(Article originalement publié pour le Journal Toulousain dans la Chronique de Patrick Aubin. Republié ici car quelques cinq ans après, car il garde toute son actualité économico-politique.)
Une promesse présidentielle de 2013 était d’inverser la courbe du chômage – j’en fis une chronique. Pari osé, pari annoncé, pari revendiqué, mais pari raté, comme dirait le grand Charles. Ce type de promesse révèle de l’incantation politique quasi religieuse, mais pas de l’économie. Surtout que pendant ce temps, des milliers d’emplois disparaissent corps et biens. Le nouveau chômeur n’a pas la même perception du quotidien que le politique grassement payé avec les impôts et taxes du premier pour garder un œil mollement rivé sur une courbe idiote sans lien avec notre quotidien.
En se focalisant sur les chiffres têtus du chômage, le politique prouve qu’il n’a absolument aucun pouvoir positif sur le système économique, à l’inverse de ce qu’il prétend. Cette obsession maladive cache en réalité leur déni et ignorance des vrais mécanismes économiques. Non, ce n’est pas le politique qui trouvera un vrai emploi aux chômeurs. Il ne le peut pas. Le politique ne sait que prendre de l’argent, pour ne « redistribuer » avec arbitraire que ce qu’il n’a pas empoché ou gaspillé.
J’entends déjà certains m’évoquer les « emplois d’avenir » ou issus de contrats aidés, les embauches dans les secteurs publics (fonctions publiques nationales et territoriales, secteur de la santé et autres parapublics). Tous de faux emplois ne reposant pas sur la valeur ajoutée mais sur la fiscalité. Autant de spoliation de richesse déjà créée sous divers fallacieux prétextes. Rien que de l’artifice illusoire.
Tout a-t-il été essayé ? En mots, en paroles, oui. Toutes les méthodes socialistes ont été essayées, épuisées même. Et dans ce registre, c’est la guerre ouverte. Les termes de « lutte contre le chômage » ou de « combat pour l’emploi » sont symptomatiques de l’esprit guerrier. Il ne reste plus qu’à obliger les individus à tenir des emplois inutiles. Pourquoi ne pas creuser à la cuillère des trous pour les reboucher ensuite ? Voilà de quoi occuper du monde ! Mais pas de quoi le nourrir. Mince.
Pourtant, une idée simple n’a pas été essayée. Jamais. Simple pourtant, je vous dis. Tabou, toujours critiquée, servant souvent de bouc-émissaire, mais jamais mise en œuvre. Et pour cause, car cette idée supprime définitivement tout pouvoir aux politiciens de nuire au peuple : c’est le « laissez-faire », terme français, repris même par les anglo-saxons comme principe économique vertueux !
Le laissez-faire part de l’idée simple que chacun sait bien si l’autre fait un travail dont il a besoin. Et il le sait mieux que quiconque. Ma précédente chronique l’expliquait, l’égoïste a besoin de la solidarité transmise par le marché libre. Moins d’oppression fiscale, moins d’oppression législative et réglementaire, moins de violence morale, moins d’interventions publiques, moins d’incantations politiques, tout en donnant plus de responsabilité, plus de liberté et plus de sécurité aux individus.
Sommes-nous des adultes avec assez de raison pour savoir embaucher ? Ou restons-nous d’éternels adolescents ayant besoin de savoir que leurs parents sont là pour couvrir leurs dépenses ? Cessons à jamais de laisser notre carnet de chèques aux politiques. Paniers percés, ils n’en ont jamais assez. Bien pire : ils ne laissent aux deux générations qui arrivent qu’un champ de ruines sociales. Mais de la réalité et de notre devenir ils se moquent bien. L’avenir du chômage, sa réduction définitive et irrémédiable, passent par la plus systématique des libéralisations de l’économie et de la vie sociale. La théorie l’explique, la réalité le confirme. Il ne nous reste plus qu’à lever ce voile qui nous aveugle.
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