Monday, October 23, 2017

Un parti libertarien pourquoi faire déjà ?

Je trouve ce soir dans mon mail une ‘newsletter’ du jeune ‘parti libertarien’ avec une tribune de son président, que je reproduis ci-dessous.

Bel exemple de démagogie et de pragmatisme, il va sur des thèmes classiques et éculés depuis des années entre « libéraux » en France : nous sommes tous des libéraux, mais nous sommes divisés, divisés nous ne pouvons rien, unissons-nous car finalement nous sommes proches, et vu que le communisme gagne, il faut nous unir pour agir, c’est plus important que les guerres de chapelles, et bien sûr nous unir ça veut dire nous unir derrière celui qui fait la promotion de l’idée.

Voilà résumé le « mot du président » en un paragraphe, vous pouvez éviter une nausée de plus. Car hélas, voilà la bien l’un des pires messages qu’on pouvait imaginer de la part de « libertariens ».

On me dira que pour ma part à l’inverse, je fais tout pour nous diviser et que donc je démontre la pertinence de ce type d’appel à l’union sacrée.

Permettez-moi juste de poser quelques questions :

  • Si c’est pour finir par appeler à l’union, à quoi cela servait-il de créer encore un autre parti et donc de fragmenter un peu plus les positions « libérales » ? Allez voir le PLD plutôt.
  • Si c’est pour prendre des positions libérales, pourquoi dénommer le partir « libertarien » ?
  • Il paraît que nous nous avons en commun un « essentiel » sur lequel nous pourrions nous « rassembler » ; mais alors quel est-il est comment se fait-il qu’il ne soit déjà explicité et que personne n’ait encore réussi à faire ce rassemblement qui serait pourtant une évidence ?
  • Il s’agirait de « gagner le combat médiatique », mais comment faire pour ne pas être assimilé alors à tous ceux qui tentent de faire la même chose, j’ai nommé les hommes politiques ?
  • Il paraît qu’il y a un « agenda très précis à respecter » pour être « indolore ». Mais ne sommes-nous pas des individualistes, et donc n’avons-nous pas tous et chacun une vue très différente de ce qui peut être « indolore » ou pas, par exemple ? Approche collectiviste.
  • Si le pessimisme les gagne déjà, puisque « aucun changement ne sera possible » autrement, comment peut-on faire leur confiance pour mobiliser et guider une « union » sur le long terme comme le suppose la lutte farouche nécessaire vue la gravité de la situation ?

Je ne sais si c’est fortuit, probablement pas, mais ce message arrive alors qu’il y a quelques jours à peine, Hans-Hermann Hoppe, leader à penser des libertariens « durs » dirais-je, venais de produire un discours maquant et tranché où il fustige tous les pseudos libéraux et faux libertariens, proposant de plus une stratégie politique très ciblée pour surfer sur la lame de fond du bon sens populaire.

Or H-H.Hoppe ne propose pas aux libertariens de s’allier avec les Républicains ni même avec les faux libéraux ou libéraux de gauche. Il ne propose pas non plus d’aller prendre les médias d’assaut, ni de suivre à l’envers la « route de la servitude ». Il propose une stratégie populaire et populiste.

Je ne suis pas en train d’affirmer que HHH a toujours et forcément raison. Mon objet est de rappeler que l’idée même de nous dénommer et de nous afficher libertariens, c’est de sortir de l’image trop entachée et mollassonne des libéraux, sinon du libéralisme, pour gagner l’opinion « des gens » sur la base d’idées claires, tranchées – les idées libérales authentiques. L’union n’est donc pas un préalable, ni ne peut l’être. Elle sera la conséquence si nous portons nos idées avec force et conviction.

Message original reçu :

« Quotidiennement nous rencontrons des libéraux, affirmés ou pas, d’une école ou d’une autre, en tout état de cause des personnes qui ont le même constat que nous sur l’état de notre société.
Aujourd’hui les personnes de sensibilité libérale pensant que l’état est trop présent dans la sphère privée, que les règlementations paralysent le pays et que la fiscalité est punitive sont légion.
Mais nous constatons que lorsqu’il s’agit d’entrer en action que ce soit au sein d’un parti politique comme le nôtre ou par quelques autres moyens, ces personnes de sensibilité très proche s’écharpent sur des points qui, à ce jour, sont des points de détail.
Certains libéraux vont vouloir que l’état se cantonne à ses missions régaliennes, d’autres vont vouloir instaurer des chèques sociaux dédiés, les anarchistes eux ne veulent accepter aucune alliance avec ceux qu’ils considèrent comme leurs ennemis, etc …
Les sensibilités libérales sont infinies et cette diversité qui devrait être une force est pour l’instant notre principale faiblesse.
Dans l’état actuel de la France, qui sombre dans une sorte de « communisme light », nous sommes très loin des préoccupations citées ci-dessus.
Nous pensons qu’il est urgent d’agir afin d’arrêter cette spirale infernale et nous sommes quasiment tous d’accord sur les premières étapes à mettre en place.
Car il faut bien comprendre que même si nous arrivions demain au pouvoir, il faudrait de nombreuses années avant de s’approcher d’une société libre et d’enfin pouvoir confronter nos idées sur ce que doit être, in fine, une société de liberté.
Nous partons de tellement loin que la transition doit être progressive, il y a un agenda très précis à respecter si nous souhaitons que le changement de régime soit indolore et fonctionne.
Ces guerres de chapelles entre libéraux sont actuellement contre productives.
Nous lançons donc un appel à toutes les sensibilités libérales, arrêtons de nous diviser sur des points de détail et rassemblons-nous sur l’essentiel, rassemblons-nous sur le changement de paradigme que nous appelons tous de nos vœux.
Toutes les tendances libérales doivent s’unir et mettre de côté leurs idéaux, si nous sommes divisés aucun changement ne sera possible et le collectivisme continuera d’avancer jusqu’à l’effondrement du système.
Une fois que les défenseurs de la liberté se seront unis, que nous aurons gagné le combat médiatique, que nous aurons montré à tous l’injustice et l’inefficacité du pouvoir politique centralisé et du collectivisme, que nous aurons remis au centre du discours politique la liberté et la propriété, que la société sortira enfin de la route de la servitude et empruntera le chemin de la liberté alors à ce moment-là, et pas avant, nous pourrons nous écharper gaiement sur tous ces sujets passionnants qui nous tiennent tant à cœur. »

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