Bertrand Lemennicier nous le rappelle dans son excellent article analysant le terrorisme, il faut malgré l’horreur et le nombre de
victimes savoir remettre les choses à leur place : le terrorisme est une
menace toute relative et secondaire quand on le remet en perspective des autres
fléaux que nous subissons, à commencer par la foule de ceux qui résultent de l’action
de l’état et des politiciens.
Loin de moi l’idée de banaliser la chose et de ne pas marquer
respect et empathie envers les victimes et leurs proches, bien évidemment. Mais
juste de rappeler que si les terroristes cherchent à nous faire peur, il y a
une manière simple de régler la question : ne pas en parler, ne pas
laisser la peur se diffuser. Après tout, le terrorisme n’existe que parce que
nous en parlons. Alors, évitons le piège.
Il faut à ce titre s’interroger sur le rôle des médias « modernes »
dans le phénomène, car ils sont de loin les plus coupables de cette complicité,
au point je crois que cela pose question. Souvenons-nous, du temps de Zola et
de son célèbre « J’accuse ! », les journalistes du quatrième
pouvoir étaient bien plus dans la recherche de scandale et au service du
citoyen. Certes, le Canard Enchaîné, qui a fêté son centenaire il y a trois
semaines, créé donc en 1916, montre que les grands journaux n’étaient déjà plus
très sévères envers le pouvoir en place, mais aussi que la volonté de critiquer
restait vivace.
Mais aujourd’hui, où sont les journalistes qui cherchent et
traitent des véritables sujets ? Au lieu de passer des heures et des
heures à suivre les détails les plus insignifiants d’une enquête comme le
ferait le porte-parole du gouvernement, ils seraient mieux inspirés de remettre
en cause toutes les apparentes évidences de notre société déliquescente. On en a
eu une illustration récemment avec la myriade de contre-sens donnés au choix des
Britanniques pour le fameux Brexit. On cherche encore ces trop rares
journalistes qui auront osé voir du positif en cette décision pourtant
démocratique !
J’ai depuis des années cessé de lire les journaux. J’avais
cessé de même de regarder les journaux télévisés, et j’avoue que depuis
quelques mois, les circonstances m’avaient remis devant les écrans.
Désormais c’est
une chose décidée, les journalistes ne pourront plus compter sur mon audience.
Je vous invite non seulement à faire de même, mais aussi à
leur faire la concurrence qu’ils méritent. Parlons sur le Net de ce qui compte
vraiment, à savoir lutter contre le pouvoir et contre le mensonge.
C’est à mon sens de loin la meilleure manière pour chacun d’entre
nous de lutter contre la terreur.
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