Wednesday, March 2, 2016

Le plan chômage de Macron

Un certain Olivier Myard, lui-même fonctionnaire, nous offre une réaction au plan Macron, qu’il qualifie de « 90% de plagiat et 10% d’audace… », plagiat donc du « plan Barre de 1977 ».

On sait à quel point je hais tout ce qui se rapporte à l’état, mais je crois qu’une telle analyse de cet événement politique reste un peu déséquilibrée. Il me semble qu’il faut prendre acte de l’audace, ou du moins du courage politique qui porte E.Macron et qui d’ailleurs se mesure au nombre et à la véhémence des réactions des socialistes bon teint, telle la tribune désuète de Tartine au Brie.

Il ne s’agit pas tant de féliciter le ministre que de s’en servir comme démonstration que le courage politique est non seulement possible, mais même souhaitable, et que c’est pour les libéraux de ce pays la seule option, la seule attitude possible. Il faut attaquer la gauche frontalement, l’attaquer directement sur ses fausses valeurs, affirmer son injustice inhérente, car c’est là son Talon d’Achille.

Mais par contre, aller sur le terrain d’une comparaison plus ou moins osée avec le plan de 1977 ou même tout autre plan, à quoi bon s’il vous plaît ? Faire tout un article là-dessus, c’est se tromper de message et nettoyer le sable quand un énorme rocher bouche le passage des neurones.

Revenons aux basiques. Il n’y a qu’une cible possible pour un véritable plan contre le chômage : le droit du travail dans son ensemble. Toute mesure ou politique d’éclat qui tenterait juste de l’éroder, comme dans le cas qui nous intéresse, sans pour autant ne pas mettre son courage au profit de la complète disparition du Code ne peut être qualifiée que de péripétie politicienne, de doux spectacle.

Ce coup d’éclat supposé du ministre, voire du gouvernement, constitue donc pour les libéraux une occasion unique de rebondir et porter l’estocade un coup plus loin. Plutôt que moquer un plagiat quelconque et sans grand intérêt pratique, il serait plus efficace sans doute que rappeler à la gauche que ses 35 heures, ses avantages sociaux, son CDD et son CDI, son SMIC, parmi tant d’autres, sont autant de causes profondes d’un chômage qu’elle prétend pourtant maîtriser, sans succès.

C’est l’occasion unique de faire coup double en ridiculisant les socialistes dépassés en même temps que ces socialistes qui veulent faire croire à leur modernité. C’est l’occasion de surfer sur la vague de la sincérité politique et de dire aux gens ce qu’ils ressentent tous confusément : que la réponse est dans une société où l’état se retire de toutes les relations sociales, à commencer par celles du travail.

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