Voilà que nous arrive une espèce d’affaire Snowden, mais en
plus croustillant. Une fuite nous révèle – ô surprise – la réalité patrimoniale
de nombreux politiciens ayant mis au chaud le fruit de leur dur labeur, et cela
suffit à émouvoir ceux qui n’ont les moyens que de s’offrir l’enfer fiscal
national.
Et toute la presse de tomber une fois de plus sur les
paradis fiscaux, Panama cette fois, cela change.
Mais ce n’est que manifester une myopie qui décrédibilise un
peu plus les médias que de limiter les analyser à ce rideau de fumée. Ce n’est
bien sûr pas des paradis fiscaux qu’il convient de s’émouvoir.
Non, clairement il n’est pas choquant que quiconque cherche
à faire fructifier son patrimoine et à éviter qu’il soit injustement réduit de
taxes toujours inutiles et arbitraires. Ce qui est choquant, c’est d’une part
l’origine des sommes concernées, venant pour les politiciens de nos impôts, et ensuite
la personnalité des « victimes », qui précisément sont très souvent
les premières à donner la leçon.
Les sommes mises à jour sont scandaleuses dès lors qu’elles
sont « privatisées » alors même que leur origine est
« publique ». Les taxes et impôts sont fondamentalement du vol ;
voilà qu’en plus ce vol profite à certains privilégiés au lieu de financer les
soi-disant services publics qui visent à les justifier.
Et le scandale empire quand ces privilégiés entrent dans
cette catégorie même des politiciens qui se veulent exemplaires et dévoués à la
juste cause de notre intérêt général – mais qui veillent bien à ce que celui-ci
commence avant tout par leur intérêt propre – enfin, « propre » est
une façon de parler.
Les paradis fiscaux sont un de ces mythes cache-sexe des
socialistes qui visent à faire de l’homme une perfection arbitraire et hors de
toute réalité. Ici, on n’arrive pas à juguler « l’évasion » fiscale
et donc on condamne ceux qui en sont l’expression, alors que c’est la fiscalité
qui est le problème réel.
Cela revient à tuer le messager quand on ne veut pas accepter
la vérité du message. Bonne nouvelle, les « Panama papers » révèlent à quel point les enfers fiscaux sont
un enfer, même pour les diables.
On peut conjecturer à l’envi sur l’impact que cette affaire
va avoir. Il est probable que nous allons voir une de ces vagues régulières de
levée de boucliers contre les « paradis fiscaux ». La logique
voudrait pourtant que ce soit contre les hommes politiques et leurs fortunes
abusives et immorales que la presse et l’opinion se lèvent. Espérons que
ceux-là s’en sortent sans l’emporter au paradis.
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