Tuesday, December 12, 2017

Et si… on séparait politique et économie ? (2/2)

(Article originalement publié pour le Journal Toulousain dans la Chronique de Patrick Aubin. Republié ici quelques années après, car il garde je crois son socio-politico-économique.)

Avez-vous noté que l’homme politique s’est pris d’affection pour le miséreux ? Mais, ouf, avant de se pencher sur le sort de la misère du monde, il a bien pris soin de se mettre lui-même à l’abri : il se sent si indispensable que « politicien » est devenu un métier. Via la pseudo légalité, l’homme de pouvoir ne ressent aucune once de culpabilité à taper dans la caisse des fruits du travail des autres. Ainsi est née la religion d’état au concept singulier : le vol des plus « riches » que soi est devenu « l’égal ». Peu importe si les pauvres restent pauvres, tout est prétexte à intervenir pour appauvrir les plus riches.

Cette forme de croyance et ses variantes s’appellent « socialisme ». N’entrons pas dans ce débat clos depuis 1922, lorsque Ludwig von Mises démontra de manière brillante dans son immense ouvrage « Le Socialisme » qu’aucune forme de cette idéologie ne peut réussir durablement, faute de liberté.

A l’aune du centenaire de la FED, aucune des expériences socialistes (nationaliste, internationaliste, communiste, gaulliste, social-démocrate, etc.), qui toutes supposent les hommes politiques capables d’intervenir valablement dans l’économie, n’a résisté à l’épreuve du temps. Avant que cela ne tourne au vinaigre, il y a urgence de tirer la conclusion que Ludwig von Mises avait dégagée : se libérer de la croyance que l’homme politique ferait le bonheur de tous. Car en réalité, il fait le malheur de chacun.

Le miséreux, c’est celui qui a des difficultés à participer aux échanges humains, qui a du mal à valoriser sa propre personne au sein de la société humaine. Ou que le système rejette. Peu importe les causes. Et le constater ne doit pas servir de fausse justification au vol fiscal ni à l’inflation législative. La générosité, le don et les associations caritatives sont en mesure de venir à son aide.

Brider les échanges économiques de tous pour cause de la misère de certains, c’est refuser de voir que beaucoup sortent de la misère grâce au libre-échange. Penser que la prospérité vient de l’action politique, c’est nier la liberté de l’action humaine et nier sa puissance imaginative. La situation économique française prouve que nous sommes dans le déni : jamais l’état français n’a autant spolié les citoyens, et pourtant la misère progresse. Parce que prendre « pour le pauvre », c’est prendre.

Heureusement, le pouvoir politique a une limite naturelle. Elle s’exprime clairement à l’article 2 des Droits de l’homme et du citoyen. La solution est connue : regarder la réalité en face ! Le problème tient au dévoiement latent de la démocratie : l’électoralisme. La voie prise repose sur le vice, sans la vertu : s’accrocher aux vestiges de l’illusoire modèle français et préconiser la « démondialisation » au détriment du peuple. En clair, découpler la France du reste du monde, à l’instar de l’ensemble de la classe politique française qui préfère une misère persistante en dépendance, par calcul électoraliste.

Ce qu’on s’imagine, c’est que l’état doit être redistributeur. Mais en fait, il n’est que destructeur de richesse. C’est la corruption intellectuelle du système. Rien à voir avec l’intérêt dit « général » d’une société épanouie faite d’individus libres et responsables. Le meilleur des gouvernements sera celui qui ne gouvernera pas et dont l’objectif sera la séparation de l’économique et du politique, stricto sensu, comme avaient été séparés la religion et l’état. La politique ne se borne qu’à garantir le droit d’être des citoyens au sein de la société pacifiée, lesquels agissent par des échanges légitimes. Ça n’empêche pas les inégalités ? Tant mieux ! car l’inégalité est la source de toute richesse.

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