« Pour réduire l’endettement de la France, nous affecterons à la réduction de la dette la moitié des marges financières que nous dégagerons. »
Le PS a le bon goût de faire court parfois, mais dans ce cas, cela reste dense en erreurs, du moins en questions.
Réduire l’endettement est un noble objectif, qui aurait mérité bien plus de clarté et de force. Non, au contraire, on reste très évasif. Comment dégager des marges ? Qu’est-ce qu’une marge financière – il n’y a de marge que commerciale. Quelles conséquences de cette réaffectation – quelque chose perdra cette moitié de marge, donc à quel prix ?
Et surtout, pas un mot sur les sources de la dette. Car payer sa dette, c’est bien, mais réduire les besoins de dette et donc ses dépenses, c’est mieux.
On a l’impression sur ce sujet qu’il fallait en parler, mais surtout que comme on savait très bien que les dépenses ne seraient pas touchées, on ne pouvait pas en dire plus.
« Pour encourager les comportements écologiques, nous rendrons la TVA « éco-modulable » (diminuée sur les produits non-polluants et augmentée sur les produits polluants). »
Les proposition du PS sont courtes. Mais toujours de grande densité. Qu’est-ce qu’un produit polluant ? L’électricité issue du nucléaire l’est-elle ? Que veut dire « diminuée » ou « augmentée » - de combien ? Est-ce que la diminution est de 1% quand l’augmentation serait de 5% ? Mais surtout, qu’est-ce qu’un « comportement écologique » ou pas et pourquoi la TVA aurait-elle ce rôle, cette capacité et cette moralité à se permettre d’en juger et de pénaliser – pardon, de dérober – celui dont le comportement ne serait pas codifié ? Le PS croit donc pouvoir codifier ainsi, aussi simplement, l’arbitrage pourtant immensément complexe entre court terme (non écolo) et long terme (écolo) que chacun de nous fait sans même sans rendre compte à chaque instant ? La société ne se règle pas par juste un taux de TVA. Serait-ce de la bêtise sincère ou de l’enfumage ? Ooops, l’enfumage, ce n’est pas très écolo, alors ce doit être de la bêtise…
« Pour que notre alimentation soit plus saine et pour que les agriculteurs vivent de leur travail, nous orienterons les achats alimentaires des collectivités locales vers l’agriculture et la pêche de proximité (lait et laitages, viandes, fruits et légumes). »
Quelle efficacité de la propagande socialiste ! Pas moins de trois illusions en une seule proposition ! « Alimentation plus saine » ? Vous tombez malades en mangeant vous ? Nos chers socialistes n’ont pas dû aller voir comment, dans certains pays où l’alimentation *n’est pas industrielle*, manger est à la fois vital et dangereux. Mais en France…. Si nous devenons obèses, c’est parce que nous sommes tentés par l’abondance, tout simplement. « Vivre de son travail ». En plein marxisme, le PS ne veut toujours pas voir que ce n’est pas le travail qui est source de valeur et de mérite, mais le service rendu à autrui. Autrement dit, si nos pêcheurs sont trop chers, soit il faut baisser les charges, soit acheter ailleurs parce qu'ils ne sont pas performants. Mais il n’y a pas de raison de les aider. Pourquoi aider les médiocres ? S’il faut aider, pour que cela soit plus efficace, ce sont les meilleurs qu’il faut aider. Certes, ici, le mieux serait de baisser les charges... Enfin, « Orienter les achats ». Ah bon ? Et l’objectivité des procédures d’achat public ? On préférera donc acheter plus cher un mauvais produit ? Avec nos impôts, s’entend. Et on vient nous parler de solidarité ?
« Pour sortir de la dépendance du nucléaire et du pétrole, nous développerons massivement les économies d’énergie et les énergies renouvelables et nous proposerons à nos partenaires la mise en place d’une Communauté européenne des énergies. Nous organiserons un débat national sur la transition énergétique dès 2012. »
Notons d’emblée que nous attendons toujours le débat sur la transition énergétique, mais cela n’est qu’un détail.
La vraie question que pose cette « mesure » est avant tout celle de la dépendance énergétique. Ce terme est très ambigu. Nous dépendrions du pétrole, mais aussi des pays producteurs, souvent peu fiables. Notons que dans une société libre, cette dernière dépendance n’existerait pas. Les pays n’existeraient pas et le pétrole se vendrait sur le marché comme n’importe quelle matière première. Ce faisant, les variations de prix suffiraient à gérer la prétendue « dépendance ». Ensuite, sommes-nous tant en situation de crise et de dépendance qu’il faille développer « massivement » les économies d’énergie - sur le dos du contribuable ?
Non, nous ne sommes pas en crise. Le cours de l’or noir est stable autour de 100 dollars depuis deux ans et demi, alors même que la valeur du dollar continue de chuter. S’il y avait crise, les prix seraient au moins au niveau de 2008 avec 140 dollars – et même à l’époque, on ne parlait pas de crise. L’épuisement des ressources ? S'il y avait épuisement des ressources, il y aurait crise.
Tout cela pour dire que cette mesurette est sans fondement réel, qu’elle propose des « développements » sur fonds publics qui n’ont rien de prioritaire ni surtout de légitime est qu’elle n’est destinée qu’à faire les yeux doux aux Verts de gris.
« Pour alléger la facture énergétique des Français, nous réinvestirons une partie des superprofits des groupes pétroliers dans des aides à l’isolation, le développement des énergies renouvelables et la mise en place de tarifs progressifs pour le gaz, l’électricité et l’eau. »
Cette rapide proposition a l’avantage d’être claire, le groupe Total est mis sous tutelle, ou nationalisé, puisqu’on annonce qu’on va librement disposer de ses revenus supposés a priori outranciers pour jeter cet argent volé par les fenêtres du renouvelable. Deux choses dès lors. Il ne viendrait pas une seule seconde à l’idée d’un socialiste que si Total pensait qu’il y avait un réel besoin de renouvelable, ils auraient déjà investi pour en tirer d’autres « superprofits » ? Première contradiction. Mais surtout, rappelons que la raison première de l’état, son rôle fondamental, c’est d’assurer le respect de la propriété privée. Et on affiche clairement qu’on ira voler les riches pour gaspiller le fruit de leur travail ? Ne nous étonnons donc pas qu’il ne reste plus que des pauvres dans ce pays.
« Pour stopper l’envolée des loyers, nous plafonnerons leur montant lors de la première location ou à la relocation, notamment dans les zones de spéculation immobilière, et nous financerons la construction de 150 000 logements sociaux par an. »
Il est extraordinaire de constater l’incompétence économique du PS. Il y a au moins deux siècles qu’on sait montrer que toute limitation des prix à la hausse conduit à la raréfaction du produit dont le prix montait parce que déjà rare. Le contrôle des loyers est en réalité la cause même du mal-logement français. Mais qu’à cela ne tienne, le PS propose démagogiquement de foncer tête baissée dans l’impasse. Quant à la construction de logements sociaux, elle vient doublement perturber le jeu : elle n’est forcément pas adaptée à la demande, elle coûte une fortune au contribuable et elle conforte le locataire dans l’impunité en cas de non paiement du loyer, ce qui appauvrit encore le marché. Non, il n’y a qu’une politique possible et pour une raison simple : le logement est une ressource, il relève donc de l’économie et du marché et il faut donc libérer totalement ce marché pour que l’offre et la demande puissent enfin se rejoindre.
(Voir Le Very-Best-Of Frédéric Bastiat :http://www.institutcoppet.org/wp-content/uploads/2012/03/Le-very-Best-Of-De-Frederic-Bastiat-2012.pdf )
Sunday, February 23, 2014
Série Analyse des Programmes : Le FdG : 7 à 12
« L’Argent des Entreprises
Nous proposerons des mesures précises pour désintoxiquer les entreprises de la finance et pour mettre fin à la déstructuration du marché du travail et à la désindustrialisation du pays. Nous en finirons avec les 30 milliards d’euros annuels d’exonérations de cotisations sociales patronales, dont on a pu constater l’inefficacité pour l’emploi, et avec les exonérations fiscales.
Nous taxerons les revenus financiers des entreprises.
Nous modulerons l’impôt sur les sociétés et le taux des cotisations sociales afin d’inciter les entreprises à développer la valeur ajoutée, les formations, les salaires et l’emploi, en pénalisant les entreprises qui délocalisent, développent leurs placements financiers, ou se servent des nouvelles technologies pour supprimer des emplois et dégrader les conditions de travail. Nous créerons les conditions pour imposer aux banques le financement, à des taux d’intérêt faibles, de projets porteurs d’un renforcement de l’emploi, de la qualification et du potentiel de création de valeur ajoutée dans les territoires. Ainsi, des fonds régionaux et un Fonds national pour l’emploi et la formation pourront se servir des moyens d’intervention publique à leur disposition (bonifications d’intérêts, garanties d’emprunts) en réutilisant à cet effet les fonds aujourd’hui gaspillés dans les cadeaux fiscaux et sociaux aux entreprises. »
Devant tant d’erreurs fondamentales d’économie et de compréhension sociale, dignes d’un marxien attardé, limitons-nous juste à quatre mots : désintoxiquer, modulerons, inciter et porteur.
Les entreprises ne sont pas intoxiquées, d’ailleurs, elles ne sont pas, tout simplement – une entreprise n’est qu’une abstraction où se mêlent les intérêts personnels de tous ses acteurs. Ce sont les pouvoir publics qui sont intoxiqués à la dette, ce qui est très différent. Mais le FdG ne supporte pas l’idée même que l’économie et donc la finance puisse lui échapper, puisse être libre finalement. Le FdG est l’exemple ultime en France de parti totalitaire, 30 ans après le Mur.
Le FdG croit pouvoir « moduler » l’impôt et ainsi piloter les entreprises à sa guise. Il ne voit pas que le marché est têtu et n’en fera qu’à sa tête. Il ne voit pas qu’il ne peut pas jouer le rôle du grand planificateur des peuples. Cela ne fonctionne pas, même la Chine est en train d’en revenir.
Le terme « inciter » est ainsi une plaisanterie, remplaçons le par « obliger » et la phrase prend tout son sens. Ce n’est pas de l’économie, c’est du dirigisme par l’impôt.
Enfin, comment le FdG compte-t-il savoir ce qui est « porteur » ou pas ? Par décisions de son politburo ? Encore une fois, n’ont-ils pas encore retenu la leçon du discours de Prix Nobel de Hayek en 1974 ? Personne ne peut mieux identifier les besoins d’un peuple que le marché libre.
« L’Argent public
Nous voulons libérer les finances publiques des griffes des marchés financiers.
Notre stratégie se décline en quatre axes : reprise du contrôle des mouvements de capitaux aux frontières de l’Union européenne ; possibilité que les banques centrales contribuent directement au financement des biens et des services publics ; obligation de détention de titres de la dette publique par les institutions financières ; abrogation du Pacte de stabilité et du Pacte pour l’Euro+ pour ouvrir la voie à un nouveau Pacte européen de progrès social et de codéveloppement.
Nous proposons que la BCE (et les banques centrales nationales comme la Banque de France qui constituent ensemble l’Euro-système) finance directement, par création monétaire, un Fonds de développement social, solidaire et écologique européen. Celui-ci remplacera le Fonds de stabilité financière institué en mai 2010 par les dirigeants de l’euro et auquel ceux-ci entendent substituer, à partir de 2013, un « Mécanisme européen de stabilité » flanqué du « Pacte pour l’Euro+ ».
Le Roi dit « Nous voulons ». Yaka-Fokon. Voilà le FdG. Les finances ne sont pas au « griffes » des marchés, elles n’ont juste que ce qu’elles méritent : la meilleure manière de libérer la politique et le peuple de la contrainte du marché, c’est de cesser de s’endetter. Il n’y a pas d’autre solution. Les « quatre axes » ne sont ainsi que des manifestations du rêve communiste : isolationnisme financier, donc autarcie et famine quelque temps après ; financement par banque centrale, donc création monétaire donc hyper-inflation et misère ; obligation à détenir… des obligations, donc titrisation du risque sur toute la place, donc personne n’y échappera ; abrogation du Pacte, donc accélération du déficit et donc…. de la dette ! Ridicules.
« La « règle d’or » et la dette
La question de la dette fait l’objet d’un double mensonge :
– La dette serait due aux politiques de redistribution. Or ce sont les politiques fiscales de droite qui ont creusé la dette. Depuis 2002 la multiplication des exonérations fiscales et sociales a fait perdre près de 100 milliards d’euros au budget de l’État et a provoqué le doublement de la dette. Par ailleurs, dès 1973 l’État a renoncé à sa prérogative de battre monnaie. Ne pouvant se financer directement ni auprès de la Banque de France ni aujourd’hui auprès de la BCE, il est ainsi obligé de s’adresser aux banques privées, qui prélèvent des intérêts au passage. La dette de tous fait la rente de quelques-uns.
– La « discipline budgétaire » aurait le même sens pour un ménage et un État. En réalité, le déficit public, bien utilisé, crée de la demande. Il permet de remplir le carnet de commandes des entreprises et de stimuler la création de richesses et d’emplois, bases des recettes fiscales et parafiscales qui contribuent ensuite à réduire la dette. Les cures d’austérité drastiques, en supprimant au passage des services utiles aux populations, entraînent le scénario grec : on déprime la demande, les entreprises ferment ou licencient, l’économie entre en récession, donc les rentrées fiscales baissent et pour finir… la dette augmente. »
Double mensonge en effet, mais de la part du Front de Gauche bien sûr. Qui a dit que la dette serait due à la redistribution ? Par contre, balayer cet argument en avançant que la fiscalité peut creuser la dette, il fallait oser ! La dette, ce sont des dépenses, pas des recettes ! Certes, réduire les recettes réduit aussi la capacité de dépense, ou plutôt, augmente la dette si la dépense ne baisse pas. Mais avouez qu’il faut être tordu pour raisonner ainsi !
Sur le second « mensonge », nous sommes en plein Keynes – donc en plein délire. « Le déficit public crée de la demande ». C’est comme dire que plus on est endetté, plus on permet aux autres de s’enrichir… sur notre dos. Le FdG n’a pas encore su voir combien l’économie – la vraie (*) – n’a rien à voir avec les équation idiotes de Keynes, mais c’est normal : la dette et donc le déficit, c’est son sang, il faut pouvoir dépenser à tout va pour montrer qu’on existe…
(*) Allusion aux "vraies lois de l’économie" selon J.Généreux, le pseudo économiste en chef du FdG.
«L’argent des banques, un pôle financier public
Contre la dictature des marchés financiers et des gestionnaires de capitaux, l’obsession du court terme et le contournement de la démocratie, nous agirons pour établir le pouvoir de la société sur les banques et le crédit afin de produire autrement les richesses.
Nous créerons un pôle financier public par la mise en réseau des institutions financières publiques existantes […] Ce réseau sera chargé d’une nouvelle mission de service public du crédit et de l’épargne, au service de l’emploi, de la formation, de la croissance réelle et de la préservation de l’environnement afin de sortir de la crise et de l’emprise des marchés financiers.
