De nombreuses initiatives existent visant à favoriser le financement des PME françaises et européennes. […]
Même renforcée, la capacité d’intervention de la BEI […] et les activités de la BPI sont négligeables face à l’ampleur des besoins de financement pour les PME.
[D]epuis 2007, le stock des crédits bancaires aux PME a baissé de façon très significative. […] Bien sûr, la demande de crédit s’est raréfiée compte tenu de la crise économique mais la baisse de la demande n’explique pas tout.
En outre, le spread entre les petits et les « gros » crédits (supérieurs à 1 million d’euros) est passé de 40 points de base avant la crise à environ 100 points de base en 2012. Il y a donc non seulement un problème d’offre disponible de crédits mais aussi un problème de prix.
Pourtant, il existe un instrument financier simple, qui n’a rien de révolutionnaire et qui favoriserait le financement des PME par les banques, tout en permettant à ces dernières de respecter les contraintes imposées par les régulateurs. Il s’agit de la titrisation. Dans un environnement post faillite de Lehman, le volume d’émissions des actifs titrisés est passé de près de 650 milliards d’euros en 2008 à moins de 100 milliards d’euros en 2013. Pourtant, en permettant une rotation plus rapide des actifs portés par les banques, la titrisation est une technique extrêmement utile au financement de l’économie. L’industrie financière ne s’y est pas trompée, elle qui cherche actuellement à établir un label de qualité, avec le soutien actif de la BCE et de la BEI, pour rétablir la confiance dans ce type de produits.
Dans ce contexte, cette proposition de loi vise à doter la Caisse des Dépôts et Consignations du pouvoir de garantir sous forme de titre des crédits aux PME et les revendre à des investisseurs sous forme de « SME-Backed-Securities » (ou SBS). Ainsi serait mis en place un marché secondaire des crédits aux PME permettant de libérer le bilan des banques et augmentant l’offre de crédits disponibles pour les PME. »
Désolé pour la longueur de cet extrait, mais il semble important de bien montrer combien l’UDI, pour ne pas dire H.Morin soi-même, n’a non seulement rien de libéral mais n’a pas compris la crise de 2008 ni su en tirer les conséquences.
Premier point, on constate que le marché est frileux envers les PME, mais on ne cherche pas à comprendre pourquoi. En bon étatiste, il ne voit là qu’une « déficience » de plus du marché, sans doute. Or il faut plutôt se demander pourquoi les PME sont boudées. Peut-être est-ce leur niveau de risque ? Ou qu’au contraire, les grosses entreprises ne sont pas assez exposées – en comparaison – parce que « too big to fail » ? Remarquons juste que la notion de risque n’est évoquée nulle part dans cet exposé, comme s’il était possible de financer toutes les entreprises de la même manière. Voilà sa première erreur.
Ensuite, le voilà qui pousse la titrisation, mécanisme de dilution du risque et de déresponsabilisation qui fut un des moteurs même de la crise de Lehman Brothers. Il le sait, manifestement, mais ne semble pas avoir compris le risque, ou comment le gérer.
Car, saint du saint, il pense avoir la réponse avec un « label » ou un acteur qui jouerait le même rôle, notre chère CdC. Or plus il proposera de remplacer le risque par la garantie de la CdC ou tout autre machin, plus il recréera les conditions d’une bulle du même type que celle de 2008. On ne doit pas gommer un risque.
Cher M.Morin, le risque capitaliste existe et il n’est pas homogène. Il est normal que certaines entreprises aient plus de mal que d’autres à se financer. Le rôle des banques et autres financiers, c’est de faire cet arbitrage. Laissez-les faire !
« Proposition de loi relative á la promotion de l’efficacité énergétique
Dans un contexte de déficit du budget et de la balance commerciale, de tension sur les prix de l’énergie fossile, mais aussi de précarité énergétique de plusieurs millions de ménages, la promotion de l’efficacité énergétique constitue la solution la plus pertinente à déployer dans l’ensemble des secteurs de l’économie. L’efficacité énergétique relève d’un ensemble de technologies et de nouveaux services marqués par la digitalisation de l’économie et de l’énergie, pour lequel de nombreuses start-up, petites et moyennes entreprises (PME) et entreprises industrielles françaises excellent. Elle ouvre à la France un champ de compétitivité accrue pour son économie (croissance économique fondée sur la rationalisation des ressources naturelles ; ambition à l’export tournée vers des modèles économiques innovants).
[…] Afin de favoriser l’innovation dans les nouvelles technologies de l’efficacité énergétique et d’encourager la diffusion de ces technologies au profit de l’environnement, de l’emploi et de la compétitivité, cette proposition de loi avance plusieurs mesures pour faire face efficacement à ces deux difficultés. »
Hervé Morin sévit à nouveau. Le sujet, obscur et digne des meilleurs boboismes, rappelle vaguement la chasse au gaspi des années 70 et 80. Sa nature économique et technologique le place d’emblée hors de portée du politique.
