amplifier. Tant qu’il y aura des malheureux et des pauvres en ce monde, tant qu’ils pourront espérer venir en nos pays socialistes pour y bénéficier d’un statut social financé sans commune mesure avec leur situation et leur espoir d’avant, on verra vagues sur vagues de migrants frapper à nos portes.

Passées les émotions du jour, quand le nombre sera devenu trop grand pour nos économies exsangues, quand la haine et le conflit auront remplacé la belle générosité, quelle sera l’avenir des migrants et de nos démocraties supposées modèles ? Qui sait, peut-être que la Syrie sera alors devenue la nouvelle terre promise de migrants venus cette fois d’une Europe Quart monde ?

Sunday, January 21, 2018

Il faut que ça change, mais dès que ça change, tout le monde est dans la rue

(Paru sur Le Cercle en 2015.)
François Hollande c’était fait élire sur le « Changement, c’est maintenant ». Barack Obama annonce lancer un vaste plan pour contrer le changement climatique. Le changement, c’est un mot magique, une des grandes chimères et un des grands paradoxes du socialisme. Partout, toujours, on entend qu’il faut que ça change, mais en même temps dès que ça change, tout le monde est dans la rue.

Les premiers socialistes, devenus communistes, voulaient changer l’homme, voir l’éclosion d’un homme nouveau, meilleur et plus généreux, pour que tout change enfin. Encore aujourd’hui, le slogan de Hollande portait cette promesse égalitaire, ce changement tant espéré hors du capitalisme honteux qui porte en lui la misère du monde. Depuis plus d’un siècle, il faut que cela change, et en effet, depuis un siècle le socialisme s’est peu à peu répandu partout. Et pourtant rien n’a changé.

Il faut dire que chaque fois qu’on tente de changer, hop, les privilégiés montrent les dents et démontrent leur sens de la solidarité. Les professions libérales montrent soudain qu’elles sont si libérales qu’elles refusent que leur marché soit libéralisé. Les agriculteurs sont tellement sûrs de la qualité de leurs produits et de leur aptitude à satisfaire les consommateurs qu’ils leur bloquent les routes au moindre signe de retour à une politique agricole devenue peu commune. Et tant d’autres.

Car le propre du socialisme tient dans les avantages acquis, dans les privilèges de tous genres qui sont autant de prétextes de faux progrès social. Il faut redistribuer, voyez-vous, puisqu’il faut changer l’injuste vie de Pierre, Paul et Jacques. Alors on commence par donner à Pierre, puis on donne à Paul, en veillant à ce que Jacques ne râle pas trop. Mais si ce dernier se réveille, si le changement passe par une jacquerie « solidaire », on verra les Pierre se soulever et les Paul nous rouler dans la farine.

Mais le paradoxe est bien plus profond. Car le socialiste veut protéger, pour réduire l’emprise du diable capitaliste. Il protège les salariés du licenciement. Il protège les agriculteurs de prix trop bas. Il protège par la loi. Et la loi rigidifie le monde. Avec la loi, il devient illégal de changer. On est devenu salarié, c’est pour la vie. Mais la vie justement, n’est-elle pas faite de changement ? Si dans la vie nous perdons l’espoir du changement, celui qu’on construit de ses mains, à quoi sert-il de vivre ?

Alors, après avoir été réchauffement, c’est une aubaine que le changement devienne climatique, justement quand le climat dans les banlieues se réchauffe au point de bientôt bannir les lieux. Face à leur incapacité au changement annoncé qui pourtant fait leur fonds de commerce, il n’est pas surprenant que les politiciens de tous poils s’emparent des nouvelles chimères qui ne changeront rien mais qui leur permettent de repousser encore un peu l’échéance de leur déchéance annoncée.

Mais ne nous y trompons pas. Le dossier climatique ne sera rien d’autre qu’un autre fiasco socialiste, et pour les mêmes raisons : à vouloir contraindre l’homme à défaut ou au prétexte de le changer, au lieu de changer de dogme et libérer les structures sociales, le socialiste ne change que pour le pire.

Libéralisme ? Economie ? Cliché quand tu nous tiens - (11)

(Article originalement publié pour le Journal Toulousain dans la Chronique de Patrick Aubin. Republié ici quelques années après, car il garde je crois son intérêt socio-politico-économique.)

(Une lectrice attentive et anonyme, m’a écrit en réponse à la chronique « Football : carton rouge pour l’hyper-fiscalité » (JT du 05/06/13). Cette missive me donne l’idée de reprendre son texte par une série d’une douzaine de chroniques destinées à chasser les faux clichés économiques classiques.)

Ma lectrice poursuit ainsi : « Plus sérieusement, votre conclusion soulève cependant un espoir : supprimer le droit du travail et, s’il faut accepter des « sacrifices courageux », selon une formule affectionnée par nos « élites », rétablir l’esclavage, au moins temporairement ».

Sarcastique ? Sérieusement, Madame, puis-je vous demander de vous imaginer chef d’entreprise et de tenter d’appliquer le code du travail français ? Nous verrions alors, quel serait votre avis 7 ans plus tard (si vous y arrivez), votre expérience objective faite. Bien sûr qu’il faut supprimer les 3500 pages du code du travail français ! Car jusqu’à preuve du contraire, il n’a pas suffi pour empêcher chômage, délocalisations, emplois précaires, stress et tension, etc. Ni surtout les emplois inutiles de la fonction publique, ni l’insatisfaction des salariés face à leur perte de pouvoir d’achat due à l’hyper-fiscalité, etc. Au contraire, c’est l’existence même de ce code inverse de toute logique qui est en grande partie à l’origine de ces phénomènes que nous ne connaissions pas avant son obésité accélérée.

S’il faut un code, je vous propose d’adopter à la place le code du travail suisse : il doit être efficace puisque le taux de chômage y est bas, que de nombreux frontaliers français préfèrent le système suisse où les salaires sont plus élevés. La Suisse n’est pas connue pour être un pays esclavagiste. Pourtant, son code du travail se lit le temps d’un Paris-Lausanne. Et elle ne connaît pas le SMIC.

Pour vous donc ce code nous protégerait de « sacrifices » et de « l’esclavage ». Il faut croire que votre rapport au travail n’est pas commun. Car pour le salarié, son emploi n’est rien d’autre qu’un contrat commercial avec l’employeur – ce qui rend encore plus suspect le besoin d’un code dédié. Et comme tout contrat libre et spontané, il faut que chacune des deux parties y ait un intérêt, sinon qui le signerait ? Tout comme si vous achetez une baguette chez le boulanger : vous gagnez un pain et lui un euro. Dans cette perspective, pouvez-vous me dire où se trouvent « sacrifices » et « esclavage » ?