Son action permettra de soutenir localement les luttes sociales, appuyées sur de nouveaux droits des salariés et des citoyens et sur des fonds régionaux pour l’emploi et la formation. Les salariés et leurs représentants disposeront d’un droit de saisine de ce réseau. […]
Nous combattrons la spéculation et la financiarisation de notre économie en interdisant les ventes de gré à gré, les ventes à découvert et les produits spéculatifs et en bloquant les échanges de capitaux avec les paradis fiscaux, ce qui contribuera à leur disparition. Nous imposerons la séparation des banques de dépôt et des banques d’investissement. »
Le FdG, comme d’habitude, est à pleurer. La seule première phrase pourrait faire l’objet d’un ouvrage entier. Dictature des marchés : les marchés ne sont qu’un processus neutre, la dictature n’est que du côté du pouvoir politique. Le court terme : personne n’est plus court-termiste que l’auteur de ce texte qui nie l’épargne et donc ne permet pas de construire l’avenir. Contournement de la démocratie : il n’y aucun lien entre marché et démocratie, du moins la démocratie élective que nous subissons. L’ironie est même extrême, car la seule véritable démocratie, celle où chacun dispose d’un vote réel, c’est le marché libre qui se nourrit des choix individuels permanents. Enfin, produire autrement des richesses : Cela n’existe pas. Pardon, si, il y a un autre moyen : le vol inflationniste que nous promet la gestion monétaire du FdG.
Nous avons laissé la suite pour permettre à tout le monde de se rendre compte à quel point le FdG nous promettrait une immense pompe à fric sans fond, système où la monnaie et l’argent coulent à flot sans venir de nulle part, avec la misère comme seule issue. Et on critique la finance ? Aller, pour la fin, on a gardé une surprise. Il y a une bonne mesure dans ce texte, une seule, même si elle ne devrait pas être imposée… Laquelle ?
« L’argent en Europe et dans le monde
Nous agirons en même temps pour changer les traités européens, afin de mettre un terme à l’indépendance de la BCE vis-à-vis des instances démocratiques nationales et européennes, et pour que sa mission, sa politique monétaire et de crédit donnent la priorité à l’emploi et au développement humain durable.
Cette action peut commencer dès aujourd’hui dans les luttes pour d’autres financements des entreprises et des services publics, avec le Fonds de développement social solidaire et écologique européen financé par la création monétaire de la BCE.
En même temps, il s’agirait d’instituer une coopération euro-méditerranéenne de progrès social, écologique et de codéveloppement en direction des pays du Maghreb, du Machrek, d’Afrique noire et du MoyenOrient.
Simultanément à ces actions pour une autre utilisation de l’euro en France, en Europe et dans le monde, nous prendrons des initiatives pour mettre fin à la domination des États-Unis sur le système monétaire international avec la création d’une monnaie commune mondiale alternative au dollar. Elle permettrait l’essor d’un nouveau crédit massif, peu coûteux et sélectif, pour financer les investissements nécessaires aux peuples du Sud pour maîtriser leur développement et pour protéger l’environnement et les biens communs de l’humanité. »
Cet extrait est un des plus révélateur du double-langage et de l’incompétence communiste du FdG en matière économique. Les fausses analyses vont à la pelle : mythe de la BCE responsable, mythe du lien entre monnaie et emploie et développement, « autres financements », « utilisation de l’euro », « domination du dollar », mythe de la « monnaie mondiale ». Tous ces mythes partent de la fausse idée, tout à fait keynésienne, que la monnaie porte pouvoir et richesse et peut orienter la création de celle-ci. On pourrait ainsi, en allouant des fonds nouveaux, juste en claquant des doigts, lancer une économie que les méchants capitalistes écrasaient. Le passage explicite et sur le financement par la « création monétaire » illustre cette idée sans place au doute.
Or les économistes autrichiens l’ont clairement montré, la vraie monnaie ne se crée pas et le seul moyen de créer de la richesse reste la production. La création de monnaie fiduciaire conduit au contraire à une redistribution et à une dilution de la richesse. Ainsi, de superbes plans tels que celui du FdG ne sont prometteurs que de misère, car la place n’y est nulle part faite à l’entreprise.
« 3. La Planification Écologique
Nous le savons désormais, la catastrophe écologique remet en cause potentiellement les conditions mêmes de la vie humaine sur Terre. Or le réchauffement climatique, la destruction de la biodiversité, l’épuisement rapide des ressources naturelles ne sont pas des catastrophes d’origine naturelle, mais le résultat des logiques capitalistes du profit maximal à court terme. Face à la tyrannie du productivisme, nous proposons la planification écologique comme moyen de redéfinir nos modes de production, de consommation et d’échange en fonction de l’intérêt général de l’humanité et de l’impact de l’activité économique sur l’écosystème. Elle permettra de préciser les orientations et les investissements publics nécessaires pour enclencher une transition écologique et promouvoir un développement humain durable créateur d’emplois et facteur d’égalité sociale. Elle s’appuiera sur un plan écologique débattu et voté au Parlement, assorti d’une loi de programmation financière. »
Catastrophe écologique ? Vous en avez remarqué une vous ? Parce qu’apparemment, notre vie serait en danger. Tellement que personne ne l’a remarqué, c’est fou non ? Hélas pour le FdG, à supposer que les ressources naturelles soient en danger, c’est au contraire précisément le capitalisme – et lui seul – qui peut les gérer au mieux et réduire voire rendre impossible leur extinction. La vidéo ci-contre développe cette idée autour d’un débat sur la « décroissance », autre lubie. La planification écologique est bien évidemment tout d’abord une planification, donc le FdG nous propose une économie planifiée, ce qui est un des principaux facteurs de la chute de l'URSS et du Mur de Berlin. Belle mémoire courte de ces chers communistes ! Il est notamment extraordinaire que ces braves gauchistes ne viennent jamais à se demander pourquoi, si leurs théories allaient autant de soi, personne à part eux ne propose leurs méthodes. Étonnant, non ?
(Voir la vidéo ici => http://www.youtube.com/watch?v=RPpAG3cp4uY )
Nous proposerons des mesures précises pour désintoxiquer les entreprises de la finance et pour mettre fin à la déstructuration du marché du travail et à la désindustrialisation du pays. Nous en finirons avec les 30 milliards d’euros annuels d’exonérations de cotisations sociales patronales, dont on a pu constater l’inefficacité pour l’emploi, et avec les exonérations fiscales.
Nous taxerons les revenus financiers des entreprises.
Nous modulerons l’impôt sur les sociétés et le taux des cotisations sociales afin d’inciter les entreprises à développer la valeur ajoutée, les formations, les salaires et l’emploi, en pénalisant les entreprises qui délocalisent, développent leurs placements financiers, ou se servent des nouvelles technologies pour supprimer des emplois et dégrader les conditions de travail. Nous créerons les conditions pour imposer aux banques le financement, à des taux d’intérêt faibles, de projets porteurs d’un renforcement de l’emploi, de la qualification et du potentiel de création de valeur ajoutée dans les territoires. Ainsi, des fonds régionaux et un Fonds national pour l’emploi et la formation pourront se servir des moyens d’intervention publique à leur disposition (bonifications d’intérêts, garanties d’emprunts) en réutilisant à cet effet les fonds aujourd’hui gaspillés dans les cadeaux fiscaux et sociaux aux entreprises. »
Devant tant d’erreurs fondamentales d’économie et de compréhension sociale, dignes d’un marxien attardé, limitons-nous juste à quatre mots : désintoxiquer, modulerons, inciter et porteur.
Les entreprises ne sont pas intoxiquées, d’ailleurs, elles ne sont pas, tout simplement – une entreprise n’est qu’une abstraction où se mêlent les intérêts personnels de tous ses acteurs. Ce sont les pouvoir publics qui sont intoxiqués à la dette, ce qui est très différent. Mais le FdG ne supporte pas l’idée même que l’économie et donc la finance puisse lui échapper, puisse être libre finalement. Le FdG est l’exemple ultime en France de parti totalitaire, 30 ans après le Mur.
Le FdG croit pouvoir « moduler » l’impôt et ainsi piloter les entreprises à sa guise. Il ne voit pas que le marché est têtu et n’en fera qu’à sa tête. Il ne voit pas qu’il ne peut pas jouer le rôle du grand planificateur des peuples. Cela ne fonctionne pas, même la Chine est en train d’en revenir.
Le terme « inciter » est ainsi une plaisanterie, remplaçons le par « obliger » et la phrase prend tout son sens. Ce n’est pas de l’économie, c’est du dirigisme par l’impôt.
Enfin, comment le FdG compte-t-il savoir ce qui est « porteur » ou pas ? Par décisions de son politburo ? Encore une fois, n’ont-ils pas encore retenu la leçon du discours de Prix Nobel de Hayek en 1974 ? Personne ne peut mieux identifier les besoins d’un peuple que le marché libre.
« L’Argent public
Nous voulons libérer les finances publiques des griffes des marchés financiers.
Notre stratégie se décline en quatre axes : reprise du contrôle des mouvements de capitaux aux frontières de l’Union européenne ; possibilité que les banques centrales contribuent directement au financement des biens et des services publics ; obligation de détention de titres de la dette publique par les institutions financières ; abrogation du Pacte de stabilité et du Pacte pour l’Euro+ pour ouvrir la voie à un nouveau Pacte européen de progrès social et de codéveloppement.
Nous proposons que la BCE (et les banques centrales nationales comme la Banque de France qui constituent ensemble l’Euro-système) finance directement, par création monétaire, un Fonds de développement social, solidaire et écologique européen. Celui-ci remplacera le Fonds de stabilité financière institué en mai 2010 par les dirigeants de l’euro et auquel ceux-ci entendent substituer, à partir de 2013, un « Mécanisme européen de stabilité » flanqué du « Pacte pour l’Euro+ ».
Le Roi dit « Nous voulons ». Yaka-Fokon. Voilà le FdG. Les finances ne sont pas au « griffes » des marchés, elles n’ont juste que ce qu’elles méritent : la meilleure manière de libérer la politique et le peuple de la contrainte du marché, c’est de cesser de s’endetter. Il n’y a pas d’autre solution. Les « quatre axes » ne sont ainsi que des manifestations du rêve communiste : isolationnisme financier, donc autarcie et famine quelque temps après ; financement par banque centrale, donc création monétaire donc hyper-inflation et misère ; obligation à détenir… des obligations, donc titrisation du risque sur toute la place, donc personne n’y échappera ; abrogation du Pacte, donc accélération du déficit et donc…. de la dette ! Ridicules.
« La « règle d’or » et la dette
La question de la dette fait l’objet d’un double mensonge :
– La dette serait due aux politiques de redistribution. Or ce sont les politiques fiscales de droite qui ont creusé la dette. Depuis 2002 la multiplication des exonérations fiscales et sociales a fait perdre près de 100 milliards d’euros au budget de l’État et a provoqué le doublement de la dette. Par ailleurs, dès 1973 l’État a renoncé à sa prérogative de battre monnaie. Ne pouvant se financer directement ni auprès de la Banque de France ni aujourd’hui auprès de la BCE, il est ainsi obligé de s’adresser aux banques privées, qui prélèvent des intérêts au passage. La dette de tous fait la rente de quelques-uns.
– La « discipline budgétaire » aurait le même sens pour un ménage et un État. En réalité, le déficit public, bien utilisé, crée de la demande. Il permet de remplir le carnet de commandes des entreprises et de stimuler la création de richesses et d’emplois, bases des recettes fiscales et parafiscales qui contribuent ensuite à réduire la dette. Les cures d’austérité drastiques, en supprimant au passage des services utiles aux populations, entraînent le scénario grec : on déprime la demande, les entreprises ferment ou licencient, l’économie entre en récession, donc les rentrées fiscales baissent et pour finir… la dette augmente. »
Double mensonge en effet, mais de la part du Front de Gauche bien sûr. Qui a dit que la dette serait due à la redistribution ? Par contre, balayer cet argument en avançant que la fiscalité peut creuser la dette, il fallait oser ! La dette, ce sont des dépenses, pas des recettes ! Certes, réduire les recettes réduit aussi la capacité de dépense, ou plutôt, augmente la dette si la dépense ne baisse pas. Mais avouez qu’il faut être tordu pour raisonner ainsi !
Sur le second « mensonge », nous sommes en plein Keynes – donc en plein délire. « Le déficit public crée de la demande ». C’est comme dire que plus on est endetté, plus on permet aux autres de s’enrichir… sur notre dos. Le FdG n’a pas encore su voir combien l’économie – la vraie (*) – n’a rien à voir avec les équation idiotes de Keynes, mais c’est normal : la dette et donc le déficit, c’est son sang, il faut pouvoir dépenser à tout va pour montrer qu’on existe…
(*) Allusion aux "vraies lois de l’économie" selon J.Généreux, le pseudo économiste en chef du FdG.
«L’argent des banques, un pôle financier public
Contre la dictature des marchés financiers et des gestionnaires de capitaux, l’obsession du court terme et le contournement de la démocratie, nous agirons pour établir le pouvoir de la société sur les banques et le crédit afin de produire autrement les richesses.
Nous créerons un pôle financier public par la mise en réseau des institutions financières publiques existantes […] Ce réseau sera chargé d’une nouvelle mission de service public du crédit et de l’épargne, au service de l’emploi, de la formation, de la croissance réelle et de la préservation de l’environnement afin de sortir de la crise et de l’emprise des marchés financiers.
Son action permettra de soutenir localement les luttes sociales, appuyées sur de nouveaux droits des salariés et des citoyens et sur des fonds régionaux pour l’emploi et la formation. Les salariés et leurs représentants disposeront d’un droit de saisine de ce réseau. […]
Nous combattrons la spéculation et la financiarisation de notre économie en interdisant les ventes de gré à gré, les ventes à découvert et les produits spéculatifs et en bloquant les échanges de capitaux avec les paradis fiscaux, ce qui contribuera à leur disparition. Nous imposerons la séparation des banques de dépôt et des banques d’investissement. »
Le FdG, comme d’habitude, est à pleurer. La seule première phrase pourrait faire l’objet d’un ouvrage entier. Dictature des marchés : les marchés ne sont qu’un processus neutre, la dictature n’est que du côté du pouvoir politique. Le court terme : personne n’est plus court-termiste que l’auteur de ce texte qui nie l’épargne et donc ne permet pas de construire l’avenir. Contournement de la démocratie : il n’y aucun lien entre marché et démocratie, du moins la démocratie élective que nous subissons. L’ironie est même extrême, car la seule véritable démocratie, celle où chacun dispose d’un vote réel, c’est le marché libre qui se nourrit des choix individuels permanents. Enfin, produire autrement des richesses : Cela n’existe pas. Pardon, si, il y a un autre moyen : le vol inflationniste que nous promet la gestion monétaire du FdG.
