Saturday, February 23, 2013

L’Humain contre le Laissez-Faire


L’affaire Maurice Taylor contre Montebourg a fait grand bruit cette semaine. Parmi les grands thèmes qui ont matérialisé l’affrontement entre soutiens et opposants au patron de Titan, on note un grand classique de la rhétorique gauchiste, cette idée voulant que le capitalisme ne se soucierait pas assez de l’humain et que seuls les gens de gauche posséderaient cette grandeur, cette empathie suffisante pour remettre l’humanité au cœur des affaires et de l’économie, sauvagement froides.

Selon cette thèse, le capitalisme et son rejeton le laissez-faire ne seraient qu’une machine à brasser de l’argent sans âme et à écraser les pauvres travailleurs et prolétaires, leur sainteté les syndicats et élus de gauche œuvrant chaque jour pour combattre ce mal et remettre l’homme à sa juste place.
Pourtant, contrairement à la vulgate et aux légendes de tous poils, contrairement au discours en vogue dans l’opinion, colporté par l’école comme par les médias, aucun système socio-économique ne peut être plus « humain » que le laissez-faire. Il suffit de comprendre ce qu’il signifie pour s’en rendre compte. Comment un système où l’homme laisse faire l’homme pourrait-il être inhumain ?

Ce que beaucoup de critiques « pro-humain » du capitalisme de laissez-faire ne comprennent pas, c’est qu’une économie de libre marché constitue l’expression la plus pure de l’humanité collective. Dans une économie de libre marché, c’est-à-dire une société spontanée naturelle, tous les échanges entre individus sont des échanges volontaires, donc créateurs de richesse. Les échanges qui ne seraient pas volontaires ne peuvent être donc être que contraints, ce qui est contraire avec l’hypothèse d’un libre marché. Donc un marché libre est humainement créateur de richesse.

Dit autrement, s’enrichir ne peut se faire que mutuellement et spontanément dans une société libre. Où est donc la trace d’inhumanité dans une telle société ? Le laissez-faire est profondément humain.
Il existe bien sûr de nombreux cas d’échanges non volontaires dans la vraie vie. Le plus fréquent reste celui où une bureaucratie a le pouvoir de nous imposer, de nous dérober une taxe. Car il faut toujours le rappeler, taxer ou imposer ne sont que des formes déguisées de vol. Et c’est là où le raisonnement socialisant dérape. Sous un prétexte humanitaire plus ou moins alambiqué, au titre d’un objectif de solidarité de façade, le socialisme n’hésite pas à prendre à Pierre pour donner à Paul – en prenant bien sûr au passage largement de quoi s’engraisser soi-même.

Et c’est parce que le vol est camouflé sous des couches de fausse solidarité qu’on a fini par convaincre une grande partie du peuple par ailleurs peu instruit que le socialisme est le symbole d’une société humaine. Pourtant, rien n’est plus faux et les libéraux n’ont de cesse de le dénoncer.

Parmi les symboles honnis du capitalisme, on compte le profit, symbole de l’exploitation du riche au dépens des pauvres. Pourtant là encore, rien n’est plus faux, rien n’est moins la preuve d’une incompréhension profonde du fonctionnement social naturel. Car le profit est toujours partagé. A chaque libre échange, les deux parties gagnent un peu. Chacun profite. Echange après échange, le profit cumulé par un entrepreneur est donc la marque d’autant de profit accumulé par ses clients.

Dans une société libre, celle du véritable laissez-faire, le profit est donc un bon indicateur du niveau de service rendu par un individu ou une entreprise aux autres citoyens. Comment faire plus humain que cela ? Bien sûr, la société réelle que nous subissons n’est en aucun cas cet idéal. Mais ce qui l’en éloigne c’est justement que les bureaucrates et autres gouvernants interfèrent pour faire du libre échange et du laissez-faire des légendes. C’est donc l’étatisme socialiste qui ôte son humanité au capitalisme et non l’inverse. Dès qu’on lève le voile de la propagande, l’empereur redevient nu.

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