(Publié sur Le Cercle en 2015.)
Alors que les « cyber menaces » révèlent chaque jour la tentative accrue de mainmise étatique sur le Net, il se pourrait bien que la Liberté soit en train de reprendre une longueur d’avance déterminante.
Les « objets connectés » fleurissent et deviennent la Nouvelle Frontière d’Internet. Si vous ne connaissez pas l’idée, il s’agit de votre montre, de votre voiture, réfrigérateur, luminaire ou même cafetière qui tous seront contrôlables depuis votre téléphone ou ordinateur, même de l’étranger.
Il est évident que leur adoption généralisée, si elle se produit comme beaucoup l’anticipent, suppose que chaque propriétaire garde bien le contrôle sur ses objets. Pas question que votre voisin, ou pire, la police ou des voleurs, puissent ouvrir votre portail ou votre maison à votre place, par piratage.
De plus, malgré les nombreux fournisseurs, on cherchera un moyen simple de maîtriser tous ses objets : c’est comme les télécommandes, on cherchera celle qui fonctionne pour tout ou presque.
Mais il y a plus. Il est de même essentiel que chacun de nous ait la conviction que les données collectées par ces « choses » restent confidentielles (En Anglais, on parle de « Internet of Things »). Je n’ai pas forcément envie que tout le monde sache à quelles heures j’entre ou je sors de chez moi.
On voit donc que l’exigence de contrôle comme celle de secret sera très centrée sur l’individu propriétaire des « choses » dans l’Internet de demain. Or à ce jour, la sécurité sur Internet fonctionne dans l’autre sens : ce sont les entreprises et les sites web qui nous imposent leur sécurité et leurs mots de passe – ce qui se manifeste par la foule de mots de passe qu’il nous faut mémoriser.
L’arrivée des objets connectés en masse va probablement rendre en proportion ridicule le nombre d’ordinateurs déjà connectés. Et donc faire basculer le centre de gravité de la gouvernance, des entreprises et autres organisations vers les individus. Au point où les principes mêmes de la sécurité devront aussi basculer en notre faveur.
Demain, je me connecterai une seule fois sur le Net pour être reconnu par mes objets comme par mon téléphone et ses applications et de même par les systèmes de mon entreprise. Mieux, je pourrai choisir directement comment chaque entreprise utilise et protège les données que je lui confie.
Notre liberté aura gagné car le Net aura imposé la décentralisation de la sécurité des données et des accès. Les objets connectés annonceraient-ils ainsi le retour au pouvoir du libre marché ?
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