Depuis quelques mois, les médias au service des politiciens ont trouvé un autre os à ronger pour distraire le public des vrais sujets de société, j’ai nommé le genrisme et ses produits dérivés que sont les transgenres. Je n’ai pas les chiffres mais peu importe, on fait cas d’un épiphénomène qui ne doit concerner – et heureusement – qu’une minorité infime de la population, probablement moins encore que les politiciens honnêtes, c’est dire si ça vaut la peine d’en faire des gros titres.
Les transgenres sont avant tout un sujet de liberté qui ne devrait même pas se faire entendre si nos oreilles étaient habituées à ladite liberté. J’entends par là que si un individu – ou « une » – ressent le besoin impérieux de se faire opérer pour changer de sexe et le finance par soi-même, on ne devrait en premier lieu que se réjouir des progrès que la médecine et la baisse des coûts fruit du capitalisme ont rendu possibles et des champs nouveaux de liberté ainsi apportés aux personnes faisant ce choix.
A cet égard, les transgenres sont une facette nouvelle du phénomène plus profond et bien plus riche du transhumanisme, qui explore le champ potentiellement infini de l’amélioration, voire de la transformation du corps humain – dans les années 70, « l’Homme qui valait 3 milliards » nous en avait donné une vague idée « bio-ionique » bien modeste, mais néanmoins qui déjà posait question.
Même si elles peuvent choquer, et trouveront toujours quelqu’un à choquer, ces transformations individuelles n’ont pas à nous interpeller. Après tout, quand les médecins se sont lancés et ont réussi les greffes, d’organes, puis de membres, fallait-il les interdire sous couvert de transformations et même de transferts choquants et ainsi ne pas sauver ou offrir de nouvelles vies aux bénéficiaires ?
En revanche, la manière dont les « penseurs » – ou faut-il écrire « panseurs » ? – s’approprient les transgenres pour en faire une normalité, un exemple, une chose désirable et honorable, cela est bien plus inquiétant et suspect. Car il faut bien le dire, ce n’est pas parce qu’il est légitime pour quiconque de faire de son corps ce que bon lui semble qu’il faut à l’inverse faire de la foule des gens ordinaires autant de monstres de normalité. Il faut le dire haut et fort, l’immense majorité des gens ne sont pas, n’ont pas envie et sont heureux et fiers d’être et de rester des hommes et des femmes, et il n’est pas question de laisser les intellectuels « de gauche » leur insuffler la moindre honte à cet égard.
La honte en matière de transgenre devrait se retourner contre les médias et politiciens qui, tout en respectant pleinement ceux qui font ce choix, devraient en même temps en reconnaître la non-normalité. Gageons que l’option inverse prise sous nos yeux est l’expression une fois encore de cette tendance malsaine à culpabiliser tous les piliers de la société traditionnelle et naturellement libre.
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