Nous avons laissé la suite pour permettre à tout le monde de se rendre compte à quel point le FdG nous promettrait une immense pompe à fric sans fond, système où la monnaie et l’argent coulent à flot sans venir de nulle part, avec la misère comme seule issue. Et on critique la finance ? Aller, pour la fin, on a gardé une surprise. Il y a une bonne mesure dans ce texte, une seule, même si elle ne devrait pas être imposée… Laquelle ?
« L’argent en Europe et dans le monde
Nous agirons en même temps pour changer les traités européens, afin de mettre un terme à l’indépendance de la BCE vis-à-vis des instances démocratiques nationales et européennes, et pour que sa mission, sa politique monétaire et de crédit donnent la priorité à l’emploi et au développement humain durable.
Cette action peut commencer dès aujourd’hui dans les luttes pour d’autres financements des entreprises et des services publics, avec le Fonds de développement social solidaire et écologique européen financé par la création monétaire de la BCE.
En même temps, il s’agirait d’instituer une coopération euro-méditerranéenne de progrès social, écologique et de codéveloppement en direction des pays du Maghreb, du Machrek, d’Afrique noire et du MoyenOrient.
Simultanément à ces actions pour une autre utilisation de l’euro en France, en Europe et dans le monde, nous prendrons des initiatives pour mettre fin à la domination des États-Unis sur le système monétaire international avec la création d’une monnaie commune mondiale alternative au dollar. Elle permettrait l’essor d’un nouveau crédit massif, peu coûteux et sélectif, pour financer les investissements nécessaires aux peuples du Sud pour maîtriser leur développement et pour protéger l’environnement et les biens communs de l’humanité. »
Cet extrait est un des plus révélateur du double-langage et de l’incompétence communiste du FdG en matière économique. Les fausses analyses vont à la pelle : mythe de la BCE responsable, mythe du lien entre monnaie et emploie et développement, « autres financements », « utilisation de l’euro », « domination du dollar », mythe de la « monnaie mondiale ». Tous ces mythes partent de la fausse idée, tout à fait keynésienne, que la monnaie porte pouvoir et richesse et peut orienter la création de celle-ci. On pourrait ainsi, en allouant des fonds nouveaux, juste en claquant des doigts, lancer une économie que les méchants capitalistes écrasaient. Le passage explicite et sur le financement par la « création monétaire » illustre cette idée sans place au doute.
Or les économistes autrichiens l’ont clairement montré, la vraie monnaie ne se crée pas et le seul moyen de créer de la richesse reste la production. La création de monnaie fiduciaire conduit au contraire à une redistribution et à une dilution de la richesse. Ainsi, de superbes plans tels que celui du FdG ne sont prometteurs que de misère, car la place n’y est nulle part faite à l’entreprise.
« 3. La Planification Écologique
Nous le savons désormais, la catastrophe écologique remet en cause potentiellement les conditions mêmes de la vie humaine sur Terre. Or le réchauffement climatique, la destruction de la biodiversité, l’épuisement rapide des ressources naturelles ne sont pas des catastrophes d’origine naturelle, mais le résultat des logiques capitalistes du profit maximal à court terme. Face à la tyrannie du productivisme, nous proposons la planification écologique comme moyen de redéfinir nos modes de production, de consommation et d’échange en fonction de l’intérêt général de l’humanité et de l’impact de l’activité économique sur l’écosystème. Elle permettra de préciser les orientations et les investissements publics nécessaires pour enclencher une transition écologique et promouvoir un développement humain durable créateur d’emplois et facteur d’égalité sociale. Elle s’appuiera sur un plan écologique débattu et voté au Parlement, assorti d’une loi de programmation financière. »
Catastrophe écologique ? Vous en avez remarqué une vous ? Parce qu’apparemment, notre vie serait en danger. Tellement que personne ne l’a remarqué, c’est fou non ? Hélas pour le FdG, à supposer que les ressources naturelles soient en danger, c’est au contraire précisément le capitalisme – et lui seul – qui peut les gérer au mieux et réduire voire rendre impossible leur extinction. La vidéo ci-contre développe cette idée autour d’un débat sur la « décroissance », autre lubie. La planification écologique est bien évidemment tout d’abord une planification, donc le FdG nous propose une économie planifiée, ce qui est un des principaux facteurs de la chute de l'URSS et du Mur de Berlin. Belle mémoire courte de ces chers communistes ! Il est notamment extraordinaire que ces braves gauchistes ne viennent jamais à se demander pourquoi, si leurs théories allaient autant de soi, personne à part eux ne propose leurs méthodes. Étonnant, non ?
(Voir la vidéo ici => http://www.youtube.com/watch?v=RPpAG3cp4uY )
Tuesday, February 18, 2014
Série Analyse des Programmes : L'UMP : 7 à 12
« Travail : surmonter la crise et récompenser l'effort
[…] Les Français ne veulent pas plus d’aides sociales ou d’assistanat. Ils veulent pouvoir travailler autant qu’ils le souhaitent et que ces efforts soient récompensés. Malgré la pire crise économique que la France ait eu à subir depuis 50 ans, de nombreuses mesures ont été mises en œuvre pour valoriser le mérite des travailleurs, en particulier des plus modestes et récompenser leurs initiatives.
- Le pouvoir d’achat a été défendu malgré la crise : suppression des 2e et 3e tiers provisionnels pour 2009 pour 6 millions de contribuables […]
- Le renforcement de l’indemnisation du chômage partiel a évité des licenciements économiques […]
- Depuis 2009 la durée minimale de travail nécessaire pour bénéficier de l’allocation chômage a été abaissée à 4 mois (contre 6 auparavant). En contrepartie de l’amélioration de ces droits, tout demandeur d’emploi qui refuse deux offres valables d’emploi peut perdre ses indemnités et s’exposer à des sanctions.
- Le service public de l’emploi a été réformé au sein de Pôle Emploi […]
- Pour encourager la reprise du travail plutôt que l’assistanat, le RSA a été créé. […]
- Le travail des jeunes a été encouragé pour favoriser leur indépendance : La loi TEPA de 2007 a prévu une exonération d’impôts pour les moins de 26 ans jusqu’à 3 fois le SMIC sur 1 an.
- Les heures supplémentaires sont payées 25% de plus et sont exonérées des charges sociales et défiscalisées pour les salariés. »
Il faut souhaiter à l’UMP que leur crise interne actuelle leur permette d’en ressortir avec plus de bon sens qu’ils n’en montraient ainsi durant la campagne de 2012. Car en premier lieu, ce n’est pas le travail qu’il faut glorifier, mais le service rendu, la valeur ajoutée. Bien sûr, il vaut mieux une société laborieuse qu’une société assistée, mais il ne faut pas non plus juste creuser des trous et les reboucher pour revendiquer un revenu. Ce qui importe, c’est la valeur sociale créée.
Si le diagnostic sur le ras-le-bol de l’assistanat est juste, tout le flot de mesures par contre ne fait qu’aller dans le sens inverse et trahir cet irrépressible besoin d’intervenir qu’ont tous les partis et tous les politiciens, ce qui est la cause même de notre crise de société.
Pourquoi ne supprimer le tiers provisionnel que de certains contribuables ? En quoi mieux payer les chômeur éviterait les licenciements ? Pourquoi raccourcir la durée de travail donnant droit au chômage ? En quoi la création de Pole Emploi serait-elle une bonne chose ? Où voit-on que le RSA stimulerait l’envie de travailler ? En quoi réduire les impôts des jeunes permettrait de leur donner un emploi ? Et enfin, pourquoi les heures sup’ ne pourrait-elles pas être négociées entre employeur et employé ?
« Pour des transports et logements durables
La protection de l’environnement a fait l’objet d’une action considérable depuis 2007
Le Grenelle a marqué l’entrée de la France dans le XXI siècle et en fait aujourd’hui un leader mondial dans ce domaine. Les investissements d’avenir devraient soutenir cette dynamique dans les années à venir. Cette politique a permis de soutenir et de développer deux secteurs essentiels pour le quotidien des Français : le logement et les transports. […]
- Une révolution « verte » est en marche avec les lois Grenelle : « bonus-malus automobile » qui coûte 1 milliard d'euros et permet de réduire la pollution des voitures, 2000 km de LGV sont programmés d’ici 2020, les énergies renouvelables (éolien, solaire) ont considérablement augmenté, dépassant les objectifs de 2020. […] »
Le Grenelle fut une monstrueuse idiotie. Par exemple, il est à l’origine des Agenda 21 que probablement votre commune est en train de mettre en place. Imaginez par exemple une commune socialiste – paradoxe – de 6.000 habitants dont l’Agenda 21 s’estime à 9.000.000 euros ! L’UMP tente donc de faire du Vert mais comme tous les Verts, ce faisant elle devient très vite rouge.
Il suffit de regarder le vocabulaire : « Protection de l’environnement », « investissement d’avenir » (qui investit ? et qui investit pour le passé ?), « révolution verte ». Pour ceux qui s’étonnerait que les Libertariens critiquent la « protection » de l’environnement, rappelons succinctement le vrai sujet : Protéger l’environnement suppose l’immobilisme. Or il faut se nourrir, planter, récolter, abattre des bêtes. Ce n’est donc pas de protection qu’il s’agit, car on est en permanence obligé de trouver un équilibre entre détruire pour vivre nous-mêmes et préserver pour demain. Il s’agit donc d’un arbitrage permanent, pas d’une simple « protection ». La question de l’environnement est donc une question de gouvernance à l’échelle de l’humanité. Donc aucune loi ne réglera la question. Aucune. Seule la société libre et le marché libre sont donc à même de garantir l’équilibre le plus « durable ».
« Pour une immigration choisie
La lutte contre l’immigration clandestine a gagné en efficacité.
- Des actes plutôt que des paroles sur l’immigration : 145 filières d’immigration ont été démantelées en 2009 et 183 en 2010 ! Les éloignements ont triplé, passant de 10 000 en 2002 à près de 30 000, chaque année, depuis 2008. Plus de 110 000 personnes reconduites dans leur pays d’origine depuis 2007. La crédibilité de la France a été restaurée. »
Un texte court pour une fois, mais croustillant d’étatisme, comme il se doit. Une immigration « choisie » ? Mais par qui s’il vous plait ? L’immigration « clandestine » serait mauvaise mais l’officielle ne le serait pas ? Et c’est de la « crédibilité de la France » qu’on se soucie en premier ? Mais c’est oublier l’essentiel, comme toujours. Quels sont les risques posés par l’immigration ? Dans un pays libre, aucun. Mais en France, c'est un facteur majeur d'instabilité et d'injustice sociales et économiques et il faut le dire. En France, on est schizophrène, même la droite. Elle n’ose plus dire que les avantages sociaux ne doivent être accessibles qu’aux cotisants, il est tellement à la mode d’être « exotique »… Ce n’est pourtant pas compliqué de n’accueillir que les gens invités par les résidents, sans octroi de droit particulier. Libre circulation diront certains ? Non, la libre circulation n'est pas un droit, elle n'est que la conséquence probable et souhaitable d'une saine organisation de la société. Mais chez moi et probablement chez vous, on n'est pas libre de circuler. Ni donc d'immigrer.
« Renforcer notre pacte républicain
Renforcer notre pacte républicain c’est revigorer notre dialogue social, assurer la cohésion de nos territoires, veiller à la défense des valeurs républicaines et se mobiliser autour de grands projets fédérateurs.
Un dialogue social revigoré
- Le Président de la République a associé plus fortement les organisations syndicales et patronales à la gestion des dossiers économiques et sociaux. [,…]
- La loi sur la représentativité des syndicats a créé un nouveau climat et a entraîné un dialogue social plus constructif […]
Des territoires valorisés
- Le plan de rénovation urbaine […] concerne aujourd’hui plus de 3 millions de personnes. […]
- Le Plan Espoir Banlieue - 500 millions d’euros - accompagne le programme de rénovation urbaine sur le plan humain […]
La défense des valeurs républicaines
- L’égalité Hommes-Femmes n’est pas négociable en France. […]
- Les droits des femmes auront été confortés pendant ce quinquennat […]
Les grands projets fédérateurs
- Le service civique volontaire a été instauré pour permettre aux jeunes de s’engager au service de la collectivité. […] »
Quelqu’un peut-il nous expliquer ce que veut dire « pacte républicain » ? Constatons que la réponse donnée ici par ce parti supposé de droite est peu différentiable d’une approche socialiste. Le premier sujet s’appelle « dialogue social », ce grand leurre qui voudrait que les syndicats – surtout les syndicats actuels – seraient capables de mieux organiser la négociation employé – employeur que les intéressés eux-mêmes. Ces syndicats sont d’ailleurs tellement représentatifs qu’il faut légiférer à leur égard. On passera sur le constructivisme évident des plans truc et plan machin et grand programme chose, qui n’existeraient pas si - ici - le concept même de HLM n’avait pas vu le jour. Pour finir, les « valeurs républicaines », autre euphémisme vide de sens qui de plus se manifeste ici par l’illusoire égalité homme-femme. Et vous doutiez encore que la droite soit devenue socialiste ?
Pour l’UMP, nous avons épuisé les « 10 priorités ».
L’UMP a depuis lancé ses « Etats généraux (*) » et ce sont ces dossiers que nous analyserons désormais.
Le premier est sur l’immigration : http:// www.etats-generaux-ump.fr/ wp-content/uploads/2013/12/ 2013-12-12-UMP-Etats-Généraux-I mmigration.pdf
(*) Généreux ?
« L’immigration n’est pas un mal en soi : la France a une longue tradition d’ouverture.
L’immigration a pu être synonyme de réussite pour notre pays et peut le redevenir, dès lors qu’elle renforce la communauté nationale et contribue à sa richesse et à la réussite des nouveaux arrivants. Mais aujourd’hui, elle est devenue un problème aux yeux des Français :
- Problème parce qu’en période de crise nous n’avons plus les moyens d’accueillir convenablement les immigrés
- Problème parce que cette immigration est beaucoup plus subie que choisie. […] Seule une minorité d’immigrés vient directement en France avec l’idée d’y travailler. »
Beaucoup liront la première phrase comme positive, raisonnée, assagie. L’immigration n’est pas un mal en soi, c’est tout à fait vrai. A condition de comprendre ce que ce mot exprime. Si les gens peuvent venir chez nous comme ils veulent sans y être invités, cette immigration s’approche de l’invasion. En Libertalie, la seule immigration légitime est celle où les immigrants sont invités, la libre circulation ne justifie pas toutes les pseudo-liberté. Les propriétaires font la loi, pas l’état.
Vient ensuite une longue suite d’arguments (les deux premiers sont ci-dessus, les autres à suivre) pour expliquer que l’immigration n’est pas rose. Le premier argument montre déjà l’erreur profonde d’analyse, très collectiviste : qui est ce « nous » qui n’a pas les moyens ? Si une famille veut ou peut embaucher une « aide ménagère », libre à elle ? Et si une usine ne peut embaucher, qui le sait mieux qu’elle ? Il n’y a pas de « nous » qui tienne.