En fait, ceux qui acceptent des sacrifices depuis trop longtemps sont d’abord les non-salariés, puis les salariés du secteur privé, tous passés à la caisse pour nourrir un secteur public sans limite et fier de sa non-rentabilité. Si par exemple on supprimait le statut de fonctionnaire pour le remplacer par de simples contrats de 3 ans, on verrait alors qui se sacrifie vraiment. Les « rentables » sont devenus les esclaves des autres, telles ces « élites » engraissées à un point que le libéralisme ne permettrait pas – et c’est d’ailleurs pour cela que le pouvoir déteste cette philosophie et fait tout pour la discréditer.

Il y en a toujours qui doivent payer, dit la chanson. Certes, ce n’est peut-être plus de l’esclavagisme physique comme on l’entendait à l’époque coloniale, où les esclaves étaient tout juste nourris. Il demeure, le secteur privé est bel et bien placé dans un système esclavagiste où ceux qui détiennent le pouvoir prétendent avoir droit sur les richesses produites par leurs laquais. Si quelque chose ne tourne pas rond dans ce bas monde mercantiliste, cela tient aux « élites » et aux minables privilégiés du peuple qui ne veulent pas abandonner leur capacité de nuire.

L’égalité des droits « d’avoir » (les fumeux acquis sociaux) est la chimère qu’ils agitent pour nous hypnotiser et nous endormir. Mais les droits « à être » (les droits naturels, imprescriptibles) sont plus puissants. Ils finissent toujours par avoir raison de tout épisode de dirigisme collectiviste. Imaginez le premier jour sans code du travail, bientôt…

Il n'y a pas de "cyberwar"

(Publié sur Le Cercle en 2015).

On parle de plus en plus de cyberwar, ou guerre numérique. Mais en fait, la cybersécurité est un danger tout relatif. C’est une guerre qui ne fait aucune victime. Certes, on commence à voir la menace s’étendre lentement vers la prise de contrôle de plateformes industrielles, ce qui pourrait alors causer de réels dangers. Mais cela ne correspond pas à ce jour à la réalité ni surtout à tous ces incidents qui font les gros titres. Et puis, si la menace est telle, pourquoi ne changer les systèmes ?

La cybersécurité n’est pas plus un champ de bataille, pour la simple raison que la mort n’est pas – heureusement – au rendez-vous. Mais elle n’est même pas la tourmente qu’on entend dire. Elle n’est juste qu’une nuisance. Une nuisance fort gênante, certes, mais une simple nuisance quand même. Mes collègues responsables sécurité ou consultants détesteront lire ceci, mais la réalité demeure.

Pour s’en convaincre, considérons les dégâts causés par les pirates informatiques. Que peut-il arriver ? Pour TV5, c’est l’image de marque qui a été touchée – la perte de revenus de publicité pendant le noir est négligeable à côté. Pour un industriel qui se fait copier ses plans, c’est son avance technologique qui fond – mais il s’agit d’un risque de relatif long terme, rien d’immédiat. Certes il y a de rares systèmes mis à sac qui nécessitent un arrêt souvent mineur de production.

On mettra de côté tout ce qui est d’origine juridique ou réglementaire, il s’agit d’amendes totalement arbitraires et sans fondement. Ainsi, Orange qui s’est fait pincer par la CNIL n’a causé aucun dommage à ses clients – aucune entreprise ne prendrait ce risque. On oublie trop souvent que la question dite de la privacy, celle de la protection des données personnelles, ne se pose pas dans les termes que la CNIL nous impose : la menace ne vient pas des entreprises, elle vient de l’état.

Notez que je ne parle nulle part de vol. Tout d’abord, le vol en informatique est rare, la copie est la règle. Mais surtout, le vol en matière de données n’a guère de sens (*). Une fois dans ma tête, aucune information ne peut m’être volée. Un industriel ne se fait pas voler ses plans – pour rester discrets, les pirates évitent de les détruire. Les pirates mettent donc la main sur des copies, ce qui signifie que les industriels ne perdent rien, sauf un avantage temporel sur un concurrent éventuel.

Même croissante, la cybersécurité n’est pas absolument gravissime en soi. Du moins pas au point de justifier les gesticulations étatistes qu’on constate…

(*) Depuis que ce texte fut publié, la menace des ransomwares a vu le jour, qui vient sinon dérober du moins bloquer l’accès à certaines données, ce qui se rapproche du vol dans l’effet. Probablement que les malveillants vont trouver d’autres types de nuisances encore. Il demeure, il faut garder raison et lucidité, on ne peut parler de guerre et rien dans ces nuisances ne justifie l’interventionnisme. Au contraire, croire que la cybersécurité peut résulter de textes ou lois, c’est ne pas en avoir compris la nature « piratesque », qui fait que les failles exploitées auront – comme en finances – leur origine de failles conceptuelles se trouvant en marge des textes.

Pape : Sauver la Planète de ses "sauveurs"

(Publié sur Le Cercle en 2015.)
En ce 18 juin, le Pape lance son appel (AFP : « Le pape François devait appeler jeudi les acteurs mondiaux à s’entendre pour sauver la planète du réchauffement ») comme qui surfe sur le Waterloo.

Sauver la planète ? Mais de qui s’il vous plaît, François ? N’est-il pas étonnant que Dieu n’ait semble-t-il pas prévu, en ses voix impénétrables, que la Planète pusse être mise en danger par sa Créature… Comme le disait le comique George Carlin, la planète ne nous a pas attendus et qui sait, c’était peut-être notre destin que de lui apporter des déchets nucléaires dont Elle a besoin pour son Plan à Elle…

Soyons sérieux. S’il est sain, voire saint, de se soucier de notre avenir sur Terre, encore faut-il le faire en gardant les pieds dessus. Or avant de se demander si la planète est en danger, il convient de se demander si l’humanité l’est. L’inverse revient à demander de sacrifier des humains à la protection incertaine d’un astre qui jusqu’à nouvel ordre n’a rien demandé. Autrement dit, la question écologique et plus largement la question de la décroissance n’est rien d’autre qu’un arbitrage à faire entre bien être et croissance de l’humanité face à conservation immuable de notre environnement.

On comprend déjà le paradoxe d’un Pape qui envisage l’Humanité comme un danger. Mais c’est parce que notre Pape est finalement comme – hélas – une immense majorité d’entre nous : il n’a pas appris ou pas compris les mécanismes économiques fondamentaux qui fondent tout tissu social. Plus exactement, il ne sait pas voir que la meilleure réponse à cette question majeure est celle du marché.

