(Article originalement publié pour le Journal Toulousain dans la Chronique de Patrick Aubin. Republié ici quelques années après, car il garde je crois son intérêt socio-politico-économique.)
La baisse du prix de l’essence et autres carburants ont donné lieu ces derniers jours à une agitation politico-médiatique assez ridicule pour mériter un article qui rappelle quelques vérités simples que nos « élites » voudraient plutôt enfouir.
Où on a ainsi abouti à une baisse à la pompe de 6 cents sur un prix de l’ordre de 1,65 euro, soit 3,6%, dont la moitié est prise sur les marges des distributeurs. Bel effort de leur part – et on les félicite pour avoir su saisir là une authentique occasion de lisser leur image – mais une tout aussi authentique moquerie de la part des pouvoirs publics.
Car les médias pour leur majorité se sont bien abstenus de rappeler cette triste réalité qui fait que la plus grosse part du prix des carburants (56% pour l’essence, 47% pour le diesel, selon le site du gouvernement) est due aux diverses taxes qui s’y cachent. Produit désormais de première nécessité économique et sociale, l’essence est depuis des années bien plus taxée que de nombreux produits dits de luxe. Et tenez vous bien, il n’y a pas moins de trois taxes qui entrent en jeu : la TIPE, la classique TVA, mais aussi la TVA sur… la TIPE !
Certes, cela laisse une petite moitié qui reste imputable aux aléas du prix du brut sur les marchés internationaux. Mais même ce prix, soumis à la concurrence, serait bien plus bas si ce n’était des états – via l’OPEP – qui le contrôlaient.
Ainsi donc en Socialie, pays où on est censé avoir à cœur l’intérêt du citoyen modeste, on aurait pu croire qu’une telle inquiétude quant à l’impact du haut prix sur la vie de M.Toutlemonde aurait donné lieu à une vraie baisse, une véritable décision courageuse : c’était facile, il suffisait de réduire drastiquement la part des taxes sur le prix. Et avec plus de 80 cents de taxes, il y avait largement de quoi marquer les esprits et montrer son « volontarisme ».
Mais la Socialie a besoin de sous. Beaucoup de sous. Il paraît que c’est la faute à la crise de l’euro, mais nous ne sommes pas dupes et savons bien que ces dettes accumulées sont le résultat d’une gabegie et d’une inefficacité bureaucratique dont il faudra bien que ces élus qui disent nous représenter osent dénoncer l’immoralité.
A cet égard, gauche et droite sont à mettre dans le même sac, car cette dette croît continuellement depuis bientôt 40 ans, sans distinction de bord. Etat, régions, départements, communes, Sécu, aucun budget n’a plus été équilibré depuis des années et on en vient même à nous faire croire que l’économie ne pourrait pas fonctionner sans ces dettes.
Et donc, plutôt que de réduire son train de vie, la Socialie préfère garder son régime gras et faire croire aux petites gens qu’avec 6 cents de moins, ils pourront bientôt rouler jusqu’au bout du monde. Belle affaire ! Pour un couple faisant 25 000 Km l’an, à 5 litres aux 100, cela fait une économie annuelle de 75 euros. A peu près trois repas au restaurant.
Proposons donc une mesure concrète pour finir sur une note positive : que la part de taxes dans le prix des carburants fasse l’objet d’un affichage obligatoire dans toutes les stations services. On verrait alors que la moitié de nos kilomètres servent subrepticement à financer – quoi déjà ? ah oui : le trou sans fond de la Sécu, trois millions de chômeurs, et surtout, surtout, la rémunération de ces ministres qui osent tenter de nous faire croire que la baisse de l’essence serait une grande victoire politique…
Saturday, December 30, 2017
Subvention étatique des associations - 6-1 : Prog.105 Action de la France en Europe et dans le monde
Je poursuis mon analyse de la masse de données du Jaune budgétaire sur les subventions aux associations en 2017, cette fois je commence à « plonger » dans les différents programmes. Le premier est le P105, « Action de la France en Europe et dans le monde », rattaché au ministère des affaires étrangères.
En préalable, il me faut préciser quelles informations sont fournies par le Jaune au niveau de la description de chaque allocation individuelle, ceci pour tous les programmes. Outre le nom de l’association, un code unique qui l’identifie, ville et département et montant alloué, le format prévoit un « objet » supposé donner la motivation de la subvention, et un « éléments de la convention souscrite » donnant plus de précision sur les modalités ou conditions de subvention.
On le verra avec les différents programmes, ces deux champs sont renseignés de manière très aléatoire et inégale, certains ministères ayant choisi de ne donner aucune information, d’autre à l’inverse sont très verbeux, toutes les versions intermédiaires existant. Dans le cas de P105, l’objet est systématiquement donné, mais les éléments le sont de manière plus ponctuelle.
P105 déclare 90 associations subventionnées pour 2 609 308 euros au total. Ces 90 associations sont pour la plupart dans Paris (71) ou la région parisienne (8 autres). Une exception provinciale notable est le « CENTRE D'INFORMATION SUR LES INSTITUTIONS EUROPÉENNES » à Strasbourg qui touche 150 000 euros via une « Subvention dans le cadre du contrat triennal 2015-2017 "Strasbourg, capitale européenne" ».
Quand on regarde de quoi il retourne quant à ce « centre », on découvre une page web qui nous apprend que cette « association » est « … créée par la Région Alsace, le Département du Bas-Rhin et la Communauté Urbaine de Strasbourg, avec le soutien de la Commission européenne et du Ministre des Affaires Étrangères », donc manifestement un machin qui ne vient même pas de l’initiative populaire mais est plus probablement une feuille de vigne pour des emplois fictifs. Ceci d’autant que l’information n’est pas vraiment une « action » de la France dans le monde, objet de P105.
Ce CIIE fait partie des six montants les plus élevés du programme, comme l’indique la liste suivante, qui avec un total à 800 500 euros représentent 30,7% du programme ; à noter que chaque fois, le seul objet donné pour justifier les fonds est « Soutien aux actions 2015 », ce qui ne veut rien dire ni n’apporte rien :
En préalable, il me faut préciser quelles informations sont fournies par le Jaune au niveau de la description de chaque allocation individuelle, ceci pour tous les programmes. Outre le nom de l’association, un code unique qui l’identifie, ville et département et montant alloué, le format prévoit un « objet » supposé donner la motivation de la subvention, et un « éléments de la convention souscrite » donnant plus de précision sur les modalités ou conditions de subvention.
On le verra avec les différents programmes, ces deux champs sont renseignés de manière très aléatoire et inégale, certains ministères ayant choisi de ne donner aucune information, d’autre à l’inverse sont très verbeux, toutes les versions intermédiaires existant. Dans le cas de P105, l’objet est systématiquement donné, mais les éléments le sont de manière plus ponctuelle.
P105 déclare 90 associations subventionnées pour 2 609 308 euros au total. Ces 90 associations sont pour la plupart dans Paris (71) ou la région parisienne (8 autres). Une exception provinciale notable est le « CENTRE D'INFORMATION SUR LES INSTITUTIONS EUROPÉENNES » à Strasbourg qui touche 150 000 euros via une « Subvention dans le cadre du contrat triennal 2015-2017 "Strasbourg, capitale européenne" ».
Quand on regarde de quoi il retourne quant à ce « centre », on découvre une page web qui nous apprend que cette « association » est « … créée par la Région Alsace, le Département du Bas-Rhin et la Communauté Urbaine de Strasbourg, avec le soutien de la Commission européenne et du Ministre des Affaires Étrangères », donc manifestement un machin qui ne vient même pas de l’initiative populaire mais est plus probablement une feuille de vigne pour des emplois fictifs. Ceci d’autant que l’information n’est pas vraiment une « action » de la France dans le monde, objet de P105.
Ce CIIE fait partie des six montants les plus élevés du programme, comme l’indique la liste suivante, qui avec un total à 800 500 euros représentent 30,7% du programme ; à noter que chaque fois, le seul objet donné pour justifier les fonds est « Soutien aux actions 2015 », ce qui ne veut rien dire ni n’apporte rien :
Parmi ces six, cinq, pour 650 500 euros, ont des objets ou « éléments » un peu suspects, puisque soit « non renseigné », soit venant de la mystérieuse « réserve parlementaire », soit sobre qualifié de « objectif atteint » sans plus de détail. Tout cela ne donne pas envie de ne pas y voir quelque collusion ou dissimulation de trafic de fonds.
L’analyse montre ensuite qu’un des objets qui revient le plus souvent (6 fois) est « Action sociale du ministère », ce qui signifie que P105 ne finance pas que « l’action dans le monde », mais aussi, à hauteur de 421 300 euros, soit 16,1% du programme, des « œuvres » internes qui ne relèvent en rien ni de son objet, ni de subventions.
Même si le ministère semble jouer le jeu de la transparence en renseignant la rubrique « objet », la réalité montre une autre posture. En effet, 30 des 90 allocations se réduisent au terme laconique de « Soutien aux actions 2015 », qui relève de l’évidence et non de l’explication. Ces 30 lignes ne représentent pas moins de 1,5 million, ou 58% du budget du programme, qui donc se retrouvent non justifiées. Avec les six précédents, on est à 74% d’injustifié.
L’état n’a aucune légitimité économique !
(Article originalement publié pour le Journal Toulousain dans la Chronique de Patrick Aubin. Republié ici quelques années après, car il garde je crois son intérêt socio-politico-économique.)
« Une absurdité ! » me répondra celui qui vit de subsides de l’état, au premier chef la majorité des hommes politiques ou fonctionnaires. Donc, pourquoi une telle affirmation ? Parce que l’état moderne n’a pas même de légitimité tout court ! « Il est vraiment fou, le chroniqueur économique du Journal Toulousain », oseront les premiers. Pourtant, regardons sérieusement les choses.
La légitimité juridique d’un état de droit se construit notamment lorsque celui qui établit les règles est conduit à les respecter. Sinon, pourquoi lui et pas nous ? Or qui peut me montrer que l’état respecte la législation qu’il impose aux citoyens ? Voyez-vous par exemple des citoyens avoir le droit d’exiger de l’argent des autres citoyens sous la menace ? C’est pourtant ce que fait l’état.
De plus les hommes d’état sont de piètres législateurs, souvent dépourvus de toute compétence et de toute logique – à part le vol. Ils ont tendance à sombrer dans l’émotion de l’instant médiatique, alors qu’il faudrait qu’ils y résistent. Leur réflexion est absente. Leur motivation s’appuie sur des clientèles électorales. Maximiser le butin fiscal, voilà leur seul but. Garantir les droits naturels des citoyens ? Cause abandonnée depuis longtemps, au profit de l’arbitraire et de la force publique.
L’erreur de la doctrine du positivisme juridique, décrite par Lon L. Fuller dans « Moralité de la loi », est d’avoir oublié que « le droit prend naissance parmi les gens eux-mêmes pour s’appliquer à eux et entre eux ». En Suisse, citée en exemple, c’est le citoyen qui est souverain et non l’état suisse. Le législateur d’un « état de droit » se doit de placer l’état au même niveau que le citoyen, ou pour reprendre Fuller, « le droit institué présuppose lui-même un engagement de la part de l’autorité publique de respect de ses propres règles dans ses relations avec ses sujets ».
Ainsi, lorsque le législateur français édicte une règle qui n’est pas applicable à l’état sous prétexte que c’est « l’état », on comprend que les pseudo règles économiques édictées par les hommes d’état ne valent guère mieux. Or l’état français n’est pas au-dessus de règles rationnelles comme « tu ne dépenseras pas plus que ce que tu gagnes ». Les crises économiques n’existent que parce que l’état ignore un principe fondamental du droit véritable. Il est la seule cause des crises.
Cependant, Fuller se trompe ; il se montre incapable d’aller jusqu’à la conclusion logique de son raisonnement. Il ne voit pas la contradiction interne au cœur de l’état législateur : l’impôt repose sur le vol, le vol est ce dont l’état doit nous protéger. Par sa nature même, l’état viole nécessairement tout engagement à respecter ses propres lois. Aucune loi ne permet à un citoyen d’agir comme l’état se le permet : quiconque agit comme l’état sera qualifié au minimum de voleur. Et pas l’état ?
L’homme d’état tire son pouvoir de sommes venant de la levée d’impôts et de taxes. Du vol. Ses revenus ne sont obtenus qu’en utilisant la force. La fiscalité n’est rien d’autre qu’un mécanisme sophistiqué de vol avec menace de violence. Ce n’est pas moral, ce n’est pas légitime, mais il paraît que c’est légal : l’état peut bien vous piller, ce ne sera pas illégal ! Cette pseudo-légalité est bien sûr une agression inadmissible envers les citoyens car le « vrai droit » n’autorise pas l’état à agir ainsi.
L’économie repose sur la propriété, sur l’échange de ce qu’on a gagné. Avec le vol devenu une institution à hauteur de 57% du PIB, ne nous étonnons pas que l’économie ne fonctionne pas.
« Une absurdité ! » me répondra celui qui vit de subsides de l’état, au premier chef la majorité des hommes politiques ou fonctionnaires. Donc, pourquoi une telle affirmation ? Parce que l’état moderne n’a pas même de légitimité tout court ! « Il est vraiment fou, le chroniqueur économique du Journal Toulousain », oseront les premiers. Pourtant, regardons sérieusement les choses.
La légitimité juridique d’un état de droit se construit notamment lorsque celui qui établit les règles est conduit à les respecter. Sinon, pourquoi lui et pas nous ? Or qui peut me montrer que l’état respecte la législation qu’il impose aux citoyens ? Voyez-vous par exemple des citoyens avoir le droit d’exiger de l’argent des autres citoyens sous la menace ? C’est pourtant ce que fait l’état.
De plus les hommes d’état sont de piètres législateurs, souvent dépourvus de toute compétence et de toute logique – à part le vol. Ils ont tendance à sombrer dans l’émotion de l’instant médiatique, alors qu’il faudrait qu’ils y résistent. Leur réflexion est absente. Leur motivation s’appuie sur des clientèles électorales. Maximiser le butin fiscal, voilà leur seul but. Garantir les droits naturels des citoyens ? Cause abandonnée depuis longtemps, au profit de l’arbitraire et de la force publique.
L’erreur de la doctrine du positivisme juridique, décrite par Lon L. Fuller dans « Moralité de la loi », est d’avoir oublié que « le droit prend naissance parmi les gens eux-mêmes pour s’appliquer à eux et entre eux ». En Suisse, citée en exemple, c’est le citoyen qui est souverain et non l’état suisse. Le législateur d’un « état de droit » se doit de placer l’état au même niveau que le citoyen, ou pour reprendre Fuller, « le droit institué présuppose lui-même un engagement de la part de l’autorité publique de respect de ses propres règles dans ses relations avec ses sujets ».
Ainsi, lorsque le législateur français édicte une règle qui n’est pas applicable à l’état sous prétexte que c’est « l’état », on comprend que les pseudo règles économiques édictées par les hommes d’état ne valent guère mieux. Or l’état français n’est pas au-dessus de règles rationnelles comme « tu ne dépenseras pas plus que ce que tu gagnes ». Les crises économiques n’existent que parce que l’état ignore un principe fondamental du droit véritable. Il est la seule cause des crises.
Cependant, Fuller se trompe ; il se montre incapable d’aller jusqu’à la conclusion logique de son raisonnement. Il ne voit pas la contradiction interne au cœur de l’état législateur : l’impôt repose sur le vol, le vol est ce dont l’état doit nous protéger. Par sa nature même, l’état viole nécessairement tout engagement à respecter ses propres lois. Aucune loi ne permet à un citoyen d’agir comme l’état se le permet : quiconque agit comme l’état sera qualifié au minimum de voleur. Et pas l’état ?
L’homme d’état tire son pouvoir de sommes venant de la levée d’impôts et de taxes. Du vol. Ses revenus ne sont obtenus qu’en utilisant la force. La fiscalité n’est rien d’autre qu’un mécanisme sophistiqué de vol avec menace de violence. Ce n’est pas moral, ce n’est pas légitime, mais il paraît que c’est légal : l’état peut bien vous piller, ce ne sera pas illégal ! Cette pseudo-légalité est bien sûr une agression inadmissible envers les citoyens car le « vrai droit » n’autorise pas l’état à agir ainsi.
L’économie repose sur la propriété, sur l’échange de ce qu’on a gagné. Avec le vol devenu une institution à hauteur de 57% du PIB, ne nous étonnons pas que l’économie ne fonctionne pas.
Thursday, December 28, 2017
Les bouchons toulousains
(Article originalement publié pour le Journal Toulousain dans la Chronique de Patrick Aubin. Republié ici quelques années après, car il garde je crois son intérêt socio-politico-économique.)
Lyon est célèbre pour ses bouchons lyonnais, Toulouse sera-t-elle bientôt aussi célèbre que Paris pour ses interminables bouchons quotidiens ? Combien de personnes ne font désormais que du 10h – 16h au bureau pour éviter autant que possible de rester plus d’une heure trente sur la rocade ? La capacité de la rocade et des infrastructures ne suit pas celle de la démographie, et ce n’est pas en augmentant la place prise par les transports en commun que la fluidité du trafic pourra s’accroître.
Le dogme écolo-socialiste prétend qu’il y aurait trop d’automobilistes et que pour « sauver la planète », il faut les bouter hors de la ville. Les bouchons le démontrent, de nombreux Toulousains ne veut pas utiliser les transports en commun, cela pour bien des raisons (temps de trajet, flexibilité des horaires, couverture du réseau, etc.), et qu’ils préfèrent encore les bouchons au bus et au métro.
Si nos élus avaient à cœur le bien commun comme ils l’affichent, ils mettraient leurs dogmes de côté et chercheraient réellement à résorber ce problème social qui fait perde 2 ou 3 heures à des milliers de « travailleurs » chaque jour. Car les solutions existent, elles sont connues et faciles à mettre œuvre – mais supposent une démarche philosophique radicalement différente : privatiser la rocade.
Imaginez une rocade payante. « Quoi !? Horreur capitaliste ! Vade retro Satanas ! On va encore privilégier les riches au détriment des pauvres ! » Mais qui parle de riches ? Attendez donc un peu…
Payer l’accès à la rocade permettrait d’abord d’inciter certains automobilistes à suivre un autre trajet. Riche ou pauvre, on ne sait pas, ce sera à eux de décider – d’ailleurs, le vrai riche prend l’hélicoptère, pas la rocade, c’est donc un faux problème. Surtout, le prix pourra changer en fonction des bouchons – c’est tout l’intérêt. Cher, voire très cher en heures de pointe, justement pour faire fuir le conducteur occasionnel et ainsi réduire l’afflux de véhicules. Gratuit ou quasi gratuit la nuit ou les week-ends. Rien que ce mécanisme est une assurance presque certaine d’absence de bouchon.
« Mais il faut bien que ces voitures passent par ailleurs, donc on ne fait que déplacer le problème », dira le socialiste qui n’a pas bien pris la mesure du sujet. Si la rocade fait ainsi du profit, et si le trafic potentiel reste fort, eh bien l’entreprise qui la gère trouvera des solutions. Et elle aura les moyens et les incitations pour le faire. Par exemple, pourquoi pas une seconde rocade construite au-dessus de la première, avec moins de sorties et uniquement destinée au trafic de ceux qui traversent Toulouse, tels les poids lourds, et sans limite de vitesse ? Deux fois plus de place, deux tarifs, double capacité, et du trafic en moins au milieu du trafic local. Plus de bouchon, sans réel inconvénient.
