(Article originalement publié pour le Journal Toulousain dans la Chronique de Patrick Aubin. Republié ici quelques années après, car il garde je crois son intérêt socio-politico-économique.)
La baisse du prix de l’essence et autres carburants ont donné lieu ces derniers jours à une agitation politico-médiatique assez ridicule pour mériter un article qui rappelle quelques vérités simples que nos « élites » voudraient plutôt enfouir.
Où on a ainsi abouti à une baisse à la pompe de 6 cents sur un prix de l’ordre de 1,65 euro, soit 3,6%, dont la moitié est prise sur les marges des distributeurs. Bel effort de leur part – et on les félicite pour avoir su saisir là une authentique occasion de lisser leur image – mais une tout aussi authentique moquerie de la part des pouvoirs publics.
Car les médias pour leur majorité se sont bien abstenus de rappeler cette triste réalité qui fait que la plus grosse part du prix des carburants (56% pour l’essence, 47% pour le diesel, selon le site du gouvernement) est due aux diverses taxes qui s’y cachent. Produit désormais de première nécessité économique et sociale, l’essence est depuis des années bien plus taxée que de nombreux produits dits de luxe. Et tenez vous bien, il n’y a pas moins de trois taxes qui entrent en jeu : la TIPE, la classique TVA, mais aussi la TVA sur… la TIPE !
Certes, cela laisse une petite moitié qui reste imputable aux aléas du prix du brut sur les marchés internationaux. Mais même ce prix, soumis à la concurrence, serait bien plus bas si ce n’était des états – via l’OPEP – qui le contrôlaient.
Ainsi donc en Socialie, pays où on est censé avoir à cœur l’intérêt du citoyen modeste, on aurait pu croire qu’une telle inquiétude quant à l’impact du haut prix sur la vie de M.Toutlemonde aurait donné lieu à une vraie baisse, une véritable décision courageuse : c’était facile, il suffisait de réduire drastiquement la part des taxes sur le prix. Et avec plus de 80 cents de taxes, il y avait largement de quoi marquer les esprits et montrer son « volontarisme ».
Mais la Socialie a besoin de sous. Beaucoup de sous. Il paraît que c’est la faute à la crise de l’euro, mais nous ne sommes pas dupes et savons bien que ces dettes accumulées sont le résultat d’une gabegie et d’une inefficacité bureaucratique dont il faudra bien que ces élus qui disent nous représenter osent dénoncer l’immoralité.
A cet égard, gauche et droite sont à mettre dans le même sac, car cette dette croît continuellement depuis bientôt 40 ans, sans distinction de bord. Etat, régions, départements, communes, Sécu, aucun budget n’a plus été équilibré depuis des années et on en vient même à nous faire croire que l’économie ne pourrait pas fonctionner sans ces dettes.
Et donc, plutôt que de réduire son train de vie, la Socialie préfère garder son régime gras et faire croire aux petites gens qu’avec 6 cents de moins, ils pourront bientôt rouler jusqu’au bout du monde. Belle affaire ! Pour un couple faisant 25 000 Km l’an, à 5 litres aux 100, cela fait une économie annuelle de 75 euros. A peu près trois repas au restaurant.
Proposons donc une mesure concrète pour finir sur une note positive : que la part de taxes dans le prix des carburants fasse l’objet d’un affichage obligatoire dans toutes les stations services. On verrait alors que la moitié de nos kilomètres servent subrepticement à financer – quoi déjà ? ah oui : le trou sans fond de la Sécu, trois millions de chômeurs, et surtout, surtout, la rémunération de ces ministres qui osent tenter de nous faire croire que la baisse de l’essence serait une grande victoire politique…
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