Nous sommes encore pour quelques semaines en pleine campagne électorale, et les discussions entre « libéraux » pour savoir qui soutenir les occupent au point d’oublier un des sujets les plus structurants de pratiquement tous les débats et tous les programmes électoraux « libéraux » : la transition vers la liberté, et les principes qui la guident. Voyons plus précisément ce que cela signifie.
Lorsque dans un programme on propose des mesures libérales, par exemple la suppression pure et simple et systématique du statut de fonctionnaire, beaucoup les critiquent pour être trop rudes, ou illusoires, et proposent plutôt une approche plus progressive : une transition par étape vers la cible. Ainsi sur l’exemple, on pourrait imaginer de proposer de commencer par ne réviser le statut que des seuls postiers, puis plus tard celui des cheminots, et plus tard encore celui des personnels soignants.
L’argument suprême en faveur de ce type de « transition » vue comme nécessaire serait que si l’on appliquait nos mesures sans progressivité, nous aurions tôt fait de mettre la France dans la rue et de provoquer un soulèvement social qui ne pourrait que nous nuire et nuire à l’ensemble du pays. Ce qui montre au passage combien les « libéraux » craignent la rue tant ils sont sûrs de leur message.
Il me semble pourtant que c’est là commettre une erreur profonde et que de ce fait, nous devrions oser plus souvent et plus nettement proposer des mesures à la fois radicales et sans « transition ». Certes, il y a un peu de provocation dans mon propos, mais je vous invite néanmoins à considérer les arguments suivants, qui ne vont guère dans le sens du manque de courage des « transiteurs ».
Le premier argument contre toute forme de transition tient à l’inconstance politique. Si un jour un gouvernement libéral arrive au pouvoir, il n’est pas assuré d’y rester éternellement, même si on peut espérer une meilleure satisfaction des électeurs. Ainsi, sur l’exemple précédent du statut, il est tout ce qu’il y a de possible qu’un pouvoir moins radical reprenne la main alors que le statut n’est pas encore pleinement réformé, et décide de faire marche arrière. On ne verrait jamais la cible atteinte.
Il y a d’autres arguments contre toute transition, certains plus osés et pourtant légitimes. Le second consiste à remarquer que les politiciens passés ne se préoccupent jamais de transition dans la mise en œuvre de leurs mesures coercitives. Ainsi, quand une hausse de TVA est décidée, qui nous vole un peu plus dès sa mise en application, on ne nous propose jamais – ou si rarement – de ne l’exiger dans un premier temps que des fonctionnaires, ou que des agriculteurs – peu importe les catégories.
Alors pourquoi faudrait-il soudain être gentil quand on supprime des privilèges alors que personne n’est gentil quand il s’agit d’accroître la part des fruits légitimes de notre travail qui nous est volée ?
Un peu dans la même veine, vient ensuite l’argument du juste retour des choses pour les profiteurs. Toujours sur l’exemple des fonctionnaires, mais il peut être généralisé à toutes les catégories qui profitent de la manne sociale, il convient de rappeler que pendant toute cette longue période où le statut étaient en vigueur, leur garantissant salaire, emploi, protection et retraite, ils ont pu profiter de leur statut qui constituait ce qu’il faut bien appeler un privilège. Tant mieux pour eux, mais cela a ainsi largement payé en avance les difficultés qu’ils devront affronter une fois leur statut revenu à la normale. Autrement dit, pourquoi une transition quand on a profité pendant des années et que la réforme ne propose rien d’autre que vous mettre dans la même situation que tout le monde ?
Vient enfin un argument d’ordre plus économique. Plus une mesure libérale est rapidement et largement appliquée, plus vite ses effets sont visibles et donc plus vite les sommes préalablement gaspillées reviennent sur le marché pour créer de nouvelles richesses. De ce fait, toute transition ne fait que retarder et réduire ce phénomène, et rendre plus difficiles les choix de reconversions.
Ainsi donc, les programmes libéraux les plus humains et humanistes ne sont pas ceux de ses mollassons qui imaginent des Liber ou des revenus universels, mais ceux de brutes radicales qui font exprès de ne pas prévoir de périodes de transition. Vous n’y croyez pas ? Vous pensez qu’il faudrait expérimenter pour être sûr de la chose ? Très bien. Et si on décentralisait la France pour rendre son autonomie à chaque département, ou ville, sans transition, pour voir ceux s’en sortiraient, ou pas ?
