Les chiffres sont passés inaperçus. Les derniers chiffres du
chômage ne confirment pas sa décrue, bien au contraire. Avec plus de 40 000
chômeurs venus le gonfler en plus, il n’y a guère que le chômage qui connaît la
croissance – avec Big Brother bien sûr, ils sont d’ailleurs souvent alliés.
Et ainsi, pendant que le tchador, les sourds y dansent… Les
sourds, ce sont bien sûr tous ceux qui ont de minables intérêts à ce que rien
ne change, depuis des lustres. Les politiques en premiers, les syndicats, les
fonctionnaires, les économistes, les journalistes, les universitaires, mais
même hélas bien des patrons, ceux qui sont à leur place plus par le système de
connivence que par leurs qualités ou celles de leur entreprise. Peut-être pas
tous sont sourds, certes, mais tant d’entre eux, hélas.
Mais les sourds, ce sont aussi ceux qui ne veulent pas
entendre qu’il faut se mettre au travail, qu’il faut renoncer au social, que le
socialisme échoue, ou encore que la dette vole nos enfants. Les sourds, ce sont
tous ceux qui n’osent pas se faire entendre, à l’exemple de ces libéraux trop
indécis.
Pourtant, on sait bien ce qui arrive et on sait bien ce qu’il
faudrait faire. Il suffirait pour se faire entendre de commencer par le dire. Dire
que le chômage est la conséquence d’un marché et d’un droit du travail rigides
et injustes, qui refusent aux jeunes et peu qualifiés la chance de leur vie.
Dire que la monnaie est la première méthode de notre appauvrissement organisé. Dire
qu’il n’y a pas de changement climatique, ou que du moins cela ne regarde pas
les puissants. Ou dire encore que nous n’avons absolument pas besoin des
politiques pour vivre et qu’ils sont nos seules sangsues inciviles.
Que risque-t-on s’il vous plaît ? De ne pas être
entendus ? Plus que nous les sommes déjà ? Quel est le risque vraiment,
quand on n’existe pas sur la scène, de donner de la voix, la voix de la raison ?
Il y a dans la crise sécuritaire actuelle une opportunité
unique que trop peu saisissent. Il y a une opportunité à rappeler la crise
économique et ses causes politiques et sociales. A rappeler que les solutions
pour notre sécurité ne sont pas dans la force mais dans le commerce et dans le
droit. A rappeler que ce pays ne cesse de perdre en prospérité au fur et à
mesure qu’il gagne en textes de loi.
La victoire du FN en est certainement un indice, le peuple
finit par adopter les idées qui lui parlent, celles qu’il entend. Si à cette
date, il n’arrive pas à entendre mieux que le FN, c’est bien sûr à cause de tous ces sourds mesquins qui préfèrent
un petit aujourd’hui à un meilleur demain. Mais c’est aussi parce que les
libéraux ne lui parlent pas, parce qu’ils ont eux aussi trop peur du court terme,
alors qu’ils prétendent faire confiance à cette liberté qui éclairera demain. Espérons
leur prochain virage.
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