(Article originalement publié pour le Journal Toulousain dans la Chronique de Patrick Aubin. Republié ici quelques années après, car il garde je crois son intérêt socio-politico-économique.)
(Une lectrice attentive et anonyme, m’a écrit en réponse à la chronique « Football : carton rouge pour l’hyper-fiscalité » (JT du 05/06/13). Cette missive me donne l’idée de reprendre son texte par une série d’une douzaine de chroniques destinées à chasser les faux clichés économiques classiques.)
Suite du courrier de ma lectrice : « Il [nb : le libéralisme] a porté ses fruits dans les années 90 avant de montrer ses inconvénients dans l’ultralibéralisme et les dérives du capitalisme financier (subprimes, titrisation de la dette, traders ‘fous’…) ». Il y aurait de quoi écrire plusieurs volumes pour répondre en détails sur tant de sujets. Rejeter les errements de l’étatisme sur le libéralisme quand celui-ci a disparu avec la démocratie, c’est un peu osé. Mais l’étatiste ose crier le haro sur l’ennemi invisible.
Remarquez que l’opposant au libéralisme use des préfixes « ultra » ou « néo » pour le dénigrer. Ainsi l’ultralibéralisme ou le néolibéralisme ou l’ultra-turbo-néo-libéralisme sont des épouvantails pour donner peur. Mais le libéralisme est et reste le libéralisme, le néo-truc-machin n’existe pas.
Le libéralisme s’appliquait-il dans les années 90 ? Il aurait porté ses fruits ? Mais si c’était vrai, pourquoi en 90 et plus maintenant ? Les lois de l’économie ne changent pas, ce qui marche marche toujours et inversement. Rappelons à ma lectrice que nous subissons l’interventionnisme politique depuis plus d’un siècle et que l’étatisme a eu le temps d’apporter la preuve de son incapacité. Quand l’étatisme déraille, le pouvoir politique trouve des faux coupables non responsables ou invente le néo-machin ou l’ultra-chose pour nous camoufler son impuissance à éviter le prochain déraillement. Non Madame, le capitalisme n’a pas de dérives, ce sont celles de l’étatisme, toujours et encore.
Si le libéralisme s’appliquait, le pouvoir ne s’abriterait pas derrière des règlements sortis du ciel, ni l’argent des autres. La simple loi, la logique, le bon sens auraient cours. Les responsables seraient responsables, sur leurs deniers propres donc. Et si les libéraux étaient au pouvoir, tout ce qui représente les dérives de l’irresponsabilité collective serait limité voire impossible : le nombre de fonctionnaires, les emprunts d’état et les déficits publics seraient des légendes passées, devenues incompréhensibles tant elles sont contraires à la vie normale et au bon sens.
Ma lectrice ne voit pas la collusion entre institutions publiques et multinationales, aux dépens du droit et de la multitude de PME et commerces. Collusion qui forme le faux capitalisme, celui de connivence liant les politiques et les grandes entreprises. Ce n’est plus du capitalisme. Cela n’a plus de rapport avec la liberté d’entreprendre. Les grandes entreprises se tournent vers le gouvernement pour réclamer davantage de réglementations et de protections. Tant pis pour la saine concurrence. Ces grandes entreprises se sont tellement bureaucratisées qu’elles ne savent plus fonctionner sans système d’aides ou de subventions issues de la spoliation fiscale. Rien de libéral là-dedans, rien.
Avec la bureaucratie fonctionnaire, ce système de connivence est en fait le vrai cancer de la société française. C’est une forme de corruption à haut niveau utilisant la contrainte de l’état pour chercher des rentes de situation via le vol légal de la masse laborieuse. La démocratie ne fonctionne pas, manipulée par la redistribution et dévisagée par le système de connivences et le social-clientélisme.
Ainsi va hélas l’ensemble de la planète. Le socialisme international issu du détournement général de la démocratie a été d’une redoutable efficacité malgré la déconfiture de l’ex-URSS. Les croyances ont la vie dure !
Mais le citoyen finira par prendre conscience que les dérives du fameux « capitalisme financier » citées par ma lectrice viennent de la réglementation et de la collusion entre les élites politiques et bancaires qui se sont arrogées un abus de droit. Et prendront enfin conscience que le marché libre n’a pas besoin de tricher ni de spolier pour pouvoir fonctionner pacifiquement. Il n’y a aucun doute : notre l’avenir est dans la liberté et le libéralisme, c’est notre enjeu de civilisation.
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