Tuesday, March 28, 2017
Sunday, March 26, 2017
Génération Libre et son programme : Pas si libre que ça
Génération Libre a publié à l’adresse http://www.generationlibre-primaires.fr/
un « truc » qui prétend mesurer et comparer le caractère libéral des
programmes des candidats, face aux propositions de GL, bien sûr, dont c’est un
moyen de mettre en avant un 100% supposé de libéralité.
Mais n’entrons pas dans leur jeu et regardons plutôt ce que
GL propose vraiment – car on sait très bien qu’aucun des candidats n’est
libéral, donc pas la peine d’entrer dans des polémiques inutiles. Oui je sais,
on me dira que les polémiques entre « libéraux » sont totalement inutiles,
et je répondrai que si GL fait bien des propositions libérales, pourquoi
craindre la dissection de son programme ?
Voici ci-dessous l’intégralité des mesures de GL telles qu’elles
sont programmées sur ce site de comparaison, présentées in extenso et en italiques. A chaque mesure, pour rentrer dans le
jeu de la note sur 100, je donne 100% si la mesure est pleinement libérale, 50%
si elle va dans le bon sens, mais en restant en chemin, en limitant son champ d’application,
ou 25% si les bons principes sont mis en avant, mais que rien de concret n’est
réellement proposé. Un 0% sanctionne tout baratin, avec les explications
justifiant pourquoi il n’y a rien de libéral à ce qui est proposé. On a pas mal
de surprises.
En faisant la moyenne des notes de chaque rubrique, cela
donne une note par rubrique. La moyenne des mesures donne la note finale. Il n’y
a pas moins de 10 rubriques sur 26 qui sont à 0%, une seule est à 100%, et au
global, on est à 20%. Pas de quoi pavoiser.
Tu parles d’un machin libéral ! Cela va en faire râler
plus d’un sans doute. On en parle ?
Ce serait bien, car sur de nombreux sujets, il y a manifestement des hypothèses ou une vision du monde qui devraient être le centre du débat, et expliquer pourquoi on croit que c’est libéral. Ou pas.
Ce serait bien, car sur de nombreux sujets, il y a manifestement des hypothèses ou une vision du monde qui devraient être le centre du débat, et expliquer pourquoi on croit que c’est libéral. Ou pas.
Agriculture :
75%
« - Réformer la
PAC. Mettre fin à la politique de subvention de la production qui est
inefficace (l'agriculture française perd des parts de marché dans le monde),
inéquitable (favorise les gros producteurs) et qui fait peser le coût de la
subvention sur le consommateur. » : 50% libéral : il
ne suffit pas de réformer la PAC, il faut l’abandonner et revenir totalement au
libre marché, sans transition - le marché s’occupera de gérer la transition.
« - Mettre fin
aux quotas et laisser le marché définir les prix. » : 100%
libéral.
Chômage/Formation :
0%
« - Sortir du
triptyque « formation /emploi /retraite » qui ne correspond plus aux
trajectoires individuelles actuelles. » : Ne veut rien dire de
concret, 0% libéral.
« - Penser le
chômage et la formation en-dehors du cadre de l’emploi salarié. » :
Ne veut rien dire de concret, 0% libéral.
« - Faire des
droits sociaux des droits portables, dont on peut bénéficier tout au long de la
vie en tant qu’« actif », salarié ou indépendant. » : 0%
libéral : rester dans le domaine des « droits à » ou des « droits
sociaux » n’est qu’une autre forme de socialisme, même si elle peut
sembler plus douce.
« - Mettre en
place un « compte social unique » à points convertibles en unités de temps (de
formation, de chômage, de retraite, etc). » : 0% libéral :
Même raison : il faudra toute une bureaucratie pour gérer ce « compte
social unique », donc pas libéral.
Culture/Patrimoine :
58%
« - Supprimer le
Ministère de la Culture et mettre fin à l' « exception culturelle » et au
protectionnisme culturel (supprimer le prix unique du livre et les subventions
au cinéma). » : 100% libéral.
« - Refonder les
sources de financement de la culture : laisser sa place au marché et créer un «
chèque culture ». » : 25% libéral : On dit laisser la
place au marché, mais on crée un « machin » bureaucratique de plus ?
