Monday, April 4, 2016

Les mythes de la démocratie et de la décroissance (2)

Reprenons l’analyse des soi-disant principes proposés par « Démocratie Directe & Résilience ».

Leur second « principe » est exprimé comme suit : « Affirmer l’interaction entre la liberté et l’égalité : La liberté est une valeur fondamentale pour l’individu. L’égalité est une valeur fondamentale pour la collectivité. Ces deux valeurs président à la fondation de la Constitution et sont interdépendantes. Le champ de l’une pouvant réduire le champ de l’autre, la constitution s’efforce de garantir un juste équilibre entre les deux. » S’il est positif de voir ces deux thèmes, surtout la liberté, abordés, on reste dans l’à-peu-près et l’incohérence tout au long de cette affirmation. Commençons avec la liberté.

La liberté n’est pas une valeur. Une valeur est quelque chose à laquelle individuellement on croit et qu’on adopte, le plus souvent parce qu’on y voit une dimension morale et sociale positive. Or la liberté n’est pas un choix individuel, même si elle est affectée par les choix de tous et chacun. La liberté est un produit, un résultat, celui du respect du droit par chacun. Elle peut être une aspiration personnelle, mais si on veut une valeur, ce sera plutôt celle du respect de l’autre et du droit d’autrui.

L’égalité est certainement plus une aspiration, en effet, mais elle ne peut de toute façon l’être qu’à titre individuel et non collectif. Et encore faut-il s’accorder sur ce qu’égalité veut dire. Celle qui est sur nos frontons du moins n’a de sens que si elle va de pair avec la liberté, c’est-à-dire qu’il s’agit de l’égalité de tous face à l’obligation sociale de respecter le droit et de voir le droit respecté par autrui.

Avec de telles définitions, égalité et liberté ne sont jamais en conflit, contrairement à ce qui est dit. L’égalité ne vient « réduire le champ » de la liberté que lorsqu’on parle d’une égalité qui s’impose à autrui, comme pour la soi-disant égalité sociale, ou la fausse égalité forcée des genres et des races. Mais cette égalité n’a aucun sens réel, elle qui se définit en opposition du bon sens et de la morale.

Dès lors, une fois de plus, on comprend que la constitution, vue comme source nécessaire d’équilibre entre liberté et égalité, perd une fois de plus ses raisons d’être. On comprend aussi combien il est facile de falsifier le sens des mots et nous vendre de séduisants concepts comme illusions de liberté.

La liberté fait l’objet de nombreux masques, on la déguise de bien des façons. La préserver passe par une attention particulière aux sens des mots qui viennent à la déguiser ou à la corrompre. A suivre.

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