(Article originalement publié pour le Journal Toulousain dans la Chronique de Patrick Aubin. Republié ici quelques années après, car il garde je crois son socio-politico-économique.)
Avec des militants anticapitalismes en leur sein, il faut s’attendre à tout venant des directions des administrations ou entreprises publiques. Ainsi la Poste vient de révéler que : « Le prix du timbre pourrait augmenter de 24% en 5 ans ». La raison ? « La Poste viserait ainsi à compenser la baisse du nombre de lettres envoyées ». Grâce à Internet et aux emails, les échanges de courrier ou de documents, dématérialisés, sont plus rares. Mais ce n’est pas elle qui s’adapte, mais nous par le prix !
Tout chef d’entreprise aimerait pouvoir raisonner ainsi : « Tiens, j’ai une baisse de mes commandes ; hop, il me suffit d’augmenter le prix de mes produits ou services. » Tout citoyen normalement constitué sait que s’il agissait ainsi, notre chef d’entreprise verrait inéluctablement ses clients se tourner vers les concurrents plus compétitifs. Ah, cette vilaine concurrence qui donne aux clients égoïstes des prix toujours plus bas. Ah, ce vilain marché qui oblige l’entreprise publique à rester compétitive et à innover pour répondre au besoin des citoyens et exerce la pression sur les revenus.
Il est effectivement facile d’augmenter les prix quand on dispose d’un monopole : mais comment savoir le juste prix, le juste niveau du service si la concurrence n’est là pour corriger les errements des (ir)responsables ? Ne serait-ce pas plutôt « grâce » au marché que nous pouvons éviter les pires dérives ? N’est-ce pas « grâce » aux prix de plus en plus bas que tout consommateur peut s’offrir les produits et prestations adaptés à son besoin en fonction de ses priorités d’achat ? N’est-ce « grâce » à la multiplication de l’offre que le nombre de producteurs s’accroît et donc le potentiel d’emplois ? Seul un marché libre est en mesure d’offrir de telles perspectives, jamais un monopole de l’état.
D’ailleurs, partout où l’état intervient, l’augmentation des prix est visible, car il n’en a jamais assez. Incapable d’innover, comme la Poste, l’état, c’est la raréfaction de l’offre, et donc la réduction des vrais emplois. C’est le cercle vicieux où est tombé la France en donnant un pouvoir abusif à des bureaucrates croyant pouvoir faire fi des lois économiques. Issus du sérail administratif, ils ignorent ce la prise de risques sur le marché, mais donnent à longueur de journée des leçons sans rapport avec une économie saine. Et ils augmentent le timbre car ils ne savent pas faire d’économies.
Ainsi, la quasi-totalité de leurs décisions économiques conduisent à détruire les emplois. A grands coups de réglementations liberticides, les décisions ministérielles enfoncent un peu plus le pays dans le déclin. Les dépenses quotidiennes liées à des emplois administratifs inutiles dans la fonction publique ne peuvent plus être couvertes par les prélèvements. C’est le règne de la dépense forcée qui n’en finit plus. Il est amusant de constater que ceux qui n’ont de cesse de dénoncer le marché comme une jungle nous démontrent que trop de réglementation conduit à l’arbitraire économique.
L’état dit avoir besoin de plus d’argent pour ses dépenses, et hop, sa seule et unique solution, c’est de ponctionner sans vergogne un peu plus les citoyens. Ça ne vous rappelle rien ? Quand le roi dépensait plus que de raison ? Et hop, il s’offrait soit une descente dans les villages pour spolier les pauvres serfs, soit une petite guerre pour voler d’autres peuples ! Belle civilisation que voilà.
Pour la Poste, il parait que le successeur du responsable actuel, qui a confirmé son départ, pourrait faire d'autres choix stratégiques. Au moins souhaitons-lui d’être un peu plus réaliste sur l’activité de son entreprise pour l’adapter au marché avant que ce ne soit le marché qui ne l’y oblige.
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