Peu à peu, on verra des formules d’abonnement et même les grandes entreprises locales négocier des tarifs ou conditions pour leurs salariés. Et donc peu à peu, la rocade sera en partie financée par l’économie locale sur une base volontaire et en rapport direct avec l’intérêt économique – et non pas en fonction de cette dichotomie riche – pauvre qui ne veut rien dire et n’est pas liée au sujet.
Le financement ? Comme tout projet capitaliste : des fonds propres, des emprunts, des prévisions de chiffre d’affaire, voire même une souscription auprès des futurs usagers de cette nouvelle rocade. Et si cela marche, les entreprises elles-aussi prendront des participations. On peut même imaginer qu’Airbus passera commande pour ajouter une voie à la rocade réservée à ses employés. Ou tout autre possibilité, sans limite d’imagination. Et surtout sans aucun endettement public. Libres.
Lyon est célèbre pour ses bouchons lyonnais, Toulouse sera-t-elle bientôt aussi célèbre que Paris pour ses interminables bouchons quotidiens ? Combien de personnes ne font désormais que du 10h – 16h au bureau pour éviter autant que possible de rester plus d’une heure trente sur la rocade ? La capacité de la rocade et des infrastructures ne suit pas celle de la démographie, et ce n’est pas en augmentant la place prise par les transports en commun que la fluidité du trafic pourra s’accroître.
Le dogme écolo-socialiste prétend qu’il y aurait trop d’automobilistes et que pour « sauver la planète », il faut les bouter hors de la ville. Les bouchons le démontrent, de nombreux Toulousains ne veut pas utiliser les transports en commun, cela pour bien des raisons (temps de trajet, flexibilité des horaires, couverture du réseau, etc.), et qu’ils préfèrent encore les bouchons au bus et au métro.
Si nos élus avaient à cœur le bien commun comme ils l’affichent, ils mettraient leurs dogmes de côté et chercheraient réellement à résorber ce problème social qui fait perde 2 ou 3 heures à des milliers de « travailleurs » chaque jour. Car les solutions existent, elles sont connues et faciles à mettre œuvre – mais supposent une démarche philosophique radicalement différente : privatiser la rocade.
Imaginez une rocade payante. « Quoi !? Horreur capitaliste ! Vade retro Satanas ! On va encore privilégier les riches au détriment des pauvres ! » Mais qui parle de riches ? Attendez donc un peu…
Payer l’accès à la rocade permettrait d’abord d’inciter certains automobilistes à suivre un autre trajet. Riche ou pauvre, on ne sait pas, ce sera à eux de décider – d’ailleurs, le vrai riche prend l’hélicoptère, pas la rocade, c’est donc un faux problème. Surtout, le prix pourra changer en fonction des bouchons – c’est tout l’intérêt. Cher, voire très cher en heures de pointe, justement pour faire fuir le conducteur occasionnel et ainsi réduire l’afflux de véhicules. Gratuit ou quasi gratuit la nuit ou les week-ends. Rien que ce mécanisme est une assurance presque certaine d’absence de bouchon.
« Mais il faut bien que ces voitures passent par ailleurs, donc on ne fait que déplacer le problème », dira le socialiste qui n’a pas bien pris la mesure du sujet. Si la rocade fait ainsi du profit, et si le trafic potentiel reste fort, eh bien l’entreprise qui la gère trouvera des solutions. Et elle aura les moyens et les incitations pour le faire. Par exemple, pourquoi pas une seconde rocade construite au-dessus de la première, avec moins de sorties et uniquement destinée au trafic de ceux qui traversent Toulouse, tels les poids lourds, et sans limite de vitesse ? Deux fois plus de place, deux tarifs, double capacité, et du trafic en moins au milieu du trafic local. Plus de bouchon, sans réel inconvénient.
Peu à peu, on verra des formules d’abonnement et même les grandes entreprises locales négocier des tarifs ou conditions pour leurs salariés. Et donc peu à peu, la rocade sera en partie financée par l’économie locale sur une base volontaire et en rapport direct avec l’intérêt économique – et non pas en fonction de cette dichotomie riche – pauvre qui ne veut rien dire et n’est pas liée au sujet.
Le financement ? Comme tout projet capitaliste : des fonds propres, des emprunts, des prévisions de chiffre d’affaire, voire même une souscription auprès des futurs usagers de cette nouvelle rocade. Et si cela marche, les entreprises elles-aussi prendront des participations. On peut même imaginer qu’Airbus passera commande pour ajouter une voie à la rocade réservée à ses employés. Ou tout autre possibilité, sans limite d’imagination. Et surtout sans aucun endettement public. Libres.
Wednesday, December 27, 2017
Locations : le dégel n’est pas pour demain !
(Article originalement publié pour le Journal Toulousain dans la Chronique de Patrick Aubin. Republié ici quelques années après, car il garde je crois son intérêt socio-politico-économique.)
L’hiver commence, saison la plus redoutée de tous les petits propriétaires fonciers qui louent un appartement. Celle où il devient impossible d’expulser un locataire, même celui qui ne respecte pas le contrat de location ou ne paie pas. Celle où chaque fois plus de propriétaires décident de ne plus prendre le risque de subir l’injustice, ce qui réduit l’offre et accroît la demande. Cercle vicieux.
En France, il est de tradition gouvernementale d’interférer dans ce contrat liant le locataire à son propriétaire, à l’encontre de tout bon sens économique et juridique. Le logement est bien sûr un bien sensible, majeur pour une vie décente. Il est évidemment souhaitable que tous aient un toit. Et depuis plus de cinquante ans, les gouvernements successifs, droite comme gauche, prennent ce prétexte pour fausser le marché en faveur des locataires, supposés en situation plus précaire. Et de ce fait accroître la rareté et les difficultés à trouver un logement pour ceux qu’ils désirent protéger.
Et notre nouvelle ministre du logement d’emboîter immédiatement le pas à la posture idéologique à la mode, allant jusqu’à évoquer des réquisitions. Si protéger le locataire était efficace, pourquoi depuis ce temps le logement est-il encore un sujet si sensible ? Peut-elle comprendre qu’une telle douche glaciale va raréfier un peu plus l’offre en rendant les propriétaires encore plus frileux ?
Or ne pas payer son loyer est une rupture du contrat à l’initiative du locataire. C’est donc bien lui qui est répréhensible, pas le propriétaire. Pourquoi l’état ne fait-il pas respecter le droit en donnant raison au propriétaire, au lieu du locataire fautif ? Qui prend un risque à construire un logement, souvent avec un crédit ? Qui peut être mis en difficulté face aux échéances qui s’accumulent ?
Mais l’état français est schizophrène : d’un côté il pousse à l’acquisition immobilière à marche forcée via des plans de défiscalisation chimériques et de l’autre il entretient cette vieille image du méchant Thénardier exploitant des locataires pauvres et miséreux. Le pouvoir politique préfère le jugement clientéliste à la moralité douteuse, au lieu de se limiter à un rôle assurant le respect des contrats.
Or si les propriétaires avaient l’assurance que leurs loyers sont protégés, ils investiraient à moindre risque dans l’achat d’autres appartements, pas uniquement pour raisons fiscales. Et par le jeu de la concurrence, les loyers resteraient modérés. C’est aussi simple que cela, le marché laissé à lui-même si la loi se borne à être juste. Si un locataire ne paie plus ou pas son loyer, la seule chose qui doit jouer, c’est le respect du droit de la propriété louée. En obligeant les propriétaires à subir des actes indélicats sans pouvoir compenser par des loyers en hausse, ils disparaissent. Et les logements aussi.
Pour justifier l’intervention étatique, tout esprit chagrin objectera que la logique du marché ne sait pas fournir des logements décents à bas prix. Pourtant, celui qui avance un tel argument est incapable de lui donner la moindre substance, sauf l’arbitraire. Il n’y a aucune raison que de petits propriétaires, aux revenus modestes, ou en général des entreprises, ne décident pas d’opter pour un investissement limité et donc pour une offre de logements bon marché, pourvu que le risque soit en rapport.
Beaucoup ont cette phobie de loyers qui ne pourraient être que trop chers, laissant les pauvres dehors. Or l’existence d’hôtels, de magasins ou de fast-food à prix réduit montre bien que le marché sait aussi aller vers le bas de gamme, sans l’état. C’est un argument sans réalité. Il ne fait que démontrer l’incompétence de nos gouvernants, prompt à oublier qu’ils sont les porteurs des taxes locales (foncière et habitation) venant surenchérir exagérément le coût du logement pour le locataire et le propriétaire. En guise de protection d’accès au logement, rien ne vaut le libre marché.
L’hiver commence, saison la plus redoutée de tous les petits propriétaires fonciers qui louent un appartement. Celle où il devient impossible d’expulser un locataire, même celui qui ne respecte pas le contrat de location ou ne paie pas. Celle où chaque fois plus de propriétaires décident de ne plus prendre le risque de subir l’injustice, ce qui réduit l’offre et accroît la demande. Cercle vicieux.
En France, il est de tradition gouvernementale d’interférer dans ce contrat liant le locataire à son propriétaire, à l’encontre de tout bon sens économique et juridique. Le logement est bien sûr un bien sensible, majeur pour une vie décente. Il est évidemment souhaitable que tous aient un toit. Et depuis plus de cinquante ans, les gouvernements successifs, droite comme gauche, prennent ce prétexte pour fausser le marché en faveur des locataires, supposés en situation plus précaire. Et de ce fait accroître la rareté et les difficultés à trouver un logement pour ceux qu’ils désirent protéger.
Et notre nouvelle ministre du logement d’emboîter immédiatement le pas à la posture idéologique à la mode, allant jusqu’à évoquer des réquisitions. Si protéger le locataire était efficace, pourquoi depuis ce temps le logement est-il encore un sujet si sensible ? Peut-elle comprendre qu’une telle douche glaciale va raréfier un peu plus l’offre en rendant les propriétaires encore plus frileux ?
Or ne pas payer son loyer est une rupture du contrat à l’initiative du locataire. C’est donc bien lui qui est répréhensible, pas le propriétaire. Pourquoi l’état ne fait-il pas respecter le droit en donnant raison au propriétaire, au lieu du locataire fautif ? Qui prend un risque à construire un logement, souvent avec un crédit ? Qui peut être mis en difficulté face aux échéances qui s’accumulent ?
Mais l’état français est schizophrène : d’un côté il pousse à l’acquisition immobilière à marche forcée via des plans de défiscalisation chimériques et de l’autre il entretient cette vieille image du méchant Thénardier exploitant des locataires pauvres et miséreux. Le pouvoir politique préfère le jugement clientéliste à la moralité douteuse, au lieu de se limiter à un rôle assurant le respect des contrats.
Or si les propriétaires avaient l’assurance que leurs loyers sont protégés, ils investiraient à moindre risque dans l’achat d’autres appartements, pas uniquement pour raisons fiscales. Et par le jeu de la concurrence, les loyers resteraient modérés. C’est aussi simple que cela, le marché laissé à lui-même si la loi se borne à être juste. Si un locataire ne paie plus ou pas son loyer, la seule chose qui doit jouer, c’est le respect du droit de la propriété louée. En obligeant les propriétaires à subir des actes indélicats sans pouvoir compenser par des loyers en hausse, ils disparaissent. Et les logements aussi.
Pour justifier l’intervention étatique, tout esprit chagrin objectera que la logique du marché ne sait pas fournir des logements décents à bas prix. Pourtant, celui qui avance un tel argument est incapable de lui donner la moindre substance, sauf l’arbitraire. Il n’y a aucune raison que de petits propriétaires, aux revenus modestes, ou en général des entreprises, ne décident pas d’opter pour un investissement limité et donc pour une offre de logements bon marché, pourvu que le risque soit en rapport.
Beaucoup ont cette phobie de loyers qui ne pourraient être que trop chers, laissant les pauvres dehors. Or l’existence d’hôtels, de magasins ou de fast-food à prix réduit montre bien que le marché sait aussi aller vers le bas de gamme, sans l’état. C’est un argument sans réalité. Il ne fait que démontrer l’incompétence de nos gouvernants, prompt à oublier qu’ils sont les porteurs des taxes locales (foncière et habitation) venant surenchérir exagérément le coût du logement pour le locataire et le propriétaire. En guise de protection d’accès au logement, rien ne vaut le libre marché.
Tuesday, December 26, 2017
A quand l’absolution économique ?
(Article originalement publié pour le Journal Toulousain dans la Chronique de Patrick Aubin. Republié ici quelques années après, car il garde je crois son intérêt socio-politico-économique.)
Selon la religion, ceux qui ne pêchent pas vont au paradis. C’est la récompense. L’enfer, la punition, attend les pêcheurs ou mécréants. Paradoxalement dans notre système laïc, récompense et punition en matière fiscale sont inversées. Le paradis fiscal devient le lieu à bannir, à ne pas approcher car le mal absolu. Mais si le paradis est ailleurs, l’enfer est donc ici. Ou serions-nous en rémission ? Notez que c’est la fiscalité, donc l’argent, qui sert d’étalon moral à la pensée étatiste et de gauche : l’argent devient le fruit défendu, que seule la bénédiction de l’Etat (via l’abbé percepteur) rendrait pur.
Gagner au jackpot 132 millions en misant 2 euros ne choque ainsi personne, alors qu’aucune richesse n’est créée – le jackpot est issu du jeu de l’impôt. Mais un entrepreneur gagnant 132 millions d’euros en ayant créé de la richesse et des emplois en quelques mois ou années commettrait un sacrilège.
La providence sur notre sol, c’est l’Etat. Tout comme le Dieu de la religion, il est l’être parfait, veillant sur ses brebis au cas où l’une d’elles viendrait à s’égarer. La liturgie bienveillante dite « système social » nous vient de la « cène » du conseil national de la résistance qui l’imposa au peuple français au sortir de la guerre de 1945. Or ce conseil sacré, composé d’étatistes, n’a jamais eu le moindre mandat du peuple, qui s’est retrouvé ainsi assujetti à cet évangile sans débat ni référendum.
L’église catholique, le socialisme et le communisme ont en commun leur aversion pour l’économie. Gardons à l’esprit que les pauvres forment le gros du marché de ces idéologies. Matérialistes abhorrant l’économie, tous prétendent s’en occuper au mieux en culpabilisant ceux qui, par leur travail, s’avèrent autonomes. Si les pauvres venaient à disparaître, leur légitimité et celle de leur clergé suivrait : qui deviendrait bouc-émissaire si pain et vin devenaient soudain accessibles à tous ?
La tradition chrétienne n’érige pas l’idéologie comme outil politique coercitif envers l’homme. Certes elle dicte des préceptes de vie aux fidèles, mais à l’inverse d’autres religions, elle n’intervient pas dans la gestion politique sociétale. Du moins pas directement, pas activement. Elle se contente d’espérer des dons des fidèles qui restent libres de disposer de leurs revenus, fruit de leur labeur.
Par contre, l’état-providence, déiste comme athéiste, nie les droits de l’homme : le système politique se veut supérieur à la souveraineté individuelle. Pour arriver à ses fins, il utilise la coercition, la violence, dont il pose et impose la légalité. Ce faisant, il spolie, voire pille le peuple. Car le débat sur le calcul économique a été scellé il y a près d’un siècle par Ludwig von Mises : une économie de type socialiste (étatiste) ne peut pas prospérer à plein. La situation actuelle des sociales-démocraties européennes devrait conduire à la résurrection. Surtout en France, là où la science économique et les droits de l’homme et du citoyen ont grandi. Mais on s’évertue encore à y croire en l’impossible.
Un grand paradoxe de ce pays est d’avoir eu de brillants économistes issus des Lumières, tels Jean-Baptiste Say et Frédéric Bastiat, et de pourtant rejeter la philosophie libérale avec tant d’ignorance et de mépris. Ils sont reconnus dans le monde entier mais sont totalement inconnus de nos étudiants en science économique, gavés à la messe du keynésianisme et béatifiés par l’acquis social.
La France va devoir comprendre très vite que le socialisme et le communisme sont une pure religion. On ne saurait l’imposer à tous. La raison nécessite que chacun soit responsable de sa vie. Ce qui n’empêche absolument pas la générosité. Il faudra passer par la phase purgatoire d’une « fiscalité » allégée pour revenir à la raison, remettre la société dans le bon sens et oublier cette putride expérience collectiviste. Et enfin, par une eucharistie économique, trouver le paradis pour tous.
Selon la religion, ceux qui ne pêchent pas vont au paradis. C’est la récompense. L’enfer, la punition, attend les pêcheurs ou mécréants. Paradoxalement dans notre système laïc, récompense et punition en matière fiscale sont inversées. Le paradis fiscal devient le lieu à bannir, à ne pas approcher car le mal absolu. Mais si le paradis est ailleurs, l’enfer est donc ici. Ou serions-nous en rémission ? Notez que c’est la fiscalité, donc l’argent, qui sert d’étalon moral à la pensée étatiste et de gauche : l’argent devient le fruit défendu, que seule la bénédiction de l’Etat (via l’abbé percepteur) rendrait pur.
Gagner au jackpot 132 millions en misant 2 euros ne choque ainsi personne, alors qu’aucune richesse n’est créée – le jackpot est issu du jeu de l’impôt. Mais un entrepreneur gagnant 132 millions d’euros en ayant créé de la richesse et des emplois en quelques mois ou années commettrait un sacrilège.
La providence sur notre sol, c’est l’Etat. Tout comme le Dieu de la religion, il est l’être parfait, veillant sur ses brebis au cas où l’une d’elles viendrait à s’égarer. La liturgie bienveillante dite « système social » nous vient de la « cène » du conseil national de la résistance qui l’imposa au peuple français au sortir de la guerre de 1945. Or ce conseil sacré, composé d’étatistes, n’a jamais eu le moindre mandat du peuple, qui s’est retrouvé ainsi assujetti à cet évangile sans débat ni référendum.
L’église catholique, le socialisme et le communisme ont en commun leur aversion pour l’économie. Gardons à l’esprit que les pauvres forment le gros du marché de ces idéologies. Matérialistes abhorrant l’économie, tous prétendent s’en occuper au mieux en culpabilisant ceux qui, par leur travail, s’avèrent autonomes. Si les pauvres venaient à disparaître, leur légitimité et celle de leur clergé suivrait : qui deviendrait bouc-émissaire si pain et vin devenaient soudain accessibles à tous ?
La tradition chrétienne n’érige pas l’idéologie comme outil politique coercitif envers l’homme. Certes elle dicte des préceptes de vie aux fidèles, mais à l’inverse d’autres religions, elle n’intervient pas dans la gestion politique sociétale. Du moins pas directement, pas activement. Elle se contente d’espérer des dons des fidèles qui restent libres de disposer de leurs revenus, fruit de leur labeur.
Par contre, l’état-providence, déiste comme athéiste, nie les droits de l’homme : le système politique se veut supérieur à la souveraineté individuelle. Pour arriver à ses fins, il utilise la coercition, la violence, dont il pose et impose la légalité. Ce faisant, il spolie, voire pille le peuple. Car le débat sur le calcul économique a été scellé il y a près d’un siècle par Ludwig von Mises : une économie de type socialiste (étatiste) ne peut pas prospérer à plein. La situation actuelle des sociales-démocraties européennes devrait conduire à la résurrection. Surtout en France, là où la science économique et les droits de l’homme et du citoyen ont grandi. Mais on s’évertue encore à y croire en l’impossible.
Un grand paradoxe de ce pays est d’avoir eu de brillants économistes issus des Lumières, tels Jean-Baptiste Say et Frédéric Bastiat, et de pourtant rejeter la philosophie libérale avec tant d’ignorance et de mépris. Ils sont reconnus dans le monde entier mais sont totalement inconnus de nos étudiants en science économique, gavés à la messe du keynésianisme et béatifiés par l’acquis social.