Du marché libre, s’entend. Car notre question étant une question d’arbitrage entre diverses options d’usage des ressources, il y a autant de réponses possibles et valables qu’il y a de gens concernés. En l’espèce, on peut la formuler ainsi : qui donc sur cette Terre est in fine le mieux placé pour décider entre sauver la Planète et sauver l’Homme ? La réponse est fort simple : personne et tout le monde.

Et si ce cher Pape, n’est pas n’importe qui ni monsieur Toutlemonde, il n’est manifestement ni apte ni en position de porter la voix de tout le monde.

Car personne et tout le monde, c’est le marché, celui constitué par chacun de nous dans le quotidien de nos actions et de nos choix. Ce n’est surtout pas aux politiciens de choisir, ils sont bien trop corruptibles et surtout bien trop loin de la réalité quotidienne de notre combat continu pour vivre et survivre. Par exemple, ils raisonnent en termes de ressources naturelles comme si celles-ci étaient fixes à jamais et pouvaient être produites et gérées mieux que nous le faisons nous-mêmes.

Pascal Salin nous rappelle ainsi que « les ressources naturelles n’existent pas. En effet, elles ne jouent aucun rôle économique, c’est-à-dire qu’elles ne répondent à aucun besoin humain, aussi longtemps que quelqu’un n’a pas inventé une utilisation de ces ressources. Les vraies richesses ne sont pas matérielles et physiques, elles sont subjectives et les objets matériels ne sont qu’un support éventuel de l’activité intellectuelle et de l’action humaine ». Étonnant qu’un Pape ne s’en rende pas compte.

PS : J’ai eu l’occasion de développer ces idées dans une vidéo critiquant le concept de décroissance, ici.

Saturday, January 20, 2018

FIFA: La corruption déblatère

(Publié sur Le Cercle en 2015)
Les gros titres sont faits sur le soupçon de corruption accompagnant la réélection de Sepp Blatter à la présidence de la FIFA. Corruption ? Voilà bien l’inversion d’analyse classique de notre temps.

Je ne m’intéresse pas au football, ni d’ailleurs au sport en général. Il y a dans le sport il me semble cet opium du peuple bien connu et ces jeux du cirque dont le seul objet est de nous maintenir dans la béatitude des citoyens-esclaves que la démocratie moderne a fait de nous.

Mais le spectacle que nous offre la FIFA relève de la politique, et pour le coup, la corruption en est au cœur. Mais quelle corruption ? Pour clarifier mon propos, je voudrais reprendre un extrait de l’excellent texte d’Olivier Devoet dans Libres !! :

« Dans un domaine où la dissimulation est la règle et où la manœuvre souterraine est de mise, il me semble utile de poser ce concept même de corruption : la corruption est un agissement illicite consistant à accorder des avantages, dans le cadre de fonctions officielles (et d’un pouvoir effectif) en échange de contreparties matérielles et/ou financières.

En effet, sans ce pouvoir, la corruption peut se résumer à un simple échange volontaire, à une simple négociation (commerciale). Finalement, la corruption c’est l’usage du pouvoir qu’on détient pour distribuer des privilèges, des avantages, des passe-droits en échange d’une rétribution et/ou de bienveillance. Là où il y a pouvoir, il peut y avoir corruption, c’est simple. »

Si la FIFA semble une organisation planétaire, plus tentaculaire encore que l’ONU, si elle semble attirer tous les grands de ce monde, si elle inquiète, est-elle pour autant corrompue ? Non pas, seuls les politiques qui la courtisent le sont.

Les laisser retourner le sens des mots, voilà notre mal profond. Or pour être corrompu, il faut détenir un pouvoir. Quel est le pouvoir de la FIFA ? Décider du prochain pays accueillant la coupe du monde ? Est-ce là un pouvoir, vraiment ? Pouvoir suppose coercition, force, contrainte. Où sont-elles ici ?

Regardez le nouveau stade à Bordeaux. Qui a été forcé de le financer ? La FIFA ? Ses membres ? Non bien sûr, ce sont les contribuables girondins, même ceux qui ne touchent jamais un ballon.

Non, la chose est claire, ce sont les politicards minables des différents pays, œuvrant  pour obtenir leur part de l’opium sur gazon, qui pourrissent le jeu. Car Lord Acton nous l’avait déjà expliqué il y a 200 ans : « Tout pouvoir amène la corruption, le pouvoir absolu amène une corruption absolue. »

On a tout essuyé

(Paru sur Le Cercle des Libéraux en 2015)
Il y a quelques jours, lors de l’annonce des mauvais chiffres du chômage, une fois encore et ce alors que François passait l’An III de son règne, j’assistais à un débat sur le sujet où tous les intervenants larmoyaient en chœur, car voyez-vous, en matière de chômage, « on a pourtant tout essayé ».

Vraiment ? Je dirais plutôt qu’en tant que peuple, on a tout essuyé, c’est-à-dire que voilà bien une quarantaine d’années que nous subissons en effet une multitudes d’expériences d’économie politique en la matière, toute aggravant invariablement ou presque notre situation.

Mais dire qu’on a tout essayé, cela relève du mensonge éhonté, rien à moins. Car le mécanisme du chômage, donc ses causes et ses remèdes, sont en réalité connus depuis le XIXe siècle, pas moins.

La France a ainsi eu le privilège de compter parmi ses députés le grand Frédéric Bastiat qui déjà avant 1850, dans ses Harmonies Economiques, elles-mêmes inspirées de Jean-Baptiste Say, décrivait le lien entre chômage et politique économique. Voici donc plus de 165 ans que la solution est connue.

Mais elle n’est pas de nature à plaire à tout le monde, du moins pas à ceux qui ne connaissent pas le chômage et qui n’ont aucun intérêt à changer la donne. Ainsi le chômage n’est qu’un mécanisme économique des plus simples, il relève de la loi de l’offre et de la demande. Pour qu’un employeur embauche, il faut – mais il ne suffit pas – qu’il considère que le candidat salarié présente le potentiel de lui faire gagner marginalement plus que ce qu’il lui coûtera. Voilà tout.

Bien des politiques tentent d’agir sur la demande, mais la plupart oublient les coûts, voire les alourdissent. Or la demande, sur un marché désormais mondial, est essentiellement hors du contrôle d’un gouvernement, quel qu’il soit. On peut certes créer un marché artificiel, tel celui des détecteurs de fumée inutiles, mais ce n’est pas cela qui résorbera le chômage de masse.