Le second argument met le doigt sur une des aberrations du système, où la forte majorité des immigrants n’est ni invitée ni active – mais bien sûr arrive à vivre des avantages sociaux, sinon le phénomène ne durerait pas. On voit donc que l’UMP commet la même erreur collectiviste que tous les autres partis et sera donc incapable de régler le problème, puisqu'il ne le comprend pas.
Immigration, suite : « Manifestement, seule la gauche n’est pas consciente de ces difficultés sauf à jouer la carte de l’immigration à outrance par cynisme électoral. […]
Ainsi le gouvernement facilite l’entrée dans notre pays de personnes étrangères, relâche la lutte contre l’immigration clandestine, puis encourage les régularisations qui mènent aux naturalisations.
La question que chacun doit se poser, c’est quel est le but recherché par Manuel Valls et François Hollande alors que chacun constate que la France, en pleine crise économique et sociale, n’est pas en situation d’engager et de réussir le parcours d’intégration de chacun de ces étrangers par manque d’emplois, de logements, de places de crèche… On est en droit de se demander si, face à un peuple qui lui refuse sa confiance, la gauche ne cherche pas à dissoudre le peuple…
Faute d’avoir une majorité suffisante pour donner le droit de vote aux étrangers, François Hollande ne serait-il pas en train de faire marcher la machine à naturaliser (et donc à octroyer le droit de vote) dans l’optique de gagner des électeurs en vue de municipales qui s’annoncent difficiles. La prochaine étape est-elle de donner la carte du PS en même temps que la carte d’identité française ? »
L’UMP nous propose une analyse assez lucide des manœuvres socialistes en matière d’immigration. Il est clair en effet que l'électorat PS s’effritant, les vagues d’immigrés font d’excellents promoteurs et futurs électeurs de la cause du parti se croyant avoir le « monopole du cœur ». Par contre, le modèle que nous propose l’UMP en la matière est tout aussi malsain. Etre « en situation d’engager et de réussir le parcours d’intégration de chacun de ces étrangers », est-ce vraiment là la question fondamentale de l’immigration ? Non bien sûr, car la notion d’intégration est en soi collectiviste et donc hors de la réalité. Intégrer qui à quoi ? La seule manière de vivre en société, c’est de respecter le droit et en particulier la propriété d’autrui, rien d’autre. Or « intégrer », ce n’est pas « s’intégrer ». Intégrer suppose la contrainte envers ceux qui « accueillent », alors qu’ils sont parfaitement dans leur droit de ne pas vouloir accueillir. S’intégrer par contre suppose l’effort par l’immigré de se faire accepter et se confondre avec ses hôtes. L’UMP agite donc le drapeau noir de l’immigration mais pour nous en proposer un modèle qui relève du drapeau rouge.
[…] Les Français ne veulent pas plus d’aides sociales ou d’assistanat. Ils veulent pouvoir travailler autant qu’ils le souhaitent et que ces efforts soient récompensés. Malgré la pire crise économique que la France ait eu à subir depuis 50 ans, de nombreuses mesures ont été mises en œuvre pour valoriser le mérite des travailleurs, en particulier des plus modestes et récompenser leurs initiatives.
- Le pouvoir d’achat a été défendu malgré la crise : suppression des 2e et 3e tiers provisionnels pour 2009 pour 6 millions de contribuables […]
- Le renforcement de l’indemnisation du chômage partiel a évité des licenciements économiques […]
- Depuis 2009 la durée minimale de travail nécessaire pour bénéficier de l’allocation chômage a été abaissée à 4 mois (contre 6 auparavant). En contrepartie de l’amélioration de ces droits, tout demandeur d’emploi qui refuse deux offres valables d’emploi peut perdre ses indemnités et s’exposer à des sanctions.
- Le service public de l’emploi a été réformé au sein de Pôle Emploi […]
- Pour encourager la reprise du travail plutôt que l’assistanat, le RSA a été créé. […]
- Le travail des jeunes a été encouragé pour favoriser leur indépendance : La loi TEPA de 2007 a prévu une exonération d’impôts pour les moins de 26 ans jusqu’à 3 fois le SMIC sur 1 an.
- Les heures supplémentaires sont payées 25% de plus et sont exonérées des charges sociales et défiscalisées pour les salariés. »
Il faut souhaiter à l’UMP que leur crise interne actuelle leur permette d’en ressortir avec plus de bon sens qu’ils n’en montraient ainsi durant la campagne de 2012. Car en premier lieu, ce n’est pas le travail qu’il faut glorifier, mais le service rendu, la valeur ajoutée. Bien sûr, il vaut mieux une société laborieuse qu’une société assistée, mais il ne faut pas non plus juste creuser des trous et les reboucher pour revendiquer un revenu. Ce qui importe, c’est la valeur sociale créée.
Si le diagnostic sur le ras-le-bol de l’assistanat est juste, tout le flot de mesures par contre ne fait qu’aller dans le sens inverse et trahir cet irrépressible besoin d’intervenir qu’ont tous les partis et tous les politiciens, ce qui est la cause même de notre crise de société.
Pourquoi ne supprimer le tiers provisionnel que de certains contribuables ? En quoi mieux payer les chômeur éviterait les licenciements ? Pourquoi raccourcir la durée de travail donnant droit au chômage ? En quoi la création de Pole Emploi serait-elle une bonne chose ? Où voit-on que le RSA stimulerait l’envie de travailler ? En quoi réduire les impôts des jeunes permettrait de leur donner un emploi ? Et enfin, pourquoi les heures sup’ ne pourrait-elles pas être négociées entre employeur et employé ?
« Pour des transports et logements durables
La protection de l’environnement a fait l’objet d’une action considérable depuis 2007
Le Grenelle a marqué l’entrée de la France dans le XXI siècle et en fait aujourd’hui un leader mondial dans ce domaine. Les investissements d’avenir devraient soutenir cette dynamique dans les années à venir. Cette politique a permis de soutenir et de développer deux secteurs essentiels pour le quotidien des Français : le logement et les transports. […]
- Une révolution « verte » est en marche avec les lois Grenelle : « bonus-malus automobile » qui coûte 1 milliard d'euros et permet de réduire la pollution des voitures, 2000 km de LGV sont programmés d’ici 2020, les énergies renouvelables (éolien, solaire) ont considérablement augmenté, dépassant les objectifs de 2020. […] »
Le Grenelle fut une monstrueuse idiotie. Par exemple, il est à l’origine des Agenda 21 que probablement votre commune est en train de mettre en place. Imaginez par exemple une commune socialiste – paradoxe – de 6.000 habitants dont l’Agenda 21 s’estime à 9.000.000 euros ! L’UMP tente donc de faire du Vert mais comme tous les Verts, ce faisant elle devient très vite rouge.
Il suffit de regarder le vocabulaire : « Protection de l’environnement », « investissement d’avenir » (qui investit ? et qui investit pour le passé ?), « révolution verte ». Pour ceux qui s’étonnerait que les Libertariens critiquent la « protection » de l’environnement, rappelons succinctement le vrai sujet : Protéger l’environnement suppose l’immobilisme. Or il faut se nourrir, planter, récolter, abattre des bêtes. Ce n’est donc pas de protection qu’il s’agit, car on est en permanence obligé de trouver un équilibre entre détruire pour vivre nous-mêmes et préserver pour demain. Il s’agit donc d’un arbitrage permanent, pas d’une simple « protection ». La question de l’environnement est donc une question de gouvernance à l’échelle de l’humanité. Donc aucune loi ne réglera la question. Aucune. Seule la société libre et le marché libre sont donc à même de garantir l’équilibre le plus « durable ».
« Pour une immigration choisie
La lutte contre l’immigration clandestine a gagné en efficacité.
- Des actes plutôt que des paroles sur l’immigration : 145 filières d’immigration ont été démantelées en 2009 et 183 en 2010 ! Les éloignements ont triplé, passant de 10 000 en 2002 à près de 30 000, chaque année, depuis 2008. Plus de 110 000 personnes reconduites dans leur pays d’origine depuis 2007. La crédibilité de la France a été restaurée. »
Un texte court pour une fois, mais croustillant d’étatisme, comme il se doit. Une immigration « choisie » ? Mais par qui s’il vous plait ? L’immigration « clandestine » serait mauvaise mais l’officielle ne le serait pas ? Et c’est de la « crédibilité de la France » qu’on se soucie en premier ? Mais c’est oublier l’essentiel, comme toujours. Quels sont les risques posés par l’immigration ? Dans un pays libre, aucun. Mais en France, c'est un facteur majeur d'instabilité et d'injustice sociales et économiques et il faut le dire. En France, on est schizophrène, même la droite. Elle n’ose plus dire que les avantages sociaux ne doivent être accessibles qu’aux cotisants, il est tellement à la mode d’être « exotique »… Ce n’est pourtant pas compliqué de n’accueillir que les gens invités par les résidents, sans octroi de droit particulier. Libre circulation diront certains ? Non, la libre circulation n'est pas un droit, elle n'est que la conséquence probable et souhaitable d'une saine organisation de la société. Mais chez moi et probablement chez vous, on n'est pas libre de circuler. Ni donc d'immigrer.
« Renforcer notre pacte républicain
Renforcer notre pacte républicain c’est revigorer notre dialogue social, assurer la cohésion de nos territoires, veiller à la défense des valeurs républicaines et se mobiliser autour de grands projets fédérateurs.
Un dialogue social revigoré
- Le Président de la République a associé plus fortement les organisations syndicales et patronales à la gestion des dossiers économiques et sociaux. [,…]
- La loi sur la représentativité des syndicats a créé un nouveau climat et a entraîné un dialogue social plus constructif […]
Des territoires valorisés
- Le plan de rénovation urbaine […] concerne aujourd’hui plus de 3 millions de personnes. […]
- Le Plan Espoir Banlieue - 500 millions d’euros - accompagne le programme de rénovation urbaine sur le plan humain […]
La défense des valeurs républicaines
- L’égalité Hommes-Femmes n’est pas négociable en France. […]
- Les droits des femmes auront été confortés pendant ce quinquennat […]
Les grands projets fédérateurs
- Le service civique volontaire a été instauré pour permettre aux jeunes de s’engager au service de la collectivité. […] »
Quelqu’un peut-il nous expliquer ce que veut dire « pacte républicain » ? Constatons que la réponse donnée ici par ce parti supposé de droite est peu différentiable d’une approche socialiste. Le premier sujet s’appelle « dialogue social », ce grand leurre qui voudrait que les syndicats – surtout les syndicats actuels – seraient capables de mieux organiser la négociation employé – employeur que les intéressés eux-mêmes. Ces syndicats sont d’ailleurs tellement représentatifs qu’il faut légiférer à leur égard. On passera sur le constructivisme évident des plans truc et plan machin et grand programme chose, qui n’existeraient pas si - ici - le concept même de HLM n’avait pas vu le jour. Pour finir, les « valeurs républicaines », autre euphémisme vide de sens qui de plus se manifeste ici par l’illusoire égalité homme-femme. Et vous doutiez encore que la droite soit devenue socialiste ?
Pour l’UMP, nous avons épuisé les « 10 priorités ».
L’UMP a depuis lancé ses « Etats généraux (*) » et ce sont ces dossiers que nous analyserons désormais.
Le premier est sur l’immigration : http://
(*) Généreux ?
« L’immigration n’est pas un mal en soi : la France a une longue tradition d’ouverture.
L’immigration a pu être synonyme de réussite pour notre pays et peut le redevenir, dès lors qu’elle renforce la communauté nationale et contribue à sa richesse et à la réussite des nouveaux arrivants. Mais aujourd’hui, elle est devenue un problème aux yeux des Français :
- Problème parce qu’en période de crise nous n’avons plus les moyens d’accueillir convenablement les immigrés
- Problème parce que cette immigration est beaucoup plus subie que choisie. […] Seule une minorité d’immigrés vient directement en France avec l’idée d’y travailler. »
Beaucoup liront la première phrase comme positive, raisonnée, assagie. L’immigration n’est pas un mal en soi, c’est tout à fait vrai. A condition de comprendre ce que ce mot exprime. Si les gens peuvent venir chez nous comme ils veulent sans y être invités, cette immigration s’approche de l’invasion. En Libertalie, la seule immigration légitime est celle où les immigrants sont invités, la libre circulation ne justifie pas toutes les pseudo-liberté. Les propriétaires font la loi, pas l’état.
Vient ensuite une longue suite d’arguments (les deux premiers sont ci-dessus, les autres à suivre) pour expliquer que l’immigration n’est pas rose. Le premier argument montre déjà l’erreur profonde d’analyse, très collectiviste : qui est ce « nous » qui n’a pas les moyens ? Si une famille veut ou peut embaucher une « aide ménagère », libre à elle ? Et si une usine ne peut embaucher, qui le sait mieux qu’elle ? Il n’y a pas de « nous » qui tienne.
Le second argument met le doigt sur une des aberrations du système, où la forte majorité des immigrants n’est ni invitée ni active – mais bien sûr arrive à vivre des avantages sociaux, sinon le phénomène ne durerait pas. On voit donc que l’UMP commet la même erreur collectiviste que tous les autres partis et sera donc incapable de régler le problème, puisqu'il ne le comprend pas.
Immigration, suite : « Manifestement, seule la gauche n’est pas consciente de ces difficultés sauf à jouer la carte de l’immigration à outrance par cynisme électoral. […]
Ainsi le gouvernement facilite l’entrée dans notre pays de personnes étrangères, relâche la lutte contre l’immigration clandestine, puis encourage les régularisations qui mènent aux naturalisations.
La question que chacun doit se poser, c’est quel est le but recherché par Manuel Valls et François Hollande alors que chacun constate que la France, en pleine crise économique et sociale, n’est pas en situation d’engager et de réussir le parcours d’intégration de chacun de ces étrangers par manque d’emplois, de logements, de places de crèche… On est en droit de se demander si, face à un peuple qui lui refuse sa confiance, la gauche ne cherche pas à dissoudre le peuple…
Faute d’avoir une majorité suffisante pour donner le droit de vote aux étrangers, François Hollande ne serait-il pas en train de faire marcher la machine à naturaliser (et donc à octroyer le droit de vote) dans l’optique de gagner des électeurs en vue de municipales qui s’annoncent difficiles. La prochaine étape est-elle de donner la carte du PS en même temps que la carte d’identité française ? »
L’UMP nous propose une analyse assez lucide des manœuvres socialistes en matière d’immigration. Il est clair en effet que l'électorat PS s’effritant, les vagues d’immigrés font d’excellents promoteurs et futurs électeurs de la cause du parti se croyant avoir le « monopole du cœur ». Par contre, le modèle que nous propose l’UMP en la matière est tout aussi malsain. Etre « en situation d’engager et de réussir le parcours d’intégration de chacun de ces étrangers », est-ce vraiment là la question fondamentale de l’immigration ? Non bien sûr, car la notion d’intégration est en soi collectiviste et donc hors de la réalité. Intégrer qui à quoi ? La seule manière de vivre en société, c’est de respecter le droit et en particulier la propriété d’autrui, rien d’autre. Or « intégrer », ce n’est pas « s’intégrer ». Intégrer suppose la contrainte envers ceux qui « accueillent », alors qu’ils sont parfaitement dans leur droit de ne pas vouloir accueillir. S’intégrer par contre suppose l’effort par l’immigré de se faire accepter et se confondre avec ses hôtes. L’UMP agite donc le drapeau noir de l’immigration mais pour nous en proposer un modèle qui relève du drapeau rouge.
