(Article originalement publié pour le Journal Toulousain dans la Chronique de Patrick Aubin. Republié ici quelques années après, car il garde je crois son intérêt socio-politico-économique.)
« Une absurdité ! » me répondra celui qui vit de subsides de l’état, au premier chef la majorité des hommes politiques ou fonctionnaires. Donc, pourquoi une telle affirmation ? Parce que l’état moderne n’a pas même de légitimité tout court ! « Il est vraiment fou, le chroniqueur économique du Journal Toulousain », oseront les premiers. Pourtant, regardons sérieusement les choses.
La légitimité juridique d’un état de droit se construit notamment lorsque celui qui établit les règles est conduit à les respecter. Sinon, pourquoi lui et pas nous ? Or qui peut me montrer que l’état respecte la législation qu’il impose aux citoyens ? Voyez-vous par exemple des citoyens avoir le droit d’exiger de l’argent des autres citoyens sous la menace ? C’est pourtant ce que fait l’état.
De plus les hommes d’état sont de piètres législateurs, souvent dépourvus de toute compétence et de toute logique – à part le vol. Ils ont tendance à sombrer dans l’émotion de l’instant médiatique, alors qu’il faudrait qu’ils y résistent. Leur réflexion est absente. Leur motivation s’appuie sur des clientèles électorales. Maximiser le butin fiscal, voilà leur seul but. Garantir les droits naturels des citoyens ? Cause abandonnée depuis longtemps, au profit de l’arbitraire et de la force publique.
L’erreur de la doctrine du positivisme juridique, décrite par Lon L. Fuller dans « Moralité de la loi », est d’avoir oublié que « le droit prend naissance parmi les gens eux-mêmes pour s’appliquer à eux et entre eux ». En Suisse, citée en exemple, c’est le citoyen qui est souverain et non l’état suisse. Le législateur d’un « état de droit » se doit de placer l’état au même niveau que le citoyen, ou pour reprendre Fuller, « le droit institué présuppose lui-même un engagement de la part de l’autorité publique de respect de ses propres règles dans ses relations avec ses sujets ».
Ainsi, lorsque le législateur français édicte une règle qui n’est pas applicable à l’état sous prétexte que c’est « l’état », on comprend que les pseudo règles économiques édictées par les hommes d’état ne valent guère mieux. Or l’état français n’est pas au-dessus de règles rationnelles comme « tu ne dépenseras pas plus que ce que tu gagnes ». Les crises économiques n’existent que parce que l’état ignore un principe fondamental du droit véritable. Il est la seule cause des crises.
Cependant, Fuller se trompe ; il se montre incapable d’aller jusqu’à la conclusion logique de son raisonnement. Il ne voit pas la contradiction interne au cœur de l’état législateur : l’impôt repose sur le vol, le vol est ce dont l’état doit nous protéger. Par sa nature même, l’état viole nécessairement tout engagement à respecter ses propres lois. Aucune loi ne permet à un citoyen d’agir comme l’état se le permet : quiconque agit comme l’état sera qualifié au minimum de voleur. Et pas l’état ?
L’homme d’état tire son pouvoir de sommes venant de la levée d’impôts et de taxes. Du vol. Ses revenus ne sont obtenus qu’en utilisant la force. La fiscalité n’est rien d’autre qu’un mécanisme sophistiqué de vol avec menace de violence. Ce n’est pas moral, ce n’est pas légitime, mais il paraît que c’est légal : l’état peut bien vous piller, ce ne sera pas illégal ! Cette pseudo-légalité est bien sûr une agression inadmissible envers les citoyens car le « vrai droit » n’autorise pas l’état à agir ainsi.
L’économie repose sur la propriété, sur l’échange de ce qu’on a gagné. Avec le vol devenu une institution à hauteur de 57% du PIB, ne nous étonnons pas que l’économie ne fonctionne pas.
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