Monday, December 11, 2017

Subvention étatique des associations – Analyse critique – 1 : Principe et Répartition générale

Au titre de la « preuve » de sa « performance », Bercy publie désormais un « jaune budgétaire » qui fait état, mot bien choisi, de l’ensemble de subventions versées par les ministères à la foule des associations de tous ordres qui sont en situation plus ou moins avancée de dépendance financière.

Ce « Jaune » est pour le moins volumineux, puisqu’il est publié en 3 volumes austères et très factuels faisant respectivement 552, 761 et 1187 pages. Les deux premiers donnent le détail des montants versés par ministère à chaque association alors que le dernier fait le bilan pour chaque association.

Ce Jaune est extrêmement riche – autant que ces subventions nous appauvrissent – et mérite des analyses nombreuses. Il commence par nous informer que 17 ministères ont consacré la bagatelle de 2 057 430 760 euros pour financer 26 970 associations via quelques 82 « programmes » thématiques.

Nous reviendrons sur tout cela en détails. Pour le moment observons que parmi les 17 ministères, les trois seuls régaliens (Justice, Défense et Intérieur) ne représentent que 61,656 millions, soit 3% de la masse de ces dépenses. Autrement dit, 97% des sommes sont mobilisées sur des argumentaires qui ne sont même pas dans le domaine que beaucoup considèrent comme le cœur légitime de l’état.

Ces 17 ministères sont donc loin de dépenser de manière uniforme, et le graphique ci-dessous illustre la grande disparité des politiques de subvention entre eux, selon deux axes : en abscisses on trouve les montants globaux dépensés par ministère alors qu’en ordonnées figurent le nombre d’associations profitant de la manne ainsi versée. N’oublions pas de plus que ces chiffres et ce graphique ne rendent aucunement compte des sommes attribuées par les collectivités locales  on reste livides...


On y observe cinq zones qui jouent comme aux quatre coins de manière très marquée. On a vu les régaliens, ils sont avec les neuf autres les moins dépensiers dans le coin inférieur gauche. On constate que celui qui sort un peu du lot et tente d’exploser sa dépense est sans surprise le ministère de l’écologie et du « durable » des larbins. Ce sont toujours les choses les moins utiles mais qui font l’objet du plus de baratin et de propagande qui font les trous budgétaires, les « rouges » et « noirs » budgétaires. Et en effet, les cinq autres ministères qui se sont comme libérés et s’envolent vers les limites du schéma sont tous des domaines sans la moindre justification – autres que politiciennes.

Le plus timide, et c’est surprenant, est l’éducation et la recherche. On apprend ainsi que 200 millions viennent s’ajouter aux milliards jetés dans les abysses du fonctionnement de l’éducation nationale.

Plus proche de l’imaginaire commun, les 150 millions ventilés sur plus de 9 000 associations au titre de la jeunesse et du sport. Somme rondelette dont on pourrait imaginer qu’elles devraient provenir pour la plus large part des collectivités qui sont les plus proches de ces activités de la population.

En haut à droite, on constate que 450 millions tombent dans l’escarcelle de 11 mille entités au titre de la « culture », concept mou et flou qui permet de perfuser et de corrompre une foule avec en moyenne 41 mille euros par an, soit 3 400 par mois, de quoi faire le salaire d’une armée d’incultes.

Enfin, dans le coin du bas à droite, c’est-à-dire les sommes les plus importantes consacrées au plus petit nombre d’entités, 1 500 et 2 000 en gros, « l’agriculture » et le « travail », avec 285 mille et 230 mille euros en moyenne annuelle, donnent largement de quoi court-circuiter le marché et poser les bases de trafics en tous genres. La France est décidément le pays des délires jacobins en tous genres.

Voici donc un premier, rapide coup d’œil sur le scandale des subventions associatives. A suivre tout une série d’analyses plus ciblées et spécifiques sur les nombreux scandales qui s’y cachent…

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