Video sur la Decroissance
J'ai répondu il y a quelques semaines a l'invitation de Christian Laurut dans la vidéo ci-contre ou je tente d'expliquer pourquoi la décroissance est une réponse simpliste et grave a une vraie question pour notre humanité.
Texte de l'entretien :
A suivre...
Texte de l'entretien :
Stéphane Geyres, 51 ans, est ingénieur
en génie logiciel et professionnel du risque informatique. Il est président du
Mouvement des Libertariens, récent candidat à la législative partielle de Villeneuve-sur-Lot,
en mai-juin 2013, adepte de l’école autrichienne d’économie, il se réclame d’auteurs
comme Frédéric Bastiat, Gustave Molinari, Ludwig von Mises, mais surtout et plus
près de nous, Murray Rothbard et Hans-Hermann Hoppe.
Il considère que l’état, au sens
d’une organisation disposant du monopole de la violence légitime, et le pouvoir
en général, constituent les obstacles
à la civilisation.
--------
CL : Stéphane Geyres,
bonjour
SG : Bonjour Christian
CL : Vous êtes Président du
Mouvement des Libertariens.
SG : Oui
CL : Le grand public
connaît assez mal le terme « libertarien » et le confond quelques
fois avec le terme « libertaire ».
SG : En effet.
CL : Afin de mieux préciser
les choses, et d’éviter les confusions, pouvez-vous nous résumer dans les
grandes lignes votre mouvement et nous préciser en quoi notamment il
diffère du mouvement libertaire.
SG : Je vais essayer. Le
Mouvement des Libertariens effectivement est un mouvement assez jeune. Nous
venons de fêter les un an du projet et le Mouvement en tant que réalité –
structure, etc. – n’a pas encore un an ; on a créé ça le 1er
février de l’an dernier. Aujourd’hui nous avons 90 membres et une présence
essentiellement sur le net, qui se manifeste par un site web et une page
Facebook, où il y a environ 3200-3300 ‘fans’, donc des gens qui s’inscrivent
comme étant… supportant nos idées. C’est donc encore quelque chose de très
jeune.
Au-delà de ça c’est en fait la
reprise d’un mouvement plus ancien, puisqu’il y a eu un premier – on n’est pas
le premier mouvement des Libertariens en France.
Le premier a existé dans les années
80, fin des années 80, avec des gens comme Henri Lepage, Bertrand Lemennicier,
Pascal Salin à l’époque.
Et au-delà de ça les
libertariens de manière générale, le terme lui-même est une invention de Henri
Lepage, qui est un auteur libéral assez connu, qui reprend le terme « libertarian »
américain, qui lui-même en fait est un anglicisme complètement nouveau qui en
fait, fait référence ni plus ni moins qu’aux Lumières françaises, au Libéralisme,
mais au Libéralisme en évitant le mot de « liberal » qui en anglais
est un peu ambigu, souvent peut vouloir dire en fait plus socialiste qu’autre
chose.
Donc c’est une volonté de faire,
de reprendre ce genre de valeurs, de clairement faire référence à « Libéralisme ».
Et un Libéralisme, pour répondre
à ta question, assez j’oserais dire pur sinon radical.
C’est-à-dire que dans l’esprit,
très schématiquement l’idée même fondamentale du libéralisme tient essentiellement
en deux points :
C’est la perspective d’aller
vers une société de liberté qui repose essentiellement sur le respect du droit
dit naturel, c’est-à-dire un droit extrêmement simple, réel, fort mais extrêmement
simple.
Et dans laquelle ni plus ni
moins l’état tel que nous le connaissons aujourd’hui n’a pas lieu d’être.
Il existe implicitement par le
fonctionnement même de la société, notamment des entreprises privées qui
assurent différentes facettes du droit régalien.
Mais l’état d’aujourd’hui,
bureaucratique, centralisé, jacobin que nous connaissons en France n’a plus
aucune raison d’exister.
CL : Et alors la différence
avec « libertaires » ?
SG : Pardon.
CL : Ca c’est pour le grand
public.
SG : Oui, oui, je m’étonne parfois
de la question, mais c’est vrai qu’on nous la pose.
Les libertaires sont plutôt, je
pense, vus comme étant des anarchistes, où en gros la liberté prime sur tout et
y’a un refus quelque part de tout obstacle à la liberté, notamment la liberté individuelle
et la liberté de mœurs.
Ce n’est pas du tout le
positionnement des libertariens, qui n’ont rien à voir avec des libertaires.
Certains peuvent l’être, mais c’est
pas la règle générale.
Etre libertarien suppose au
contraire une société dans laquelle il y a des règles, il y a un droit, et il y
a des mœurs, avec même – je dirais c’est ça qui prime avant tout même sur la
liberté de chacun, la liberté de chacun s’arrête à celle de l’autre.
Donc il y a une limite par définition
à la liberté.
Ce n’est donc pas du tout une
liberté de mœurs, mais une liberté de droit.
A suivre...
Friday, February 14, 2014
Série Analyse des Programmes : Le MoDem : 7 à 12
« Un dialogue social refondé
Recréer un environnement favorable au retour de la production en France, cela se fera avec les ouvriers, les employés, les cadres, toutes celles et ceux qui constituent les forces vives de la France. A travers des corps intermédiaires reconnus, ils participeront pleinement au développement et aux choix de leurs entreprises.
Rénover le dialogue social pour adapter l'entreprise aux contraintes extérieures. L’Etat sera facilitateur et non pas décideur et ce dialogue portera sur les aspects suivants :
- Négociation d’accords-cadres fixant, dans les différentes branches, le cahier des charges de la discussion sur le temps, la durée du travail et l'évolution des salaires.
- Simplification du droit du travail pour revoir les dispositions devenues incompréhensibles et inapplicables. Le CDD doit être strictement réservé aux cas prévus par la loi (missions à durée déterminée, emplois saisonniers…). Un contrat de travail unique - le CDI - doit être désormais la règle : fondé sur une consolidation progressive des droits, il permettra de connaître le montant des indemnités dues, en cas de licenciement et diminuera le recours aux prud'hommes, long et aléatoire pour les parties. C’est un élément de libération pour ceux qui voudraient embaucher mais craignent les contentieux coûteux.
- Etendre le rôle des comités d’entreprise à la négociation des conditions de travail et des rémunérations.
- Ouvrir aux salariés les conseils d’administration et les comités des rémunérations des entreprises, avec droit de vote.
- Limiter les rémunérations excessives en excluant des charges déductibles au titre de l’impôt sur les sociétés les rémunérations (fixes et bonus) les plus élevées (au-delà̀ de 50 fois le SMIC).
- Supprimer les stock-options, sauf pour les start-up. »
En matière de travail, vous trouvez que le MoDem se distingue du PS voire du FdG ? Observons juste le vocabulaire :
- Production (ne sommes-nous pas à l’ère du service ?) – Dialogue social (ne peut-on pas discuter chacun à son niveau ?) – Accords « fixant », « désormais la règle », CDD/CDI « doit être », « strictement » réservé, « rémunérations excessives », « excluant » (ne voilà t-il pas une belle série de marques de dirigisme ?) – « Un élément de libération » !? Pardon ?!
Il n’y a au contraire aucune libération dans ce texte qui montre que le MoDem raisonne en socialiste. La seule manière de libérer et d'assainir le marché du travail, c’est précisément de le considérer comme tel, Ce qui veut dire ne plus lui dédier un code juridique particulier mais le faire revenir dans le domaine du simple contrat commercial, qu’il n’aurait jamais dû quitter. Et dès lors, chacun sera à nouveau libre de négocier comme bon lui semble. Enfin.
« Un droit à la formation renforcé
- Créer un droit effectif à la formation tout au long de la vie, matérialisé par l’ouverture d’un compte formation continue personnel.
- Soutenir la formation professionnelle qui est un facteur d'accès au premier emploi, de sécurisation des parcours professionnels et de reconversion. Pour cela, remettre à plat les crédits à travers une Agence nationale dont la mission sera de transparence et de stratégie, de mise en ordre du secteur de la formation professionnelle.
- Fluidifier le marché de l’emploi en mutualisant davantage les moyens de Pôle Emploi, des CCI, des maisons de l’emploi et des missions locales pour capter les emplois en entreprise et notamment dans les TPE et PME. »
Que dire ? Tout est déjà dans le titre. Un parti qui promet un « droit à » est socialiste, il n’a pas compris ou ne veut pas comprendre qu’il n’existe que des « droits de » (droit de propriété ou de vivre) et que les « droit à » sont du vol déguisé.
Dès lors, on invente des machins. Qui va gérer ce compte formation et pourquoi n’est-il pas intégré au salaire ? En fait c’est là la seule question en matière de formation : si l’employé ou « travailleur » ne dépense pas pour sa formation, c’est probablement qu’il considère qu’une telle dépense n’est pas à la hauteur des gains de revenus supposés en découler. Par exemple tout simplement parce qu’il apprend plus sur le terrain, au contact, que dans une salle de cours ? Ou du moins qu'il s'en satisfait ?
La formation est essentielle, mais elle est multiforme. Laissons-donc chacun choisir – et financer – la voie qui lui convient.
« Une agriculture compétitive, préservée et durable
- La politique agricole commune dans le cadre de la réforme en cours à l’horizon 2013 sera défendue avec trois objectifs non négociables :
* Le premier : défendre non seulement des productions, mais le tissu des producteurs, des exploitations familiales viables […]
* Le deuxième : permettre que les productions agricoles soient payées à leur juste prix […]
* Le troisième : obtenir une agriculture respectueuse de l'environnement, par une agriculture raisonnée […]
- Encourager la filière viticole française qui a des atouts considérables.
- Redynamiser les filières de nos industries agro-alimentaires.
- Favoriser une conception nouvelle des bateaux de pêche, consommant moins de gasoil et la co-expertise scientifique sur la pêche en réunissant des scientifiques désignés par les autorités politiques et des scientifiques désignés par les pêcheurs. »
Dès le titre, la couleur est annoncée : pas orange, mais vert et rouge. Le MoDem ose annoncer ouvertement qu’il défend la PAC – mais il est vrai qu’on retrouve là bien la patte d’un pseudo agriculteur, infusé de subventions. Il faut pourtant le dire, s’il y a besoin d’exploitations viables et de produits au juste prix, c’est que la PAC ne fonctionne pas alors même qu’elle coûte une fortune aux contribuables européens. Non, l'agriculture n'est pas une exception. Non, ce n'est pas en gardant à bout de bras des exploitations moribondes qu'on gère le territoire. Il n’y aucune bonne raison pour ne pas laisser le marché reprendre ses droits. C’est la meilleure manière de voir les exploitations dépassées disparaître ou au contraire devenir des exploitation innovantes car libérées du carcan des céréales subventionnées. C’est aussi la meilleure façon de rendre l’agriculture durable, précisément parce que chaque agriculteur sera responsable de son « durable » propre.
Passons sur le reste des propositions, elles n’ont aucun intérêt, si ce n’est d’illustrer combien le MoDem ne sait être autre chose que constructiviste, c’est-à-dire socialiste.
« Une finance au service de l'économie réelle
L’économie financière, celle de la spéculation, est en passe de dominer et parfois de détruire l’économie réelle, celle de la production, de la distribution, des biens et services. Pour mettre fin à cette domination, cinq grands principes s’imposent :
- Renforcer les pouvoirs et l’indépendance du régulateureuropéen face au lobby bancaire, imposer les règles de prudence les plus strictes privilégiant le financement de l’économie réelle. Plus la prise de risque est élevée plus elle doit être soumise à des règles de pénalités sur les fonds propres.
- Etudier la séparation des banques de dépôt et des banques d’affaires.
- Réguler strictement les marchés dérivés et de matières premières pour empêcher les opérations spéculatives.
- Lutter effectivement contre les paradis fiscaux en pénalisant les établissements bancaires qui y ont recours.
- Mettre un terme aux tarifications abusives en renforçant la transparence entre les banques. »
Le titre seul mériterait un article. Il n’y a d’économie que réelle et la finance n’en est qu’un instrument. On peut dire que la monnaie étant elle sortie de la réalité, ses conséquences sur économie et finance sont désastreuses, mais ce n’est pas la même chose. Critiquer l’économie « de la spéculation » est une autre idiotie dans la mesure où le simple fait de vivre est une spéculation permanente, celle d’un avenir meilleur. La finance n’est pas une fonction qui nuit à « l’économie réelle », elle en est au contraire le sang qui la nourrit.
Mais pour que les deux soient saines, il faut une monnaie saine et c’est à ce niveau que notre système actuel est profondément déficient. Mais pourquoi le MoDem ne le dit-il pas ? Parce que c’est tellement plus facile de taper sur les méchants banquiers bien sûr plutôt que d’accuser les politiciens qui ont mis ce système en place.
Alors à partir de là, les mesures proposées sont bien dérisoires, voire ridicules. Renforcer les pouvoirs ? Mais il n’y a pas de pouvoir en économie, il n’y a que le marché, c’est son immense avantage.
Tiens, comme pour le FN, il y a une et une seule bonne mesure, et c’est la même : saurez-vous la reconnaître ?
« La France, modèle de développement durable
La mutation que nous connaissons est une étape, irréversible, vers un autre modèle environnemental. On ne pourra plus revenir en arrière. C'est à une production et à une consommation plus durables, à un meilleur respect des ressources rares, à la lutte contre le réchauffement climatique que nous devons nous atteler. C'est le but de l'écologie positive, tout entière au service de l'homme et de la nature. La France doit être pionnière en la matière.
- Financer les politiques de développement durable : créer un fonds d’investissement dédié au développement durable, alimenté par les quotas carbone issus du protocole de Kyoto, l’investissement privé, et l’épargne populaire. Il investira dans l’efficacité énergétique du logement et des transports, dans le capital des projets industriels d’énergie renouvelable, la recherche dans le domaine des énergies nouvelles, et la restauration et la préservation de la biodiversité.
Créer un malus environnemental sur les produits de consommation les plus nuisibles à l’environnement.
- Rénover le bâti ancien pour limiter nos émissions de CO2 […]
- Organiser un débat sur l’avenir de la production électrique en France […] Pour le nucléaire, énergie de transition, la garantie de sécurité des installations est non négociable.