La France va devoir comprendre très vite que le socialisme et le communisme sont une pure religion. On ne saurait l’imposer à tous. La raison nécessite que chacun soit responsable de sa vie. Ce qui n’empêche absolument pas la générosité. Il faudra passer par la phase purgatoire d’une « fiscalité » allégée pour revenir à la raison, remettre la société dans le bon sens et oublier cette putride expérience collectiviste. Et enfin, par une eucharistie économique, trouver le paradis pour tous.
Monday, December 25, 2017
Mille et Une Commissions
(Article originalement publié pour le Journal Toulousain dans la Chronique de Patrick Aubin. Republié ici quelques années après, car il garde je crois son intérêt socio-politico-économique.)
Au pays qui mille-et-une fois nuit, il existait en 2008 pas moins de 1006 commissions et conseils de tous ordres au niveau étatique et encore 668 restent recensés à ce jour – au budget 2013 – malgré paraît-il une véritable cure d’amaigrissement. Cette information est tout ce qu’il y a d’officielle et publique puisqu’elle est publiée chaque année sous la forme d’un « Jaune budgétaire ». (*)
Même s’il diminue, ce nombre reste énorme et bien malin celui ou celle capable d’en citer même une dizaine. D’autant que beaucoup ont des noms cocasses ou énigmatiques. Quelques exemples :
« Comité de surveillance des investissements d’avenir », « Comité d’orientation et d’évaluation de l’académie nationale du renseignement », « Commission consultative chargée d’émettre un avis sur les matériels susceptibles de porter atteinte à l’intimité de la vie privée et au secret des correspondances », « Comités consultatifs placés auprès des ministres responsables d’une grande catégorie de ressources »... Stop. Arrêtons-là le massacre. Mais à quoi tout cela sert-il ?
Soyons honnête, les montants des frais de fonctionnement sont le plus souvent modestes, même si bien des fois ils dépassent les 100 000 euros par an. Le record est détenu par une « Assemblée des Français de l’étranger » qui, avec 179 membres, a dépensé de 2009 à 2011 pas moins de 10,363 millions d’euros de nos chers impôts et taxes.
Mais le scandale et l’immoralité de cette myriade de comités Théodule va bien plus loin que leur seul budget, même alors que nous vivons une des plus graves crises économiques de l’histoire.
Nos gouvernements, toujours à géométrie variable, toujours pléthoriques, s’appuient de plus sur une armada administrative pour couvrir un champ toujours plus large. Comment se peut-il donc qu’il faille encore jusqu’à mille « comités » pour boucher semble-t-il les failles de ce dinosaure ? Comment par exemple peut-on justifier le besoin d’un « Conseil scientifique en pharmacie », financé par nos impôts et non par la profession elle-même ? De quoi se mêlent donc les bureaucrates ?
Car nous vivons une époque où on a oublié que le pouvoir et ses méandres doivent être limités, réduits, cantonnés au strict minimum pour assurer la justice et le droit. Et pas n’importe quel droit. Se mêler de « pharmacie », de « calcul intensif », de « développement de la presse », ce n’est pas du droit, ce n’est pas le domaine de la justice, ce n’est pas le domaine légitime des pouvoirs publics.
Sans oublier que ces comités connaissent une vie totalement hors de tout contrôle démocratique, source évidente de collusions, connivences, malversations – allez savoir quoi.
Ainsi, un ministre inventif vient à suggérer l’idée que la maîtrise du français serait nécessaire à l’intégration et hop, nous voilà imposés d’une improbable « Commission de labellisation (label « Français langue d'intégration ») » dont nul ne sait pourquoi elle serait nécessaire, qui la compose, ce qu’elle fait, son budget et surtout, combien de temps il va falloir – à contre cœur – la financer.
Notre vie politique est ainsi, depuis des années, entachée de la création quasi hebdomadaire de « machins » sur lesquels nous n’avons aucun contrôle, aucune visibilité, aucune participation. 668 comités, ce sont 668 domaines où notre liberté et notre responsabilité nous ont été confisquées.
(*) Pour 2013, le rapport est à cette adresse : http://www.performance-publique.budget.gouv.fr/farandole/2013/pap/pdf/Jaune2013_liste_des_commissions.pdf
Au pays qui mille-et-une fois nuit, il existait en 2008 pas moins de 1006 commissions et conseils de tous ordres au niveau étatique et encore 668 restent recensés à ce jour – au budget 2013 – malgré paraît-il une véritable cure d’amaigrissement. Cette information est tout ce qu’il y a d’officielle et publique puisqu’elle est publiée chaque année sous la forme d’un « Jaune budgétaire ». (*)
Même s’il diminue, ce nombre reste énorme et bien malin celui ou celle capable d’en citer même une dizaine. D’autant que beaucoup ont des noms cocasses ou énigmatiques. Quelques exemples :
« Comité de surveillance des investissements d’avenir », « Comité d’orientation et d’évaluation de l’académie nationale du renseignement », « Commission consultative chargée d’émettre un avis sur les matériels susceptibles de porter atteinte à l’intimité de la vie privée et au secret des correspondances », « Comités consultatifs placés auprès des ministres responsables d’une grande catégorie de ressources »... Stop. Arrêtons-là le massacre. Mais à quoi tout cela sert-il ?
Soyons honnête, les montants des frais de fonctionnement sont le plus souvent modestes, même si bien des fois ils dépassent les 100 000 euros par an. Le record est détenu par une « Assemblée des Français de l’étranger » qui, avec 179 membres, a dépensé de 2009 à 2011 pas moins de 10,363 millions d’euros de nos chers impôts et taxes.
Mais le scandale et l’immoralité de cette myriade de comités Théodule va bien plus loin que leur seul budget, même alors que nous vivons une des plus graves crises économiques de l’histoire.
Nos gouvernements, toujours à géométrie variable, toujours pléthoriques, s’appuient de plus sur une armada administrative pour couvrir un champ toujours plus large. Comment se peut-il donc qu’il faille encore jusqu’à mille « comités » pour boucher semble-t-il les failles de ce dinosaure ? Comment par exemple peut-on justifier le besoin d’un « Conseil scientifique en pharmacie », financé par nos impôts et non par la profession elle-même ? De quoi se mêlent donc les bureaucrates ?
Car nous vivons une époque où on a oublié que le pouvoir et ses méandres doivent être limités, réduits, cantonnés au strict minimum pour assurer la justice et le droit. Et pas n’importe quel droit. Se mêler de « pharmacie », de « calcul intensif », de « développement de la presse », ce n’est pas du droit, ce n’est pas le domaine de la justice, ce n’est pas le domaine légitime des pouvoirs publics.
Sans oublier que ces comités connaissent une vie totalement hors de tout contrôle démocratique, source évidente de collusions, connivences, malversations – allez savoir quoi.
Ainsi, un ministre inventif vient à suggérer l’idée que la maîtrise du français serait nécessaire à l’intégration et hop, nous voilà imposés d’une improbable « Commission de labellisation (label « Français langue d'intégration ») » dont nul ne sait pourquoi elle serait nécessaire, qui la compose, ce qu’elle fait, son budget et surtout, combien de temps il va falloir – à contre cœur – la financer.
Notre vie politique est ainsi, depuis des années, entachée de la création quasi hebdomadaire de « machins » sur lesquels nous n’avons aucun contrôle, aucune visibilité, aucune participation. 668 comités, ce sont 668 domaines où notre liberté et notre responsabilité nous ont été confisquées.
(*) Pour 2013, le rapport est à cette adresse : http://www.performance-publique.budget.gouv.fr/farandole/2013/pap/pdf/Jaune2013_liste_des_commissions.pdf
Subvention étatique des associations – Analyse critique – 5 : Subventions minimalistes
Je poursuis mon analyse de la masse de données du Jaune budgétaire sur les subventions aux associations en 2017 par un angle un peu inversé, puisque je vous propose de voir jusqu’à quel point la machine à subventions est capable d’inverser sa propre logique en accordant des sommes ridiculement faibles, et dont le coût de gestion bien sûr est totalement disproportionné.
J’ai ainsi cherché (enfin, Excel a cherché) tous les montants versés de moins de 100 euros. Eh bien figurez-vous qu’il y en a de nombreux. Et que les sommes sont souvent bien plus faibles que 100 euros. Ainsi, les deux plus faibles montants versés sont de 5 et de 11 euros. Si, si, c’est possible.
Ces deux sommes proviennent du programme P214 « Soutien de la politique de l'éducation nationale ». Les 5 euros pour une « ASSOCIATION DE LA RESIDENCE DE L'ECOLE NATIONALE DES FINANCES PUBLIQUES » avec comme objet : « Subvention repas public ». Et les 11 euros furent pour un « FOYER DES JEUNES OUVRIERS » à Valence dans la Drôme, offrant une « Prestation repas ». Voilà bien de quoi richement nourrir une foule de fonctionnaires et d’ouvrier, ne croyez-vous pas ?
Donc, une recherche des montants totaux versés de moins de 100 euros trouve 84 résultats. Parmi ces 84, il se trouve que 47, donc une majorité, sont financés au titre du programme P224 du machin connu comme ministère de la Culture, « Transmission des savoirs et démocratisation de la culture », pour un total de 2 007 euros. Il est encourageant de voir que la transmission des savoirs peut justifier 47 fois des sommes aussi ridicules et toute la machine derrière pour les distribuer.
Attention, il y a plus de 84 subventions de moins de 100 euros, et par exemple P224 à lui seul en compte en tout 65. Mais ces autres cas correspondent à des associations qui touchent via d’autres programmes pour in fine toucher plus de 100 euros. Autrement dit, il y a 84 associations qui ne touchent aucune autre subvention étatique que ces sommes inférieures à 100 euros. Pour P224 et ses 65 allocations, il faut savoir que l’objet donné pour décrire ou justifier les fonds est le simple et sobre « Fonctions logistiques » dans 56 cas, « Fonction communication » 1 fois, « Action sociale » 3 fois et « Fonction formation » 5 fois. Il faut reconnaître que ces explications sont précieuses.
Le graphique suivant et la table qui suit donnent le détail des 47 sommes minimales de P224.
J’ai ainsi cherché (enfin, Excel a cherché) tous les montants versés de moins de 100 euros. Eh bien figurez-vous qu’il y en a de nombreux. Et que les sommes sont souvent bien plus faibles que 100 euros. Ainsi, les deux plus faibles montants versés sont de 5 et de 11 euros. Si, si, c’est possible.
Ces deux sommes proviennent du programme P214 « Soutien de la politique de l'éducation nationale ». Les 5 euros pour une « ASSOCIATION DE LA RESIDENCE DE L'ECOLE NATIONALE DES FINANCES PUBLIQUES » avec comme objet : « Subvention repas public ». Et les 11 euros furent pour un « FOYER DES JEUNES OUVRIERS » à Valence dans la Drôme, offrant une « Prestation repas ». Voilà bien de quoi richement nourrir une foule de fonctionnaires et d’ouvrier, ne croyez-vous pas ?
Donc, une recherche des montants totaux versés de moins de 100 euros trouve 84 résultats. Parmi ces 84, il se trouve que 47, donc une majorité, sont financés au titre du programme P224 du machin connu comme ministère de la Culture, « Transmission des savoirs et démocratisation de la culture », pour un total de 2 007 euros. Il est encourageant de voir que la transmission des savoirs peut justifier 47 fois des sommes aussi ridicules et toute la machine derrière pour les distribuer.
Attention, il y a plus de 84 subventions de moins de 100 euros, et par exemple P224 à lui seul en compte en tout 65. Mais ces autres cas correspondent à des associations qui touchent via d’autres programmes pour in fine toucher plus de 100 euros. Autrement dit, il y a 84 associations qui ne touchent aucune autre subvention étatique que ces sommes inférieures à 100 euros. Pour P224 et ses 65 allocations, il faut savoir que l’objet donné pour décrire ou justifier les fonds est le simple et sobre « Fonctions logistiques » dans 56 cas, « Fonction communication » 1 fois, « Action sociale » 3 fois et « Fonction formation » 5 fois. Il faut reconnaître que ces explications sont précieuses.
Le graphique suivant et la table qui suit donnent le détail des 47 sommes minimales de P224.
Sunday, December 24, 2017
La technique de la grenouille
(Article originalement publié pour le Journal Toulousain dans la Chronique de Patrick Aubin. Republié ici quelques années après, car il garde je crois son intérêt socio-politico-économique.)
L’énarque n’est jamais à court de fourberies. En voici une qui montre le peu de cas qu’il fait de l’économie : « Si vous plongez une grenouille dans l’eau bouillante, elle hurle et meurt rapidement. Si vous la plongez dans l’eau tiède et que vous chauffez ensuite tout doucement l’eau, son corps s’habitue, son seuil de tolérance augmente et vous pouvez amener l’eau à ébullition sans que la grenouille ne hurle ni ne meurt. ».
Quel rapport avec l’économie ? Eh bien la grenouille, c’est le citoyen, et la température de l’eau, c’est le niveau de fiscalité. Voyez tout le mépris qu’à cette élite pour les fruits du travail de chacun. L’énarque vit grassement de la fiscalité. Sa fonction est pourtant inutile. Oui, vous lisez bien : inutile. Simple : dans votre quotidien, à quelle occasion avez-vous besoin d’un énarque ? Réfléchissez bien. Si vous trouvez, twittez-moi votre réponse (@pataub). Enarques s’abstenir, bien sûr.
Continuons les explications. Jadis, l’Inquisition était très inventive en techniques de torture. Avec la fiscalité, l’énarque met en place des méthodes de torture étonnantes : rien ne rend aussi inventif que l’envie de voler les autres, semble-t-il. Pour un énarque, un « bon » impôt possède des effets de seuils arbitraires permettant d’exonérer une partie de ceux qui doivent être touchés.
Prenons un exemple : à Tournefeuille, le maire (énarque socialiste) a mis en place une taxe facultative sur les enseignes (créée sous Sarkozy, décrétée sous Hollande). Vu le peu d’enseignes dans la commune, les premières estimations donnaient 10 000 euros de recettes. Pourquoi instaurer une taxe qui coûte plus cher à collecter que la recette espérée ? Mystère ?
Non, car comme d’habitude, les estimations de l’énarque se révèlent fausses. A la réception du papier fiscal, la température fut trop haute et les grenouilles hurlèrent… Démagogie oblige, le maire s’est alors fait le chantre du commerce de proximité. Doutons de sa sincérité : il a matraqué ce même commerce avec sa casquette de « vice-président de la communauté urbaine » en charge des finances via la « cotisation foncière des entreprises ». Et là, il s’est empressé de triturer les fameux seuils pour limiter l’impact de cette taxe aux seules grosses enseignes – pour éviter que la sienne soit touchée.
Sauf que le principe étant acté, il suffit que les élus municipaux assoiffés de ressources pour leurs funestes desseins, modifient les seuils peu à peu, en vertu du principe de la grenouille. D’année en année, le nombre de victimes nouvellement touchées ne sera plus jamais suffisant pour représenter une menace au système, mais le commerce local disparaîtra tout aussi progressivement. Extrapolez, et vous avez l’explication de la lente descente aux enfers de la France.
PS : Serge Schweizer a fait tout un travail et un ouvrage sur ce thème, dont un texte dans Libres !! dont je reprends ici un extrait : « Connais ton bourreau » :
« D’abord, nous préférons avoir affaire à des bandits sédentaires plutôt qu’à des bandits nomades (Mancur Olson). La connaissance et les relations qui lient le spoliateur et le spolié permettent de trouver des compromis qui sont plus de l’ordre d’échapper au pire que de maximiser sa satisfaction. Les hommes de l’État se verraient volontiers opérer une razzia fiscale maximale. Mais ils tueraient toute incitation à produire, donc toute possibilité de lever demain l’impôt. De leur côté, les spoliés souhaiteraient garder l’intégralité du fruit de leurs efforts, mais comme leurs persécuteurs ont le monopole de la production du droit et de la violence légale, on préfère acheter une paix relative en étant spoliés en deçà d’un certain montant. »
L’énarque n’est jamais à court de fourberies. En voici une qui montre le peu de cas qu’il fait de l’économie : « Si vous plongez une grenouille dans l’eau bouillante, elle hurle et meurt rapidement. Si vous la plongez dans l’eau tiède et que vous chauffez ensuite tout doucement l’eau, son corps s’habitue, son seuil de tolérance augmente et vous pouvez amener l’eau à ébullition sans que la grenouille ne hurle ni ne meurt. ».
Quel rapport avec l’économie ? Eh bien la grenouille, c’est le citoyen, et la température de l’eau, c’est le niveau de fiscalité. Voyez tout le mépris qu’à cette élite pour les fruits du travail de chacun. L’énarque vit grassement de la fiscalité. Sa fonction est pourtant inutile. Oui, vous lisez bien : inutile. Simple : dans votre quotidien, à quelle occasion avez-vous besoin d’un énarque ? Réfléchissez bien. Si vous trouvez, twittez-moi votre réponse (@pataub). Enarques s’abstenir, bien sûr.
Continuons les explications. Jadis, l’Inquisition était très inventive en techniques de torture. Avec la fiscalité, l’énarque met en place des méthodes de torture étonnantes : rien ne rend aussi inventif que l’envie de voler les autres, semble-t-il. Pour un énarque, un « bon » impôt possède des effets de seuils arbitraires permettant d’exonérer une partie de ceux qui doivent être touchés.
Prenons un exemple : à Tournefeuille, le maire (énarque socialiste) a mis en place une taxe facultative sur les enseignes (créée sous Sarkozy, décrétée sous Hollande). Vu le peu d’enseignes dans la commune, les premières estimations donnaient 10 000 euros de recettes. Pourquoi instaurer une taxe qui coûte plus cher à collecter que la recette espérée ? Mystère ?
Non, car comme d’habitude, les estimations de l’énarque se révèlent fausses. A la réception du papier fiscal, la température fut trop haute et les grenouilles hurlèrent… Démagogie oblige, le maire s’est alors fait le chantre du commerce de proximité. Doutons de sa sincérité : il a matraqué ce même commerce avec sa casquette de « vice-président de la communauté urbaine » en charge des finances via la « cotisation foncière des entreprises ». Et là, il s’est empressé de triturer les fameux seuils pour limiter l’impact de cette taxe aux seules grosses enseignes – pour éviter que la sienne soit touchée.
Sauf que le principe étant acté, il suffit que les élus municipaux assoiffés de ressources pour leurs funestes desseins, modifient les seuils peu à peu, en vertu du principe de la grenouille. D’année en année, le nombre de victimes nouvellement touchées ne sera plus jamais suffisant pour représenter une menace au système, mais le commerce local disparaîtra tout aussi progressivement. Extrapolez, et vous avez l’explication de la lente descente aux enfers de la France.
PS : Serge Schweizer a fait tout un travail et un ouvrage sur ce thème, dont un texte dans Libres !! dont je reprends ici un extrait : « Connais ton bourreau » :
« D’abord, nous préférons avoir affaire à des bandits sédentaires plutôt qu’à des bandits nomades (Mancur Olson). La connaissance et les relations qui lient le spoliateur et le spolié permettent de trouver des compromis qui sont plus de l’ordre d’échapper au pire que de maximiser sa satisfaction. Les hommes de l’État se verraient volontiers opérer une razzia fiscale maximale. Mais ils tueraient toute incitation à produire, donc toute possibilité de lever demain l’impôt. De leur côté, les spoliés souhaiteraient garder l’intégralité du fruit de leurs efforts, mais comme leurs persécuteurs ont le monopole de la production du droit et de la violence légale, on préfère acheter une paix relative en étant spoliés en deçà d’un certain montant. »
Subvention étatique des associations – Analyse critique – 4 : Top 15 des Associations
Mon analyse de la masse de données du Jaune budgétaire sur les subventions aux associations en 2017 continue avec un zoom sur la question des sommes les plus élevées accordées.
