(Article originalement publié pour le Journal Toulousain dans la Chronique de Patrick Aubin. Republié ici quelques années après, car il garde je crois son intérêt socio-politico-économique.)
Pourquoi la société va-t-elle si mal ? Chacun y va de son explication de telle crise ou tel événement social. Chacun a sa solution plus ou moins arbitraire ou radicale. Notre condition d’être humain dans la société limite analyses et explications. Sans faire la Mme Irma, essayons d’y voir plus clair.
Tout être humain est à la fois une personne physique et morale. La personne physique (homme) est soumise à l’état de nature alors que la personne morale (citoyen) participe à l’état social où les humains sont en relations. L’état de nature tient à l’existence de lois universelles, telle la gravité. L’état social est le produit de règles de vie fondamentales qui s’expriment par les droits naturels et imprescriptibles de l’homme et du citoyen, ainsi que par les lois économiques de l’action humaine.
Remarquons que le droit naturel (j’ai droit à la vie, possède mon corps et son produit) est intrinsèque à l’existence même de l’homme et qu’il s’applique uniformément en tous lieux et en tout temps. Il est immuable. A contrario, les règles de vie liées aux relations sociales, dites « droit positif », sont le fruit opportuniste des évolutions du pouvoir, de la morale et des modes qui règnent dans la société.
Les besoins de la personne morale doivent respecter la personne physique. Si notre personne morale ne respecte pas notre personne physique, la personne humaine que nous sommes aura vite fait de disparaître. Par extrapolation, le droit positif se doit de toujours respecter le droit naturel si nous ne voulons pas que la société se dégrade. Logiquement l’état de nature s’impose toujours à l’état social. Ne pas le comprendre, comme dans la société actuelle, c’est s’exposer à en subir les conséquences.
Car contrairement à ce qu’il aimerait, aucun gouvernant, y compris le pire dictateur, ne peut avoir d’influence sur les lois naturelles. Et parmi celles-ci, on compte l’économie. J’imagine déjà certains lecteurs réagir : « non, non, l’économie n’a rien d’une science, elle ne connaît pas de « lois », au contraire de la physique. » A ces récalcitrants, je demande de me trouver un produit ou service qui serait absolument gratuit ou de me prêter du capital qu’ils n’aient d’abord épargné – sauf à voler.
Ces exemples sont simples, mais caractéristiques. L’économie est un phénomène du fonctionnement social et tant que les hommes vivront ensemble et chercheront leur bonheur en divisant le travail, les lois de l’économie s’exprimeront et s’imposeront à tous. Rien ne changera cette réalité même si le nombre d’auteurs qui le conteste est grand : aucun politicien n’accepte que son pouvoir soit vain.
Ainsi, même sans le savoir, tous les humains suivent ou subissent les lois de l’économie. Dans le cas contraire, invariablement, celle-ci reprend ses droits d’une manière ou d’une autre, non sans avoir laissé de la misère en guise de traces. N’allons donc chercher aucun bouc-émissaire ou faux prétexte aux dysfonctionnements de la société et à ses crises. Constatons que l’état et ses lois arrivent même à prétendre se mêler d’amour et de sentiments, comme avec le mariage. Et comme tout est devenu clientélisme, tous les irréfléchis ou naïfs appellent de leurs vœux l’utopique « régulation » par le « droit positif ». Sans bien sûr jamais l’obtenir, car la fausse « loi » ne peut mettre la nature au pas.
Le libéralisme demande simplement de revenir à la lucidité, à se souvenir de la loi naturelle. Et donc que l’état respecte les lois du droit et de l’économie. Est-ce parce que les ingénieurs aéronautiques respectent les lois naturelles que les avions se comportent comme des sauvages ? Non, et c’est bien le respect des lois naturelles qui fait que les avions sont de plus en plus sûrs. Soyons certains que le jour où l’état n’aura enfin d’autre objet que le strict respect du droit de chacun de nous, les crises s’évanouiront. Plus chaque gouvernement respectera la réalité, plus la société sera libérée des crises.
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