- Conforter l’indépendance de l’Autorité de Sureté Nucléaire […]
- Stabiliser et simplifier les règlementations administratives et fiscales […]
- Créer un consortium européen de l’énergie renouvelable, à l’image d’EADS […]
- Préserver la biodiversité : limiter l’imperméabilisation des sols […]
- Moduler dans un cadre européen l’impôt sur les sociétés en fonction de leurs performances environnementales. »
Ouf ! Un gros morceau que l’ambition durable du MoDem. Après la France modèle social, voilà que nous aurions les moyens de devenir un modèle du « durable ». Et bien sûr on commence par oublier le pourtant très durable « principe de précaution » qui ici ne semble pas s’appliquer : on fonce tête baissée vers des projets infondés et même tout sauf durables. Le premier paragraphe est à ce titre assez étonnant : le durable va tellement de soi, il est tellement évident que l’écologie sera au service de l’homme alors que jusqu’ici, le méchant capitalisme n’était qu’un ogre pour l’homme, que les autres pays ne nous ont pas déjà devancés et que nous devons à nouveau éclairer le monde.
Et tout cela avec bien sûr un train de mesures aussi socialistes / étatistes les unes que les autres, donc condamnées à l’échec. Le point sur l’organisation d’un débat est spécialement lumineux : dans une société complexe, il n’y a pas, aucun moyen d’organiser un débat, un débat réel qui nous implique tous. On peut tout au plus espérer un référendum. Sauf si au lieu de prendre la voie démocratique, illusoire, on privatisait le nucléaire, toute l’énergie. Le marché libre serait alors un moyen bien plus efficace de débattre, chacun influençant à sa mesure et librement, l’ensemble sans ne rien imposer aux autres.
Cet exemple démontre s’il en était besoin la supériorité à la fois économique et démocratique des options libérales sur l’étatisme attardé du parti orange…
(Proposition coupée en deux – Partie I)
« L’école de la réussite
Elle repose sur quelques certitudes. L'enseignement valide, c'est celui qui unit l'acquisition de connaissances solides à l'épanouissement personnel. L'un est l'appui de l'autre. C'est dans l'expérience, le savoir-faire, l'humanité des maîtres que se situe, dans le premier et le second degré, le gisement de progrès de l'éducation. La clé de l'égalité des chances, à l'école comme dans la vie, c'est la langue : elle est la priorité car elle donne accès, en même temps, à l'univers des connaissances, des sentiments et de la création. Enfin, la valorisation méthodique des aptitudes est la condition de la mise en confiance, de l'estime de soi des élèves.
- Ecrire un Contrat de progrès entre l'école et la nation qui garantira le maintien des moyens et précisera les objectifs que la nation assigne à son école.
- Exclure la violence de l’école et refaire du respect la règle entre élèves et enseignants, dans la classe comme dans la cour de l’école.
- Définir les méthodes pédagogiques par l’évaluation des résultats : ce n'est ni au gouvernement ni au président de la République de trancher des méthodes d'apprentissage, c'est à la classe, au résultat effectif, à condition qu'aucune méthode ne se voie exclue pour raison idéologique.
- Fixer comme objectif la maîtrise de la lecture et de l’écriture à l’entrée au collège. Si l’élève est en défaut, une pédagogie adaptée doit lui permettre de reconstruire son rapport à l'écrit.
- Faire débattre le Parlement du principe des programmes et de leur lisibilité.
- Maintenir le nombre d’enseignants, ainsi que le décret qui définit leur statut.
- Défendre les concours de recrutement nationaux qui sont la voie la plus républicaine et la plus légitime pour sélectionner les enseignants du second degré.
- Reconstruire une année de formation des enseignants, en alternance avec exercice dans la classe et transmission de l'expérience d'autres enseignants.
- Rendre l’évaluation des enseignants plus objective, en réservant la notation pédagogique des enseignants à des évaluateurs expérimentés.
- Mettre fin aux surcharges administratives.
- Donner aux chefs d'établissement des possibilités nouvelles, par exemple recrutement direct des remplaçants, gestion des volumes d'heures pour organiser des soutiens individualisés ou en petit groupe. »
Cette proposition est longue, nous l’avons coupée en deux et pourtant elle reste comme infinie. Ce n’est pas surprenant quand on se souvient que M.Bayrou fut ministre de l’éducation. Et il faut bien reconnaître que l’enseignement, et non l’éducation, est un sujet essentiel qui mérite qu’on s’y attarde.
L’introduction contient deux mythes largement contestés par le libéral. L’égalité des chances est une illusion : cela veut dire que les meilleurs doivent être bridés au niveau des plus faibles. Pourquoi cela devrait-il être un objectif de l’école ? Quant à la valorisation « méthodique » des aptitudes, elle serait un objectif plus noble si seulement l’école passait en effet en revue toutes, vraiment toutes les compétences. Mais quand on aime jardiner, ou chanter, ou simplement faire du théâtre, où est cette valorisation « méthodique » annoncée ?
Ensuite, certaines des propositions sont spécialement gratinées. Ainsi l’idée d’un « contrat de progrès entre l'école et la nation » est totalement stupide, la nation étant un machin informe sans réalité et qui n’a en aucun cas le pouvoir « d’assigner [un objectif] à son école ». « Exclure la violence » est un superbe vœu pieu qui restera sans effet. Par contre, « Maintenir le nombre d’enseignants », voilà une mesure bien politiquement correcte !
Ainsi, toutes ces mesures n’envisagent pas une seule seconde que l’état puisse devoir se désengager de l’enseignement, alors que ce n’est pas son rôle, lequel se limite à la seule garantie du respect du droit pour et par tous.
Recréer un environnement favorable au retour de la production en France, cela se fera avec les ouvriers, les employés, les cadres, toutes celles et ceux qui constituent les forces vives de la France. A travers des corps intermédiaires reconnus, ils participeront pleinement au développement et aux choix de leurs entreprises.
Rénover le dialogue social pour adapter l'entreprise aux contraintes extérieures. L’Etat sera facilitateur et non pas décideur et ce dialogue portera sur les aspects suivants :
- Négociation d’accords-cadres fixant, dans les différentes branches, le cahier des charges de la discussion sur le temps, la durée du travail et l'évolution des salaires.
- Simplification du droit du travail pour revoir les dispositions devenues incompréhensibles et inapplicables. Le CDD doit être strictement réservé aux cas prévus par la loi (missions à durée déterminée, emplois saisonniers…). Un contrat de travail unique - le CDI - doit être désormais la règle : fondé sur une consolidation progressive des droits, il permettra de connaître le montant des indemnités dues, en cas de licenciement et diminuera le recours aux prud'hommes, long et aléatoire pour les parties. C’est un élément de libération pour ceux qui voudraient embaucher mais craignent les contentieux coûteux.
- Etendre le rôle des comités d’entreprise à la négociation des conditions de travail et des rémunérations.
- Ouvrir aux salariés les conseils d’administration et les comités des rémunérations des entreprises, avec droit de vote.
- Limiter les rémunérations excessives en excluant des charges déductibles au titre de l’impôt sur les sociétés les rémunérations (fixes et bonus) les plus élevées (au-delà̀ de 50 fois le SMIC).
- Supprimer les stock-options, sauf pour les start-up. »
En matière de travail, vous trouvez que le MoDem se distingue du PS voire du FdG ? Observons juste le vocabulaire :
- Production (ne sommes-nous pas à l’ère du service ?) – Dialogue social (ne peut-on pas discuter chacun à son niveau ?) – Accords « fixant », « désormais la règle », CDD/CDI « doit être », « strictement » réservé, « rémunérations excessives », « excluant » (ne voilà t-il pas une belle série de marques de dirigisme ?) – « Un élément de libération » !? Pardon ?!
Il n’y a au contraire aucune libération dans ce texte qui montre que le MoDem raisonne en socialiste. La seule manière de libérer et d'assainir le marché du travail, c’est précisément de le considérer comme tel, Ce qui veut dire ne plus lui dédier un code juridique particulier mais le faire revenir dans le domaine du simple contrat commercial, qu’il n’aurait jamais dû quitter. Et dès lors, chacun sera à nouveau libre de négocier comme bon lui semble. Enfin.
« Un droit à la formation renforcé
- Créer un droit effectif à la formation tout au long de la vie, matérialisé par l’ouverture d’un compte formation continue personnel.
- Soutenir la formation professionnelle qui est un facteur d'accès au premier emploi, de sécurisation des parcours professionnels et de reconversion. Pour cela, remettre à plat les crédits à travers une Agence nationale dont la mission sera de transparence et de stratégie, de mise en ordre du secteur de la formation professionnelle.
- Fluidifier le marché de l’emploi en mutualisant davantage les moyens de Pôle Emploi, des CCI, des maisons de l’emploi et des missions locales pour capter les emplois en entreprise et notamment dans les TPE et PME. »
Que dire ? Tout est déjà dans le titre. Un parti qui promet un « droit à » est socialiste, il n’a pas compris ou ne veut pas comprendre qu’il n’existe que des « droits de » (droit de propriété ou de vivre) et que les « droit à » sont du vol déguisé.
Dès lors, on invente des machins. Qui va gérer ce compte formation et pourquoi n’est-il pas intégré au salaire ? En fait c’est là la seule question en matière de formation : si l’employé ou « travailleur » ne dépense pas pour sa formation, c’est probablement qu’il considère qu’une telle dépense n’est pas à la hauteur des gains de revenus supposés en découler. Par exemple tout simplement parce qu’il apprend plus sur le terrain, au contact, que dans une salle de cours ? Ou du moins qu'il s'en satisfait ?
La formation est essentielle, mais elle est multiforme. Laissons-donc chacun choisir – et financer – la voie qui lui convient.
« Une agriculture compétitive, préservée et durable
- La politique agricole commune dans le cadre de la réforme en cours à l’horizon 2013 sera défendue avec trois objectifs non négociables :
* Le premier : défendre non seulement des productions, mais le tissu des producteurs, des exploitations familiales viables […]
* Le deuxième : permettre que les productions agricoles soient payées à leur juste prix […]
* Le troisième : obtenir une agriculture respectueuse de l'environnement, par une agriculture raisonnée […]
- Encourager la filière viticole française qui a des atouts considérables.
- Redynamiser les filières de nos industries agro-alimentaires.
- Favoriser une conception nouvelle des bateaux de pêche, consommant moins de gasoil et la co-expertise scientifique sur la pêche en réunissant des scientifiques désignés par les autorités politiques et des scientifiques désignés par les pêcheurs. »
Dès le titre, la couleur est annoncée : pas orange, mais vert et rouge. Le MoDem ose annoncer ouvertement qu’il défend la PAC – mais il est vrai qu’on retrouve là bien la patte d’un pseudo agriculteur, infusé de subventions. Il faut pourtant le dire, s’il y a besoin d’exploitations viables et de produits au juste prix, c’est que la PAC ne fonctionne pas alors même qu’elle coûte une fortune aux contribuables européens. Non, l'agriculture n'est pas une exception. Non, ce n'est pas en gardant à bout de bras des exploitations moribondes qu'on gère le territoire. Il n’y aucune bonne raison pour ne pas laisser le marché reprendre ses droits. C’est la meilleure manière de voir les exploitations dépassées disparaître ou au contraire devenir des exploitation innovantes car libérées du carcan des céréales subventionnées. C’est aussi la meilleure façon de rendre l’agriculture durable, précisément parce que chaque agriculteur sera responsable de son « durable » propre.
Passons sur le reste des propositions, elles n’ont aucun intérêt, si ce n’est d’illustrer combien le MoDem ne sait être autre chose que constructiviste, c’est-à-dire socialiste.
« Une finance au service de l'économie réelle
L’économie financière, celle de la spéculation, est en passe de dominer et parfois de détruire l’économie réelle, celle de la production, de la distribution, des biens et services. Pour mettre fin à cette domination, cinq grands principes s’imposent :
- Renforcer les pouvoirs et l’indépendance du régulateureuropéen face au lobby bancaire, imposer les règles de prudence les plus strictes privilégiant le financement de l’économie réelle. Plus la prise de risque est élevée plus elle doit être soumise à des règles de pénalités sur les fonds propres.
- Etudier la séparation des banques de dépôt et des banques d’affaires.
- Réguler strictement les marchés dérivés et de matières premières pour empêcher les opérations spéculatives.
- Lutter effectivement contre les paradis fiscaux en pénalisant les établissements bancaires qui y ont recours.
- Mettre un terme aux tarifications abusives en renforçant la transparence entre les banques. »
Le titre seul mériterait un article. Il n’y a d’économie que réelle et la finance n’en est qu’un instrument. On peut dire que la monnaie étant elle sortie de la réalité, ses conséquences sur économie et finance sont désastreuses, mais ce n’est pas la même chose. Critiquer l’économie « de la spéculation » est une autre idiotie dans la mesure où le simple fait de vivre est une spéculation permanente, celle d’un avenir meilleur. La finance n’est pas une fonction qui nuit à « l’économie réelle », elle en est au contraire le sang qui la nourrit.
Mais pour que les deux soient saines, il faut une monnaie saine et c’est à ce niveau que notre système actuel est profondément déficient. Mais pourquoi le MoDem ne le dit-il pas ? Parce que c’est tellement plus facile de taper sur les méchants banquiers bien sûr plutôt que d’accuser les politiciens qui ont mis ce système en place.
Alors à partir de là, les mesures proposées sont bien dérisoires, voire ridicules. Renforcer les pouvoirs ? Mais il n’y a pas de pouvoir en économie, il n’y a que le marché, c’est son immense avantage.
Tiens, comme pour le FN, il y a une et une seule bonne mesure, et c’est la même : saurez-vous la reconnaître ?
« La France, modèle de développement durable
La mutation que nous connaissons est une étape, irréversible, vers un autre modèle environnemental. On ne pourra plus revenir en arrière. C'est à une production et à une consommation plus durables, à un meilleur respect des ressources rares, à la lutte contre le réchauffement climatique que nous devons nous atteler. C'est le but de l'écologie positive, tout entière au service de l'homme et de la nature. La France doit être pionnière en la matière.
- Financer les politiques de développement durable : créer un fonds d’investissement dédié au développement durable, alimenté par les quotas carbone issus du protocole de Kyoto, l’investissement privé, et l’épargne populaire. Il investira dans l’efficacité énergétique du logement et des transports, dans le capital des projets industriels d’énergie renouvelable, la recherche dans le domaine des énergies nouvelles, et la restauration et la préservation de la biodiversité.
Créer un malus environnemental sur les produits de consommation les plus nuisibles à l’environnement.
- Rénover le bâti ancien pour limiter nos émissions de CO2 […]
- Organiser un débat sur l’avenir de la production électrique en France […] Pour le nucléaire, énergie de transition, la garantie de sécurité des installations est non négociable.