« - Recentrer le
service public de l'audiovisuel sur deux chaînes. » : 50%
libéral : C’est bien de réduire le service public, mais pourquoi ne pas
tout sortir du giron de l’état ?
Dialogue social :
8%
« - Réformer le
financement des syndicats pour améliorer la transparence et la
représentativité. » : 0% libéral : Aucune réforme :
le financement est purement et simplement à privatiser intégralement.
« - Redynamiser
les règles de la négociation collective pour opérer un renversement de la
hiérarchie des normes efficace (favoriser les accords majoritaires, réduire la
judiciarisation des relations sociales, instaurer une durée de vie limitée aux
conventions collectives). » : 0% libéral : Rien à « redynamiser »,
la négociation collective n’est pas un concept libéral, sa pratique doit donc
être abandonnée.
« - Evoluer vers
un syndicalisme de services adapté aux travailleurs indépendants. » :
Ne veut rien dire de concret, mais on mettra un 25% libéral pour l’idée
d’aller vers des services.
Droit du travail :
0%
« - Mettre fin à
la dichotomie entre travail salarié et travail indépendant en substituant au
Droit du travail, un Droit de l'Actif. » : 0% libéral,
encore une fois, on ne remplace pas un machin par un autre.
« - Remplacer le
Code du travail par un Statut de l'Actif définissant un cadre général pour les
conditions d'emploi et de travail de la personne, qu'elle soit salariée ou
indépendante. » : 0% libéral, pour les mêmes raisons.
Ecologie : 19%
« - Généraliser
le principe du « pollueur-payeur ». » : Ne veut rien dire de
concret, mais on mettra un 25% libéral pour l’idée d’aller vers plus de
responsabilisation.
« - Réduire les
subventions publiques aux énergies fossiles. » : 50%
libéral : Réduire ? Non, c’est toutes les supprimer qu’il faut oser
proposer.
« - Revoir la loi
de transition énergétique qui risque, en fixant des objectifs d'abandon du
nucléaire trop ambitieux, de provoquer un retour des énergies fossiles,
nettement plus carbonées. » : 0% libéral : l’énergie
doit être intégralement privatisée et libéralisée.
« - Renforcer la
recherche liée au stockage des énergies renouvelables. » : 0%
libéral, car cela laisse entrevoir un financement étatique, et aussi parce qu’il
y a d’autres priorités pour la recherche.
Education : 12%
« - Mettre en
place des « écoles autonomes ». » : 25% libéral : les
écoles autonomes sont une bonne idée, mais pourquoi ne pas laisser le marché
les mettre librement en place par lui-même ?
« - Faire
financer les établissements scolaires par l'Etat mais leur garantir une
autonomie totale dans la gestion de leur budget, de leurs enseignants, de leurs
méthodes d'apprentissage. » : 0% libéral : on ne
finance jamais rien par l’état quand on est libéral.
Enseignement/Recherche :
100%
« - Instaurer la
possibilité pour les universités de sélectionner dès l'entrée en première
année. » : 100% libéral, pour une fois.
Finances publiques :
0%
« - Mettre en
place une restructuration préventive et ordonnée de la dette française. » :
0% libéral : Il y a deux positions possibles en matière de dette :
soit la répudier en considérant qu’elle est due par les élus qui l’ont
contractée et non par les citoyens, soit la payer mais surtout veiller à la
réduire. Pourquoi aucun de ces points n’est-il proposé ici, où au contraire on
l’entérine mais en pénalisant les créanciers ?
Fiscalité
Travail/Capital : 19%
« - Taxer
l'ensemble des revenus au premier euro afin de financer un revenu universel. » :
0% libéral : dès qu’on envisage des taxes, on sort du domaine du libéral.
« - Inclure la
fiscalité du capital dans la fiscalité des revenus. » : 0%
libéral : Aucune réduction.
« - Ramener le
taux d'imposition des sociétés dans la moyenne européenne en supprimant un
certain nombre d'aides aux entreprises en retour. » : 50%
libéral : C’est bien payé pour une mesure timorée.
« -
Individualiser l'impôt sur le revenu : supprimer le quotient familial et le
quotient conjugal. » : 25% libéral : ok, cela devient
plus juste, mais plus juste dans la tyrannie et le vol.
Fonction publique :
67%
« - Supprimer le
statut de la fonction publique et lui substituer un dispositif d'emploi
contractuel calqué sur le secteur privé. » : 100% libéral,
bravo.