La clé est donc dans les coûts du travail, au sens large. Or ces coûts ne sont pas que du salaire, il y a bien d’autres sources au monstrueux coût du travail en France. Au point même où dans bien des domaines, nous arrivons à être trop chers sans pour autant que nos salariés soient les mieux payés.

Il faut ainsi refondre toutes les farces du droit du travail. Rigidité, CE, syndicats, inspection du travail, 35 heures, CDI et CDD, comme charges sociales en tous genres, voilà ce qu’il faut essayer de poser sur la table, et les essuyer d’un geste large ! Mais qui en aura le courage ?

Libéralisme ? Economie ? Cliché quand tu nous tiens - (10)

(Article originalement publié pour le Journal Toulousain dans la Chronique de Patrick Aubin. Republié ici quelques années après, car il garde je crois son intérêt socio-politico-économique.)

(Une lectrice attentive et anonyme, m’a écrit en réponse à la chronique « Football : carton rouge pour l’hyper-fiscalité » (JT du 05/06/13). Cette missive me donne l’idée de reprendre son texte par une série d’une douzaine de chroniques destinées à chasser les faux clichés économiques classiques.)

Ma lectrice poursuit : « Même le monde des clubs de football professionnels, pourtant peu regardant sur les combines financières, a tiqué sur les pratiques fiscales de la Principauté. Je vois pourtant une solution : dédoubler le championnat de France. D’un côté le PSG et Monaco, de l’autre, tous les autres clubs entre eux. Et pourquoi ne pas organiser une Coupe du Monde des paradis fiscaux, avec les meilleurs joueurs ? »

Lorsqu’on est victime d’une injustice, mais qu’on ne peut rien faire contre, on ne souhaite souvent qu’une chose : que d’autres en soient victimes à leur tour. L’égalité dans l’injustice est le fruit de l’abus de droit. C’est ce qui se passe chez les clubs professionnels de football, victimes de l’injustice fiscale. Monaco leur sert de révélateur, ils réalisent ce que le système social leur ponctionne. Mais au lieu de contester l’impôt, ils en viennent à culpabiliser le footballeur salarié. Les clubs préfèrent faire l’autruche et dénoncer le club monégasque. Il est certes plus facile d’être politiquement correct.

Les clubs français osent imaginer que l’état français puisse pour leurs beaux yeux annexer la Principauté et y imposer une fiscalité liberticide de nature à la rayer de la carte ? La Principauté est un état souverain que les instances du football devraient respecter. L’idée même de voir modifié un accord entre états au vague prétexte d’un point de fiscalité sportive en dit long sur la corruption du système. Cet écart fiscal ne fait qu’empirer suite à une fiscalité française sombrant dans un scenario collectiviste infernal. Ce n’est pas à Monaco de modifier ses lois pour le bon plaisir de présidents de football. C’est à eux d’oser exprimer leur désaccord envers le système fiscal français ou/et d’aller investir ailleurs. Le manque de courage politique, celui de s’opposer, conduit à la situation vécue.

De plus, Madame, pourquoi ironiser sur les moyens – forcément sales ? – que les paradis fiscaux seuls pourraient offrir au sport ? Et moquer les joueurs de même au passage ? Cette ironie me semble révéler une frustration. Celle de ne pas être dans un pays qui justement ne permet pas aux meilleurs de s’exprimer par le poids d’un fardeau fiscal écrasant. Alors vous transposez, vous vous moquez de ce que les plus agiles sont capables d’accomplir par regret de ce qui nous est impossible. Vous avez raison de vous moquer, Madame, mais il est dommage que vous vous trompiez de cible.

Vous parlez de combines financières. Certes, les clubs de football ont réduit leurs charges et impôts en utilisant les ficelles autorisées par la loi. Mais quel est le rapport avec le libéralisme ? Ce sont bien les gouvernements qui font les lois et nous infligent impôts, taxes et cotisations sociales. Rien de libéral là dedans. Les combines sont la manifestation de la bureaucratie : pas de corruption sans au moins un bureaucrate à corrompre. Que les clubs se limitent au foot et réclament la vraie justice : que l’état français respecte le droit de chaque citoyen d’être libre de choisir son système social.

Grâce à la loi européenne et en toute logique, il est enfin possible pour tout salarié de ne plus être assujetti à la sécurité sociale et de prendre une assurance privée. Vérifiez. C’est un vrai parcours du combattant, mais c’est possible. Ne doutons pas un seul instant que lorsque cela se saura, les clubs et les footballeurs seront parmi les premiers à profiter de cette option. Et ne croyez pas que comme c’est privé les services seront pires. N’est-il pas une fois de plus incroyable que des leçons de liberté nous soient données par ceux dont notre inculture moderne veut nous porter à nous moquer ?

Qu’est-ce qu’être de gauche aujourd’hui ?

(Publié en mai 2015)

« Le Cercle des Libéraux » publiait il y a quelque temps une invitation au débat par un militant local sur le thème suivant : « Parti socialiste: Qu’est-ce qu’être de gauche aujourd’hui ? »

Pour un libéral authentique, un tel concentré de sottise ne peut que pousser à réagir, ce que je fais ici. Pourquoi sottise ? Parce qu’au moins cinq anti-concepts en dix mots, je vois en cela un record.

Passons-les en revue pour mieux s’en convaincre : parti, socialiste, gauche, être et aujourd’hui.

Aujourd’hui : Il est de bon ton de croire que notre époque aurait des particularités qui feraient que certaines idées seraient plus spécialement pertinentes qu’il y a un siècle ou même vingt ans. Mais la chose politique n’est-elle pas de savoir comment organiser la société ? Cela dépend de ce qu’est l’homme, mais de quoi d’autre ? La technologie ? La crise ? Elles sont le produit de nos actions, donc des conséquences de notre organisation. Non, les idées sont bonnes ou fausses, hier comme demain.

Etre : Que veut dire être de gauche ou de droite ? On serait marqué par le destin, comme on peut être noir, blanc ou jaune ? Et incapable de changer d’idée ? Non, on n’est ni de gauche ni de droite, on croit à un instant que telle idée est la meilleure. Mais cela suppose de bonnes ou mauvaises idées. Or il n’y a que des idées fausses ou des idées justes, correctes, en phase avec l’homme. Il y a ce qui est cohérent avec le fonctionnement humain et donc social, et ce qui ne l’est pas.