- Conforter l’indépendance de l’Autorité de Sureté Nucléaire […]
- Stabiliser et simplifier les règlementations administratives et fiscales […]
- Créer un consortium européen de l’énergie renouvelable, à l’image d’EADS […]
- Préserver la biodiversité : limiter l’imperméabilisation des sols […]
- Moduler dans un cadre européen l’impôt sur les sociétés en fonction de leurs performances environnementales. »
Ouf ! Un gros morceau que l’ambition durable du MoDem. Après la France modèle social, voilà que nous aurions les moyens de devenir un modèle du « durable ». Et bien sûr on commence par oublier le pourtant très durable « principe de précaution » qui ici ne semble pas s’appliquer : on fonce tête baissée vers des projets infondés et même tout sauf durables. Le premier paragraphe est à ce titre assez étonnant : le durable va tellement de soi, il est tellement évident que l’écologie sera au service de l’homme alors que jusqu’ici, le méchant capitalisme n’était qu’un ogre pour l’homme, que les autres pays ne nous ont pas déjà devancés et que nous devons à nouveau éclairer le monde.
Et tout cela avec bien sûr un train de mesures aussi socialistes / étatistes les unes que les autres, donc condamnées à l’échec. Le point sur l’organisation d’un débat est spécialement lumineux : dans une société complexe, il n’y a pas, aucun moyen d’organiser un débat, un débat réel qui nous implique tous. On peut tout au plus espérer un référendum. Sauf si au lieu de prendre la voie démocratique, illusoire, on privatisait le nucléaire, toute l’énergie. Le marché libre serait alors un moyen bien plus efficace de débattre, chacun influençant à sa mesure et librement, l’ensemble sans ne rien imposer aux autres.
Cet exemple démontre s’il en était besoin la supériorité à la fois économique et démocratique des options libérales sur l’étatisme attardé du parti orange…
(Proposition coupée en deux – Partie I)
« L’école de la réussite
Elle repose sur quelques certitudes. L'enseignement valide, c'est celui qui unit l'acquisition de connaissances solides à l'épanouissement personnel. L'un est l'appui de l'autre. C'est dans l'expérience, le savoir-faire, l'humanité des maîtres que se situe, dans le premier et le second degré, le gisement de progrès de l'éducation. La clé de l'égalité des chances, à l'école comme dans la vie, c'est la langue : elle est la priorité car elle donne accès, en même temps, à l'univers des connaissances, des sentiments et de la création. Enfin, la valorisation méthodique des aptitudes est la condition de la mise en confiance, de l'estime de soi des élèves.
- Ecrire un Contrat de progrès entre l'école et la nation qui garantira le maintien des moyens et précisera les objectifs que la nation assigne à son école.
- Exclure la violence de l’école et refaire du respect la règle entre élèves et enseignants, dans la classe comme dans la cour de l’école.
- Définir les méthodes pédagogiques par l’évaluation des résultats : ce n'est ni au gouvernement ni au président de la République de trancher des méthodes d'apprentissage, c'est à la classe, au résultat effectif, à condition qu'aucune méthode ne se voie exclue pour raison idéologique.
- Fixer comme objectif la maîtrise de la lecture et de l’écriture à l’entrée au collège. Si l’élève est en défaut, une pédagogie adaptée doit lui permettre de reconstruire son rapport à l'écrit.
- Faire débattre le Parlement du principe des programmes et de leur lisibilité.
- Maintenir le nombre d’enseignants, ainsi que le décret qui définit leur statut.
- Défendre les concours de recrutement nationaux qui sont la voie la plus républicaine et la plus légitime pour sélectionner les enseignants du second degré.
- Reconstruire une année de formation des enseignants, en alternance avec exercice dans la classe et transmission de l'expérience d'autres enseignants.
- Rendre l’évaluation des enseignants plus objective, en réservant la notation pédagogique des enseignants à des évaluateurs expérimentés.
- Mettre fin aux surcharges administratives.
- Donner aux chefs d'établissement des possibilités nouvelles, par exemple recrutement direct des remplaçants, gestion des volumes d'heures pour organiser des soutiens individualisés ou en petit groupe. »
Cette proposition est longue, nous l’avons coupée en deux et pourtant elle reste comme infinie. Ce n’est pas surprenant quand on se souvient que M.Bayrou fut ministre de l’éducation. Et il faut bien reconnaître que l’enseignement, et non l’éducation, est un sujet essentiel qui mérite qu’on s’y attarde.
L’introduction contient deux mythes largement contestés par le libéral. L’égalité des chances est une illusion : cela veut dire que les meilleurs doivent être bridés au niveau des plus faibles. Pourquoi cela devrait-il être un objectif de l’école ? Quant à la valorisation « méthodique » des aptitudes, elle serait un objectif plus noble si seulement l’école passait en effet en revue toutes, vraiment toutes les compétences. Mais quand on aime jardiner, ou chanter, ou simplement faire du théâtre, où est cette valorisation « méthodique » annoncée ?
Ensuite, certaines des propositions sont spécialement gratinées. Ainsi l’idée d’un « contrat de progrès entre l'école et la nation » est totalement stupide, la nation étant un machin informe sans réalité et qui n’a en aucun cas le pouvoir « d’assigner [un objectif] à son école ». « Exclure la violence » est un superbe vœu pieu qui restera sans effet. Par contre, « Maintenir le nombre d’enseignants », voilà une mesure bien politiquement correcte !
Ainsi, toutes ces mesures n’envisagent pas une seule seconde que l’état puisse devoir se désengager de l’enseignement, alors que ce n’est pas son rôle, lequel se limite à la seule garantie du respect du droit pour et par tous.
Wednesday, February 12, 2014
Série Analyse des Programmes : Le PLD : 7 à 12
« Garantir nos libertés, à commencer par la liberté d’expression
La liberté d’expression est la mère de toutes les autres libertés. Sans elle, impossible de dénoncer ceux qui vous trompent, vous volent, détruisent votre environnement, ou utilisent la force de l'État pour contraindre les citoyens les plus vulnérables.
Nous rétablirons une pleine et entière liberté d’expression, telle que définie par la loi de 1881. Ne peuvent être incriminées que les diffamations ou les appels explicites à la violence contre la vie, la liberté ou les biens d’autrui. En revanche aucune opinion, fût-elle considérée comme choquante par une majorité ou un groupe particulier, ne saurait être interdite, les mauvaises idées ne pouvant être combattues que par les bonnes.
L'exigence de transparence déresponsabilise les personnes en les considérant à priori coupables, et les démunit face au pouvoir. En cas de mesures spoliatrices, confiscatoires, les citoyens n'auront aucun moyen de défendre leurs droits. Nous restaurerons la protection de la vie privée, notamment vis-à-vis des pouvoirs publics. »
Le PLD reste – et c’est heureux – le parti modèle dans notre paysage politique. Mais il ne manque jamais de se prendre les pieds dans le tapis et c’est vraiment dommage.
En premier lieu, il s’obstine à mettre la Liberté au pluriel, à la découper en tranches, dont le gain ou la perte permettrait de tenir la comptabilité de notre Liberté.
La Mère « des libertés » est en fait un Père, il s’agit du Droit. La liberté d’expression, qu’on pose comme un absolu mais qui ne saurait l’être, découle de celui-ci, elle ne le précède pas. Ainsi, chez moi, votre liberté d’expression est limitée par ma décision, par mon droit, et je ne vous autorise pas à m’y insulter. Autorisez ce que vous voulez, mais chez vous.
Certes ici il s’agit de pouvoir contester le pouvoir, mais c’est plus sur le devoir de contestation et de résistance que devrait être mis l’accent, et il est maladroit de se référer à une loi du pouvoir pour justifier qu’on puisse le contester.
La phrase sur la vie privée est de même un oxymore malheureux : la seule menace envers la vie privée vient du pouvoir – une fois que le droit naturel est respecté, qui menace ma vie privée ? Or affirmer que « nous » donc le PLD une fois au pouvoir, peut restaurer ce dont il restera la seule menace est un immense contre-sens. Non, la vie privée tant qu’il y a pouvoir ne peut qu’être défensive et jamais le pouvoir ne pourra la rendre possible, sauf à nous laisser vivre libres.
« 7. Réintégrer la fonction publique dans le droit commun du travail et des retraites.
Le système de retraites doit reposer sur les mêmes bases pour tous, de l’employé du privé au cadre du public, du petit artisan au président de la République. Aujourd’hui, des régimes spéciaux permettent à certaines catégories de recevoir plus que les autres, en pillant les cotisations au régime général. Par ailleurs, la gestion des ressources humaines de l'État est rendue impossible par l'existence de corps et de rigidités d'un autre âge.
Une conversion de tous nos régimes en une retraite unique par points, à cotisations définies, proportionnelle aux cotisations et modulée en fonction de l’âge du départ, permettra d’éviter la faillite inéluctable du système actuel. Ce premier pilier de la réforme devra être couplé avec une conversion progressive de cette répartition vers une capitalisation gérée par le salarié lui-même, sous forme d’assurance-retraite, seule formule capable à terme de garantir des versements d’un montant suffisant à des retraités vivant, fort heureusement, de plus en plus longtemps.
Outre leur système de retraite, l'égalité de traitement exige que les salariés du secteur public soient soumis au droit commun du travail. Ceci facilitera la rotation des compétences dans la fonction publique, ce qui sera tout à fait bénéfique pour les fonctionnaires désirant évoluer professionnellement. »
Ces propositions techniques du PLD sont pertinentes. En première lecture. Comme toujours, le PLD pose les premières pierres libérales, mais ne va pas jusqu’au fond des choses. Ces mesures permettraient en effet de sauver le système de retraite. Mais pas de le rendre plus libre ou juste. Car il ne s’agit pas de le sauver, mais de pouvoir en sortir, de ne pas être obligé de cotiser pour les autres. De même, pourquoi demander que les fonctionnaires relèvent du droit commun sans oser exiger la suppression pure et simple de leur statut ? Et sans conclure que si leur statut peut être « commun », pourquoi leurs employeurs aussi ne pourraient-ils pas l’être ? Et la bureaucratie devenir entreprises privées…
« Abolir les privilèges actuels des élus : interdiction du cumul des mandats, diminution du nombre de sièges et de niveaux institutionnels.
Aucune des mesures proposées dans ce programme ne sera acceptable par l’opinion si les élus n’abandonnent pas leurs privilèges les plus contestables. En période de réformes les représentants du peuple se doivent d’être exemplaires. Le problème le plus aigu est posé par les fonctionnaires qui accèdent à des mandats électifs, car ils sont alors chargés de voter le budget auquel ils émargent.
Par conséquent les fonctionnaires qui accèdent à des mandats électifs doivent abandonner leur statut de la fonction publique, quitte à revenir plus tard. Le cumul des mandats doit être aboli pour éviter tout conflit d'intérêt entre différents mandats, avec renouvellement unique possible.
Les nominations de complaisance et le favoritisme à l'embauche au sein d'institutions publiques seront sévèrement sanctionnés. Une transparence toute particulière sera instaurée pour contrôler le patrimoine des élus d'importance, car une légitime suspicion règne sur les patrimoines que se constituent certains hommes politiques au cours de leur carrière. »
Une fois encore, le PLD pose une vraie question, mais ne va pas au bout de la logique libérale. Celle-ci est très claire et sa cohérence passe par le rejet du concept même d’élu et de fonctionnaire. Mais au-delà ce cette idée générale, analysons deux aspects plus subtils de cette proposition.
« Exemplaires ». Sans même penser à Hollande, comment un élu peut-il être exemplaire alors qu’il n’est qu’un homme ? La corruption n’existerait donc pas ? Surtout, sortons de cette vieille idée qui voudrait qu’un système politique bancal peut être rendu sain et intègre grâce au choix d’élus ou fonctionnaires d’élite et de grande classe. L’enjeu est bien sûr inverse, c’est parce que les élus sont souvent des pourris que le système doit nous en protéger.
« Transparence ». C’est une autre erreur d’étatiste que la transparence. Car elle suppose le contrôle. On n’est pas transparent par candeur, on l’est parce qu’il faut l’être, sinon la question du besoin de transparence ne se poserait pas. Donc sans quelqu’un en charge d’assurer la transparence, elle a peu de chance d’exister. Mais alors, comment assurer la transparence de celui qui assure la transparence ?
« 9. Libérer le droit de propriété dans l’immobilier.
Le logement est un domaine où depuis un siècle les lois, les réglementations et les subventions ont atteint des proportions inouïes. La France est couverte d'un colossal parc immobilier HLM. Les bailleurs privés subissent de lourdes charges fiscales et réglementaires et sont souvent à la merci de leurs locataires. Pourtant 10% de la population reste à l'écart d'un logement décent. En matière de logement comme ailleurs, l’étatisme produit plus d’inconvénients que de bienfaits.
Nous commencerons par libérer le foncier, en permettant tout propriétaire d’affecter son terrain à l'usage qu'il souhaite, suivant le principe qui a présidé jusqu'au début du XXe siècle à l'admirable développement des villes françaises. Nous supprimerons les droits de mutation, les diagnostics, obligatoires lors des ventes/achats, les interdictions de sous-location. Nous rendrons la liberté et la responsabilité aux occupants des HLM en leur cédant leur logement, moyen pour les habitants des quartiers rongés par la violence et la pauvreté de reprendre en main leur destin. Les situations d’urgence pourront être traitées localement par l’action sociale publique ou privée. »
Position tout à fait positive du PLD et il est vrai qu’il faut aller chercher les détails pour en faire la critique – mais c’est notre rôle et il sera assumé. Le concept de libéralisation du foncier, puis après de « propriétarisation » des HLM est positif mais toute cette ligne laisse floue la question des organismes associés. Il convient donc de dire clairement que tous les organismes d’HLM, les 1%, les mécanismes de défiscalisation pour logements sociaux type Duflot et tous les textes en matière locative seront abrogés et dissous. S’agissant de céder les HLM à leur locataires, il nous semble que c’est injuste pour au moins deux raisons. Bien des locataires sont en place plus par avantage et corruption que par réel besoin. Beaucoup attendent. Et n’oublions pas que nombre de ces HLM ont été financés par l’impôt. Donner un bien qui appartient en partie à autrui est injuste. Il convient donc de faire payer ces logements, même si ce doit être à bas prix. La mise aux enchères nous semble donc le mécanisme le plus juste.
« 10. Respecter la propriété pour protéger l'environnement.
Il n'y a pas de liberté sans responsabilité. Le respect du droit de propriété implique que tout pollueur rende des comptes à un juge et indemnise ses victimes, éventuellement dans le cadre d'actions collectives. Cette sollicitation de la responsabilité est plus efficace que l’approche réglementaire privilégiée aujourd’hui, car son élaboration fait l’objet de marchandages douteux. Le recours au règlement se limitera aux cas où des droits de propriété ne peuvent être délimités, comme par exemple sur l'air que nous respirons.
Le principe de précaution crée une grande insécurité juridique. Nous rétablirons celui de la responsabilité individuelle de l'inventeur pour trouver un meilleur équilibre entre la prise de risque nécessaire à la découverte de nouveaux procédés et l'indispensable prudence. Ces principes ont permis d’énormes progrès dans les siècles passés ; il convient de les conserver.