Bien sûr, cette question étant simple, nos grands bureaucrates, malins, l’avaient anticipée et donc il apparaît un tableau dans le tome 1 dudit Jaune où figurent les 15 « attributions les plus élevées ». Ces chiffres semblent corrects.
Ce tableau est reproduit ci-dessous :
Bien sûr, cette question étant simple, nos grands bureaucrates, malins, l’avaient anticipée et donc il apparaît un tableau dans le tome 1 dudit Jaune où figurent les 15 « attributions les plus élevées ». Ces chiffres semblent corrects.
Ce tableau est reproduit ci-dessous :
Là où nos – très – chers bureaucrates ont montré leurs limites, c’est que leur propre réalité est un poil plus complexe, mais ils ne semblent pas s’en rendre compte. En effet, comme les subventions sont faites par programme, selon des motifs divers et avariés, il n’est pas du tout impossible que certaines associations au champ d’action plus large que d’autres se voient profiter de fonds venant de plusieurs programmes.
L’analyse des données montre que c’est le cas pour 4 130 associations, soit 15,3% des 29 970 bénéficiaires. La grosse majorité de ces quatre mille reçoit de 2 programmes, mais certaines reçoivent de 3, 4 et plus. Le record toutes catégories est détenu par l’AFNOR, qui est dans notre liste, et qui reçoit des fonds de 17 programmes, pas moins. Le graphique suivant nous montre la répartition du nombre d’associations par nombre de programmes financeurs.
Et cette multiplicité des financements se retrouve bien sûr pour 9 des 15 de notre Top, ce qui conduit à des sommes supplémentaires. Ainsi selon le tableau publié dans le Jaune, ces 15 « associations » bénéficieraient au total de 332 665 792 euros, soit 16,2% de l’ensemble des 2 milliards – une bagatelle. En réalité donc ce chiffre est faux, à hauteur de 3% puisqu’une fois toutes les contributions additionnées on arrive à 341 879 199 euros, soit 16,6%, autrement dit un sixième de la masse. La liste suivante donne le détail à hauteur des 4 premiers programmes.
Ainsi donc l’AFPA est de très loin le premier bénéficiaire des subsides ministériels, pour plus de 90,3 millions. Cette somme vient de 4 programmes, à savoir P107, P138, P102 et P103. Les 3 premiers (« Administration pénitentiaire », « Emploi outre-mer », « Accès et retour à l'emploi ») sont finalement peu significatifs, avec respectivement 27 850, 45 000 et 7 109 euros. Par contre, P103 « Accompagnement des mutations économiques et développement de l'emploi » est la source de rien de moins que 90 271 098 euros, qui à eux seuls font 52,25% de l’ensemble du programme P103, dont le titre prête surtout à sourire, jaune.
Ceux qui ont suivi auront noté que ce n’est pas la somme figurant sur le tableau donné par le Jaune, laquelle est de 88 908 000 euros. Là où ça devient encore plus ridicule et surtout louche, c’est que cette somme correspond à l’allocation faite pour la seule AFPA de Montreuil (93), l’ensemble des autres sites ne bénéficiant en tout que des 2 millions de différence. A titre d’exemple, l’AFPA du Mans (72) ne reçoit que 880 euros, soit 100 000 fois moins. Arbitraire, vous avez dit arbitraire ? Sans doute, les mutations économiques n’ont lieu qu’à Montreuil – mon œil.
La question de fond que pose de telles sommes versées à des associations qui clairement n’en sont pas tant elles sont loin de la masse des associations de quartier et de l’esprit du non lucratif, c’est précisément cela : pourquoi l’AFPA, l’AFNOR, l’ANRT ou les Institut de l’élevage et du végétal ne sont-elles pas des entreprises ? Car si l’AFPA est tellement efficace et stratégique pour l’emploi, comme les quelques 90 millions qu’elle reçoit semblent l’indiquer, elle devrait avoir un écho sur le marché de la formation qui devrait en reconnaître la pertinence, ce qui devrait rendre inutiles et sans objet ces sommes dont elle a pourtant besoin pour fonctionner. Alors il ne reste qu’une conclusion possible : soit l’AFPA et ses copines sur la liste sont en réalité parfaitement inefficaces et inutiles, soit elles servent en fait comme feuille de vigne camouflant un vaste réseau de corruption et de financement occultes. Soit les deux.
Saturday, December 23, 2017
Lutter contre le chômage le renforce
(Article originalement publié pour le Journal Toulousain dans la Chronique de Patrick Aubin. Republié ici quelques années après, car il garde je crois son intérêt socio-politico-économique.)
Plus de 3 millions de chômeurs officiels… Bien plus en réalité, les chiffres n’ont rien de fiable. Nos gouvernants et élus affichent une capacité à lutter contre le chômage, vertu qui tourne à l’échec depuis plus de 40 ans. Pour l’avoir, outre d’être honnêtes, il leur faudrait être chefs d’entreprises et non politiciens inventant divers prétextes pour justifier leur « (in)utilité » dans cette lutte.
A un tel niveau, jaugeons les nombreuses interventions du politique dans l’économie pesant sur les coûts des entreprises : réglementation du travail, fiscalité, cotisations sociales, augmentation du SMIC, du temps de travail... et bien d’autres encore. Tout cela forme des dépenses improductives qui laissent seul l’entrepreneur face aux recettes productives à trouver pour les absorber… Les leçons de morale des élus masquent depuis longtemps leur schizophrénie entre intérêt supposé des électeurs et celui des entreprises, au détriment de l’emploi. Prétendre répondre à l’intérêt immédiat des salariés, majorité du corps électoral, pour rester au pouvoir à court terme vaut bien le sacrifice des entreprises sur le long terme ! Demain il fera jour ! Demain, ce sera le problème d’un autre « élu »…
Toute entreprise doit suivre l’évolution de son marché, ou disparaître : lorsque l’activité augmente, pour être en mesure de créer des emplois, elle devra pouvoir à l’inverse ajuster ses effectifs quand l’activité diminuera. Sinon le risque de perte est trop grand. Une entreprise est là pour gagner, pas pour perdre. Toutes les mesures contraignantes et dites « solidaires » s’opposent en fait au fragile équilibre indispensable à cette adaptation. « Punir » l’offre de travail moins rémunéré en imposant aux entreprises plus de rigidité face à l’exigence de souplesse du marché, est à la fois illogique et immoral. Il ne faut pas s’étonner qu’elles disparaissent, et les emplois par la même occasion.
Pour vraiment protéger l’électeur-salarié face à l’emploi mais aussi sa liberté d’en changer, l’homme politique responsable aurait dû protéger la flexibilité indispensable au marché du travail afin que l’offre d’emplois des entreprises s’équilibre naturellement avec la demande des « travailleurs ».
La lutte contre le chômage qui n’en finit pas d’augmenter devient une « lutte contre le travail ». Moins le marché du travail peut fournir d’emplois du fait de la réglementation et des coûts sociaux, plus le « marché du chômage » prospère. Aubaine pour l’homme politique qui devient sauveur de l’humanité avec cependant comme unique réponse de toujours : renforcer la réglementation et augmenter les coûts sociaux ! Le politicien crée le problème qu’il vient ensuite régler, à l’infini.
De plus, le système de redistribution dit « social » subit par les entreprises est-il si efficace ? Si c’était le cas, le chômage se résorberait. Mais le traitement social du chômage ne « lutte » pas, il « gère » le chômage. Il se contente de le rendre plus supportable pour ceux qui le subissent – ou s’en contentent – toujours au détriment de ceux qui travaillent productivement. Est-il donc bien moral de pénaliser ceux qui travaillent alors que la cause du chômage est à chercher du côté des politiciens ?
Une véritable solution ? Chacun à sa place et à ses responsabilités… Les représentants du peuple doivent se recentrer sur les seules fonctions régaliennes et surtout ne plus tenter de réparer sur le plan économique ce qu’ils détruisent eux-mêmes. C’est la meilleure lutte contre le chômage qu’ils puissent faire. Le traitement social du chômage n’est pas le rôle des entreprises : nous devons leur permettre de retrouver la liberté de créer de la richesse, ce qui aurait toujours dû être.
C’est ce qui est bon pour l’emploi de tous. Et juste.
Plus de 3 millions de chômeurs officiels… Bien plus en réalité, les chiffres n’ont rien de fiable. Nos gouvernants et élus affichent une capacité à lutter contre le chômage, vertu qui tourne à l’échec depuis plus de 40 ans. Pour l’avoir, outre d’être honnêtes, il leur faudrait être chefs d’entreprises et non politiciens inventant divers prétextes pour justifier leur « (in)utilité » dans cette lutte.
A un tel niveau, jaugeons les nombreuses interventions du politique dans l’économie pesant sur les coûts des entreprises : réglementation du travail, fiscalité, cotisations sociales, augmentation du SMIC, du temps de travail... et bien d’autres encore. Tout cela forme des dépenses improductives qui laissent seul l’entrepreneur face aux recettes productives à trouver pour les absorber… Les leçons de morale des élus masquent depuis longtemps leur schizophrénie entre intérêt supposé des électeurs et celui des entreprises, au détriment de l’emploi. Prétendre répondre à l’intérêt immédiat des salariés, majorité du corps électoral, pour rester au pouvoir à court terme vaut bien le sacrifice des entreprises sur le long terme ! Demain il fera jour ! Demain, ce sera le problème d’un autre « élu »…
Toute entreprise doit suivre l’évolution de son marché, ou disparaître : lorsque l’activité augmente, pour être en mesure de créer des emplois, elle devra pouvoir à l’inverse ajuster ses effectifs quand l’activité diminuera. Sinon le risque de perte est trop grand. Une entreprise est là pour gagner, pas pour perdre. Toutes les mesures contraignantes et dites « solidaires » s’opposent en fait au fragile équilibre indispensable à cette adaptation. « Punir » l’offre de travail moins rémunéré en imposant aux entreprises plus de rigidité face à l’exigence de souplesse du marché, est à la fois illogique et immoral. Il ne faut pas s’étonner qu’elles disparaissent, et les emplois par la même occasion.
Pour vraiment protéger l’électeur-salarié face à l’emploi mais aussi sa liberté d’en changer, l’homme politique responsable aurait dû protéger la flexibilité indispensable au marché du travail afin que l’offre d’emplois des entreprises s’équilibre naturellement avec la demande des « travailleurs ».
La lutte contre le chômage qui n’en finit pas d’augmenter devient une « lutte contre le travail ». Moins le marché du travail peut fournir d’emplois du fait de la réglementation et des coûts sociaux, plus le « marché du chômage » prospère. Aubaine pour l’homme politique qui devient sauveur de l’humanité avec cependant comme unique réponse de toujours : renforcer la réglementation et augmenter les coûts sociaux ! Le politicien crée le problème qu’il vient ensuite régler, à l’infini.
De plus, le système de redistribution dit « social » subit par les entreprises est-il si efficace ? Si c’était le cas, le chômage se résorberait. Mais le traitement social du chômage ne « lutte » pas, il « gère » le chômage. Il se contente de le rendre plus supportable pour ceux qui le subissent – ou s’en contentent – toujours au détriment de ceux qui travaillent productivement. Est-il donc bien moral de pénaliser ceux qui travaillent alors que la cause du chômage est à chercher du côté des politiciens ?
Une véritable solution ? Chacun à sa place et à ses responsabilités… Les représentants du peuple doivent se recentrer sur les seules fonctions régaliennes et surtout ne plus tenter de réparer sur le plan économique ce qu’ils détruisent eux-mêmes. C’est la meilleure lutte contre le chômage qu’ils puissent faire. Le traitement social du chômage n’est pas le rôle des entreprises : nous devons leur permettre de retrouver la liberté de créer de la richesse, ce qui aurait toujours dû être.
C’est ce qui est bon pour l’emploi de tous. Et juste.
Friday, December 22, 2017
Le tri des ordures, le cri de l’usager
(Article originalement publié pour le Journal Toulousain dans la Chronique de Patrick Aubin. Republié ici quelques années après, car il garde je crois son intérêt socio-politico-économique.)
Depuis que l’écolo-mania est mode, communes et communautés de communes y vont de leur action pour donner l’impression de sauver la planète au nom du pseudo réchauffement climatique. Le traitement des ordures ménagères n’y échappe pas. Chaque maison se voit ainsi attribuée des poubelles à roulettes et couvercles de couleur constituant le summum de la bonne gestion des ordures et déchets ménagers. Summum ou monopole ? Réponse plus que tentante.
Avant les poubelles « smarties », vues les couleurs et le choc aux las, le système, certes loin d’être parfait, avait au moins l’avantage d’être simple, reposant sur des responsabilités claires. Chaque foyer sortait sa poubelle unique chaque soir, payant une taxe pour un service clair. Sa valeur venait de sa simplicité : pas besoin de réfléchir, la gestion des ordures était assurée par la municipalité. Puis la poubelle unique « Pac-man » est arrivée, ce qui sembla un progrès à beaucoup : une poubelle fournie, avec transfert hermétique des ordures. Puis avec le tri sélectif, les « Pac-man smarties » ont débarqué. Et là, nous avons basculé dans le scandale délirant, le Pac-man s’est retourné contre nous.
Tout d’abord, pas de choix possible. Ceux qui préféraient conserver le service antérieur ne se sont pas vus proposés cette option, même quitte à payer plus. Ensuite, l’écologiste exigeant d’optimiser le recyclage, le tri sélectif est passé à la charge du citoyen, sans qu’on nous explique pourquoi il n’y aurait pas de solution issue de l’innovation infinie des entreprises – car les indus trient, elles. Et bien que l’action de tri corresponde à la fourniture d’un savoir-faire mis à disposition, rien n’était prévu pour dédommager le citoyen de sa nouvelle charge d’extraction et de « valorisation ». Au contraire, des velléités choquantes se font jour pour taxer chaque foyer au poids de déchets aléatoire produits.
Sachant que la collecte est passée à un seul passage par semaine pour chaque poubelle, soit 2 à 3 passages par semaine, croyez-vous que les taxes aient baissé pour autant ? Sous le prétexte du financement des poubelles, ce qui n’est pas un service public gravé dans la constitution, l’adaptation des camions éboueurs, des usines de traitement, les taxes « ménagères » ont subi une hausse sensible. De plus, il y a peu, sur certaines communes de la région, la fréquence a encore été réduite à deux maigres passages par mois. Certains y voient un progrès, car cela réduirait la pollution due aux échappements des camions, mal choisis. Pour compenser, on a distribué de nouvelles poubelles, de capacité double. Et devinez quoi ? Les taxes continuent de flamber, et nous continuons de trier.
L’écologiste « normal », s’arrêtant de lire ici, se dit sans doute que ce discours égoïste justifie pleinement d’imposer le tri des ordures par « smarties ». Il n’aura alors pas su voir les questions de société soulevées par cette anecdote. La première tient au rôle des pouvoirs publics, qui n’est pas d’imposer le tri sélectif, mais de garantir les conditions sociales pour que les citoyens trouvent par eux-mêmes des solutions aux problèmes qui les concernent vraiment, y compris les ordures. La seconde tient au processus démocratique, où le peuple est invariablement méprisé par la bureaucratie et les politiques. Car à aucun moment le citoyen n’a été consulté, par le vote ou par le marché, pour confirmer son accord à voir le service public, financé par lui, à ce point transformé.
Le plus amusant, c’est ce paradoxe où le processus de tri des déchets ménagers se trouve finalement lui-même plus polluant et moins « durable » que le bon vieux système de nos parents, tout en confirmant bien qu’en situation de monopole, qui plus est forcé, les prix ne peuvent que grimper.
Depuis que l’écolo-mania est mode, communes et communautés de communes y vont de leur action pour donner l’impression de sauver la planète au nom du pseudo réchauffement climatique. Le traitement des ordures ménagères n’y échappe pas. Chaque maison se voit ainsi attribuée des poubelles à roulettes et couvercles de couleur constituant le summum de la bonne gestion des ordures et déchets ménagers. Summum ou monopole ? Réponse plus que tentante.
Avant les poubelles « smarties », vues les couleurs et le choc aux las, le système, certes loin d’être parfait, avait au moins l’avantage d’être simple, reposant sur des responsabilités claires. Chaque foyer sortait sa poubelle unique chaque soir, payant une taxe pour un service clair. Sa valeur venait de sa simplicité : pas besoin de réfléchir, la gestion des ordures était assurée par la municipalité. Puis la poubelle unique « Pac-man » est arrivée, ce qui sembla un progrès à beaucoup : une poubelle fournie, avec transfert hermétique des ordures. Puis avec le tri sélectif, les « Pac-man smarties » ont débarqué. Et là, nous avons basculé dans le scandale délirant, le Pac-man s’est retourné contre nous.
Tout d’abord, pas de choix possible. Ceux qui préféraient conserver le service antérieur ne se sont pas vus proposés cette option, même quitte à payer plus. Ensuite, l’écologiste exigeant d’optimiser le recyclage, le tri sélectif est passé à la charge du citoyen, sans qu’on nous explique pourquoi il n’y aurait pas de solution issue de l’innovation infinie des entreprises – car les indus trient, elles. Et bien que l’action de tri corresponde à la fourniture d’un savoir-faire mis à disposition, rien n’était prévu pour dédommager le citoyen de sa nouvelle charge d’extraction et de « valorisation ». Au contraire, des velléités choquantes se font jour pour taxer chaque foyer au poids de déchets aléatoire produits.
Sachant que la collecte est passée à un seul passage par semaine pour chaque poubelle, soit 2 à 3 passages par semaine, croyez-vous que les taxes aient baissé pour autant ? Sous le prétexte du financement des poubelles, ce qui n’est pas un service public gravé dans la constitution, l’adaptation des camions éboueurs, des usines de traitement, les taxes « ménagères » ont subi une hausse sensible. De plus, il y a peu, sur certaines communes de la région, la fréquence a encore été réduite à deux maigres passages par mois. Certains y voient un progrès, car cela réduirait la pollution due aux échappements des camions, mal choisis. Pour compenser, on a distribué de nouvelles poubelles, de capacité double. Et devinez quoi ? Les taxes continuent de flamber, et nous continuons de trier.
L’écologiste « normal », s’arrêtant de lire ici, se dit sans doute que ce discours égoïste justifie pleinement d’imposer le tri des ordures par « smarties ». Il n’aura alors pas su voir les questions de société soulevées par cette anecdote. La première tient au rôle des pouvoirs publics, qui n’est pas d’imposer le tri sélectif, mais de garantir les conditions sociales pour que les citoyens trouvent par eux-mêmes des solutions aux problèmes qui les concernent vraiment, y compris les ordures. La seconde tient au processus démocratique, où le peuple est invariablement méprisé par la bureaucratie et les politiques. Car à aucun moment le citoyen n’a été consulté, par le vote ou par le marché, pour confirmer son accord à voir le service public, financé par lui, à ce point transformé.
Le plus amusant, c’est ce paradoxe où le processus de tri des déchets ménagers se trouve finalement lui-même plus polluant et moins « durable » que le bon vieux système de nos parents, tout en confirmant bien qu’en situation de monopole, qui plus est forcé, les prix ne peuvent que grimper.
