Le Cercle vient de publier un billet au titre (« L’Homme, un pollueur dans toute la galaxie ? »)
et au texte qui m’ont laissé songeur quant au faible recul que bien des experts
en la matière ont vraiment.
Je ne vais pas disséquer tout le texte, mais simplement le
tout premier paragraphe, cela devrait suffire pour illustrer combien les
écologistes – du moins celui-ci – passent à côté de leur propre sujet. Ou plus
exactement, à quel point ils oublient la réalité sociale de ce monde et la
liberté de chacun.
« Après la COP 21
et les mesures prises par les différents chefs de gouvernement, peut-on
vraiment crier victoire ? » : Victoire ? Il s’agit donc d’une
guerre ? Belle référence pacifiste, on comprend tout de suite que l’écologiste,
appelons-le ce Pollueur, marque un grand respect envers tous et chacun.
Quant aux « mesures prises », la logique est bien
de la même veine : on ne sait pas bien quel est le danger ni l’ennemi,
mais les mesures seront imposées par les
chefs, la victoire s’exprime bien ainsi.
« Peut-on se
montrer satisfait des efforts fournis par chaque pays pour réduire la pollution
? » : Satisfait ? Quel est donc ce roi écolo qui se pose
ainsi en juge ultime des « efforts » de l’humanité ?
La chose serait simplement ridicule si elle ne montrait pas
au passage que ledit Pollueur qui se croit expert n’a tout simplement pas
compris les enjeux profonds de l’écologie et de la pollution mondiale.
Quel est l’objet même de l’écologie ? La préservation,
ou la conservation de la Nature, me répondra-t-on. Fort bien, mais préserver ou
conserver supposent la stabilité, voire le retour à un passé proche supposé meilleur
que notre présent pollué. Or la vie est tout autre : la vie suppose le
changement.
Ne serait-ce que l’explosion démographique, sans même parler
de l’explosion des aspirations du monde à une vie « meilleure », la
réalité humaine est faite de changement. Il faut se nourrir et donc prélever
des ressources dans la Nature. On ne peut pas la conserver, on ne peut que l’exploiter.
Ou mourir, ou demander au nom de l’écologie à des foules immenses de ne plus
vivre ni évoluer.
L’enjeu écologique de l’humanité consiste donc à trouver le
meilleur moyen de gérer ce conflit apparent, ce paradoxe entre vivre et conserver,
entre progrès et nature préservée. Il n’est pas sûr que notre Pollueur l’ait bien
compris, lui qui opte sans plus de réflexion pour le diktat d’une victoire.
Et clairement, pour ce problème comme pour tout problème
social et économique, la seule réponse possible repose dans la liberté :
seul chacun de nous, à son niveau, en fonction de son contexte et de ses
préférences et priorités de vie, seul chacun de nous peut arbitrer entre altérer
et préserver. A la condition bien évidemment de reconnaître ce même droit – voire
devoir – à tous les autres humains.
« En réalité, pas
vraiment. Et pour cause, l’activité de l’Homme et sa course technologique
démesurée et irréfléchie … » : Il serait trop long ici de réagir
à cette autre idiotie. Disons juste que juger la course technologique comme « irréfléchie »
est la preuve que l’auteur est un irréfléchi lui-même…
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