« - Organiser un
référendum sur un projet de loi portant l'abrogation du statut de la fonction
publique et le transfert de l'ensemble des agents publics sous contrat. » :
25% libéral : Pourquoi faire ? Pour prendre le risque d’une
marche arrière « démocratique » ?
Société : 33%
« - Redéfinir le
principe de « dignité humaine » : introduire le droit à la libre disposition de
soi dans la Constitution. » : 75% libéral, parce que la
constitution, ce n’est pas nécessaire pour la liberté.
« - Ouvrir le
débat sur la GPA pour aller vers une légalisation et une régulation efficace. » :
0% libéral : Régulation, plaît-il ?
« - Légaliser le
cannabis (dans un cadre concurrentiel ou sous monopole public, à définir) et
allouer davantage de moyens à la prévention. » : 25%
libéral : Pourquoi un cadre ou monopole, et pourquoi des moyens à allouer
s’il vous plaît ?
Immigration : 0%
« - Afin de
supprimer l'immigration illégale et d'évincer les organisations criminelles,
mettre en place un marché de l'immigration via la vente de visas. » :
0% libéral : l’immigration n’est pas un droit qu’on peut mettre aux
enchères et au plus offrant – ce qui créerait une pègre – mais doit reposer sur
la décision d’accueil ou pas au plus près des populations.
« - Des
négociations avec les entreprises et les partenaires sociaux permettraient
d'identifier les secteurs les plus demandeurs, tandis que des accords
bilatéraux avec les pays d'origine faciliteraient les processus. » :
0% libéral : Ce n’est pas à l’état de se mêler d’immigration, ni de
travail, d’ailleurs.
Institutions : 12%
« - Améliorer les
mécanismes de participation citoyenne pour renforcer la démocratie : réformer
le référendum d'initiative populaire et systématiser les consultations
citoyennes. » : 25% libéral : L’enjeu n’est pas de
renforcer la démocratie, mais de la rapprocher des gens, en décentralisant par
exemple.
« - Tester la «
démocratie liquide » au niveau local. » : Ne veut rien dire de
concret, 0% libéral.
Justice : 0%
« - Répondre au
problème de la surpopulation carcérale en recourant aux amendes systématiques
et proportionnées. » : 0% libéral, pour 2 raisons :
cela ne réduit pas la population, ça réduit les emprisonnements ; mais
surtout, la justice libérale doit être une justice de réparation des victimes,
pas uniquement de punition.
Politique familiale :
25%
« -
Individualiser la politique familiale : supprimer les allocations familiales et
mettre en place un « forfait par enfant ». » : 25% libéral :
c’est bien d’individualiser, mais pourquoi encore un machin ?
Laïcité : 50%
« - Revenir aux
principes loi 1905 en affirmant une laïcité qui n'implique pas la neutralité
mais simplement la coexistence des religions. » : 50%
libéral : Et pourquoi oublie-t-on de dire que l’état n’a jamais aucune
raison de prendre en compte les religions ni de se mêler des affaires privées ?
Logement : 0%
« - Réhabiliter
le parc existant pour rééquilibrer une production aujourd'hui trop orientée
vers le neuf. » : 0% libéral : Il n’y a rien à
réhabiliter, il faut sortir l’état du domaine du logement, vendre les logements
des collectivités publiques et en refaire un libre marché intégral.
« - Rééquilibrer
les rapports propriétaires/locataires. » : 0% libéral,
voir ci-dessus.
« - Transférer la
délivrance du permis de construire aux communautés d'agglomération ou à la
préfecture. » : 0% libéral : Pourquoi un permis de construire,
s’il vous plaît ?
Numérique/Innovation :
0%
« - Instaurer la
patrimonialité des données : mettre en place un droit de propriété sur nos
données personnelles. » : 0% libéral : mesure vide de
sens, qui oublie l’intangibilité de la donnée.
Politique européenne :
0%
« - Bâtir le
projet d' « une Europe minarchiste ». » : 0% libéral :
Magnifique oxymore ? Ou ont-ils vraiment imaginé un projet comparable à
celui de « Décentralisons » ? On peut en douter.
« - Conserver le
rôle de l'UE dans la défense des libertés individuelles et la protection du
marché et de la concurrence. » : 0% libéral : On a la
réponse, c’est du constructivisme, pas de la décentralisation.
