(Article originalement publié pour le Journal Toulousain dans la Chronique de Patrick Aubin. Republié ici quelques années après, car il garde je crois son intérêt socio-politico-économique.)
(Une lectrice attentive et anonyme, m’a écrit en réponse à la chronique « Football : carton rouge pour l’hyper-fiscalité » (JT du 05/06/13). Cette missive me donne l’idée de reprendre son texte par une série d’une douzaine de chroniques destinées à chasser les faux clichés économiques classiques.)
Ma lectrice poursuit : « Pour en revenir à votre billet, j’ai d’abord été surprise par l’expression « vol fiscal », comme si un état, même très libéral (USA, Grande Bretagne…), n’avait pas besoin d’un minimum de budget pour payer ses fonctionnaires (police, justice, armée, services fiscaux, enseignants…) et de grandes infrastructures dont la rentabilité est faible à court terme ».
Madame, la contribution commune, selon la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, article 14 (préambule constitutionnel), doit être « librement consentie » ! Imposer ou taxer, c’est contraire à consentir. Prendre sans consentement, cela s’appelle voler. Comme tout citoyen subit ce vol sous couvert de légalité, permettez-moi de franchir le pas avec l’expression « vol fiscal ». Admettons que celui qui vit de cette spoliation légale soit surpris la première fois qu’il l’entend, la réalité demeure.
Car rien ne justifie que ce qu’on appelle « état » se comporte en bandit de grand chemin envers les citoyens pour établir son budget. Un état se doit de respecter les fruits du travail du citoyen qu’il sert – et non l’inverse. Mais peut-être votre vision de la démocratie veut-elle que la majorité puisse voler impunément les minorités, jusqu’à les piller selon la loi du plus fort ou du plus grand nombre ?
Le secteur privé, par contre, ne taxe pas et n’impose rien à personne. Chacun est libre de commercer ou de contracter avec quiconque. Tout échange est librement consenti – sauf quand l’état légifère indûment. Un état moderne devrait au pire fonctionner de même avec ses citoyens, par une fiscalité compréhensible et minimale, sans inventer ni augmenter impôts ou taxes tous les quatre matins.
Le privé n’est pas un citron à presser. L’état et ses structures devraient agir sans agression. Or la fiscalité actuelle est une agression : ne payez pas le fisc, vous verrez vite ce qu’il vous arrivera. L’état et ses collectivités locales sont supposés organiser la « force publique » pour garantir les droits. Pas pour utiliser celle-ci contre les citoyens et leur soutirer de l’argent destiné à un abject mercantilisme.
Le financement forcé de services dit « publics » ou d’infrastructures est la pire injustice. Évoquer une non-rentabilité imaginaire de ces activités pour écarter le privé, donc l’action sociale naturelle, est un prétexte fallacieux. Leurs coûts sont pourtant bien pris en charge par le privé – encore et toujours – et qui se doit d’être de plus en plus rentable pour financer ces rentes publiques. Leur non-rentabilité vient au contraire de l’étatisme qui, interdisant la moindre velléité commerciale par des protections anticoncurrentielles contraires à toute moralité, rend impossibles les mécanismes du marché. Jeter l’argent dans des structures hors du marché n’est pas un investissement, mais un vol manifeste.
USA et Grande Bretagne seraient donc des états « très libéraux » ? Au risque de vous décevoir, chère Madame, ce sont devenu des pays sociaux-démocrates. Ils sont connus pour leur interventionnisme important qui trop entremêle politique et économie. Dans un pays libéral, le politique ne fait pas de promesse avec l’argent du peuple. Il garantit les droits du citoyen et se limite à ce rôle. Dans un pays libéral, les lamentations collectives pour demander au politique de culpabiliser le riche pour mieux le voler par la fiscalité restent sans écho. Un pays libéral guide son action selon l’égalité de tous devant le droit. Il laisse chacun créer de la richesse en faisant respecter le droit. Sans besoin d’autre budget.
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