Parti : Non seulement on pourrait donc se tromper d’idées, mais en plus il serait légitime de s’organiser pour imposer ses / ces idées à autrui ? N’est-ce pas là le rôle des parents et surtout de toute société que de transmettre idées et réflexions par l’explication, sans chercher à les imposer ?

Gauche : Bien malin qui pourra m’expliquer la gauche : un coup communiste, socialiste, nazie, social-démocrate, puis bobo et « social-libérale ». Mais qu’on m’explique aussi la droite, pétainiste, nazie aussi, lepeniste comme gaulliste, bonarpartiste et de nos jours franchement démocrate et socialisante. Pour moi, d’expérience, la gauche est le plus souvent peu recommandable.

Socialiste : On ne sait plus trop ce que cela veut dire, en fait il n’y a plus guère que deux camps, les étatistes de tous poils et les libéraux, ceux qui veulent imposer leurs vues et ceux qui fichent la paix.

Ainsi pour conclure, la seule question qui mérite débat, cher monsieur, c’est de savoir comment on peut être encore assez ignorant, stupide ou malhonnête pour affirmer à tous qu’il existerait d’autres idées valables que celles de la liberté.  Alors le parti socialiste...

Friday, January 19, 2018

Libéralisme ? Economie ? Cliché quand tu nous tiens - (9)

(Article originalement publié pour le Journal Toulousain dans la Chronique de Patrick Aubin. Republié ici quelques années après, car il garde je crois son intérêt socio-politico-économique.)

(Une lectrice attentive et anonyme, m’a écrit en réponse à la chronique « Football : carton rouge pour l’hyper-fiscalité » (JT du 05/06/13). Cette missive me donne l’idée de reprendre son texte par une série d’une douzaine de chroniques destinées à chasser les faux clichés économiques classiques.)

Ma lectrice poursuit : « et je constate qu’il s’agit simplement de comparer paradis fiscaux, présentés comme des modèles, et nations normales, forcément plus dépensières. »

A la lecture de mon billet consacré à l’excès de charges sociales pesant sur les emplois dans notre pays, elle arrive à conclure que ma vision du libéralisme se réduit à comparer les « paradis fiscaux » aux « nations normales ». C’est non seulement aller un peu vite en besogne, mais c’est ne pas voir qu’un exemple criant comme le football peut simplement servir à faire toucher du doigt l’absurdité de l’interventionnisme politique français. L’enjeux n’est même plus de donner de bonnes notes ou de mauvaises notes aux gouvernants, car hélas après plusieurs décennies de dérives et de promesses électoralistes, il y a une tout autre urgence ! Il s’agit de pointer le drame qui en découle : on ne peut continuer impunément à charger l’économie et les hommes d’un fardeau injuste et disproportionné.

Il est tout de même extraordinaire qu’en France, pays des philosophes des Lumières et des principes modernes du droit naturel et du libéralisme, que leurs héritiers soient à ce point aveuglés et bercés d’illusions par le collectivisme. Au point de ne pas accepter la critique, voire de déformer la vérité ou de nier les faits. Vouloir sans cesse obliger chacun à partager sa soupe avec ses voisins ne donnera jamais la possibilité à tous de manger une assiette complète ! Il faut en finir avec le socialisme.

Les constructivistes sont passés par là et trop orgueilleux se croient plus malins. Les politiciens, incompétents économiques notoires, imaginent pouvoir faire le bonheur de tous par la fiscalité. Prendre par force une bonne part de nos revenus, directement ou via nos diverses activités économiques, fait vite de belles sommes… Il est alors tentant et facile de dépenser l’argent des autres en affichant une bonne conscience. Mais cette dépense sans borne est-elle pour autant le signe d’une « nation normale » ? Et la nation la meilleure est-elle celle la « plus dépensière » ?

Les hommes politiques ont beaucoup d’ambition pour la construction de la société, mais ils ne financent jamais en propre leur folie des grandeurs. Est-ce bien « normal » ? Par exemple, l’écart de charges sociales, qu’elles soient patronales ou salariales, entre Monaco et la France est énorme. Il n’est pas le fait de la Principauté, mais bien du jacobinisme français enfermé dans une logique incohérente. Si la France est une « nation normale », bien qu’à la 72eme place dans le monde, pourquoi les autres, toutes les autres, ne suivent-elles pas son modèle ? Non, c’est bien sûr Monaco qui donne l’exemple et confirme qu’une « nation normale », telle la fourmi, n’est pas dépensière.

Nous français oublions trop souvent de regarder nos voisins – un complexe de supériorité depuis toujours entretenu, mais hélas loin d’être justifié. Car les besoins que nous posons comme soi-disant publics existent autant à Monaco qu’en France. Comment donc fait Monaco ? L’effet d’échelle lié à la population n’a aucune influence. La manière d’y répondre est par contre avant tout une question de mentalité. C’est ce qui nourrit la différence entre leur paradis fiscal et notre enfer fiscal. Le politicien y est quasi-inexistant, il y reste dans ses limites, il ne peut jouer à Zorro avec l’argent des autres.

La solution de nos maux n’est pas à chercher bien loin. Le pourvoir en redevenant modeste, en laissant les citoyens organiser la société et produire de la diversité, peut laisser émerger les réponses et donner naissance à la nation évoluée où la contribution de chacun sera enfin consentie.

Thursday, January 18, 2018

Libéralisme ? Economie ? Cliché quand tu nous tiens - (8)

(Article originalement publié pour le Journal Toulousain dans la Chronique de Patrick Aubin. Republié ici quelques années après, car il garde je crois son intérêt socio-politico-économique.)

(Une lectrice attentive et anonyme, m’a écrit en réponse à la chronique « Football : carton rouge pour l’hyper-fiscalité » (JT du 05/06/13). Cette missive me donne l’idée de reprendre son texte par une série d’une douzaine de chroniques destinées à chasser les faux clichés économiques classiques.)

Ma lectrice poursuit ainsi : « Je suis très déçue. Je me faisais une autre idée du libéralisme : un monde d’entrepreneurs dynamiques et innovants, pratiquant entre eux la fameuse « concurrence libre et non faussée », selon des règles simplifiées et sous la surveillance des nations peu interventionnistes… ».

Là, les bras m’en tombent. Jusqu’à « règles », l’idée est bien exprimée, bravo, mais cela finit mal : Madame, que signifie pour vous « sous la surveillance des nations peu interventionnistes » ?

