Reprenons l’analyse des soi-disant principes proposés par
« Démocratie Directe & Résilience ».
Leur second « principe » est exprimé comme
suit : « Affirmer l’interaction
entre la liberté et l’égalité : La liberté est une valeur fondamentale pour
l’individu. L’égalité est une valeur fondamentale pour la collectivité. Ces
deux valeurs président à la fondation de la Constitution et sont
interdépendantes. Le champ de l’une pouvant réduire le champ de l’autre, la
constitution s’efforce de garantir un juste équilibre entre les deux. »
S’il est positif de voir ces deux thèmes, surtout la liberté, abordés, on reste
dans l’à-peu-près et l’incohérence tout au long de cette affirmation.
Commençons avec la liberté.
La liberté n’est pas une valeur. Une valeur est quelque
chose à laquelle individuellement on croit et qu’on adopte, le plus souvent
parce qu’on y voit une dimension morale et sociale positive. Or la liberté n’est
pas un choix individuel, même si elle est affectée par les choix de tous et
chacun. La liberté est un produit, un résultat, celui du respect du droit par
chacun. Elle peut être une aspiration personnelle, mais si on veut une valeur, ce
sera plutôt celle du respect de l’autre et du droit d’autrui.
L’égalité est certainement plus une aspiration, en effet,
mais elle ne peut de toute façon l’être qu’à titre individuel et non collectif.
Et encore faut-il s’accorder sur ce qu’égalité veut dire. Celle qui est sur nos
frontons du moins n’a de sens que si elle va de pair avec la liberté, c’est-à-dire
qu’il s’agit de l’égalité de tous face à l’obligation sociale de respecter le
droit et de voir le droit respecté par autrui.
Avec de telles définitions, égalité et liberté ne sont
jamais en conflit, contrairement à ce qui est dit. L’égalité ne vient « réduire le champ » de la liberté
que lorsqu’on parle d’une égalité qui s’impose à autrui, comme pour la
soi-disant égalité sociale, ou la fausse égalité forcée des genres et des
races. Mais cette égalité n’a aucun sens réel, elle qui se définit en
opposition du bon sens et de la morale.
Dès lors, une fois de plus, on comprend que la constitution,
vue comme source nécessaire d’équilibre entre liberté et égalité, perd une fois
de plus ses raisons d’être. On comprend aussi combien il est facile de
falsifier le sens des mots et nous vendre de séduisants concepts comme illusions
de liberté.
La liberté fait l’objet de nombreux masques, on la déguise
de bien des façons. La préserver passe par une attention particulière aux sens
des mots qui viennent à la déguiser ou à la corrompre. A suivre.
No comments:
Post a Comment