(Article originalement publié pour le Journal Toulousain dans la Chronique de Patrick Aubin. Republié ici quelques années après, car il garde je crois son intérêt socio-politico-économique.)
(Une lectrice attentive et anonyme, m’a écrit en réponse à la chronique « Football : carton rouge pour l’hyper-fiscalité » (JT du 05/06/13). Cette missive me donne l’idée de reprendre son texte par une série d’une douzaine de chroniques destinées à chasser les faux clichés économiques classiques.)
Ma lectrice poursuit : « et je constate qu’il s’agit simplement de comparer paradis fiscaux, présentés comme des modèles, et nations normales, forcément plus dépensières. »
A la lecture de mon billet consacré à l’excès de charges sociales pesant sur les emplois dans notre pays, elle arrive à conclure que ma vision du libéralisme se réduit à comparer les « paradis fiscaux » aux « nations normales ». C’est non seulement aller un peu vite en besogne, mais c’est ne pas voir qu’un exemple criant comme le football peut simplement servir à faire toucher du doigt l’absurdité de l’interventionnisme politique français. L’enjeux n’est même plus de donner de bonnes notes ou de mauvaises notes aux gouvernants, car hélas après plusieurs décennies de dérives et de promesses électoralistes, il y a une tout autre urgence ! Il s’agit de pointer le drame qui en découle : on ne peut continuer impunément à charger l’économie et les hommes d’un fardeau injuste et disproportionné.
Il est tout de même extraordinaire qu’en France, pays des philosophes des Lumières et des principes modernes du droit naturel et du libéralisme, que leurs héritiers soient à ce point aveuglés et bercés d’illusions par le collectivisme. Au point de ne pas accepter la critique, voire de déformer la vérité ou de nier les faits. Vouloir sans cesse obliger chacun à partager sa soupe avec ses voisins ne donnera jamais la possibilité à tous de manger une assiette complète ! Il faut en finir avec le socialisme.
Les constructivistes sont passés par là et trop orgueilleux se croient plus malins. Les politiciens, incompétents économiques notoires, imaginent pouvoir faire le bonheur de tous par la fiscalité. Prendre par force une bonne part de nos revenus, directement ou via nos diverses activités économiques, fait vite de belles sommes… Il est alors tentant et facile de dépenser l’argent des autres en affichant une bonne conscience. Mais cette dépense sans borne est-elle pour autant le signe d’une « nation normale » ? Et la nation la meilleure est-elle celle la « plus dépensière » ?
Les hommes politiques ont beaucoup d’ambition pour la construction de la société, mais ils ne financent jamais en propre leur folie des grandeurs. Est-ce bien « normal » ? Par exemple, l’écart de charges sociales, qu’elles soient patronales ou salariales, entre Monaco et la France est énorme. Il n’est pas le fait de la Principauté, mais bien du jacobinisme français enfermé dans une logique incohérente. Si la France est une « nation normale », bien qu’à la 72eme place dans le monde, pourquoi les autres, toutes les autres, ne suivent-elles pas son modèle ? Non, c’est bien sûr Monaco qui donne l’exemple et confirme qu’une « nation normale », telle la fourmi, n’est pas dépensière.
Nous français oublions trop souvent de regarder nos voisins – un complexe de supériorité depuis toujours entretenu, mais hélas loin d’être justifié. Car les besoins que nous posons comme soi-disant publics existent autant à Monaco qu’en France. Comment donc fait Monaco ? L’effet d’échelle lié à la population n’a aucune influence. La manière d’y répondre est par contre avant tout une question de mentalité. C’est ce qui nourrit la différence entre leur paradis fiscal et notre enfer fiscal. Le politicien y est quasi-inexistant, il y reste dans ses limites, il ne peut jouer à Zorro avec l’argent des autres.
La solution de nos maux n’est pas à chercher bien loin. Le pourvoir en redevenant modeste, en laissant les citoyens organiser la société et produire de la diversité, peut laisser émerger les réponses et donner naissance à la nation évoluée où la contribution de chacun sera enfin consentie.
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