La France actuelle serait pour vous une « nation peu interventionniste » où la liberté d’entreprendre serait respectée ? Ouvrez donc les yeux, Madame ! Avec un PIB plombé à 57% par le secteur public et une chute au milieu du classement mondial de la liberté économique (72eme), le pays nage dans l’interventionnisme le plus total : plus de toute la valeur ajoutée des entrepreneurs est engloutie à financer la dette d’état. Les gouvernements empruntent soi-disant pour combler un déficit qu’ils entretiennent par une gestion désastreuse. On est très loin de votre « autre idée » du libéralisme !

Et qu’entendez-vous par « règles simplifiées » ? Le droit est le droit, il n’y a ni à le simplifier, ni à le compliquer. De nos jours, un chef d’entreprise investit plus de temps à étudier le code du travail archaïque et le fatras fiscal changeant chaque année, voire chaque mois, qu’à se consacrer à l’objet même de son activité. L’administration déborde d’imagination et le législateur de dynamisme pour produire des lois qui posent chaque jour d’autres entraves aux entreprises. Comment gagner un 100m aux Jeux Olympiques avec des boulets aux chevilles ? Avec entraînement, soit, mais en compétition dans le stade olympique mondial, on reste au stade des qualifications, si on y arrive.

Le monde des entrepreneurs n’est pas fait pour satisfaire toute cette couche de vautours qui attendent de se gorger des fruits du travail des autres. On l’oublie trop, si l’entrepreneur crée de la richesse, c’est d’abord et avant tout pour que vous et moi en disposions par l’échange. Parmi les bénéficiaires, il y a ceux qui participent à la création des produits et services de l’entreprise, salariés et partenaires.

Mais sans client, pas de richesses pour eux. Quant à ceux qui ne veulent pas participer à cette création de richesses, c’est leur droit, mais ils doivent l’assumer. La justice sociale ne réside pas dans un pouvoir qui dérobe les entrepreneurs au bénéfice de sangsues arbitraires. La solidarité forcée ne se substitue pas à la charité privée. La première est une agression, la dernière une bonté.

Pourquoi donc vouloir une « surveillance » ? En quoi votre libéralisme serait-il malsain alors que la concurrence y est « libre et non faussée » ? Par contre, comment garantir que la nation soit « peu interventionniste », sinon justement en limitant le pouvoir politique ? La surveillance est inutile dès qu’il y a respect du droit naturel, chacun étant libre de produire et d’échanger sans se faire agresser ni piller – à commencer par l’état. Si état, il doit donc n’être ni agresseur ni prédateur, mais juste.

Tous les politiciens se trompent à nous promettre un état solution universelle. L’intervention régalienne sert la liberté quand la propriété du faible est menacée par le fort – lui. Vous étiez tout prêt, Madame. Vous n’avez juste pas su voir que le problème est en fait dans la solution que vous apportez.

Car la solution consiste à ne pas en avoir. Le renard est depuis longtemps dans le poulailler, mais rusé il se masque. Dodu, c’est celui qui se nourrit d’impôts. Il faut lui faire quitter le poulailler.

Wednesday, January 17, 2018

Libéralisme ? Economie ? Cliché quand tu nous tiens - (7)

(Article originalement publié pour le Journal Toulousain dans la Chronique de Patrick Aubin. Republié ici quelques années après, car il garde je crois son intérêt socio-politico-économique.)

(Une lectrice attentive et anonyme, m’a écrit en réponse à la chronique « Football : carton rouge pour l’hyper-fiscalité » (JT du 05/06/13). Cette missive me donne l’idée de reprendre son texte par une série d’une douzaine de chroniques destinées à chasser les faux clichés économiques classiques.)

Ma lectrice poursuit : « De plus, le sponsor du club de football étant un milliardaire russe [NB : Club de Monaco], l’origine de sa fortune est sans doute douteuse (serait-elle gérée rigoureusement ?) ».

Madame, voilà un pur procès d’intention, régulièrement entendu et qui relève de la diffamation. Vous avez le droit de vous interroger sur l’origine de sa fortune. Mais ne peut-on pas être russe et honnête à la fois ? Pourquoi les russes devenant milliardaires seraient-ils condamnés à l’opprobre ? Et surtout, tous les nouveaux milliardaires, même en France, seraient-ils forcément suspects ?

Certes, vous n’avez pas tort, de telles réussites peuvent être douteuses. Mais celles dont le doute est avéré, toutes sans exception et depuis toujours, exploitent la trop grande connivence entre système politique, « grand patronat » et syndicats. Ils court-circuitent le marché libre, émanation du peuple honnête, pour manigancer entre eux. Par exemple, je viens de perdre un appel d’offres, non pas parce que j’étais moins bon, au contraire, mais parce que le choix a été imposé à mon interlocuteur. De plus, beaucoup d’argent circule entre eux de manière détournée à travers la multitude de subventions, privilèges, monopoles, restrictions ou réglementations et cela sans qu’ils soient à l’origine de ces sommes. Ce qu’il vous faut voir, Madame, c’est que sans mainmise étatique, riches comme pauvres dans un état de droit ne pourraient être qu’honnêtes, sous peine d’échec à terme.

Comptons ainsi les si nombreuses activités économiques contrôlées par les bureaucrates, accordant par législation ou contrôle des prix des rentes de situation soit à des entreprises privées, soit à des monopoles publics. C’est énorme en France. Or tout ceci fausse les prix au détriment de la majorité des citoyens, lesquels assistent dociles à leur appauvrissement dû à la corruption et ainsi au siphonnage de nos gains par le monde politique. Insistons, un tel fonctionnement n’a rien à voir avec le capitalisme, le vrai, celui du laissez-faire, de l’économie de libre marché découlant du libéralisme.

Ainsi, Madame, c’est le pouvoir politique intervenant dans l’économie qui cause ces enrichissements suspects de dirigeants, impossibles sinon. Leurs sociétés sont aidées par les politiques. Elu sur la base d’intérêts particuliers, un gouvernement qui fait autre chose que de garantir les droits des citoyens, est une dictature oligarchique. Hélas, presque tous les pays du monde s’arrogent cet abus de droit. Tous ? Non ? Quelques états comme Monaco résistent encore à la tentation de voler ou de laisser voler leurs habitants par divers trafics. Tout peuple a la société qu’il mérite et si milliardaires ou ordures il y a, c’est qu’il en a décidé ainsi, que ce soit par la « démocrassie » ou par le marché.

