Monday, January 22, 2018

Libéralisme ? Economie ? Cliché quand tu nous tiens - (12)

(Article originalement publié pour le Journal Toulousain dans la Chronique de Patrick Aubin. Republié ici quelques années après, car il garde je crois son intérêt socio-politico-économique.)

(Une lectrice attentive et anonyme, m’a écrit en réponse à la chronique « Football : carton rouge pour l’hyper-fiscalité » (JT du 05/06/13). Cette missive me donne l’idée de reprendre son texte par une série d’une douzaine de chroniques destinées à chasser les faux clichés économiques classiques.)

Et ma lectrice conclut : « J’espère, Monsieur, que vos amis ne reviendront pas au pouvoir, sinon, gare à la révolte ! Elles peuvent être économiquement et socialement coûteuses. » (NB : A quoi rattacher ce « elles » ? A la « révolte » ? Ou plutôt à ses conséquences ?)

Madame, ma conclusion sera que vous confirmez votre ignorance du libéralisme. J’espère que cette série de chroniques vous en aura apporté une meilleure lecture, certes vaguement approfondie, mais mieux dégrossie. En fouillant sur Internet, dont le site www.institutcoppet.org, vous trouverez des ouvrages très divers d’auteurs libéraux du siècle des Lumières (et même d’avant) jusqu’à nos jours. Vous constaterez que la conquête du pouvoir n’est jamais leur guide, mais au contraire sa limitation par le droit, alors que le pouvoir politique a plutôt une propension à s’étendre en limitant le pouvoir des citoyens. La domination de l’homme par l’homme est un principe contraire au libéralisme.

Votre dernier cliché, c’est d’affirmer indirectement que « les libéraux ont déjà eu le pouvoir ». Or jamais depuis 1789, ni avant bien sûr, la France n’a vu de libéral à la manœuvre. Jamais. Non, pas Sarkozy, certainement pas de Gaulle, ni même Thiers n’étaient des libéraux. Ne voyez pas mes vrais amis parmi mes faux amis, tels les étatistes se réclamant de droite ou, pire, les sociaux-démocrates.

Mes vrais amis sont des créateurs de richesses, des gens passionnés aimant leur métier, salariés ou non. Ceux qui savent que le risque fait partie intégrante de la vie et de l’économie et que les fruits de leur travail dépendent de leur capacité à s’adapter et à rendre service. Mes vrais amis n’ont pas peur de la justice du libre marché et de sa concurrence. Mes vrais amis n’attendent pas un vote politique pour espérer la coercition de l’état ou l’hypocrisie de la solidarité pour obtenir des ressources via un énième rabot fiscal. Mes vrais amis commercent honnêtement, sans volonté de spolier l’autre.

Au contraire, mes vrais amis sont révoltés par l’injustice de l’action des politiciens, par le vol légal d’une fiscalité instable et arbitraire que des vendeurs d’illusions imposent à tous. Mes vrais amis sont révoltés par tous ces funestes « droits » d’avoir, acquis sociaux qui masquent une spoliation légalisée et généralisée, contraire aux droits fondamentaux de la liberté, de la propriété et de la sécurité. Oui, mes vrais amis entrent logiquement en résistance face à l’oppression de l’hyper-fiscalité tyrannique.

C’est à la société des hommes adultes de se prendre en charge. Ce n’est pas au diktat d’une majorité oligarchique de brandir à des adolescents leur miroir aux alouettes. Tant que la population refusera d’ouvrir les yeux sur le rôle de la politique, ces charlatans des temps modernes nous nuiront, à tous.

La saine action politique ne consiste pas à contraindre ni à juger les hommes sous de faux prétextes, tel le stupide « untel est riche mais l’autre est pauvre », ni de prendre par la force à l’un pour donner à un autre sans mérite. L’état de droit, ce n’est pas de l’altruisme détourné en pleins pouvoirs donnés à des guignols politiques aux promesses envolées. L’état faussement pléthorique insécurise chacun par sa remise en cause du juste, de la liberté, de la propriété naturelle et des fruits mérités du travail.

Madame, ce qui est économiquement et socialement coûteux, ce sont les décisions politiques depuis des décennies, qui nous annoncent la banqueroute de la France. Une révolte n’y changera rien, sauf à accélérer encore le processus. Dans ses écrits, Frédéric Bastiat (1801-1850), un vrai ami et un des meilleurs économistes et humanistes que le monde a pu connaître, a déjà décrit toutes les dérives que nous vivons actuellement. Malgré le temps, l’être humain reste encore bien faible et crédule !

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