(Article originalement publié pour le Journal Toulousain dans la Chronique de Patrick Aubin. Republié ici quelques années après, car il garde je crois son intérêt socio-politico-économique.)
La ferveur populaire pour le football a amené bien des mécènes à investir des sommes importantes, s’attirant ainsi les meilleurs joueurs. Voici que la remontée en ligue 1 de Monaco met au grand jour des distorsions que les présidents des autres clubs dénoncent. Mais en parlant de « concurrence déloyale ». Vous l’aurez compris, cette concurrence porte sur les joueurs et vient des différences de fiscalité entre la France et la Principauté et non d’un savoir-faire monégasque hors du commun. Rappelons que Monaco est un pays indépendant, donc souverain en matière de vol de ses citoyens.
Prenons un joueur payé 1 million d’euros net : le montant déboursé par le club monégasque sera de 1,051 million d’euros, à comparer aux 3,2 millions d’euros pour les clubs français. De plus, alors que le joueur monégasque finance sa couverture sociale avec ses propres revenus, les joueurs des clubs français bénéficient de droits sociaux conséquents sans devoir les payer – les spectateurs les leur financent. Pour être logiques, tous les français qui aiment l’état devraient se satisfaire que plus de la moitié de leur argent serve à financer notre état supposé généreux. Concurrence déloyale ? Où ça ?
Derrière cette boutade, on aura compris que la France croule sous une fiscalité arbitraire, aggravée par des raisonnements fallacieux. Il ne s’agit pas de concurrence déloyale de la part du club de Monaco, mais à l’inverse de la boulimie de l’état français : 5% à comparer à 220% ! La Principauté a gardé une gestion rigoureuse de ses finances et su mettre ses limites à l’état. En France, les hommes politiques ont abusé et re-abusé du pouvoir pour exiger des sommes toujours plus élevées et plus arbitraires au regard des fruits du travail de l’individu. Quand le footballeur reçoit 1 million d’euros, l’état rackette l’employeur de 2,2 millions d’euros supplémentaires, sans la moindre justification valable. Sans oublier qu’en plus le joueur à son tour sera extorqué via les impôts directs et indirects (notamment désormais avec la taxe à 75%). Ce racket mafieux, pourquoi continuer à l’accepter ?
Parce qu’il s’agit juste de quelques footballeux ? Mais c’est la même gabegie pour tout le monde.
Une justification morale ou scientifique à tant de spoliations ? Aucune, cette boulimie extorsionniste ne repose sur rien de solide, à part l’abus de pouvoir et le vol organisé. Et plus l’état extorque, pire est la situation économique. Notre exemple permet de constater que l’état empêche les clubs français d’être aussi compétitifs que Monaco sur le terrain. Avec la même somme, le monégasque peut s’offrir 3 joueurs de niveau équivalent pour un seul pour les clubs français – ou un seul joueur, mais d’un niveau très supérieur. Ce n’est pas Monaco qui paye ses joueurs moins cher. Vu par le club cette fois, disposer d’un budget de 1,051 million lui permet de s’offrir un joueur demandant 1 million d’euros. Ce qui sera donc possible pour le club monégasque ne le sera pas pour un club français, obligé d’abandonner ses ambitions. L’hyper-fiscalité de l’état français fabrique de la médiocrité.
Les clubs de football ne sont hélas qu’un exemple. Les charges trop importantes obligent toutes les entreprises à revoir leurs projets à la baisse. L’économiste Frédéric Bastiat (1801-1850) avait déjà la formule suivante pour décrire cette dilapidation : « Quand un fonctionnaire dépense à son profit cent sous de plus, cela implique qu’un contribuable dépense à son profit cent sous de moins. Mais la dépense du fonctionnaire se voit, parce qu’elle se fait ; tandis que celle du contribuable ne se voit pas, parce que, hélas, on l’empêche de se faire. » Que l’état n’extorque plus, qu’il laisse l’économie et les hommes s’organiser naturellement et nous verrons les emplois et la prospérité de tous revenir.
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