Alors pourquoi ce milliardaire russe ne pourrait-il pas devenir sponsor du club monégasque ? Sauf preuve contraire, sa fortune n’est pas de source malhonnête. Pourquoi la Principauté refuserait-elle a priori ? Sous quel prétexte ? Son pays l’a jugé en son temps et l’a acquitté. Vous qui révérez l’état, acceptez donc sa justice. Non que je veuille défendre ce magnat russe, mais il est en droit d’investir librement son argent dans le club de Monaco. Il fait ce qu’il veut de son argent, il le gère à sa guise. Il n’a aucune leçon de morale à recevoir de quiconque. S’il se trompe, il fera peut-être faillite et en sera seul responsable : le club cherchera alors un autre sponsor. La Principauté peut ainsi avoir une équipe de football sans taxer le peuple monégasque. Un bel exemple pour la France.

Tuesday, January 16, 2018

Libéralisme ? Economie ? Cliché quand tu nous tiens - (6)

(Article originalement publié pour le Journal Toulousain dans la Chronique de Patrick Aubin. Republié ici quelques années après, car il garde je crois son intérêt socio-politico-économique.)

(Une lectrice attentive et anonyme, m’a écrit en réponse à la chronique « Football : carton rouge pour l’hyper-fiscalité » (JT du 05/06/13). Cette missive me donne l’idée de reprendre son texte par une série d’une douzaine de chroniques destinées à chasser les faux clichés économiques classiques.)

Ma lectrice poursuit : « De plus utiliser le mot « mafia » dans la phrase suivante n’est pas du meilleur goût dans un article glorifiant Monaco. »

Madame n’apprécie pas de voir la classe politique française assimilée à une mafia ? Soit, étudions comment agit la mafia via 6 caractéristiques selon Wikipédia et comparons avec nos politiciens.

D’autres références sont sûrement possibles, mais la conclusion sera essentiellement la même.

1) « Structuration de l’organisation qui suppose un engagement réciproque de ses membres et un certain nombre de règles internes » : Observez le système politique, réparti en clans, pardon, en partis politiques, avec la mainmise de l’ENA, unique au monde, véritable clan dans le clan. Selon une vague idéologie, très vague mais claire quant au but visé, chaque clan prétend à la vérité et à s’arroger le pouvoir. La conquête du pouvoir est le seul objectif commun de leurs multiples promesses croisées, toutes payées par les manants, eux-mêmes exclus du clan.

2) « La violence qui est à la fois utilisée pour accéder à des richesses et pour protéger l’organisation par l’intimidation » : Les citoyens ont été peu à peu désarmés, au sens propre comme au figuré, face à un pouvoir sans limite législative réelle qui les spolie impunément. Le but réel de la production de lois est l’enrichissement mercantiliste par la fiscalité, par coercition et intimidation. Les sangsues légifèrent pour pouvoir nos taxer plus sous couvert de fausse protection. Les bureaucrates sont les hommes de main, payés sur le butin fiscal et donc aux ordres arbitraires de l’énarchie. Les ingrédients de la logistique mafieuse sont réunis.

3) « La mafia a aussi un rôle social. Les mafieux cherchent à avoir des rôles importants dans des activités de médiation sur le plan politique, social ou économique, en particulier pour la jonction entre la sphère légale et illégale » : L’état omnipotent, via les gouvernements qui défilent et se ressemblent, développe la croyance en l’idée sociale et la fausse économie pour se donner une bonne image sociale, rendant légal même ce qui est de tout temps illégitime ou immoral.

4) « Un ancrage territorial : tout en ayant des activités internationales, les mafias cherchent à garder des liens sur leurs territoires d’origine » : Pas un état au monde ne se ressemble, ce qui est louche car illogique. L’état dans son rôle présumé devrait être le même partout. A défaut de conquérir d’autres territoires, qui mieux que l’état français laisse supposer que l’enfer fiscal local est normal, voulant garder le contrôle fiscal sur les entreprises et citoyens français à l’étranger ?

5) « La coexistence entre les activités légales et illégales entre dans l’ensemble des ressources de l’organisation » : On ne compte plus les affaires de conflit d’intérêts impliquant divers élus ou fonctionnaires depuis des années, les passages devant les tribunaux pour corruption ni les tentatives d’amnisties réussies ou avortées. Jamais pourtant aucune purge n’a été lancée.

6) « Le lien avec les classes politiques et les institutions, soit à l’échelle régionale, soit à l’échelle nationale. Elle arrive dans certains cas à agir en toute impunité judiciaire parce qu’elle monnaie son soutien à la classe politique à travers l’influence qu’elle exerce sur la société » : Telle une pieuvre s’auto-alimentant, la mafia étatique française assoie son pouvoir sur la constitution d’un mille-feuilles politico-administratif et d’un réseau d’entreprises captives. Spoliant plus que la valeur ajoutée annuelle cumulée du secteur privé, elle endette gaiement, sans scrupule, les générations futures. Ainsi, le financement des activités politiques est devenu un véritable scandale du domaine réputé « légal ».

Ne vous en déplaise Madame, la Principauté de Monaco ne présente aucune de ces caractéristiques.

Monday, January 15, 2018

Libéralisme ? Economie ? Cliché quand tu nous tiens - (5)

(Article originalement publié pour le Journal Toulousain dans la Chronique de Patrick Aubin. Republié ici quelques années après, car il garde je crois son intérêt socio-politico-économique.)

(Une lectrice attentive et anonyme, m’a écrit en réponse à la chronique « Football : carton rouge pour l’hyper-fiscalité » (JT du 05/06/13). Cette missive me donne l’idée de reprendre son texte par une série d’une douzaine de chroniques destinées à chasser les faux clichés économiques classiques.)

Ma lectrice poursuit : « Mais j’ai surtout été choquée quand j’ai lu « la Principauté a gardé une gestion rigoureuse de ses finances » alors que tout le monde sait que [c’est] tout bonnement un paradis fiscal. ». (NB : ce qui est souligné l’est dans l’original)

Les mots sont lâchés. Monaco, un paradis fiscal, ne saurait donc être bien géré. Madame lui préfère l’enfer fiscal ? Soit, c’est votre droit, mais pourquoi ne pas nous laisser le droit de vivre au paradis ? Pourquoi la France ne s’inspirerait-elle pas du modèle monégasque ? Voulez-vous que Monaco copie le modèle français et devienne un lieu de misère où il serait inacceptable de gagner de l’argent ?

J’expliquais dans mon article par cette image que Monaco est un état qui a – à peu près – circonscrit le pouvoir aux fonctions régaliennes, faisant que la modeste dépense publique se limite à un seul but : garantir la sécurité et le droit à ses habitants. Même si on pourrait critiquer, ce droit et cette sécurité sont bien plus réels qu’en France. La principauté assure ainsi à chaque monégasque la jouissance des fruits de son travail par le respect de la liberté et de la propriété de chacun. Sur son territoire, elle ne veut souffrir de voir l’agression se développer. La fiscalité est ainsi orientée vers le seul financement de la protection des citoyens. C’est un paradis précisément pour cette raison.

