De retour depuis peu sur les réseaux sociaux, une amie
retrouvée me suggère sans tarder de reprendre du flambeau, de me lancer ou du
moins de contribuer à la campagne électorale qui se profile, comme j’avais pu
très modestement me lancer en 2013 sur les cendres de Cahuzac. Il est manifeste
que pendant ces deux ans de prise de recul, cette question de la tension entre campagne
ou pas campagne, entre action partisane et libre critique à distance n’a pas
fini de secouer les esprits.
Pour répondre, je passerai par une référence d’actualité
très enrichissante par ailleurs. Suite à l’élection de Donald Trump, Nigel
Farage, ex-boss du UKIP qui a mené l’opinion britannique au Brexit, donnait le
11 novembre dernier un discours devant un parterre d’électeurs de Trump – lien
vers la video ci-dessous. Vers les trois quarts du speech, sur une question, il
donne sa vision du rôle d’un leader politique, manifestement la sienne, et
comment il voit mener le changement de l’opinion.
Il nous dit
donc ceci : “You need to be in
politics ahead of public opinion and be a magnet to bring public to change with
you but there is a problem if you are too far ahead”. Ce qu’on peut
traduire par : « En politique, il faut être en avance sur l’opinion
publique et l’attirer comme un aimant vers le changement avec soi, mais il y a
un problème si on est trop loin devant. » Autrement dit, Farage nous dit
que pour conduire le peuple vers la liberté, il ne faut pas lui parler de
liberté tout de suite, mais mener un discours progressif (et non progressiste)
qui pas à pas la rapproche de notre chère liberté.
Une telle approche, pragmatique, et bien celle qui motive
tous les minarchistes et tous les libéraux qui se lancent dans l’action électorale,
espérant tirer peu à peu les Français vers 1789 ou 1776. C’est semble-t-il
donner raison à tous les pseudos libéraux qui font de l’entrisme ou de l’entre-deux
au sujet de la liberté. Mais il y a un mais, que Farage évite bien d’évoquer
dans son intervention.
Qu’est-ce donc qui nous assure que justement, chaque petit
pas nous conduira in fine dans la
bonne direction ? Et à bon port, vers une liberté réelle et pas juste de
façade comme trop souvent ?
Je le dis depuis plusieurs années. J’ai choisi de faire
partie de ceux qui seront les cailloux dans les chaussures des pseudos-libéraux,
ceux qui se lancent dans le changement de l’opinion, mais sans la conduire ni
dans le bon sens ni assez loin. Je ne suis pas le seul, fort heureusement, et
humblement. Et nous sommes quelques-uns à considérer un tel rôle comme
essentiel, si on veut espérer que des Farage français, s’ils devaient se faire
jour, nous conduisent enfin là où nous souhaitons tous aller.
Un tel rôle est peu compatible avec un engagement électoral
fort. Sauf à s’appeler Ron Paul sans doute, m’opposera-t-on. Mais voilà, où
sont nos Ron Paul à nous ? Je ne suis pas de cette stature.
Video de Nigel Farage : https://www.youtube.com/watch?v=WWcTY0L03RM
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