Texte de l'entretien :
Stéphane Geyres, 51 ans, est ingénieur
en génie logiciel et professionnel du risque informatique. Il est président du
Mouvement des Libertariens, récent candidat à la législative partielle de Villeneuve-sur-Lot,
en mai-juin 2013, adepte de l’école autrichienne d’économie, il se réclame d’auteurs
comme Frédéric Bastiat, Gustave Molinari, Ludwig von Mises, mais surtout et plus
près de nous, Murray Rothbard et Hans-Hermann Hoppe.
Il considère que l’état, au sens
d’une organisation disposant du monopole de la violence légitime, et le pouvoir
en général, constituent les obstacles
à la civilisation.
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CL : Stéphane Geyres,
bonjour
SG : Bonjour Christian
CL : Vous êtes Président du
Mouvement des Libertariens.
SG : Oui
CL : Le grand public
connaît assez mal le terme « libertarien » et le confond quelques
fois avec le terme « libertaire ».
SG : En effet.
CL : Afin de mieux préciser
les choses, et d’éviter les confusions, pouvez-vous nous résumer dans les
grandes lignes votre mouvement et nous préciser en quoi notamment il
diffère du mouvement libertaire.
SG : Je vais essayer. Le
Mouvement des Libertariens effectivement est un mouvement assez jeune. Nous
venons de fêter les un an du projet et le Mouvement en tant que réalité –
structure, etc. – n’a pas encore un an ; on a créé ça le 1er
février de l’an dernier. Aujourd’hui nous avons 90 membres et une présence
essentiellement sur le net, qui se manifeste par un site web et une page
Facebook, où il y a environ 3200-3300 ‘fans’, donc des gens qui s’inscrivent
comme étant… supportant nos idées. C’est donc encore quelque chose de très
jeune.
Au-delà de ça c’est en fait la
reprise d’un mouvement plus ancien, puisqu’il y a eu un premier – on n’est pas
le premier mouvement des Libertariens en France.
Le premier a existé dans les années
80, fin des années 80, avec des gens comme Henri Lepage, Bertrand Lemennicier,
Pascal Salin à l’époque.
Et au-delà de ça les
libertariens de manière générale, le terme lui-même est une invention de Henri
Lepage, qui est un auteur libéral assez connu, qui reprend le terme « libertarian »
américain, qui lui-même en fait est un anglicisme complètement nouveau qui en
fait, fait référence ni plus ni moins qu’aux Lumières françaises, au Libéralisme,
mais au Libéralisme en évitant le mot de « liberal » qui en anglais
est un peu ambigu, souvent peut vouloir dire en fait plus socialiste qu’autre
chose.
Donc c’est une volonté de faire,
de reprendre ce genre de valeurs, de clairement faire référence à « Libéralisme ».
Et un Libéralisme, pour répondre
à ta question, assez j’oserais dire pur sinon radical.
C’est-à-dire que dans l’esprit,
très schématiquement l’idée même fondamentale du libéralisme tient essentiellement
en deux points :
C’est la perspective d’aller
vers une société de liberté qui repose essentiellement sur le respect du droit
dit naturel, c’est-à-dire un droit extrêmement simple, réel, fort mais extrêmement
simple.
Et dans laquelle ni plus ni
moins l’état tel que nous le connaissons aujourd’hui n’a pas lieu d’être.
Il existe implicitement par le
fonctionnement même de la société, notamment des entreprises privées qui
assurent différentes facettes du droit régalien.
Mais l’état d’aujourd’hui,
bureaucratique, centralisé, jacobin que nous connaissons en France n’a plus
aucune raison d’exister.
CL : Et alors la différence
avec « libertaires » ?
SG : Pardon.
CL : Ca c’est pour le grand
public.
SG : Oui, oui, je m’étonne parfois
de la question, mais c’est vrai qu’on nous la pose.
Les libertaires sont plutôt, je
pense, vus comme étant des anarchistes, où en gros la liberté prime sur tout et
y’a un refus quelque part de tout obstacle à la liberté, notamment la liberté individuelle
et la liberté de mœurs.
Ce n’est pas du tout le
positionnement des libertariens, qui n’ont rien à voir avec des libertaires.
Certains peuvent l’être, mais c’est
pas la règle générale.
Etre libertarien suppose au
contraire une société dans laquelle il y a des règles, il y a un droit, et il y
a des mœurs, avec même – je dirais c’est ça qui prime avant tout même sur la
liberté de chacun, la liberté de chacun s’arrête à celle de l’autre.
Donc il y a une limite par définition
à la liberté.
Ce n’est donc pas du tout une
liberté de mœurs, mais une liberté de droit.
A suivre...
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