En limitant son pouvoir et ses dépenses aux fonctions régaliennes, Monaco suit exactement les principes énoncés dans la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 : garantir la liberté et l’égalité des droits naturels et imprescriptibles de chacun. Le pouvoir politique ne s’y voit pas en taxeur des uns pour donner aux autres, mais en garant de la paix et des contrats de tous.

Car s’enrichir par des échanges libres et volontaires ne vole personne, Madame. Bien moins que taxer. Pourquoi le Prince devrait-il répartir et égaliser les revenus quand personne n’a volé ? Quelle est cette morale qui prend à des innocents par force pour donner à d’autres sans mérite ? Je n’y vois pour ma part que de l’arbitraire : la force du souverain n’est pas faite pour spolier l’argent des gens honnêtes, mais pour assurer le droit, source de prospérité. Et l’argent est neutre quant à la moralité.

Les habitants des paradis fiscaux ne payent pas beaucoup d’impôts ni de taxes ? Madame, voulez-vous donc faire main basse sur les biens des riches de la Principauté ? Sous quel prétexte ? Qu’ils sont d’affreux capitalistes égoïstes ? Voyez-vous, Monaco ne cherche pas à changer la nature de l’Homme. Les gens sont ou ne sont pas généreux, et qui sait s’ils n’ont pas de bonnes raisons ? La solidarité, la vraie, ne peut-être forcée par le pouvoir sans effets pervers. En ce sens, grâce aux nombreux galas de charité, la Principauté œuvre de manière bien plus efficace pour la solidarité que les politiciens français par cette fiscalité sans limite et largement immorale.

Ces derniers ont une idée fixe : conserver leurs sièges d’élus grâce aux promesses les plus ridicules et démagogiques qui soit, au prix de l’argent des citoyens. La réélection n’est pas la préoccupation du Prince de Monaco, ce qui donne une meilleure stabilité à son territoire et un contrat fiscal clair.

Simplicité des lois, faible fiscalité, rigueur budgétaire constante centrée sur la protection du droit, c’est bien là un paradis. Ce qui est vrai pour Monaco devrait l’être pour la France, supposée pays de la Liberté. Qu’est-ce qui l’en empêche ? L’illusion française que le diable véritable est au paradis quand le dieu liberté serait en enfer ?

Sunday, January 14, 2018

Libéralisme ? Economie ? Cliché quand tu nous tiens - (4)

(Article originalement publié pour le Journal Toulousain dans la Chronique de Patrick Aubin. Republié ici quelques années après, car il garde je crois son intérêt socio-politico-économique.)

(Une lectrice attentive et anonyme, m’a écrit en réponse à la chronique « Football : carton rouge pour l’hyper-fiscalité » (JT du 05/06/13). Cette missive me donne l’idée de reprendre son texte par une série d’une douzaine de chroniques destinées à chasser les faux clichés économiques classiques.)

Ma lectrice poursuit : « Pour en revenir à votre billet, j’ai d’abord été surprise par l’expression « vol fiscal », comme si un état, même très libéral (USA, Grande Bretagne…), n’avait pas besoin d’un minimum de budget pour payer ses fonctionnaires (police, justice, armée, services fiscaux, enseignants…) et de grandes infrastructures dont la rentabilité est faible à court terme ».

Madame, la contribution commune, selon la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, article 14 (préambule constitutionnel), doit être « librement consentie » ! Imposer ou taxer, c’est contraire à consentir. Prendre sans consentement, cela s’appelle voler. Comme tout citoyen subit ce vol sous couvert de légalité, permettez-moi de franchir le pas avec l’expression « vol fiscal ». Admettons que celui qui vit de cette spoliation légale soit surpris la première fois qu’il l’entend, la réalité demeure.

Car rien ne justifie que ce qu’on appelle « état » se comporte en bandit de grand chemin envers les citoyens pour établir son budget. Un état se doit de respecter les fruits du travail du citoyen qu’il sert – et non l’inverse. Mais peut-être votre vision de la démocratie veut-elle que la majorité puisse voler impunément les minorités, jusqu’à les piller selon la loi du plus fort ou du plus grand nombre ?

Le secteur privé, par contre, ne taxe pas et n’impose rien à personne. Chacun est libre de commercer ou de contracter avec quiconque. Tout échange est librement consenti – sauf quand l’état légifère indûment. Un état moderne devrait au pire fonctionner de même avec ses citoyens, par une fiscalité compréhensible et minimale, sans inventer ni augmenter impôts ou taxes tous les quatre matins.

Le privé n’est pas un citron à presser. L’état et ses structures devraient agir sans agression. Or la fiscalité actuelle est une agression : ne payez pas le fisc, vous verrez vite ce qu’il vous arrivera. L’état et ses collectivités locales sont supposés organiser la « force publique » pour garantir les droits. Pas pour utiliser celle-ci contre les citoyens et leur soutirer de l’argent destiné à un abject mercantilisme.

Le financement forcé de services dit « publics » ou d’infrastructures est la pire injustice. Évoquer une non-rentabilité imaginaire de ces activités pour écarter le privé, donc l’action sociale naturelle, est un prétexte fallacieux. Leurs coûts sont pourtant bien pris en charge par le privé – encore et toujours – et qui se doit d’être de plus en plus rentable pour financer ces rentes publiques. Leur non-rentabilité vient au contraire de l’étatisme qui, interdisant la moindre velléité commerciale par des protections anticoncurrentielles contraires à toute moralité, rend impossibles les mécanismes du marché. Jeter l’argent dans des structures hors du marché n’est pas un investissement, mais un vol manifeste.

USA et Grande Bretagne seraient donc des états « très libéraux » ? Au risque de vous décevoir, chère Madame, ce sont devenu des pays sociaux-démocrates. Ils sont connus pour leur interventionnisme important qui trop entremêle politique et économie. Dans un pays libéral, le politique ne fait pas de promesse avec l’argent du peuple. Il garantit les droits du citoyen et se limite à ce rôle. Dans un pays libéral, les lamentations collectives pour demander au politique de culpabiliser le riche pour mieux le voler par la fiscalité restent sans écho. Un pays libéral guide son action selon l’égalité de tous devant le droit. Il laisse chacun créer de la richesse en faisant respecter le droit. Sans besoin d’autre budget.