Qu’à cela ne tienne, la première phrase est un bijou de contre-sens : la balance commerciale, cela n’a pas de sens ; le budget n’a rien a voir avec les prix du pétrole ; la précarité énergétique est vide de sens ; pourquoi « la solution » et pourquoi pas la libéralisation de la production ?
La définition du concept est tout aussi boboide : « digitalisation » (on dit « informatisation ») ; l’énergie, réalité abstraite, pourrait se « digitaliser » ! Imaginez le Soleil qui serait mis en ordinateur !
La « rationalisation » des ressources naturelles est une autre marque de non libéralisme, car ce truisme ne peut être envisagé que grâce a la libre opération du marché des ressources, dont on ne touche pas un mot.
Bref, voilà un projet de loi sans enjeu, mal analysé et que propose une intervention étatique de plus, à l’inverse de la vague de libéralisation dont la France a besoin.
Nous avons épuisé les propositions du « contre gouvernement ». Désormais, nous nous attachons à l’analyse des Thématiques :http://
« Affaires étrangères et biens publics mondiaux »
« Chantal Jouanno – Communiqué de presse sur l’exploitation des ressources naturelles de l’Arctique
L’exploitation des ressources naturelles de l’Arctique revient encore une fois sur le devant de la scène. La richesse supposée, aucun élément tangible ne peut actuellement la corroborer, en hydrocarbure de l’océan Arctique est actuellement au centre de toutes les convoitises de ses états riverains, sans considération pour la protection de cette région vitale pour l’équilibre de la planète.
A l’heure de la sortie du premier tome du rapport du GIEC sur le réchauffement climatique prévoyant une hausse de température pouvant aller jusqu’à 5°C à l’horizon 2100 si aucune action d’envergure n’est menée, l’arraisonnement de l’Arctic Sunrise par les gardes côtes le 19 septembre illustre la difficulté des états à prendre en compte les intérêts écologiques lorsque leur approvisionnement en hydrocarbures est en jeu.
Doit-on laisser pour autant exploiter les dernières zones vierges de notre planète, avec les risques que cela comporte ? […] »
Chantal Jouanno se manifeste donc comme une verte teintée de bleu, mais presqu’aussi rouge que certains écolos. Elle a raison de se soucier des convoitises étatiques, mais elle ne semble par contre pas avoir encore compris que le GIEC n’est qu’une mascarade, une misérable pompe à fric malhonnête. Quant à sa vision de la gestion du risque industriel, elle semble oublier que tous les grands accidents écologiques passés ont tous une origine d’ordre bureaucratique. Personne ne peut mieux gérer le risque écologique que la responsabilisation pleine et entière des investisseurs privés. Voilà ce que dirait une véritable écologiste.
Sur le thème « Agriculture, ruralité, forêt et agroalimentaire », Yannick Favennec, vice-président de l’UDI en charge de l’agriculture et de la ruralité, s’exprime, pour notre bonheur :
"Si ce texte présente quelques avancées en favorisant les installations progressives d’agriculteurs et en renforçant la contractualisation entre les filières agricoles et la distribution, il présente beaucoup de fragilités sur d’autres aspects : d’une part, le projet de loi entend lutter contre la volatilité des prix des matières premières, mais ne dit pas avec quels moyens. D’autre part, rien dans ce texte n’est prévu pour structurer nos filières agricoles. Enfin, aucune mesure n’est envisagée pour renforcer notre recherche génétique et agroalimentaire, afin que la France retrouve sa place de leader agricole en Europe d’ici 2020" souligne le député mayennais. »
« Le gouvernement prend enfin la mesure du désarroi de l’agriculture bretonne.
[…] La Bretagne doit-elle poursuivre sur ce qui a été sa force : une agriculture intensive, souvent «hors-sol», et compétitive face à la concurrence mondiale sur tous les marchés ? Ou un autre modèle agricole plus environnemental fondé sur la qualité et tourné en priorité vers le marché intérieur français et européen !? Ce nouveau modèle nécessite une adaptation en profondeur des exploitations agricoles, de nouvelles méthodes qualitatives et des formations adéquates.
Plutôt que d’allouer des fonds publics sans orientation stratégique, il appartient au-delà de l’urgence des besoins de trésorerie, de trouver une réponse avec tous les acteurs concernés à des problèmes structurels et structurants pour cette région. »
Le premier texte montre combien l’UDI n’aime pas le marché : « lutter contre la volatilité des prix […] mais ne dit pas avec quels moyens » : eh bien le marché pardi ! Le texte montre aussi qu’on part du principe qu’il revient à l’état de « structurer nos filières agricoles » et d’assurer la « recherche génétique ». Vive le marché chez l’UDI !
Le second accentue cette vison planiste digne de l’URSS. Les questions soulevées sont de bonnes questions. Mais la seule réponse possible doit venir des agriculteurs eux-mêmes et de personne d’autre. Vous doutiez du socialisme de l’UDI ?
« Le dimanche, quel sacré shopping ! - Mme Sylvie Smaniotto.