Subvention étatique des associations – Analyse critique – 3 : Par ministère – 3/3
Nous continuons la critique du « Jaune » budgétaire rapportant des subventions étatiques au profit des associations en 2015, en analysant comment les montants se répartissent selon les ministères. Dans cette dernière partie, on s’intéresse aux ministères de l’Intérieur, de la Justice, du Logement, aux « Services du Premier ministre » et à celui du Travail. Et commençons donc par voir ce que nous dit l’Intérieur, qui finance 424 entités avec 19,9 millions :
« Au travers des objectifs qui leur sont assignés et dans le cadre de la mise en œuvre des politiques publiques dont ils ont la charge, les programmes du ministère de l’intérieur concourent à la politique en faveur du secteur associatif. En 2015, pour le ministère de l’intérieur, les programmes contributeurs ont été : Police nationale (216), Sécurité civile (161), Sécurité et éducation routières (207), Immigration et asile (303), Intégration et accès à la nationalité française (104) et Conduite et pilotage des politiques de l’intérieur (216). Au total, le ministère de l’intérieur a ainsi versé 19,93 M€ de subventions lesquelles ont bénéficié à 423 associations. » Il y a bien deux fois 216 dans le texte. Le 1er est en fait le 176.
Au moins, un peu comme la Défense, en voilà un qui opte pour une présentation succincte mais structurée selon ses six programmes. Mais pour autant, le texte est tellement creux et vide qu’on peut affirmer qu’il ne décrit aucune politique ni aucun argument pour motiver le financement associatif ni la structure thématique de ses programmes.
Comme par hasard vues les tendances de l’actualité, c’est P104 et son thème de l’intégration qui prend la plus grosse part (38,6%) du gâteau, avec 7 695 189 euros, mais pour un nombre assez limité (65) d’associations – plus de 118 mille euros en moyenne. Toujours la même remarque : la nationalité est un acte administratif, il n’est pas régalien de s’occuper de son « accès », pas plus qu’il ne l’est de financer des actions en lien avec l’intégration : à chacun de s’intégrer par soi-même, sinon ce n’est plus de l’intégration, mais de la garderie ou du maternage.
L’autre point qui a attiré mon regard est P176, celui mal numéroté dans le texte du Jaune. Pour la Police nationale, 3 887 757 euros profitent à une élite de 8 associations seulement, soit 486 mille euros en moyenne, plutôt très confortable. Voilà un autre groupe d’associations qui méritent d’être passées à la loupe plus tard.
Passons au ministère de la Justice, dont on attend moins de fantaisie. Avec un budget de 35,3 millions, elle est plutôt sobre comparée aux autres, et les 1 334 associations touchées le sont de manière plutôt plus homogène, comme le graphique suivant le montre. Comme d’habitude, reprenons le texte de présentation tel qu’il est dans le Jaune :
« Le ministère de la justice soutient, notamment moyennant des conventions d’objectifs, des associations dont l’activité est en rapport direct avec les missions du ministère de la justice : - associations réalisant des actions de préparation à la sortie, de lutte contre l'indigence et de réinsertion (P 107), - associations réalisant des actions qui visent à favoriser l’éducation et/ou l’insertion des mineurs sous protection judiciaire (P182), - associations socioculturelles et sportives dans le cadre de l’action sociale ministérielle (P 310). Le ministère de la justice subventionne également les associations d’aide aux victimes et d’accès au droit et de médiation familiale (P 101). Très impliqué dans la lutte contre le terrorisme, Il a bénéficié pour ce faire de moyens supplémentaires en 2015 et 2016 lui permettant de renforcer son soutien aux associations les plus engagées dans l’aide aux victimes d’attentat. Ces dernières offrent, le plus rapidement possible après les faits, un soutien matériel et psychologique renforcé aux victimes. »
Décidément, les régaliens aiment bien structurer leur présentation par programme, ce qui va dans le bon sens. Par contre, aucun et pas plus la Justice n’explique les raisons qui les ont poussés à distribuer plus de budget à tel programme plutôt que tel autre – surtout, ne pas dire les choix, faire mais sans jamais dire pourquoi… Dernière note générale, la phrase de la fin sur les victimes ne se retrouve nulle part dans le nom des programmes financés.
Toujours est-il que le programme le plus doté (19 435 658 euros, 55% du budget pour 465 cibles) est P101 « Accès au droit et à la justice » dont le nom mérite une reconnaissance particulière pour grand sens de l’humour. En effet, poser l’accès au droit et à la justice comme n’allant pas de soi et méritant ou justifiant des « investissements » de la part du ministère qui en est en charge, ce serait un peu comme un St Louis donnant justice sous son arbre qui financerait la pousse d’un arbre un peu partout pour être sûr que tout le monde puisse ainsi profiter de sa justice. Si des gens n’ont pas accès à la justice, peut-être que le ministère devrait se remettre un peu plus en cause dans son fonctionnement et ne pas attendre des associations qu’elles pallient ses insuffisances de fonctionnement ?
Sinon et dans la même veine, à l’inverse, P182 « Protection judiciaire de la jeunesse » semble par son faible budget de 937 438 euros accorder vingt fois moins d’importance à la protection de la jeunesse qu’à « l’accès à la justice » par on ne sait trop qui – les migrants, on présume, c’est bien plus important.
Prochain sur la liste, le ministère du Logement, de « l’égalité des territoires » et de la « ruralité ». Rien que le nom est un voyage conceptuel, tant l’égalité des territoires va à l’inverse total de la réalité de notre monde et ce qui en fait la richesse. Mais voyons ce que le ministère nous dit justifier ses 37 millions de budget pour 662 associations :
« Le ministère du logement, de l’égalité des territoires et de la ruralité apporte un soutien financier aux associations porteuses d'initiatives de nature à compléter, voire enrichir l'action des services dans leurs domaines de compétence. Pour l'essentiel, il s'agit d'associations dont l'activité principale concerne un ou plusieurs des champs d'action suivants : l'information sur le logement, l'accompagnement dans le logement, l'hébergement et l'insertion sociale. »
Alors cette fois, non seulement c’est très court, peu informatif – pour être neutre – sans aucune valeur ajoutée ni explication, mais en plus ils trouvent le moyen de suivre une décomposition thématique qui ne suit pas de manière évidente leur propre décomposition en programmes. Décidément, les ministères n’aiment pas rendre des comptes.
Le programme le plus gourmand est le P135, « Urbanisme, territoires et amélioration de l'habitat », avec un budget de 19 217 767 versées à 281 associations, soit 51,6% de l’ensemble. Difficile de savoir de quoi il s’agit concrètement et en fait c’est là la principale critique envers ce ministère : il ne fait rien pour que le citoyen sache pourquoi il finance des associations, il refuse d’entrer dans une logique de transparence effective – comme les autres, soit dit.
Avant-dernier de la liste, le ministère qui n’en est pas un puisqu’il s’agit des « Services du Premier ministre », donc tout ce qui touche l’interministériel. Ses 17,2 millions sont distribués sur 6 programmes, voyons pourquoi :
« Les subventions accordées par le Premier ministre sur le programme 129 sont destinées aux fondations et associations oeuvrant en faveur des droits de l'homme ou du développement de la citoyenneté. Les subventions octroyées sur le programme 162 sont destinées aux associations intervenant dans les domaines du développement agricole et de la protection de l'environnement. Les subventions octroyées sur le programme 112 visent des associations oeuvrant dans les domaines de l'aménagement des territoires, du développement de l'attractivité économique et du soutien à la gestion durable. Les subventions octroyées sur le programme 147 visent des associations intervenant dans les domaines de la prévention, du développement social, de l'emploi et du développement économique. »
Eh bien voilà au moins une présentation qui présente une certaine logique, comme quoi quand on veut on peut et ce sont plutôt les ministères les moins dépensiers et les plus « ordinaires » qui présentent avec le plus de cohérence. Cela étant dit, ce ne sont pas des explications, tout au plus des paraphrases des noms des programmes, ce qui ne nous donne aucun élément d’intérêt ni aucune matière quant aux raisons de l’arbitrage entres les programmes.
Il demeure que le programme qui consomme 84% du budget est le P129 dont le titre vaut la peine qu’on s’y arrête : « Coordination du travail gouvernemental », pourvu de 14 516 257 versés à 72 entités. Donc en gros, le travail du « gouvernement » a besoin d’être coordonné – soit – et pour cette coordination il y a besoin d’aller chercher des associations qui sont subventionnées à ce titre ? Je voudrais croire à une plaisanterie, mais nous sommes en France.
L’autre aspect très « optimal » des programmes du Premier s’exprime via les deux programmes P165 « Conseil d'État et autres juridictions administratives » qui fait l’objet de 1 200 euros et du P308 « Protection des droits et libertés » riche quant à lui de 1 500 euros. Ce sont les deux records des programmes les moins financés, et même si le libéral en est heureux, il est nécessaire de souligner le ridicule qu’il y a à mobiliser la machinerie d’un « programme » pour des sommes pareilles, qui signifient que probablement 100 fois plus aura été consommé dans leur administration.
Terminons cette série avec le ministère du Travail, qui est aussi celui qui aura le plus dépensé en subventions de tous les ministères, avec 456 millions, 22% des 2 milliards, décomposés en quatre programmes très contrastés.
Pour rester dans la ligne de « c’est celui le moins régalien qui explique le moins ses dépenses », le ministère du Travail n’a même pas pris la peine de donner une seule ligne d’explication de sa politique de subvention.
Néanmoins, on constate que quatre programmes sont financés et le graphique montre qu’ils sont soit énormes, soit minuscules – et on aime les programmes plutôt minuscules, en toute logique. Le plus conséquent est P102 « Accès et retour à l'emploi » avec pas moins de 243 687 910 euros (53,3%) pour 993 associations, puis vient P103 « Accompagnement des mutations économiques et développement de l'emploi » bénéficiant de 172 778 036 (37,8%) pour 962 entités. Que dire sans plus d’éléments ? Sinon que les noms des programmes laissent transpirer une fois encore des objectifs qui ne relèvent en rien du rôle étatique, puisque bien plus du domaine de l’entreprise, seule à même d’apprécier les besoins de l’emploi et les « mutations » économiques, s’ils devaient y en avoir.
« Au travers des objectifs qui leur sont assignés et dans le cadre de la mise en œuvre des politiques publiques dont ils ont la charge, les programmes du ministère de l’intérieur concourent à la politique en faveur du secteur associatif. En 2015, pour le ministère de l’intérieur, les programmes contributeurs ont été : Police nationale (216), Sécurité civile (161), Sécurité et éducation routières (207), Immigration et asile (303), Intégration et accès à la nationalité française (104) et Conduite et pilotage des politiques de l’intérieur (216). Au total, le ministère de l’intérieur a ainsi versé 19,93 M€ de subventions lesquelles ont bénéficié à 423 associations. » Il y a bien deux fois 216 dans le texte. Le 1er est en fait le 176.
Au moins, un peu comme la Défense, en voilà un qui opte pour une présentation succincte mais structurée selon ses six programmes. Mais pour autant, le texte est tellement creux et vide qu’on peut affirmer qu’il ne décrit aucune politique ni aucun argument pour motiver le financement associatif ni la structure thématique de ses programmes.
Comme par hasard vues les tendances de l’actualité, c’est P104 et son thème de l’intégration qui prend la plus grosse part (38,6%) du gâteau, avec 7 695 189 euros, mais pour un nombre assez limité (65) d’associations – plus de 118 mille euros en moyenne. Toujours la même remarque : la nationalité est un acte administratif, il n’est pas régalien de s’occuper de son « accès », pas plus qu’il ne l’est de financer des actions en lien avec l’intégration : à chacun de s’intégrer par soi-même, sinon ce n’est plus de l’intégration, mais de la garderie ou du maternage.
L’autre point qui a attiré mon regard est P176, celui mal numéroté dans le texte du Jaune. Pour la Police nationale, 3 887 757 euros profitent à une élite de 8 associations seulement, soit 486 mille euros en moyenne, plutôt très confortable. Voilà un autre groupe d’associations qui méritent d’être passées à la loupe plus tard.
Passons au ministère de la Justice, dont on attend moins de fantaisie. Avec un budget de 35,3 millions, elle est plutôt sobre comparée aux autres, et les 1 334 associations touchées le sont de manière plutôt plus homogène, comme le graphique suivant le montre. Comme d’habitude, reprenons le texte de présentation tel qu’il est dans le Jaune :
« Le ministère de la justice soutient, notamment moyennant des conventions d’objectifs, des associations dont l’activité est en rapport direct avec les missions du ministère de la justice : - associations réalisant des actions de préparation à la sortie, de lutte contre l'indigence et de réinsertion (P 107), - associations réalisant des actions qui visent à favoriser l’éducation et/ou l’insertion des mineurs sous protection judiciaire (P182), - associations socioculturelles et sportives dans le cadre de l’action sociale ministérielle (P 310). Le ministère de la justice subventionne également les associations d’aide aux victimes et d’accès au droit et de médiation familiale (P 101). Très impliqué dans la lutte contre le terrorisme, Il a bénéficié pour ce faire de moyens supplémentaires en 2015 et 2016 lui permettant de renforcer son soutien aux associations les plus engagées dans l’aide aux victimes d’attentat. Ces dernières offrent, le plus rapidement possible après les faits, un soutien matériel et psychologique renforcé aux victimes. »
Décidément, les régaliens aiment bien structurer leur présentation par programme, ce qui va dans le bon sens. Par contre, aucun et pas plus la Justice n’explique les raisons qui les ont poussés à distribuer plus de budget à tel programme plutôt que tel autre – surtout, ne pas dire les choix, faire mais sans jamais dire pourquoi… Dernière note générale, la phrase de la fin sur les victimes ne se retrouve nulle part dans le nom des programmes financés.
Toujours est-il que le programme le plus doté (19 435 658 euros, 55% du budget pour 465 cibles) est P101 « Accès au droit et à la justice » dont le nom mérite une reconnaissance particulière pour grand sens de l’humour. En effet, poser l’accès au droit et à la justice comme n’allant pas de soi et méritant ou justifiant des « investissements » de la part du ministère qui en est en charge, ce serait un peu comme un St Louis donnant justice sous son arbre qui financerait la pousse d’un arbre un peu partout pour être sûr que tout le monde puisse ainsi profiter de sa justice. Si des gens n’ont pas accès à la justice, peut-être que le ministère devrait se remettre un peu plus en cause dans son fonctionnement et ne pas attendre des associations qu’elles pallient ses insuffisances de fonctionnement ?
Sinon et dans la même veine, à l’inverse, P182 « Protection judiciaire de la jeunesse » semble par son faible budget de 937 438 euros accorder vingt fois moins d’importance à la protection de la jeunesse qu’à « l’accès à la justice » par on ne sait trop qui – les migrants, on présume, c’est bien plus important.
Prochain sur la liste, le ministère du Logement, de « l’égalité des territoires » et de la « ruralité ». Rien que le nom est un voyage conceptuel, tant l’égalité des territoires va à l’inverse total de la réalité de notre monde et ce qui en fait la richesse. Mais voyons ce que le ministère nous dit justifier ses 37 millions de budget pour 662 associations :
« Le ministère du logement, de l’égalité des territoires et de la ruralité apporte un soutien financier aux associations porteuses d'initiatives de nature à compléter, voire enrichir l'action des services dans leurs domaines de compétence. Pour l'essentiel, il s'agit d'associations dont l'activité principale concerne un ou plusieurs des champs d'action suivants : l'information sur le logement, l'accompagnement dans le logement, l'hébergement et l'insertion sociale. »
Alors cette fois, non seulement c’est très court, peu informatif – pour être neutre – sans aucune valeur ajoutée ni explication, mais en plus ils trouvent le moyen de suivre une décomposition thématique qui ne suit pas de manière évidente leur propre décomposition en programmes. Décidément, les ministères n’aiment pas rendre des comptes.
Le programme le plus gourmand est le P135, « Urbanisme, territoires et amélioration de l'habitat », avec un budget de 19 217 767 versées à 281 associations, soit 51,6% de l’ensemble. Difficile de savoir de quoi il s’agit concrètement et en fait c’est là la principale critique envers ce ministère : il ne fait rien pour que le citoyen sache pourquoi il finance des associations, il refuse d’entrer dans une logique de transparence effective – comme les autres, soit dit.
Avant-dernier de la liste, le ministère qui n’en est pas un puisqu’il s’agit des « Services du Premier ministre », donc tout ce qui touche l’interministériel. Ses 17,2 millions sont distribués sur 6 programmes, voyons pourquoi :
« Les subventions accordées par le Premier ministre sur le programme 129 sont destinées aux fondations et associations oeuvrant en faveur des droits de l'homme ou du développement de la citoyenneté. Les subventions octroyées sur le programme 162 sont destinées aux associations intervenant dans les domaines du développement agricole et de la protection de l'environnement. Les subventions octroyées sur le programme 112 visent des associations oeuvrant dans les domaines de l'aménagement des territoires, du développement de l'attractivité économique et du soutien à la gestion durable. Les subventions octroyées sur le programme 147 visent des associations intervenant dans les domaines de la prévention, du développement social, de l'emploi et du développement économique. »
Eh bien voilà au moins une présentation qui présente une certaine logique, comme quoi quand on veut on peut et ce sont plutôt les ministères les moins dépensiers et les plus « ordinaires » qui présentent avec le plus de cohérence. Cela étant dit, ce ne sont pas des explications, tout au plus des paraphrases des noms des programmes, ce qui ne nous donne aucun élément d’intérêt ni aucune matière quant aux raisons de l’arbitrage entres les programmes.
Il demeure que le programme qui consomme 84% du budget est le P129 dont le titre vaut la peine qu’on s’y arrête : « Coordination du travail gouvernemental », pourvu de 14 516 257 versés à 72 entités. Donc en gros, le travail du « gouvernement » a besoin d’être coordonné – soit – et pour cette coordination il y a besoin d’aller chercher des associations qui sont subventionnées à ce titre ? Je voudrais croire à une plaisanterie, mais nous sommes en France.
L’autre aspect très « optimal » des programmes du Premier s’exprime via les deux programmes P165 « Conseil d'État et autres juridictions administratives » qui fait l’objet de 1 200 euros et du P308 « Protection des droits et libertés » riche quant à lui de 1 500 euros. Ce sont les deux records des programmes les moins financés, et même si le libéral en est heureux, il est nécessaire de souligner le ridicule qu’il y a à mobiliser la machinerie d’un « programme » pour des sommes pareilles, qui signifient que probablement 100 fois plus aura été consommé dans leur administration.
Terminons cette série avec le ministère du Travail, qui est aussi celui qui aura le plus dépensé en subventions de tous les ministères, avec 456 millions, 22% des 2 milliards, décomposés en quatre programmes très contrastés.
Pour rester dans la ligne de « c’est celui le moins régalien qui explique le moins ses dépenses », le ministère du Travail n’a même pas pris la peine de donner une seule ligne d’explication de sa politique de subvention.
Néanmoins, on constate que quatre programmes sont financés et le graphique montre qu’ils sont soit énormes, soit minuscules – et on aime les programmes plutôt minuscules, en toute logique. Le plus conséquent est P102 « Accès et retour à l'emploi » avec pas moins de 243 687 910 euros (53,3%) pour 993 associations, puis vient P103 « Accompagnement des mutations économiques et développement de l'emploi » bénéficiant de 172 778 036 (37,8%) pour 962 entités. Que dire sans plus d’éléments ? Sinon que les noms des programmes laissent transpirer une fois encore des objectifs qui ne relèvent en rien du rôle étatique, puisque bien plus du domaine de l’entreprise, seule à même d’apprécier les besoins de l’emploi et les « mutations » économiques, s’ils devaient y en avoir.
Thursday, December 21, 2017
La vraie fin du voyage
(Article originalement publié pour le Journal Toulousain dans la Chronique de Patrick Aubin. Republié ici quelques années après, car il garde je crois son intérêt socio-politico-économique.)
