Saturday, January 24, 2015

Internet Security and Freedom Intertwined - Foreword

Benjamin Franklin is famous for the following quote on freedom versus security in a civilized society: “Those who would give up essential Liberty, to purchase a little temporary Safety, deserve neither Liberty nor Safety”, which, in more modern a wording, reminds us that “Those Who Sacrifice Liberty for Security Deserve Neither”.

If this quote is famous for its relevance in political science, why should it make up the first lines of a compilation of papers on Internet Security? Because the whole theme of this series of papers is precisely to remind us, to make the point that Internet will not last if insecure and that its security will require freedom in its very design. Or in other words, if we bet that Internet will last whatever decisions people, companies or government will make, Internet will eventually be both secure and free, or else, another Internet will loom as a – free and secure – substitute.

This is not a mere wish, a dream or a prayer that some lunatic would hope to come true, like if from some technology god. All the contrary. It is a claim rooted in realism. Internet is now and will be onwards a net where mostly people interact. Yes, today, it is still highly used and kept busy by traffic generated by companies, state organizations and e-commerce activity. But its actors are individuals, and more and more, with Facebook as a major hint, it will become our second life, for us all.

Eventually, every one of us will be interacting to some degree with anyone of us thanks to the net. Internet is not the realm of collective entities, but that of individuals. It is thus the next free market, will behave as such and will follow the related economic and social rules.

And because it is made of individuals interacting, like the next free market, it will see similar mechanisms emerge. Mechanisms that emerged in the human society to enable safe and free interactions. Because why should I interact with you if I see you as a danger – unless I am forced to? The use of Internet does and will more and more rely on mutual trust. I buy on Amazon because for various reasons I trust their ability to meet my expectations whilst not forcing me to buy in any way. Trust is an expression of free will, of our individual freedom to adopt or not – Internet like anything else. Trust in turn assumes security: I need to identify and authenticate my counterpart, I may need to have confidence in their dependability and honesty, their ability to ensure confidentiality, or that they are not tampered with by some third party.

Nevertheless, security and interactions do not mean exactly the same as in the real world, and we need to have this awareness to be able to build security right. IT systems and the virtual world have a completely different set of features from which many concepts stem. For instance, IT risks do not follow the same logic as physical ones, mainly because IT has not a stochastic nature. The challenge for security professionals is thus to find the right balance between IT realism and social realism.

Freedom and liberty, at least their social principles, have proven to be those best adapted to make up a just and prosperous society – even if many in the political world may dispute this. There is simply no alternative than to have the Internet adopt them entirely, to embrace them fully – though with all the differences there are between the normal life and the virtual one – if Internet is to continue to grow and become the decisive driver to a happy and better future for the human race.

The objective of the series of articles to come is precisely to explain and illustrate the importance of a secure and free Internet, whilst articulating how its distinctive features and its virtual nature require our social mechanisms to be revisited to that end. There are many facets to this umbrella objective, the series promises to be fruitful.