Nous mettrons fin aux subventions des technologies dites vertes, notamment à la production d’énergie éolienne et solaire. Leur bilan énergétique actuel est très discutable, les coûts assumés par le contribuable au profit de lobbys bien connectés sont choquants, et leur justification demande plus d’éclaircissements scientifiques. »
Le Mouvement des Libertariens est souvent dur avec le PLD car celui-ci tient trop souvent des positions indignes des idées libérales. Mais à l’inverse, nous savons saluer ses actions positives lorsqu’elles le sont et il faut bien reconnaître que cette ligne sur la question écologique est tout à fait libérale, l’état n’apparaissant nulle part. Bravo donc. On regrettera juste qu’il n’y ait aucun mot sur le nucléaire, dont la sécurité, le coût et l’avenir sont incertains et où le thorium mériterait une ligne. La seule question qui reste est donc : pourquoi ne pas tenir une telle position sur tous les sujets ?
« 11. Réorienter la construction européenne vers un espace européen des libertés.
La construction européenne a permis de bâtir un véritable espace de collaboration entre des peuples déchirés par des guerres séculaires. Cet acquis doit être préservé. Nous estimons cependant que ce développement a pris un tour menaçant depuis les années 1990. Du traité de Maastricht à celui de Lisbonne une structure bureaucratique impose un agenda en se passant des expressions démocratiques nationales. Notre diagnostic établit qu'en l'absence de corps politique cohérent en Europe, il est vain d'espérer susciter un consentement pour une organisation politique supranationale.
Fidèles à l’esprit originel de la construction européenne et à la tradition humaniste, nous œuvrerons pour la paix en favorisant les coopérations volontaires entre tous les habitants de notre continent, approfondissant les libertés d'échanger et de s'installer. Nous transformerons l’Union européenne bureaucratique en Europe des libertés, respectueuse des choix locaux et nationaux des citoyens. Tout pays de l’aire géographique européenne qui respecte les valeurs humanistes peut prétendre intégrer cet espace. »
Espace européen des libertés ? Alors là, le PLD est dans la grande utopie romantique. Bien sûr qu’il faut lutter contre le monstre bureaucratique que l’Union est depuis toujours mais surtout depuis que l’objectif n’est plus le simple espace de libre-échange. Mais le PLD oublie que les guerres ont été faites par des états. Que l’Europe prospère était une Europe de micro-états et que ce sont encore ses états les plus petits qui sont les plus libres et les plus riches. Ce n’est pas un hasard. C’est une Europe des villes ou des régions qu’il convient de promouvoir, c’est la seule où les états seront trop petits pour avoir du pouvoir et trop petits pour se passer des autres, seule vraie garantie de la paix et la prospérité.
La liberté d’expression est la mère de toutes les autres libertés. Sans elle, impossible de dénoncer ceux qui vous trompent, vous volent, détruisent votre environnement, ou utilisent la force de l'État pour contraindre les citoyens les plus vulnérables.
Nous rétablirons une pleine et entière liberté d’expression, telle que définie par la loi de 1881. Ne peuvent être incriminées que les diffamations ou les appels explicites à la violence contre la vie, la liberté ou les biens d’autrui. En revanche aucune opinion, fût-elle considérée comme choquante par une majorité ou un groupe particulier, ne saurait être interdite, les mauvaises idées ne pouvant être combattues que par les bonnes.
L'exigence de transparence déresponsabilise les personnes en les considérant à priori coupables, et les démunit face au pouvoir. En cas de mesures spoliatrices, confiscatoires, les citoyens n'auront aucun moyen de défendre leurs droits. Nous restaurerons la protection de la vie privée, notamment vis-à-vis des pouvoirs publics. »
Le PLD reste – et c’est heureux – le parti modèle dans notre paysage politique. Mais il ne manque jamais de se prendre les pieds dans le tapis et c’est vraiment dommage.
En premier lieu, il s’obstine à mettre la Liberté au pluriel, à la découper en tranches, dont le gain ou la perte permettrait de tenir la comptabilité de notre Liberté.
La Mère « des libertés » est en fait un Père, il s’agit du Droit. La liberté d’expression, qu’on pose comme un absolu mais qui ne saurait l’être, découle de celui-ci, elle ne le précède pas. Ainsi, chez moi, votre liberté d’expression est limitée par ma décision, par mon droit, et je ne vous autorise pas à m’y insulter. Autorisez ce que vous voulez, mais chez vous.
Certes ici il s’agit de pouvoir contester le pouvoir, mais c’est plus sur le devoir de contestation et de résistance que devrait être mis l’accent, et il est maladroit de se référer à une loi du pouvoir pour justifier qu’on puisse le contester.
La phrase sur la vie privée est de même un oxymore malheureux : la seule menace envers la vie privée vient du pouvoir – une fois que le droit naturel est respecté, qui menace ma vie privée ? Or affirmer que « nous » donc le PLD une fois au pouvoir, peut restaurer ce dont il restera la seule menace est un immense contre-sens. Non, la vie privée tant qu’il y a pouvoir ne peut qu’être défensive et jamais le pouvoir ne pourra la rendre possible, sauf à nous laisser vivre libres.
« 7. Réintégrer la fonction publique dans le droit commun du travail et des retraites.
Le système de retraites doit reposer sur les mêmes bases pour tous, de l’employé du privé au cadre du public, du petit artisan au président de la République. Aujourd’hui, des régimes spéciaux permettent à certaines catégories de recevoir plus que les autres, en pillant les cotisations au régime général. Par ailleurs, la gestion des ressources humaines de l'État est rendue impossible par l'existence de corps et de rigidités d'un autre âge.
Une conversion de tous nos régimes en une retraite unique par points, à cotisations définies, proportionnelle aux cotisations et modulée en fonction de l’âge du départ, permettra d’éviter la faillite inéluctable du système actuel. Ce premier pilier de la réforme devra être couplé avec une conversion progressive de cette répartition vers une capitalisation gérée par le salarié lui-même, sous forme d’assurance-retraite, seule formule capable à terme de garantir des versements d’un montant suffisant à des retraités vivant, fort heureusement, de plus en plus longtemps.
Outre leur système de retraite, l'égalité de traitement exige que les salariés du secteur public soient soumis au droit commun du travail. Ceci facilitera la rotation des compétences dans la fonction publique, ce qui sera tout à fait bénéfique pour les fonctionnaires désirant évoluer professionnellement. »
Ces propositions techniques du PLD sont pertinentes. En première lecture. Comme toujours, le PLD pose les premières pierres libérales, mais ne va pas jusqu’au fond des choses. Ces mesures permettraient en effet de sauver le système de retraite. Mais pas de le rendre plus libre ou juste. Car il ne s’agit pas de le sauver, mais de pouvoir en sortir, de ne pas être obligé de cotiser pour les autres. De même, pourquoi demander que les fonctionnaires relèvent du droit commun sans oser exiger la suppression pure et simple de leur statut ? Et sans conclure que si leur statut peut être « commun », pourquoi leurs employeurs aussi ne pourraient-ils pas l’être ? Et la bureaucratie devenir entreprises privées…
« Abolir les privilèges actuels des élus : interdiction du cumul des mandats, diminution du nombre de sièges et de niveaux institutionnels.
Aucune des mesures proposées dans ce programme ne sera acceptable par l’opinion si les élus n’abandonnent pas leurs privilèges les plus contestables. En période de réformes les représentants du peuple se doivent d’être exemplaires. Le problème le plus aigu est posé par les fonctionnaires qui accèdent à des mandats électifs, car ils sont alors chargés de voter le budget auquel ils émargent.
Par conséquent les fonctionnaires qui accèdent à des mandats électifs doivent abandonner leur statut de la fonction publique, quitte à revenir plus tard. Le cumul des mandats doit être aboli pour éviter tout conflit d'intérêt entre différents mandats, avec renouvellement unique possible.
Les nominations de complaisance et le favoritisme à l'embauche au sein d'institutions publiques seront sévèrement sanctionnés. Une transparence toute particulière sera instaurée pour contrôler le patrimoine des élus d'importance, car une légitime suspicion règne sur les patrimoines que se constituent certains hommes politiques au cours de leur carrière. »
Une fois encore, le PLD pose une vraie question, mais ne va pas au bout de la logique libérale. Celle-ci est très claire et sa cohérence passe par le rejet du concept même d’élu et de fonctionnaire. Mais au-delà ce cette idée générale, analysons deux aspects plus subtils de cette proposition.
« Exemplaires ». Sans même penser à Hollande, comment un élu peut-il être exemplaire alors qu’il n’est qu’un homme ? La corruption n’existerait donc pas ? Surtout, sortons de cette vieille idée qui voudrait qu’un système politique bancal peut être rendu sain et intègre grâce au choix d’élus ou fonctionnaires d’élite et de grande classe. L’enjeu est bien sûr inverse, c’est parce que les élus sont souvent des pourris que le système doit nous en protéger.
« Transparence ». C’est une autre erreur d’étatiste que la transparence. Car elle suppose le contrôle. On n’est pas transparent par candeur, on l’est parce qu’il faut l’être, sinon la question du besoin de transparence ne se poserait pas. Donc sans quelqu’un en charge d’assurer la transparence, elle a peu de chance d’exister. Mais alors, comment assurer la transparence de celui qui assure la transparence ?
« 9. Libérer le droit de propriété dans l’immobilier.
Le logement est un domaine où depuis un siècle les lois, les réglementations et les subventions ont atteint des proportions inouïes. La France est couverte d'un colossal parc immobilier HLM. Les bailleurs privés subissent de lourdes charges fiscales et réglementaires et sont souvent à la merci de leurs locataires. Pourtant 10% de la population reste à l'écart d'un logement décent. En matière de logement comme ailleurs, l’étatisme produit plus d’inconvénients que de bienfaits.
Nous commencerons par libérer le foncier, en permettant tout propriétaire d’affecter son terrain à l'usage qu'il souhaite, suivant le principe qui a présidé jusqu'au début du XXe siècle à l'admirable développement des villes françaises. Nous supprimerons les droits de mutation, les diagnostics, obligatoires lors des ventes/achats, les interdictions de sous-location. Nous rendrons la liberté et la responsabilité aux occupants des HLM en leur cédant leur logement, moyen pour les habitants des quartiers rongés par la violence et la pauvreté de reprendre en main leur destin. Les situations d’urgence pourront être traitées localement par l’action sociale publique ou privée. »
Position tout à fait positive du PLD et il est vrai qu’il faut aller chercher les détails pour en faire la critique – mais c’est notre rôle et il sera assumé. Le concept de libéralisation du foncier, puis après de « propriétarisation » des HLM est positif mais toute cette ligne laisse floue la question des organismes associés. Il convient donc de dire clairement que tous les organismes d’HLM, les 1%, les mécanismes de défiscalisation pour logements sociaux type Duflot et tous les textes en matière locative seront abrogés et dissous. S’agissant de céder les HLM à leur locataires, il nous semble que c’est injuste pour au moins deux raisons. Bien des locataires sont en place plus par avantage et corruption que par réel besoin. Beaucoup attendent. Et n’oublions pas que nombre de ces HLM ont été financés par l’impôt. Donner un bien qui appartient en partie à autrui est injuste. Il convient donc de faire payer ces logements, même si ce doit être à bas prix. La mise aux enchères nous semble donc le mécanisme le plus juste.
« 10. Respecter la propriété pour protéger l'environnement.
Il n'y a pas de liberté sans responsabilité. Le respect du droit de propriété implique que tout pollueur rende des comptes à un juge et indemnise ses victimes, éventuellement dans le cadre d'actions collectives. Cette sollicitation de la responsabilité est plus efficace que l’approche réglementaire privilégiée aujourd’hui, car son élaboration fait l’objet de marchandages douteux. Le recours au règlement se limitera aux cas où des droits de propriété ne peuvent être délimités, comme par exemple sur l'air que nous respirons.
Le principe de précaution crée une grande insécurité juridique. Nous rétablirons celui de la responsabilité individuelle de l'inventeur pour trouver un meilleur équilibre entre la prise de risque nécessaire à la découverte de nouveaux procédés et l'indispensable prudence. Ces principes ont permis d’énormes progrès dans les siècles passés ; il convient de les conserver.
Nous mettrons fin aux subventions des technologies dites vertes, notamment à la production d’énergie éolienne et solaire. Leur bilan énergétique actuel est très discutable, les coûts assumés par le contribuable au profit de lobbys bien connectés sont choquants, et leur justification demande plus d’éclaircissements scientifiques. »
Le Mouvement des Libertariens est souvent dur avec le PLD car celui-ci tient trop souvent des positions indignes des idées libérales. Mais à l’inverse, nous savons saluer ses actions positives lorsqu’elles le sont et il faut bien reconnaître que cette ligne sur la question écologique est tout à fait libérale, l’état n’apparaissant nulle part. Bravo donc. On regrettera juste qu’il n’y ait aucun mot sur le nucléaire, dont la sécurité, le coût et l’avenir sont incertains et où le thorium mériterait une ligne. La seule question qui reste est donc : pourquoi ne pas tenir une telle position sur tous les sujets ?
« 11. Réorienter la construction européenne vers un espace européen des libertés.
La construction européenne a permis de bâtir un véritable espace de collaboration entre des peuples déchirés par des guerres séculaires. Cet acquis doit être préservé. Nous estimons cependant que ce développement a pris un tour menaçant depuis les années 1990. Du traité de Maastricht à celui de Lisbonne une structure bureaucratique impose un agenda en se passant des expressions démocratiques nationales. Notre diagnostic établit qu'en l'absence de corps politique cohérent en Europe, il est vain d'espérer susciter un consentement pour une organisation politique supranationale.
Fidèles à l’esprit originel de la construction européenne et à la tradition humaniste, nous œuvrerons pour la paix en favorisant les coopérations volontaires entre tous les habitants de notre continent, approfondissant les libertés d'échanger et de s'installer. Nous transformerons l’Union européenne bureaucratique en Europe des libertés, respectueuse des choix locaux et nationaux des citoyens. Tout pays de l’aire géographique européenne qui respecte les valeurs humanistes peut prétendre intégrer cet espace. »
Espace européen des libertés ? Alors là, le PLD est dans la grande utopie romantique. Bien sûr qu’il faut lutter contre le monstre bureaucratique que l’Union est depuis toujours mais surtout depuis que l’objectif n’est plus le simple espace de libre-échange. Mais le PLD oublie que les guerres ont été faites par des états. Que l’Europe prospère était une Europe de micro-états et que ce sont encore ses états les plus petits qui sont les plus libres et les plus riches. Ce n’est pas un hasard. C’est une Europe des villes ou des régions qu’il convient de promouvoir, c’est la seule où les états seront trop petits pour avoir du pouvoir et trop petits pour se passer des autres, seule vraie garantie de la paix et la prospérité.
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