Un ami a attiré mon attention sur la première page faite par « Sicoval Info » dans le numéro d’avril-mai sur les « Gens du Voyage – Ces voisins si peu connus ». Où on apprend que sur l’espace, pardon, l’intercommunalité du sud-est toulousain, pas moins de 4 « aires d’accueil » ont été aménagées et que quelque 150 « voyageurs » y demeurent de manière plus ou moins stable et permanente. Et d’y trouver cette phrase du maire d’Escalquens, socialiste opportuniste patenté, pris comme témoin : « [Si] nous avons des devoirs envers eux, ils en ont également, au même titre que tout citoyen. »
Passons sur la dépense somptuaire profondément inutile que constituent le Sicoval et son magazine pour se focaliser sur les questions économiques et politiques que cet intérêt pour la minorité « du voyage » révèle. Car en y réfléchissant bien, que 36 communes via un machin comme le Sicoval se mobilisent à ce point pour 150 citoyens, on se dit que cela relève du privilège ou que ça cache un enjeu d’un niveau qui, pour échapper à la plupart, ne peut être négligeable vu des chers politiciens.
On nous expliquera que la loi (elle a bon dos la loi !) impose aux maires de bâtir, ou du moins de « proposer » des aires « aménagées » pour que les voyageurs puissent disposer d’un choix pour faire escale (même à Escalquens). Mais il faut savoir que les 4 aires en question vont bien plus loin que le seul champ ou terrain vague qui leur était traditionnellement accordé par les paysans pour leur passage. Les photos du magazine témoignent : sanitaires et cellier en dur couvert du meilleur style, vaste espace de parking, zone grillagée et à accès protégé, on se croirait dans un camping 6 étoiles.
Non pas que nos amis voyageurs ne puissent pas prétendre à s’offrir des campings 6 étoiles dans notre belle région. Mais la question reste de savoir combien ses zones coûtent et combien chaque citoyen du Sicoval – voire au-delà – dépense pour accorder le camping de luxe à 150 personnes ?
L’enjeu des « voyageurs » est cependant bien plus profond que la vague obligation d’un maire à se mettre en conformité avec une loi de plus. Car cette population n’est traditionnellement pas intégrée au système et échappe depuis des générations à sa logique. Les mots du maire d’Escalquens sont ainsi lourds de sens. Bien sûr, on pense tout de suite à la question de la sécurité, les gitans et roms ayant mauvaise réputation. Mais dire qu’ils ont des devoirs de citoyen, dans la bouche d’un socialiste, c’est faire bien sûr aussitôt référence aux impôts et autres contributions sociales que les voyageurs, ni propriétaires, ni locataires et rarement salariés, réussissent à éviter de subir.
Il s’agit donc pour nos chers politiciens de tout faire pour sédentariser les voyageurs. Rien ne sera trop beau pour eux si cela garantit qu’ils préféreront rester parmi nous plutôt que de continuer à prendre la route et échapper au système. Si demain quelques familles décident de rester, d’habituer leurs enfants à la même école, les mêmes copains, les mêmes services et le même confort, cette génération-là a toutes chances de tant goûter aux plaisirs sociaux-démocrates qu’elle ne partira plus.
Et 150 personnes qui doivent leur nouvelle vie de confort et de stabilité à un maire ou autre édile, cela vaut bien tous les impôts du monde, non ? Quel meilleur exercice du clientélisme que cela ?
Ne nous y trompons pas, on ne peut prendre aveuglément le parti de gens qui ont trop souvent montré leur mépris pour la propriété privée. Et à l’inverse, leur choix de liberté doit être respecté tant qu’ils font preuve de civisme. Mais c’est bien l’acharnement étatique envers la liberté qui est à dénoncer ici par la tyrannie fiscale sur les contribuables, caractéristique de cette lame de fond qu’est la social-démocratie qui cherche à nous conduire tous dans le même moule de taxes. La Matrice…
Un ami a attiré mon attention sur la première page faite par « Sicoval Info » dans le numéro d’avril-mai sur les « Gens du Voyage – Ces voisins si peu connus ». Où on apprend que sur l’espace, pardon, l’intercommunalité du sud-est toulousain, pas moins de 4 « aires d’accueil » ont été aménagées et que quelque 150 « voyageurs » y demeurent de manière plus ou moins stable et permanente. Et d’y trouver cette phrase du maire d’Escalquens, socialiste opportuniste patenté, pris comme témoin : « [Si] nous avons des devoirs envers eux, ils en ont également, au même titre que tout citoyen. »
Passons sur la dépense somptuaire profondément inutile que constituent le Sicoval et son magazine pour se focaliser sur les questions économiques et politiques que cet intérêt pour la minorité « du voyage » révèle. Car en y réfléchissant bien, que 36 communes via un machin comme le Sicoval se mobilisent à ce point pour 150 citoyens, on se dit que cela relève du privilège ou que ça cache un enjeu d’un niveau qui, pour échapper à la plupart, ne peut être négligeable vu des chers politiciens.
On nous expliquera que la loi (elle a bon dos la loi !) impose aux maires de bâtir, ou du moins de « proposer » des aires « aménagées » pour que les voyageurs puissent disposer d’un choix pour faire escale (même à Escalquens). Mais il faut savoir que les 4 aires en question vont bien plus loin que le seul champ ou terrain vague qui leur était traditionnellement accordé par les paysans pour leur passage. Les photos du magazine témoignent : sanitaires et cellier en dur couvert du meilleur style, vaste espace de parking, zone grillagée et à accès protégé, on se croirait dans un camping 6 étoiles.
Non pas que nos amis voyageurs ne puissent pas prétendre à s’offrir des campings 6 étoiles dans notre belle région. Mais la question reste de savoir combien ses zones coûtent et combien chaque citoyen du Sicoval – voire au-delà – dépense pour accorder le camping de luxe à 150 personnes ?
L’enjeu des « voyageurs » est cependant bien plus profond que la vague obligation d’un maire à se mettre en conformité avec une loi de plus. Car cette population n’est traditionnellement pas intégrée au système et échappe depuis des générations à sa logique. Les mots du maire d’Escalquens sont ainsi lourds de sens. Bien sûr, on pense tout de suite à la question de la sécurité, les gitans et roms ayant mauvaise réputation. Mais dire qu’ils ont des devoirs de citoyen, dans la bouche d’un socialiste, c’est faire bien sûr aussitôt référence aux impôts et autres contributions sociales que les voyageurs, ni propriétaires, ni locataires et rarement salariés, réussissent à éviter de subir.
Il s’agit donc pour nos chers politiciens de tout faire pour sédentariser les voyageurs. Rien ne sera trop beau pour eux si cela garantit qu’ils préféreront rester parmi nous plutôt que de continuer à prendre la route et échapper au système. Si demain quelques familles décident de rester, d’habituer leurs enfants à la même école, les mêmes copains, les mêmes services et le même confort, cette génération-là a toutes chances de tant goûter aux plaisirs sociaux-démocrates qu’elle ne partira plus.
Et 150 personnes qui doivent leur nouvelle vie de confort et de stabilité à un maire ou autre édile, cela vaut bien tous les impôts du monde, non ? Quel meilleur exercice du clientélisme que cela ?
Ne nous y trompons pas, on ne peut prendre aveuglément le parti de gens qui ont trop souvent montré leur mépris pour la propriété privée. Et à l’inverse, leur choix de liberté doit être respecté tant qu’ils font preuve de civisme. Mais c’est bien l’acharnement étatique envers la liberté qui est à dénoncer ici par la tyrannie fiscale sur les contribuables, caractéristique de cette lame de fond qu’est la social-démocratie qui cherche à nous conduire tous dans le même moule de taxes. La Matrice…
Subvention étatique des associations – Analyse critique – 3 : Par ministère – 2/3
Nous continuons la critique du « Jaune » budgétaire rapportant des subventions étatiques au profit des associations en 2015, en analysant comment les montants se répartissent selon les ministères. Dans cette partie, on s’intéresse aux ministères de la Culture, la Défense, de l’Ecologie, de l’Education et des Finances.
Avec 452 millions de budget de subvention, le ministère de la « Culture et communication » est le second plus gros dépensier, représentant 22% des 2 milliards. Le ministère nous justifie sa « politique » de la manière suivante :
« Les associations constituent des partenaires essentiels pour la mise en œuvre des politiques publiques incombant au ministère de la culture et de la communication. La souplesse de la loi de 1901 se prête particulièrement à la multiplicité des missions d’intérêt général dont le ministère a la charge : démocratisation, médiation, promotion de la culture de proximité, mise en valeur des patrimoines sous toutes leurs formes, spectacle vivant, promotion des arts plastiques, vitalité du pluralisme, en particulier radiophonique, autant de domaines dans lesquels l’association est une forme répandue, voire majoritaire, d’organisation. L’effort financier du ministère envers les associations se déploie donc sur deux axes complémentaires : aide structurelle de celles qui concourent de manière pérenne aux missions du ministère, aide ponctuelle sur projet à celles qui sont les plus innovantes. »
Ce texte mérite une pose. La première phrase n’apporte rien, c’est de la flagornerie qui ne nous dit rien sur leur politique de financement. La seconde donne une vague idée de ce qui se passe sur le terrain et de ce que manifestement apprécie le ministère, mais que cela ne donne pas plus d’indication sur ce qui motive l’appréciation ni sur comment cela vient orienter les financements. Ce n’est donc que la dernière phrase qui a elle seule peut nous éclairer sur un demi milliard de subvention. Et elle se limite pourtant à nous informer que le ministère fait deux types de choix : les associations qu’il aime bien (« innovantes ») et celles qui l’aident à faire son boulot plus longtemps. Avec cela, on ne peut pas dire qu’on n’est renseignés sur le bien-fondé de tels « investissements ».
Mais regardons le graphique habituel. On y voit deux programmes qui écrasent les autres (P131 et P224), un petit groupe vers les 50 millions chacun, et deux autres enfin complètement dans le coin et donc à l’opposé des deux monstres (P180 et P186). Concernant P180 « Presse », il est doté de 3 424 120 et touche 26 entités, il sera sans doute intéressant de vérifier jusqu’à quel point il vient grossir les subventions non associatives à la presse.
Concentrons notre attention sur les deux plus gros et plus distribués. « P131 : Création », « P224 : Transmission des savoirs et démocratisation de la culture ». P131 dispose de 273 753 911 euros pour 2 639 cibles. Cela fait de lui le second plus gros programme, avec 13,3% de la masse totale et 60,5% du budget du ministère. P224 dispose de 93,2 millions et représente quant à lui 20,6% du budget ministériel, pour 5 757 associations, soit 2,18 fois plus que P131 pour 3 fois moins de budget : clairement on semble donner, par allocation, 6 fois moins pour transmettre que pour créer, donc plus à « l’innovation » qu’au « structurel », comme nous l’explique le ministère. Vive la création, donc.
Enfin, prochain plus gros programme, P175 « Patrimoines », avec juste 40 millions et 8,9% semble montrer que la conservation des acquis culturels de longue date est manifestement sept fois moins importante que la « création ». Cela semble confirmer la tendance précédente où on voit plus être donné pour « créer » que pour transmettre. C’est en fait très keynésien comme attitude et très cohérent avec la pensée gauchisante qui anime les bureaucrates.
Venons en au prochain ministère, la Défense, un des maigres « régaliens ». Avec un budget total de subvention de 6 343 974 euros, soit 0,3% des 2 milliards, c’est le troisième plus petit ministère, presque trois fois moins financé que les « Services du Premier ministre ». La distribution de ce ministère est très contrastée, telle la présence de deux des quatre programmes de moins de 10 000 euros de budget. Mais voyons ce que nous présente le Jaune :
« Les programmes relevant du Secrétaire général pour l'administration - programme 167, 169 et 212 - contribuent au financement des associations à travers des subventions participant à la mise en oeuvre des politiques publiques de chaque programme. Le programme 167 "liens entre la Nation et son Armée" verse des subventions aux associations essentiellement dans le cadre de la politique de mémoire, notamment pour la mise en oeuvre d'actions culturelles, pédagogiques et mémorielles. Le programme a ainsi versé 2,5 M€ de subventions en 2015. » En réalité le chiffre est de 2 381 338 pour 306 associations.
« Le programme 169 "Reconnaissance et réparation en faveur du monde combattant" verse des subventions aux associations dans le cadre des actions de solidarité envers les anciens combattants et victimes de guerre. En 2015, 148 subventions ont été attribuées pour un montant de 0,4 M€. » Les chiffres du Jaune sont de 128 et 389 326.
« Le programme 212 "Soutien à la politique de défense" contribue au soutien d'associations oeuvrant dans le domaine social au profil du personnel civil et militaire, ou contribuant à la politique de reconversion des militaires, notamment à travers des opérations, publications ou expositions à vocation culturelles et mémorielle, ainsi que par des subventions liées au tourisme de mémoire. En 2015, 1,3 M€ ont été versés à ce titre. » Le détail du montant donné dans le rapport est de 1 271 652 euros versés à 52 associations.
« Au sein de la mission "Défense", le programme 144 'Environnement et prospective de la politique de défense" a vocation à éclairer le ministre de la défense sur l'environnement international au présent et à l'avenir, et ce aux fins d'élaborer et de conduire la politique de défense de la France. Il mène une politique d'aide à la publication sous la forme de subventions dans le domaine de la stratégie et des questions internationales, dans le but d'accroître le rayonnement de la pensée stratégique française. En 2015, 2,3 M€ ont été versés à ce titre. » En effet, le montant précis est de 2 292 158 euros pour 33 associations.
Prenons acte du caractère systématique et structuré de la présentation faite par la Défense, qui malgré quelques erreurs dans les chiffres, tranche face à l’amateurisme « artistique » sans doute dont la Culture fait preuve.
Pour autant, cette présentation est factuellement incomplète, puis que deux autres programmes figurent dans le Jaune, à savoir P146 « Équipement des forces » pour 5 000 et P178 « Préparation et emploi des forces » pour 4 500 euros, chacun ne touchant qu’une seule association. On retient donc les trois plus onéreux, P167, P212 et P144.
Clairement P167 et P212 sont motivés par une pseudo « vocation culturelles et mémorielle » qui n’a rien à faire avec ni l’état ni la défense, et devrait être auto-financé par ceux qui trouvent ces sujets d’importance. Quant à P144 avec sa thématique de « pensée stratégique française » est tout aussi ridicule, qui plus est dans un contexte associatif.
Passons à l’écologie, au développement durable et à l’énergie, puisque tel est le titre et l’ambition du prochain ministère à la mode. Et commençons par le texte de présentation de sa « politique » de subvention :
« Le ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie apporte d’abord un soutien financier aux associations porteuses d’initiatives de nature à compléter, voire enrichir l’action des services dans leurs domaines de compétence. Dans ce cadre, elles doivent être en mesure de mettre en œuvre les projets qu’elles proposent, grâce aux connaissances et à l’expérience, notamment du terrain, dont elles font preuve. Pour l’essentiel il s’agit d’associations dont l’activité principale concerne un ou plusieurs des champs d’action suivants : la préservation de la biodiversité et des milieux, la gestion des risques, la lutte contre le réchauffement climatique et la transition énergétique. Nombre de ces associations sont présentes au sein d’instances consultatives nationales ou régionales ayant vocation à traiter des politiques environnementales et de développement durable. Les crédits sont également attribués aux associations de la société civile qui, par le contact qu’elles sont en mesure d’établir avec les citoyens, présentent un intérêt avéré pour le ministère, en ce qu’elles contribuent efficacement à un débat public ouvert et de qualité dans le domaine de l’environnement et de la transition écologique. Enfin, des subventions sont accordées afin de consolider les fédérations et associations qui contribuent à une meilleure coordination du tissu associatif environnemental et à la formation des bénévoles. »
On a de nouveau affaire à un auteur verbeux et peu structuré, ou timide, peut-être. Les deux premières phrases dont il nous gratifie n’apportent strictement rien, et la troisième se contente d’énumérer les thèmes du ministère. Bref, de grandes phrases qui ne suivent même pas la structure des 11 programmes (le record) qui décomposent les 78,2 millions que le ministère verse à quelques 1 768 associations. Mais observons le graphique – complexe.
P113 « Paysages, eau et biodiversité » absorbe 31,5 millions à lui seul, soit 40,3% du budget ministériel, pour 633 associations. On imagine que c’est motivé par la recherche de la couverture du territoire ? Ensuite vient P174 « Énergie, climat et après-mines » au libellé pour le moins vague, large et énigmatique, qui pompe 21 859 229 euros (28%) pour 64 cibles. Enfin, P217 « Conduite et pilotage des politiques de l'écologie, du développement et de la mobilité durables », qui présente la plus large assiette avec 597 associations sous le robinet de 7 219 806 euros – 12 100 en moyenne, semble financer tout ce qui sur le terrain affiche ou prétend relever de l’action écologique.
Enfin, à l’opposé, le ministère fait preuve de « générosité » en créant deux programmes destinés chacun à une seule association pour des sommes minuscules : P159 « Information géographique et cartographique » et P612 « Navigation aérienne », respectivement de 15 000 et 27 371 euros, précisément – on se demande un peu ce qu’on peut financer en navigation aérienne avec une telle somme, mais soyons heureux de cette avarice trop rare.
Avant dernier de cette série, l’éducation nationale, l’enseignement supérieur et la recherche. Quatrième en budget des ministères avec 202,5 millions qui tombent dans 1 642 poches associatives. Voyons ce qui nous est expliqué :
« Si la majeure partie du soutien au secteur associatif concerne les établissements privés, des associations de natures différentes sont aussi concernées. Le MENESR (*) soutient les établissements avec lesquels il a signé un contrat (établissements d’ES libre et établissements d’ES technique privés reconnus par l’État) réunis en fédérations ou unions : l’Union des établissements d’enseignement supérieur catholique, la Fédération d’écoles supérieures d’ingénieurs et de cadres, l’Union des grandes écoles indépendantes représentant l’enseignement privé laïc dispensé au sein d’écoles d’ingénieurs et de commerce-gestion et l’Union des nouvelles facultés libres qui regroupe les facultés libres de Paris affiliées à l’APPESL. Il soutient aussi des associations au service de la coopération internationale en matière d’ESR, des associations dans le domaine de la gouvernance, du pilotage et de la gestion. Le développement de la vie associative constitue aussi un axe central des politiques de vie étudiante des établissements : les associations représentatives et les associations diverses (culturelles, sportives, ...). Aux termes de l’article L811-3 du code de l’éducation, les premières siègent au CNESER ou au conseil d'administration du CNOUS. Les autres relèvent de la qualification d’association étudiante car leurs responsables et gestionnaires sont étudiants, leurs objectifs visent à animer la vie étudiante, leur action est destinée aux étudiants (réalisation de projets civiques, culturels ou de solidarité). Les relations partenariales entre le MENESR et ces associations s’appuient en général sur des conventions annuelles ou des conventions pluriannuelles d’objectifs. Même si le dispositif de recherche s’appuie principalement sur le financement de ses opérateurs au travers de subventions pour charges de service public, un certain nombre d’opérations sont exécutées par des associations (l'action 01 du P172). » (*) MENESR : le ministère.
Ce texte, encore d’une logique différente, ne détaille en rien les programmes et s’attache surtout à rester sur une ligne bureaucratique peu digeste pour le contribuable qui la lirait. Dit autrement, on est en droit de se demander si ce texte n’a pas été écrit pour qu’on ne puisse pas le comprendre. C’est centré sur les acteurs du milieu sans donner la moindre logique ou motivation guidant à leur choix, le choix des programmes et des arbitrages budgétaires.