Sunday, January 4, 2015

L’actionnariat salarial, une fausse bonne idée

L’actionnariat salarial est à la mode chez les libéraux. Il est censé véhiculer une dynamique entrepreneuriale vers la classe moyenne, rendre accessible le capitalisme et sa logique d’entreprise au plus grand nombre. Comme le statut d’auto-entrepreneur, il se veut démocratiser l’entreprise et remotiver les masses. Surtout, il est censé être un excellent moyen de motiver les salariés d’une entreprise, souvent de belle taille, au succès économique de celle-ci. Les patrons, ou du moins les concepteurs de ce statut, imaginent fidéliser et dynamiser des salariés qui sinon pourraient plus facilement lever le pied ou regarder ailleurs si l’herbe y est plus verte. Un statut miraculeux ?
Pour l’avoir vu de l’intérieur, dans une grande entreprise de services informatiques qui comme par hasard vient de se faire racheter, je suis pour ma part convaincu que ce statut est en réalité néfaste à long terme, pour tout le monde. Imaginez par exemple un groupe où la part des salariés est si forte dans l’actionnariat que leur collectif siège au conseil d’administration pour y bloquer toute option jugée de nature à imposer de trop forts changements aux salariés. Pire qu’un syndicat classique.
Il me faut dire que je dois ma conviction en grande partie à Pascal Salin, qui dans son excellent ouvrage « Libéralisme », consacre plusieurs pages à ce sujet. Pour y expliquer que contrairement à ces idées reçues, l’actionnariat salarial n’est pas la panacée libérale que beaucoup s’imaginent.
L’analyse qu’en fait Pascal Salin est assez simple et repose sur la comparaison de la logique entrepreneuriale des deux statuts de salarié et d’actionnaire. Car il faut se souvenir que nous sommes tous des entrepreneurs, même quand on est salarié, et que les multiples statuts possibles ne sont que des réponses libres et individuelles à la prise de risque à laquelle chacun de nous fait face chaque jour.
Un salarié est ainsi un entrepreneur individuel qui a choisi de passer un contrat exclusif avec une entreprise. Il lui promet de lui fournir travail et savoir-faire en échange d’un revenu stable et assuré. Son pari est celui de la sécurité, à laquelle il sacrifie la possibilité de gain supplémentaire si l’entreprise réussit mieux que prévu. L’actionnaire raisonne exactement à l’inverse. Il investit à long terme, il sacrifie le revenu sûr et régulier pour parier sur le fort dividende une fois l’entreprise mûre et prospère. Le salarié privilégie le court-terme, l’actionnaire est sur le long-terme.
On rétorquera que justement, l’actionnariat salarié permet de profiter et du court et du long terme. Sauf quand il s’agit d’arbitrer et de prendre des décisions stratégiques. Quand une entreprise doit fermer un site ou licencier, qui prendra la décision ? L’actionnaire ou le salarié, peut-être concerné ?
Je pense ce statut incohérent : si vous croyez au projet de votre entreprise, ayez le courage d’en être actionnaire. Si vous restez salarié, c’est que vous n’y croyez pas vraiment.
L’actionnariat salarial est un produit du clientélisme social-démocrate, qui veut donner l’illusion au peuple qu’il pourrait devenir entrepreneur et riche sans avoir à en payer le prix, voire en faisant payer ce prix par les vrais entrepreneurs que sont les actionnaires traditionnels. Une mascarade socialiste de plus, en sorte.

Saturday, January 3, 2015

Laffer est dans le sac postal

Les services publics sont une source inépuisable de chroniques pour un libéral. Après la SNCF qui augmente ses tarifs au lieu de réduire ses dépenses, voilà que la Poste lui embraye le pas avec une forte hausse du prix du timbre-poste sous prétexte de compenser la baisse du volume postal.

Imaginez trois secondes le même scénario chez votre boulanger. Son pain est depuis longtemps médiocre, mais il est le seul près de chez vous. Vous allez donc chez lui prendre du pain, mais de moins en moins, car depuis quelques années, le supermarché installé près de votre travail produit un pain, certes industriel, mais bien moins cher que celui du boulanger. Un jour, celui-ci, pour faire face à une clientèle plus rare, augmente nettement le prix de son pain, mais sans en changer la qualité. On devine aisément la suite. Vous n’allez plus chez ce mauvais commerçant, ou plus rarement. Et au bout de quelque temps, s’il ne change pas de logique, la faillite l’aura vite rappelé à la réalité.

Nos chers gouvernants se comportent comme ce mauvais boulanger. Les services publics se croient au-dessus des lois économiques et au bout du compte ne nous fournissent plus le service qui est censé justifier leur existence. Ce service devient peu à peu hors de prix, comme en pays communiste.

En économie, on appelle ce phénomène « la courbe de Laffer », du nom de Arthur Laffer qui le premier l’a expliqué. On monte le prix d’un service, ou on augmente les taxes sur une population. Tant que le prix est supportable ou en lien avec le marché, les gens acceptent de le payer. Arrive un jour où la concurrence gagne du terrain. Le boulanger vend moins. Mais il augmente encore ses prix. Et donc encore moins de clients viennent. Ses revenus, alors, au lieu de monter, baissent et de plus en plus, malgré un prix de vente en hausse. Facile à comprendre, la courbe de Laffer est bien connue.

Elle est tellement bien connue que nos énarques l’ignorent superbement. Devant la baisse du volume postal, tout entrepreneur normal prendrait une ou plusieurs des mesures suivantes : nouveau produits ou de meilleure qualité, baisse des charges et de la masse salariale, gains de productivité. Pour la Poste, ce sont bien sûr les coûts qu’il faut réduire. Vendre des bureaux de poste par exemple. Et imaginer de nouveaux services, quitte à ce qu’ils n’aient plus rien à voir avec le timbre et la lettre.


Mais un tel comportement d’entrepreneur est inconcevable pour un bureaucrate ou un politicien. Le politicien préfère faire payer plus le peuple pour un service déplorable plutôt que remettre en cause le concept de service public ou celui de fonctionnariat. Heureusement, la réalité économique le rattrape toujours à la fin.