Devons-nous forcer les salariés à ne pas travailler le dimanche ? La réponse ne peut être que négative dès l’instant ou « la force » et la contrainte ne devraient pas avoir de place dans un pays soucieux du libre abrite des citoyens et de la liberté d’entreprendre. Or, à l’aune de l’actualité, nous constatons trop souvent avec désarroi l’impuissance des salariés volontaires et la toute-puissance de syndicats s’immisçant dans le libre arbitre des salariés.
Et pourtant, afin de faciliter le travail le dimanche, de minces exceptions négociées entre partenaires sociaux ont certes été ouvertes avec la loi du 10 août 2009. Il n’en demeure pas moins que la règle actuelle, selon laquelle des syndicats pourraient forcer les salariés à ne pas travailler le dimanche, reste déraisonnable. Cette règle doit changer car elle est toute à la fois injuste, improductive, et liberticide ! Malheureusement, ici, le changement n’est que tentant…
Injuste d’abord! Plus que les interdictions du travail les dimanches, c’est le caractère incompréhensible de notre droit conduisant certains commerces à ouvrir tandis que d’autres, quelques rues plus loin, ne le peuvent pas. […]
Improductive ensuite! [….] Et puis, c’est la production, et donc indirectement la consommation, qui serait relancée par le travail dominical.
Liberticide surtout ! Lorsque des salariés et leurs employeurs veulent travailler le dimanche et que, par d’obscures ressorts des syndicats retors le leur interdit, c’est la liberté contractuelle en particulier, et la Liberté en général qui est restreinte. […]
Que la loi cesse d’affirmer en substance « dimanche, jour sacré ! », et qu’elle démontre seulement une préférence pour le repos dominical tout en laissant la possibilité aux français de se dire: « dimanche, quel sacré shopping ! ». »
Rendons hommage à cette dame, sa cause est juste et son discours se distingue, tranche de celui d’un Hervé Morin par exemple, on sent qu’elle a justice et liberté à cœur. Mais hélas, comme 99% des Français et probablement 100% des élus, elle n’entend rien à l’économie et se laisse berner par le discours keynésien de Hamon. Et elle commet un faux-pas sur sa dernière phrase en proposant de garder la loi au lieu de dire clairement que le travail le dimanche ne devrait tout simplement pas être objet d’une loi.
« Écoutes de la France par la NSA : « Jusqu'à quel point peut-on être aveugle sur le devenir de notre souveraineté numérique ?! » - Catherine Morin-Desailly
« L’urgence pour la France de prendre la mesure de l’enjeu que représente la maîtrise de nos données, qu’elles soient d’ordre privé, économique ou diplomatique et de peser dans la nouvelle gouvernance mondiale de l'Internet, avec l'aide de ses partenaires européens. »
Pour la présidente du groupe d’étude Médias et Nouvelles technologies : « Il est désormais certain que les communications téléphoniques des citoyens français sont interceptées de façon massive. Sur une période de trente jours, du 10 décembre 2012 au 8 janvier 2013, ce sont ainsi 70,3 millions d'enregistrements de données téléphoniques des Français qui ont été effectués par la NSA.» […]
Cela suppose une fois pour toute une véritable reprise en main par la France et l'Union européenne des enjeux internationaux du numérique. Il y a quelques jours au Sénat, la sénatrice a ainsi interrogé -en vain- Fleur Pellerin dans le cadre d'un débat sur la protection des données personnelles.
Elle s'est félicitée que "les dirigeants des organisations responsables de la coordination de l'infrastructure technique de l'Internet au niveau mondial aient récemment exprimé à Montevideo (Uruguay) leur vive préoccupation face à l'érosion de la confiance des internautes suite aux révélations de contrôle et de surveillance omniprésente. L'absolue nécessité d'accélérer la mondialisation des fonctions de l'IANA et de l'ICANN vers un environnement dans lequel toutes les parties prenantes, y compris tous les gouvernements, participent sur un pied d'égalité se fait dont de plus en plus pressante". […] »
Nous sommes là devant un paroxysme d’incompétence. Outre la vision collectiviste habituelle (« nos données ») cette dame souffre d’une totale incompréhension de l’informatique, d’Internet et de leurs enjeux. Si la France doit prendre la mesure d’un enjeu, c’est bien qu’au contraire, il est bien trop tard pour espérer maîtriser quoi que ce soit, sauf – mais c’est sans doute ce qu’elle souhaite – à espérer transformer le Net pour en faire un espace sujet à Big Brother. Elle confond allègrement la surveillance par la NSA avec la protection des données des individus, ne voyant pas que l’enjeu et la seule solution réside dans la sortie complète des gouvernements de l’espace numérique. La « véritable reprise en main » qu’elle propose est bien sûr impossible. Surtout, elle ne voit pas que plus les états tenteront de prendre le contrôle du Net, plus de nouvelles alternatives verront le jour ? Si cette dame était une libérale, elle serait opposée à la NSA, certes, mais surtout ferait le promotion d’un Internet libéré de toute forme de contrôle étatique.
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