Au niveau des programmes, les trois plus riches sont P150 « Formations supérieures et recherche universitaire » avec 75 194 873 euros pour 85 bénéficiaires, P230 « Vie de l'élève » profitant de 66 441 552 euros versés à 556 associations et P172 « Recherches scientifiques et technologiques pluridisciplinaires » doté de 41 341 567 euros redistribués vers 86 entités.
Ces trois programmes, qui ensemble font 90,3% du budget ministériel, posent tous une question de fond quant à leur légitimité, loin d’être réglée par l’introduction donnée dans le Jaune. En effet, on vérifiera le détail via la liste des associations concernées, mais on peut se demander si ce n’est pas par ces sommes énormes que les syndicats étudiants tous plus ou moins socialisant sont financés, le terme de « vie étudiante » ne permettant pas de justifier qu’un ministère vienne se substituer à ce qui devrait relever d’un auto-financement des étudiants ou des parents.
Terminons ce chapitre avec le ministère des finances et comptes publics, dont déjà par objet et nature on peut se demander comment il en vient à trouver des associations à subventionner. Que nous dit-il dans le Jaune à ce sujet ?
« Les subventions concernées contribuent à la politique sociale du ministère de l’économie et des finances. Une majorité de ces subventions est destinée au fonctionnement des restaurants administratifs (DGFIP, INSEE et SG) dont la gestion est confiée à une association qui sélectionne une entreprise de restauration collective pour assurer l’exploitation. D’autres subventions sont versées à des associations intervenant dans les secteurs socio-culturels (ALPAF, EPAF). Le subventionnement de ces associations s’accompagne également de conventions d’objectifs et de moyens définissant pour chaque association les objectifs et les indicateurs ainsi que les moyens financiers humains et matériels qui leur sont accordés. »
Le ministère subventionne à hauteur de 74,9 millions, (3,6% de la masse) envers 180 entités via 4 programmes, dont cette présentation elle encore n’explique en rien la logique de décomposition et de financement. Par contre, le ministère avoue très clairement que les subventions servent en fait à financer des « cantines » pour le personnel administratif, chose qui devrait pourtant relever du budget de fonctionnement du ministère ou des collectivités.
On voit sur le graphique qu’un seul programme prend l’essentiel du budget, il s’agit de P218 « Conduite et pilotage des politiques économiques et financières », absorbant quelques 62 328 260 (83,2%) à destination de seulement 7 entités. On ne manquera pas de regarder de prêt quels peuvent être ces sept privilégiés à 8,9 millions chacun.
Avec 452 millions de budget de subvention, le ministère de la « Culture et communication » est le second plus gros dépensier, représentant 22% des 2 milliards. Le ministère nous justifie sa « politique » de la manière suivante :
« Les associations constituent des partenaires essentiels pour la mise en œuvre des politiques publiques incombant au ministère de la culture et de la communication. La souplesse de la loi de 1901 se prête particulièrement à la multiplicité des missions d’intérêt général dont le ministère a la charge : démocratisation, médiation, promotion de la culture de proximité, mise en valeur des patrimoines sous toutes leurs formes, spectacle vivant, promotion des arts plastiques, vitalité du pluralisme, en particulier radiophonique, autant de domaines dans lesquels l’association est une forme répandue, voire majoritaire, d’organisation. L’effort financier du ministère envers les associations se déploie donc sur deux axes complémentaires : aide structurelle de celles qui concourent de manière pérenne aux missions du ministère, aide ponctuelle sur projet à celles qui sont les plus innovantes. »
Ce texte mérite une pose. La première phrase n’apporte rien, c’est de la flagornerie qui ne nous dit rien sur leur politique de financement. La seconde donne une vague idée de ce qui se passe sur le terrain et de ce que manifestement apprécie le ministère, mais que cela ne donne pas plus d’indication sur ce qui motive l’appréciation ni sur comment cela vient orienter les financements. Ce n’est donc que la dernière phrase qui a elle seule peut nous éclairer sur un demi milliard de subvention. Et elle se limite pourtant à nous informer que le ministère fait deux types de choix : les associations qu’il aime bien (« innovantes ») et celles qui l’aident à faire son boulot plus longtemps. Avec cela, on ne peut pas dire qu’on n’est renseignés sur le bien-fondé de tels « investissements ».
Mais regardons le graphique habituel. On y voit deux programmes qui écrasent les autres (P131 et P224), un petit groupe vers les 50 millions chacun, et deux autres enfin complètement dans le coin et donc à l’opposé des deux monstres (P180 et P186). Concernant P180 « Presse », il est doté de 3 424 120 et touche 26 entités, il sera sans doute intéressant de vérifier jusqu’à quel point il vient grossir les subventions non associatives à la presse.
Concentrons notre attention sur les deux plus gros et plus distribués. « P131 : Création », « P224 : Transmission des savoirs et démocratisation de la culture ». P131 dispose de 273 753 911 euros pour 2 639 cibles. Cela fait de lui le second plus gros programme, avec 13,3% de la masse totale et 60,5% du budget du ministère. P224 dispose de 93,2 millions et représente quant à lui 20,6% du budget ministériel, pour 5 757 associations, soit 2,18 fois plus que P131 pour 3 fois moins de budget : clairement on semble donner, par allocation, 6 fois moins pour transmettre que pour créer, donc plus à « l’innovation » qu’au « structurel », comme nous l’explique le ministère. Vive la création, donc.
Enfin, prochain plus gros programme, P175 « Patrimoines », avec juste 40 millions et 8,9% semble montrer que la conservation des acquis culturels de longue date est manifestement sept fois moins importante que la « création ». Cela semble confirmer la tendance précédente où on voit plus être donné pour « créer » que pour transmettre. C’est en fait très keynésien comme attitude et très cohérent avec la pensée gauchisante qui anime les bureaucrates.
Venons en au prochain ministère, la Défense, un des maigres « régaliens ». Avec un budget total de subvention de 6 343 974 euros, soit 0,3% des 2 milliards, c’est le troisième plus petit ministère, presque trois fois moins financé que les « Services du Premier ministre ». La distribution de ce ministère est très contrastée, telle la présence de deux des quatre programmes de moins de 10 000 euros de budget. Mais voyons ce que nous présente le Jaune :
« Les programmes relevant du Secrétaire général pour l'administration - programme 167, 169 et 212 - contribuent au financement des associations à travers des subventions participant à la mise en oeuvre des politiques publiques de chaque programme. Le programme 167 "liens entre la Nation et son Armée" verse des subventions aux associations essentiellement dans le cadre de la politique de mémoire, notamment pour la mise en oeuvre d'actions culturelles, pédagogiques et mémorielles. Le programme a ainsi versé 2,5 M€ de subventions en 2015. » En réalité le chiffre est de 2 381 338 pour 306 associations.
« Le programme 169 "Reconnaissance et réparation en faveur du monde combattant" verse des subventions aux associations dans le cadre des actions de solidarité envers les anciens combattants et victimes de guerre. En 2015, 148 subventions ont été attribuées pour un montant de 0,4 M€. » Les chiffres du Jaune sont de 128 et 389 326.
« Le programme 212 "Soutien à la politique de défense" contribue au soutien d'associations oeuvrant dans le domaine social au profil du personnel civil et militaire, ou contribuant à la politique de reconversion des militaires, notamment à travers des opérations, publications ou expositions à vocation culturelles et mémorielle, ainsi que par des subventions liées au tourisme de mémoire. En 2015, 1,3 M€ ont été versés à ce titre. » Le détail du montant donné dans le rapport est de 1 271 652 euros versés à 52 associations.
« Au sein de la mission "Défense", le programme 144 'Environnement et prospective de la politique de défense" a vocation à éclairer le ministre de la défense sur l'environnement international au présent et à l'avenir, et ce aux fins d'élaborer et de conduire la politique de défense de la France. Il mène une politique d'aide à la publication sous la forme de subventions dans le domaine de la stratégie et des questions internationales, dans le but d'accroître le rayonnement de la pensée stratégique française. En 2015, 2,3 M€ ont été versés à ce titre. » En effet, le montant précis est de 2 292 158 euros pour 33 associations.
Prenons acte du caractère systématique et structuré de la présentation faite par la Défense, qui malgré quelques erreurs dans les chiffres, tranche face à l’amateurisme « artistique » sans doute dont la Culture fait preuve.
Pour autant, cette présentation est factuellement incomplète, puis que deux autres programmes figurent dans le Jaune, à savoir P146 « Équipement des forces » pour 5 000 et P178 « Préparation et emploi des forces » pour 4 500 euros, chacun ne touchant qu’une seule association. On retient donc les trois plus onéreux, P167, P212 et P144.
Clairement P167 et P212 sont motivés par une pseudo « vocation culturelles et mémorielle » qui n’a rien à faire avec ni l’état ni la défense, et devrait être auto-financé par ceux qui trouvent ces sujets d’importance. Quant à P144 avec sa thématique de « pensée stratégique française » est tout aussi ridicule, qui plus est dans un contexte associatif.
Passons à l’écologie, au développement durable et à l’énergie, puisque tel est le titre et l’ambition du prochain ministère à la mode. Et commençons par le texte de présentation de sa « politique » de subvention :
« Le ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie apporte d’abord un soutien financier aux associations porteuses d’initiatives de nature à compléter, voire enrichir l’action des services dans leurs domaines de compétence. Dans ce cadre, elles doivent être en mesure de mettre en œuvre les projets qu’elles proposent, grâce aux connaissances et à l’expérience, notamment du terrain, dont elles font preuve. Pour l’essentiel il s’agit d’associations dont l’activité principale concerne un ou plusieurs des champs d’action suivants : la préservation de la biodiversité et des milieux, la gestion des risques, la lutte contre le réchauffement climatique et la transition énergétique. Nombre de ces associations sont présentes au sein d’instances consultatives nationales ou régionales ayant vocation à traiter des politiques environnementales et de développement durable. Les crédits sont également attribués aux associations de la société civile qui, par le contact qu’elles sont en mesure d’établir avec les citoyens, présentent un intérêt avéré pour le ministère, en ce qu’elles contribuent efficacement à un débat public ouvert et de qualité dans le domaine de l’environnement et de la transition écologique. Enfin, des subventions sont accordées afin de consolider les fédérations et associations qui contribuent à une meilleure coordination du tissu associatif environnemental et à la formation des bénévoles. »
On a de nouveau affaire à un auteur verbeux et peu structuré, ou timide, peut-être. Les deux premières phrases dont il nous gratifie n’apportent strictement rien, et la troisième se contente d’énumérer les thèmes du ministère. Bref, de grandes phrases qui ne suivent même pas la structure des 11 programmes (le record) qui décomposent les 78,2 millions que le ministère verse à quelques 1 768 associations. Mais observons le graphique – complexe.
P113 « Paysages, eau et biodiversité » absorbe 31,5 millions à lui seul, soit 40,3% du budget ministériel, pour 633 associations. On imagine que c’est motivé par la recherche de la couverture du territoire ? Ensuite vient P174 « Énergie, climat et après-mines » au libellé pour le moins vague, large et énigmatique, qui pompe 21 859 229 euros (28%) pour 64 cibles. Enfin, P217 « Conduite et pilotage des politiques de l'écologie, du développement et de la mobilité durables », qui présente la plus large assiette avec 597 associations sous le robinet de 7 219 806 euros – 12 100 en moyenne, semble financer tout ce qui sur le terrain affiche ou prétend relever de l’action écologique.
Enfin, à l’opposé, le ministère fait preuve de « générosité » en créant deux programmes destinés chacun à une seule association pour des sommes minuscules : P159 « Information géographique et cartographique » et P612 « Navigation aérienne », respectivement de 15 000 et 27 371 euros, précisément – on se demande un peu ce qu’on peut financer en navigation aérienne avec une telle somme, mais soyons heureux de cette avarice trop rare.
Avant dernier de cette série, l’éducation nationale, l’enseignement supérieur et la recherche. Quatrième en budget des ministères avec 202,5 millions qui tombent dans 1 642 poches associatives. Voyons ce qui nous est expliqué :
« Si la majeure partie du soutien au secteur associatif concerne les établissements privés, des associations de natures différentes sont aussi concernées. Le MENESR (*) soutient les établissements avec lesquels il a signé un contrat (établissements d’ES libre et établissements d’ES technique privés reconnus par l’État) réunis en fédérations ou unions : l’Union des établissements d’enseignement supérieur catholique, la Fédération d’écoles supérieures d’ingénieurs et de cadres, l’Union des grandes écoles indépendantes représentant l’enseignement privé laïc dispensé au sein d’écoles d’ingénieurs et de commerce-gestion et l’Union des nouvelles facultés libres qui regroupe les facultés libres de Paris affiliées à l’APPESL. Il soutient aussi des associations au service de la coopération internationale en matière d’ESR, des associations dans le domaine de la gouvernance, du pilotage et de la gestion. Le développement de la vie associative constitue aussi un axe central des politiques de vie étudiante des établissements : les associations représentatives et les associations diverses (culturelles, sportives, ...). Aux termes de l’article L811-3 du code de l’éducation, les premières siègent au CNESER ou au conseil d'administration du CNOUS. Les autres relèvent de la qualification d’association étudiante car leurs responsables et gestionnaires sont étudiants, leurs objectifs visent à animer la vie étudiante, leur action est destinée aux étudiants (réalisation de projets civiques, culturels ou de solidarité). Les relations partenariales entre le MENESR et ces associations s’appuient en général sur des conventions annuelles ou des conventions pluriannuelles d’objectifs. Même si le dispositif de recherche s’appuie principalement sur le financement de ses opérateurs au travers de subventions pour charges de service public, un certain nombre d’opérations sont exécutées par des associations (l'action 01 du P172). » (*) MENESR : le ministère.
Ce texte, encore d’une logique différente, ne détaille en rien les programmes et s’attache surtout à rester sur une ligne bureaucratique peu digeste pour le contribuable qui la lirait. Dit autrement, on est en droit de se demander si ce texte n’a pas été écrit pour qu’on ne puisse pas le comprendre. C’est centré sur les acteurs du milieu sans donner la moindre logique ou motivation guidant à leur choix, le choix des programmes et des arbitrages budgétaires.
Au niveau des programmes, les trois plus riches sont P150 « Formations supérieures et recherche universitaire » avec 75 194 873 euros pour 85 bénéficiaires, P230 « Vie de l'élève » profitant de 66 441 552 euros versés à 556 associations et P172 « Recherches scientifiques et technologiques pluridisciplinaires » doté de 41 341 567 euros redistribués vers 86 entités.
Ces trois programmes, qui ensemble font 90,3% du budget ministériel, posent tous une question de fond quant à leur légitimité, loin d’être réglée par l’introduction donnée dans le Jaune. En effet, on vérifiera le détail via la liste des associations concernées, mais on peut se demander si ce n’est pas par ces sommes énormes que les syndicats étudiants tous plus ou moins socialisant sont financés, le terme de « vie étudiante » ne permettant pas de justifier qu’un ministère vienne se substituer à ce qui devrait relever d’un auto-financement des étudiants ou des parents.
Terminons ce chapitre avec le ministère des finances et comptes publics, dont déjà par objet et nature on peut se demander comment il en vient à trouver des associations à subventionner. Que nous dit-il dans le Jaune à ce sujet ?
« Les subventions concernées contribuent à la politique sociale du ministère de l’économie et des finances. Une majorité de ces subventions est destinée au fonctionnement des restaurants administratifs (DGFIP, INSEE et SG) dont la gestion est confiée à une association qui sélectionne une entreprise de restauration collective pour assurer l’exploitation. D’autres subventions sont versées à des associations intervenant dans les secteurs socio-culturels (ALPAF, EPAF). Le subventionnement de ces associations s’accompagne également de conventions d’objectifs et de moyens définissant pour chaque association les objectifs et les indicateurs ainsi que les moyens financiers humains et matériels qui leur sont accordés. »
Le ministère subventionne à hauteur de 74,9 millions, (3,6% de la masse) envers 180 entités via 4 programmes, dont cette présentation elle encore n’explique en rien la logique de décomposition et de financement. Par contre, le ministère avoue très clairement que les subventions servent en fait à financer des « cantines » pour le personnel administratif, chose qui devrait pourtant relever du budget de fonctionnement du ministère ou des collectivités.
On voit sur le graphique qu’un seul programme prend l’essentiel du budget, il s’agit de P218 « Conduite et pilotage des politiques économiques et financières », absorbant quelques 62 328 260 (83,2%) à destination de seulement 7 entités. On ne manquera pas de regarder de prêt quels peuvent être ces sept privilégiés à 8,9 millions chacun.
Wednesday, December 20, 2017
Plaidoyer pour la liberté de créer des richesses
(Article originalement publié pour le Journal Toulousain dans la Chronique de Patrick Aubin. Republié ici quelques années après, car il garde je crois son intérêt socio-politico-économique.)
A l’heure où chacun fait ses comptes de rentrée, l’horizon économique de notre pays s’est assombri de multiples plans sociaux durant l’été. La région toulousaine n’a pas été épargnée et nos emplois fondent encore, faute de compétitivité de la France sur le marché mondial. Le chômage avance.
Le miracle n’aura pas lieu : le niveau de dépenses publiques (plus de 56% du PIB en France / plus de 58% pour Midi-Pyrénées) inhibe toute motivation individuelle et force à l’exil ceux qui refusent le « vol légalisé ». Nos hommes politiques sont prisonniers de leurs turpitudes et scellent la lente mort industrielle du pays. A vouloir intervenir toujours plus dans l’économie sous de fallacieux prétextes, ils asphyxient progressivement les entreprises par une fiscalité allant toujours croissant, issue de l’imagination débordante de faux besoins « publics ». Pourquoi s’arrêter en si bon chemin puisqu’ils signent des chèques sans provision sur le dos des citoyens par l’endettement immodéré de l’Etat ?
Avant qu’il ne soit trop tard, sera-t-il un crime de s’interroger sur la légitimité, ou plutôt l’illégitimité, de la saignée fiscale mise en place par les gouvernements successifs ? En 1789, la chute de la royauté n’était-elle pas déjà liée à un abus d’impôts sur le peuple ? Car c’est toujours parmi le peuple seul qu’on trouve les pourvoyeurs de ce qui se prétend « l’argent public » et dans lequel les dirigeants politiques puisent généreusement. Comprenons que l’Etat n’est jamais un créateur de richesses. Jamais. La richesse se reconnaît par l’acte volontaire et non la force. L’intoxication idéologique a fait perdre de vue à chacun que toute mesure publique se finance par spoliation étatique au détriment de la création de richesses, elle-même dans les seules mains des entrepreneurs privés.
Le Français peut-il continuer à croire à ces exceptions dans tous les domaines, y compris l’économie, en niant ainsi la réalité ? Il eut été politiquement plus raisonnable, au lieu d’intervenir et falsifier le marché, de garantir aux créateurs de richesses leur liberté à les produire sans oppression fiscale. N’est-ce pas le but de la politique que de garantir les droits tel qu’énoncés par la déclaration des droits de l’homme ? En se faisant « intervenant », l’homme politique spolie la propriété et la sécurité économique de citoyens honnêtes : il bafoue l’esprit de la République en privant chacun de ses actes.
Celui qui produit des richesses serait-il donc forcément malhonnête, pour être devenu une cible à culpabiliser ? Or sans créateur de richesses, où serait la société française ? Constatons plutôt que le créateur de richesses est aujourd’hui réduit à l’état de « forçat des temps modernes » puisqu’on attend de lui toujours plus de richesses… pour le spolier toujours plus. Est-ce bien moral et honnête ?
