(Article originalement publié pour le Journal Toulousain dans la Chronique de Patrick Aubin. Republié ici car quelques cinq ans après, car il garde toute son actualité économico-politique.)
Une affaire secoue le « journal toulousain » et voilà la presse locale concurrente qui s’en empare, plus promptement que pour expliquer les affaires où trempe son propre patron. Cette chronique ne vient pas défendre l’homme (ML), lequel a affaire à la justice, mais souhaite illustrer par l’anecdote que l’ensemble des Français sont, à l’identique, financièrement manipulés par les politiques.
ML a vendu du bonheur à des individus. Sûrement bien naïvement, ils se sont laissés convaincre qu’ils pouvaient espérer empocher beaucoup d’argent via un rendement très supérieur à ce qui se pratique habituellement. Etait-ce à la base bien raisonnable ? Car, pas de miracle, plus un rendement est élevé, plus le risque de perdre sa mise est élevé en retour. C’est le principe du casino.
On nous dit que c’était pour des crevettes et des couches culottes, au Brésil via le Maroc. Pourquoi pas ? Les gens peuvent bien investir où bon leur semble. L’objet de ces apporteurs de capitaux était un gain, soit. Mais sans trop d’effort, ni de risque ? De là à ne pas vérifier la crédibilité du business, c’est bien naïf. Il n’y a alors qu’un pas de naïveté à abus de confiance. Mais laissons la justice opérer.
Ceux qui me lisent auront compris que ce genre de péripétie n’a rien à voir avec le libéralisme. La liberté n’induit pas la tromperie, car la concurrence des opportunités veille. Par contre, la pression fiscale induit l’imprudence. Le contribuable inquiet devient une proie facile. De plus, c’est en Socialie que ce genre d’opérations reste possible. Malgré la foule des codes et des lois, malgré l’affaire Madoff, la cavalerie pyramidale a encore de beaux jours devant elle, elle est partout autour de nous.
Ainsi il y a bien mieux que les crevettes. La dette publique est un banc de langoustes à elle seule ! Remplaçons ML par l’état, ou plutôt par les hommes politiques, et les apporteurs de capitaux par les contribuables : la dette est une gigantesque cavalerie. La différence, c’est que les naïfs de ML ont été libres d’apporter leur argent et pouvaient se retirer. C’était leur argent. Quant au contribuable par contre, il est dans l’obligation de payer, sans pouvoir refuser et sans jamais toucher de bénéfice.
Par l’argent dit « public », les hommes politiques nous jurent qu’ils vont multiplier le bonheur dont chacun de nous pourra disposer. Les plus pauvres seront moins pauvres grâce aux plus riches qui seront à peine moins riches. Mais à qui cela profite-t-il vraiment ? A l’instar de ML, sous la pompe, les hommes politiques et la masse qui gravite autour de l’argent public vivent sûrement très bien.
Mais à l’inverse des victimes de ML qui perdent tout au plus leur mise, quand la dette finance le fonctionnement de l’état, tous les contribuables sont forcés de financer dette, intérêts et re-dette ! Superbe machine dont tout casino est jaloux : faire de nous des joueurs forcés, et des joueurs à vie !
Constatons que l’état s’autorise en droit ce qu’il interdit à nous tous : la justice réclame des comptes à ML, mais n’en réclame pas à tous les hommes politiques qui contractent des emprunts publics. Et pourtant, tout pareil, ils se servent de notre argent pour nous endetter sans aucun contrôle et de manière illimitée. Sans aucun effort pour eux, si ce n’est pour nous manipuler et nous laisser croire que c’est pour les pauvres. Les clients de ML ont été des imbéciles, mais ils étaient libres de ne pas entrer dans son jeu absurde. Ils ont joué sciemment. A l’inverse, ceux qui agissent au nom de l’état nous obligent à entrer à notre insu dans leur vaste escroquerie de la spoliation fiscale et de la dette publique. Nous n’avons que le choix de payer, pas de refuser. Sauf à nous enfuir. Ou nous révolter.
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