Car si le système politique a choisi de maintenir ses privilèges personnels en passant par les fourches caudines du capital bancaire, toute la société française, en libérant la création de richesses de ses chaînes fiscales, y gagnerait en dynamisme. Évitant ainsi de rester bloquée sur une pente destructrice en invoquant le sacro-saint « Etat social » à attendre des jours meilleurs qui ne sauraient venir car ils sont coincés en nous. Pourtant la main invisible du marché dans lequel évoluent et que font vivre à chaque instant tous les citoyens est autrement plus efficace que la main mise arbitraire de l’Etat.
Est-il lucide de faire confiance à l’homme politique, fut-il élu, pour faire le bonheur de chacun ? Bizarre, il semble que si c’était le cas, nous le saurions et serions tous depuis longtemps…
A l’heure où chacun fait ses comptes de rentrée, l’horizon économique de notre pays s’est assombri de multiples plans sociaux durant l’été. La région toulousaine n’a pas été épargnée et nos emplois fondent encore, faute de compétitivité de la France sur le marché mondial. Le chômage avance.
Le miracle n’aura pas lieu : le niveau de dépenses publiques (plus de 56% du PIB en France / plus de 58% pour Midi-Pyrénées) inhibe toute motivation individuelle et force à l’exil ceux qui refusent le « vol légalisé ». Nos hommes politiques sont prisonniers de leurs turpitudes et scellent la lente mort industrielle du pays. A vouloir intervenir toujours plus dans l’économie sous de fallacieux prétextes, ils asphyxient progressivement les entreprises par une fiscalité allant toujours croissant, issue de l’imagination débordante de faux besoins « publics ». Pourquoi s’arrêter en si bon chemin puisqu’ils signent des chèques sans provision sur le dos des citoyens par l’endettement immodéré de l’Etat ?
Avant qu’il ne soit trop tard, sera-t-il un crime de s’interroger sur la légitimité, ou plutôt l’illégitimité, de la saignée fiscale mise en place par les gouvernements successifs ? En 1789, la chute de la royauté n’était-elle pas déjà liée à un abus d’impôts sur le peuple ? Car c’est toujours parmi le peuple seul qu’on trouve les pourvoyeurs de ce qui se prétend « l’argent public » et dans lequel les dirigeants politiques puisent généreusement. Comprenons que l’Etat n’est jamais un créateur de richesses. Jamais. La richesse se reconnaît par l’acte volontaire et non la force. L’intoxication idéologique a fait perdre de vue à chacun que toute mesure publique se finance par spoliation étatique au détriment de la création de richesses, elle-même dans les seules mains des entrepreneurs privés.
Le Français peut-il continuer à croire à ces exceptions dans tous les domaines, y compris l’économie, en niant ainsi la réalité ? Il eut été politiquement plus raisonnable, au lieu d’intervenir et falsifier le marché, de garantir aux créateurs de richesses leur liberté à les produire sans oppression fiscale. N’est-ce pas le but de la politique que de garantir les droits tel qu’énoncés par la déclaration des droits de l’homme ? En se faisant « intervenant », l’homme politique spolie la propriété et la sécurité économique de citoyens honnêtes : il bafoue l’esprit de la République en privant chacun de ses actes.
Celui qui produit des richesses serait-il donc forcément malhonnête, pour être devenu une cible à culpabiliser ? Or sans créateur de richesses, où serait la société française ? Constatons plutôt que le créateur de richesses est aujourd’hui réduit à l’état de « forçat des temps modernes » puisqu’on attend de lui toujours plus de richesses… pour le spolier toujours plus. Est-ce bien moral et honnête ?
Car si le système politique a choisi de maintenir ses privilèges personnels en passant par les fourches caudines du capital bancaire, toute la société française, en libérant la création de richesses de ses chaînes fiscales, y gagnerait en dynamisme. Évitant ainsi de rester bloquée sur une pente destructrice en invoquant le sacro-saint « Etat social » à attendre des jours meilleurs qui ne sauraient venir car ils sont coincés en nous. Pourtant la main invisible du marché dans lequel évoluent et que font vivre à chaque instant tous les citoyens est autrement plus efficace que la main mise arbitraire de l’Etat.
Est-il lucide de faire confiance à l’homme politique, fut-il élu, pour faire le bonheur de chacun ? Bizarre, il semble que si c’était le cas, nous le saurions et serions tous depuis longtemps…
Tuesday, December 19, 2017
A quand un aéroport vraiment libre ?
(Article originalement publié pour le Journal Toulousain dans la Chronique de Patrick Aubin. Republié ici quelques années après, car il garde je crois son intérêt socio-politico-économique.)
L’actualité nationale se nourrit depuis plusieurs semaines des contestations populaires que soulève le projet de nouvel aéroport dans la banlieue de Nantes, à Notre-Dame-des-Landes. Ce projet illustre magnifiquement les dysfonctionnements sociaux de la société française dite moderne. Ils ne feraient pourtant même pas parler d’eux si la liberté la plus basique était respectée en ce pays.
Ainsi l’Etat – y compris les collectivités territoriales – a exproprié des terrains en campagne nantaise pour y établir un aéroport régional, qui serait essentiel pour le développement économique local, voire national – ce qui reste à établir, mais ce n’est pas notre sujet. Ce projet étant manifestement de nature économique, faut-il donc invoquer la nécessité publique ? On peut en douter. Dans cette affaire, l’Etat comme les manifestants écolos se mêlent de ce qui ne les regardent pas et oublient les contribuables et les propriétaires tout en détruisant l’économie. Explication en trois temps.
Tout d’abord, rappelons qu’un aéroport est une activité économique comme une autre. S’il y a un besoin réel de voyages exprimé par la population locale, c’est le rôle de l’entreprise privée, après études, d’y répondre, ou pas. Elle acquiert le capital pour investir, négocie les terrains avec les propriétaires, construit le complexe et vend les services ainsi mis sur pied. C’est aussi simple que cela. Et ce faisant, si le besoin s’avère trop faible, la faillite ne sanctionnera que le seul entrepreneur.
Mais en France, pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? Ici, le politique décide qu’il existe un besoin. On ne sait d’où ça sort. Qui subira les conséquences s’il y a erreur de jugement ? Pas le politicien, non, ce n’est jamais lui. Mais le citoyen, toujours. Puis on réquisitionne les terrains. Ils ne sont pas achetés au prix du marché, mais soit bradés par recours à l’expropriation, soit achetés au contraire très cher, entre copains. Le marché ne doit pas faire obstacle à la volonté politique, c’est bien connu. Tant pis pour nos sous, confisqués à travers l’impôt pour financer l’arbitraire.
Puis pour se donner bonne conscience, on privatise… dans la connivence – Vinci a ainsi la concession depuis 2010 ! Mais cher lecteur, distinguez deux choses : privatiser, ce n’est pas libéraliser. Ainsi Vinci n’a pas eu à investir dans les terrains. Ils ne prennent aucun risque si le projet s’avère un échec. C’est le contribuable, bonne pomme et poire, qui devra mettre la main à la poche une fois de plus.
Et pour finir, ce qui est aujourd’hui médiatisé : les divers opposants se réveillent tout d’un coup qui viennent alourdir la note pour du vent. A ce stade, le comble serait que l’Etat fasse marche arrière sous la pression. Les dépenses réalisées jusqu’ici ne pourraient même pas servir au contribuable. Les irresponsabilités gouvernementales et écologistes sont à cet égard à mettre dans le même sac.
Selon les étatistes, un aéroport, comme les routes ou voies ferrées, serait un bien public qui échapperait à la logique du marché. La loi de la rentabilité ne s’appliquant pas, l’intervention de l’Etat serait indispensable, sinon jamais aucun aéroport ne verrait le jour. Peut-être serait-ce mieux ?
Car cette logique est évidemment erronée. En effet, si justement la rentabilité est trop incertaine pour que le projet soit pris en main par les capitalistes – puisque aucun ne semble prendre le risque – pourquoi imposer aux contribuables de financer un projet dont le besoin factice n’est issu que du marketing politique ? Pour au final, se transformer en cauchemar financier qui nous est facturé.
Décidément, le décollage de l’économie en France, avec le dirigisme économique qui caractérise notre pays, n’est ni pour aujourd’hui, ni pour demain. Il est temps de prendre l’air et quitter la lande.
L’actualité nationale se nourrit depuis plusieurs semaines des contestations populaires que soulève le projet de nouvel aéroport dans la banlieue de Nantes, à Notre-Dame-des-Landes. Ce projet illustre magnifiquement les dysfonctionnements sociaux de la société française dite moderne. Ils ne feraient pourtant même pas parler d’eux si la liberté la plus basique était respectée en ce pays.
Ainsi l’Etat – y compris les collectivités territoriales – a exproprié des terrains en campagne nantaise pour y établir un aéroport régional, qui serait essentiel pour le développement économique local, voire national – ce qui reste à établir, mais ce n’est pas notre sujet. Ce projet étant manifestement de nature économique, faut-il donc invoquer la nécessité publique ? On peut en douter. Dans cette affaire, l’Etat comme les manifestants écolos se mêlent de ce qui ne les regardent pas et oublient les contribuables et les propriétaires tout en détruisant l’économie. Explication en trois temps.
Tout d’abord, rappelons qu’un aéroport est une activité économique comme une autre. S’il y a un besoin réel de voyages exprimé par la population locale, c’est le rôle de l’entreprise privée, après études, d’y répondre, ou pas. Elle acquiert le capital pour investir, négocie les terrains avec les propriétaires, construit le complexe et vend les services ainsi mis sur pied. C’est aussi simple que cela. Et ce faisant, si le besoin s’avère trop faible, la faillite ne sanctionnera que le seul entrepreneur.
Mais en France, pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? Ici, le politique décide qu’il existe un besoin. On ne sait d’où ça sort. Qui subira les conséquences s’il y a erreur de jugement ? Pas le politicien, non, ce n’est jamais lui. Mais le citoyen, toujours. Puis on réquisitionne les terrains. Ils ne sont pas achetés au prix du marché, mais soit bradés par recours à l’expropriation, soit achetés au contraire très cher, entre copains. Le marché ne doit pas faire obstacle à la volonté politique, c’est bien connu. Tant pis pour nos sous, confisqués à travers l’impôt pour financer l’arbitraire.
Puis pour se donner bonne conscience, on privatise… dans la connivence – Vinci a ainsi la concession depuis 2010 ! Mais cher lecteur, distinguez deux choses : privatiser, ce n’est pas libéraliser. Ainsi Vinci n’a pas eu à investir dans les terrains. Ils ne prennent aucun risque si le projet s’avère un échec. C’est le contribuable, bonne pomme et poire, qui devra mettre la main à la poche une fois de plus.
Et pour finir, ce qui est aujourd’hui médiatisé : les divers opposants se réveillent tout d’un coup qui viennent alourdir la note pour du vent. A ce stade, le comble serait que l’Etat fasse marche arrière sous la pression. Les dépenses réalisées jusqu’ici ne pourraient même pas servir au contribuable. Les irresponsabilités gouvernementales et écologistes sont à cet égard à mettre dans le même sac.
Selon les étatistes, un aéroport, comme les routes ou voies ferrées, serait un bien public qui échapperait à la logique du marché. La loi de la rentabilité ne s’appliquant pas, l’intervention de l’Etat serait indispensable, sinon jamais aucun aéroport ne verrait le jour. Peut-être serait-ce mieux ?
Car cette logique est évidemment erronée. En effet, si justement la rentabilité est trop incertaine pour que le projet soit pris en main par les capitalistes – puisque aucun ne semble prendre le risque – pourquoi imposer aux contribuables de financer un projet dont le besoin factice n’est issu que du marketing politique ? Pour au final, se transformer en cauchemar financier qui nous est facturé.
Décidément, le décollage de l’économie en France, avec le dirigisme économique qui caractérise notre pays, n’est ni pour aujourd’hui, ni pour demain. Il est temps de prendre l’air et quitter la lande.
Monday, December 18, 2017
Les secrets de la monnaie
(Article originalement publié pour le Journal Toulousain dans la Chronique de Patrick Aubin. Republié ici quelques années après, car il garde je crois son intérêt socio-politico-économique.)
Un événement qui prend la monnaie comme sujet est assez rare. A Mazamet, ce 9 mars dernier, la sortie d’un livre « Les secrets de la monnaie » a été pris comme prétexte par les socialistes locaux pour organiser un débat sur « Changer la monnaie pour changer le monde », rien de moins. En tant que libéral, face à cuisine monétaire de nos sociales-démocraties, je salue l’intérêt apporté à ce sujet difficile et central à la société humaine. Voilà donc une grande et intéressante ambition issue de notre région ! Hélas, sans juger l’événement mazamétain ni le livre, constatons que ces débats sombrent dans les travers les plus communs en la matière. Accordons-leur qu’ils aboutissent sur de bonnes questions – celles pour lesquelles tout libéral apporte les seules réponses depuis toujours.
Ainsi un tel débat commence souvent bien en rappelant que la monnaie est « l’instrument commun et universel des échanges ». En effet, instrument social, la monnaie n’a d’autre fonction que de faciliter les échanges commerciaux et se doit de conserver la valeur ainsi transférée pour de futurs échanges. Mais très vite, on assiste au dérapage avec « l’accès libre et équitable » à la monnaie comme « indispensable au progrès et à la prospérité ». Or il existe deux types de monnaies.
Les monnaies métalliques (or, argent…) n’ont jamais posé de question d’équité. Leur reconnaissance par le marché, à l’abri des manipulations politiques, suffisait à assurer leur caractère éthique. Mais la monnaie contemporaine n’est plus une monnaie marchande. Arme politicienne, sa dématérialisation sur du papier sans valeur marchande permet à ceux qui s’arrogent le pouvoir d’en produire à l’envi. Si l’euro pose ainsi question en matière d’éthique, aucune monnaie ne pose de problème d’accès. On en a ou pas, selon sa capacité à valoriser son activité. Où est le problème ? De plus, ce n’est pas la monnaie qui fait le progrès, ni surtout la richesse, surtout quand il est constaté qu’elle ne vaut plus rien ! Même l’accès au crédit n’est pas une question de monnaie, mais d’investissement.
Les âmes bien-pensantes estiment que « les conditions d’accès à la monnaie sont fondamentales … pour l’accomplissement de la démocratie ». Totalement démagogique, car si une monnaie en général suscite plutôt la convoitise des hommes politiques, l’or, par exemple, n’a aucune « condition d’accès autre que l’échange » et est dénué de tout pouvoir politique. Pour l’euro, c’est différent : la monnaie est créée à discrétion par les banquiers, qui en disposent avant tous les autres citoyens, ce qui les enrichit. Le montant en euro sur le papier ne reflète absolument pas la valeur réelle du papier que vous avez entre les mains. Hautement immoral et arbitraire, ce n’est qu’une belle escroquerie.
Souvent, les auditeurs entendent un message fort comme : « Espérer obtenir une société libre et respectueuse du droit des personnes avec un système monétaire qui viole ces principes est une utopie ». Cette phrase résume parfaitement le problème du système monétaire mondial et ses enjeux sociétaux. Là où c’est comique, c’est que les valeurs de « société libre » et de « droit des personnes » sont des valeurs libérales bafouées régulièrement par les sociales-démocraties.
En conclusion, vous entendrez « qu’il est nécessaire de proposer des solutions alternatives concrètes ». Mais rien de concret ni de réaliste ne surgira de ce type de débat. Or le libéral a compris et expliqué depuis longtemps le rôle des mécanismes monétaires. Les vraies solutions alternatives sont tout aussi connues : elles s’appellent libéralisation de la monnaie, abandon de toute banque centrale et retour à une contre-valeur métal marchandise comme monnaie universelle. Le retour à la liberté est la seule condition d’une société libre et respectueuse du droit des personnes. Mais les socialistes et sociaux-démocrates en sont bien incapables, pour le plus grand malheur des peuples.
Un événement qui prend la monnaie comme sujet est assez rare. A Mazamet, ce 9 mars dernier, la sortie d’un livre « Les secrets de la monnaie » a été pris comme prétexte par les socialistes locaux pour organiser un débat sur « Changer la monnaie pour changer le monde », rien de moins. En tant que libéral, face à cuisine monétaire de nos sociales-démocraties, je salue l’intérêt apporté à ce sujet difficile et central à la société humaine. Voilà donc une grande et intéressante ambition issue de notre région ! Hélas, sans juger l’événement mazamétain ni le livre, constatons que ces débats sombrent dans les travers les plus communs en la matière. Accordons-leur qu’ils aboutissent sur de bonnes questions – celles pour lesquelles tout libéral apporte les seules réponses depuis toujours.
Ainsi un tel débat commence souvent bien en rappelant que la monnaie est « l’instrument commun et universel des échanges ». En effet, instrument social, la monnaie n’a d’autre fonction que de faciliter les échanges commerciaux et se doit de conserver la valeur ainsi transférée pour de futurs échanges. Mais très vite, on assiste au dérapage avec « l’accès libre et équitable » à la monnaie comme « indispensable au progrès et à la prospérité ». Or il existe deux types de monnaies.
Les monnaies métalliques (or, argent…) n’ont jamais posé de question d’équité. Leur reconnaissance par le marché, à l’abri des manipulations politiques, suffisait à assurer leur caractère éthique. Mais la monnaie contemporaine n’est plus une monnaie marchande. Arme politicienne, sa dématérialisation sur du papier sans valeur marchande permet à ceux qui s’arrogent le pouvoir d’en produire à l’envi. Si l’euro pose ainsi question en matière d’éthique, aucune monnaie ne pose de problème d’accès. On en a ou pas, selon sa capacité à valoriser son activité. Où est le problème ? De plus, ce n’est pas la monnaie qui fait le progrès, ni surtout la richesse, surtout quand il est constaté qu’elle ne vaut plus rien ! Même l’accès au crédit n’est pas une question de monnaie, mais d’investissement.
Les âmes bien-pensantes estiment que « les conditions d’accès à la monnaie sont fondamentales … pour l’accomplissement de la démocratie ». Totalement démagogique, car si une monnaie en général suscite plutôt la convoitise des hommes politiques, l’or, par exemple, n’a aucune « condition d’accès autre que l’échange » et est dénué de tout pouvoir politique. Pour l’euro, c’est différent : la monnaie est créée à discrétion par les banquiers, qui en disposent avant tous les autres citoyens, ce qui les enrichit. Le montant en euro sur le papier ne reflète absolument pas la valeur réelle du papier que vous avez entre les mains. Hautement immoral et arbitraire, ce n’est qu’une belle escroquerie.
Souvent, les auditeurs entendent un message fort comme : « Espérer obtenir une société libre et respectueuse du droit des personnes avec un système monétaire qui viole ces principes est une utopie ». Cette phrase résume parfaitement le problème du système monétaire mondial et ses enjeux sociétaux. Là où c’est comique, c’est que les valeurs de « société libre » et de « droit des personnes » sont des valeurs libérales bafouées régulièrement par les sociales-démocraties.
En conclusion, vous entendrez « qu’il est nécessaire de proposer des solutions alternatives concrètes ». Mais rien de concret ni de réaliste ne surgira de ce type de débat. Or le libéral a compris et expliqué depuis longtemps le rôle des mécanismes monétaires. Les vraies solutions alternatives sont tout aussi connues : elles s’appellent libéralisation de la monnaie, abandon de toute banque centrale et retour à une contre-valeur métal marchandise comme monnaie universelle. Le retour à la liberté est la seule condition d’une société libre et respectueuse du droit des personnes. Mais les socialistes et sociaux-démocrates en sont bien incapables, pour le plus grand malheur des peuples.
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