« - Bâtir une
diplomatie et une armée européenne, ainsi qu'un Parlement plus représentatif,
composé de partis trans-européens et doté de l'initiative des lois. » :
0% libéral : Non, la démocratie représentative et « l’Europe »
ne sont pas des objectifs et des mécanismes libéraux.
Retraites : 8%
« - Fin de l'âge
légal de départ à la retraite pour permettre la « retraite » tout au long de la
vie. » : 0% libéral, car qui paye cette retraite assouplie ?
« - Mettre en
place un « compte social unique » à points convertibles en unités de temps (de
retraite mais aussi de formation, de chômage, etc). » : 0%
libéral, encore un machin, au lieu de passer à la retraite par capitalisation.
« - La valeur du
point pourrait être définie en fonction de la démographie. » : 0%
libéral, idem.
« - Cela implique
en amont de fusionner les régimes de base et complémentaires en un régime
unique. » : 25% libéral, c’est bien, mais cela ne règle
pas la question du financement.
Solidarité/Autonomie :
0%
« - Instaurer un
revenu universel sous la forme de l'impôt négatif en substitution de l'ensemble
des allocations sociales non contributives (RSA, PPE, allocations familiales,
etc). » : 0% libéral : Non, le revenu universel n’est
pas un machin libéral, même si on se cache derrière Milton Friedman.
« - Il ne
supprime ni la retraite, ni le chômage, ni les allocations spécifiques
(handicap, logement, etc). » : 0% libéral, idem.
Santé : 25%
« - Sortir du
système corporatiste actuel pour bâtir un régime universel : fusionner les régimes
spécifiques en un régime unique, géré par un gestionnaire unique. » :
25% libéral : Et pourquoi ne pas tout privatiser et libéraliser, s’il
vous plaît ?
« - Mettre en
place un système d'assurance santé à deux niveaux : une assurance de base
universelle publique et des assurances supplémentaires privées. » :
25% libéral, bonne idée, mais laissez faire !
Sécurité/Défense :
12%
« - Améliorer les
moyens des services de renseignement et les coopérations. » : 0%
libéral : pour renseigner qui svp, l’état ?
« - Elargir le
droit au port d'armes à des personnes qualifiées : police municipale, agents de
protection rapprochée, et citoyens volontaires issus de la société civile
formés composant une « réserve citoyenne ». » : 25%
libéral : Et pourquoi ne pas ouvrir le port d’arme à tous les citoyens ?
Indépendants : 50%
« - Transformer
le Code du travail en un Statut de l'Actif. » : 0%
libéral, encore un machin.
« - Rendre aux
indépendants la liberté de choisir leur assurance et de s'affilier au RSI ou
non. » : 100% libéral, pour une fois.
Territoire : 0%
« - Réduire le
nombre de communes en les fusionnant avec les intercommunalités. » :
0% libéral, c’est aux communes de décider, et leur nombre n’est pas un
problème si elles redeviennent autonomes.
Wednesday, March 22, 2017
Du « négationnisme » contemporain
Le négationnisme fait partie de ces concepts du domaine de l’horreur, du tabou. Selon Larousse, le négationnisme est une « doctrine niant la réalité du génocide des Juifs par les nazis, notamment l’existence des chambres à gaz ». C’est clairement une saine attitude que de dénoncer de telles croyances, qui se rencontrent hélas encore trop souvent, l’actualité ne saurait me contredire.
Pourtant, il me semble que la portée de cette définition est en réalité bien trop étroite, tout comme celle du tabou, de la révulsion et de la honte qui vont de pair. En effet, si la Shoah fut un fait horrible véridique dont la contestation mérite d’être dénoncée, avec tout mon respect pour le peuple juif, je ne suis pas sûr que ce soit le pire ni surtout le seul de tous les faits indiscutables et aux immenses et graves conséquences dont nous devrions dénoncer la négation quotidienne. Des exemples ?
Pourquoi n’est-il pas par exemple « négationniste » d’oser se revendiquer du communisme tout en affirmant que les millions de morts dont les pays qui l’ont adopté sont responsables – on pense à l’URSS, à la Chine, au Cambodge, etc. – n’étaient pas en fait soumis à un communisme véritable ?
Pourquoi n’est-il pas « négationniste » de faire la promotion du protectionnisme national, alors qu’on sait sans l’ombre d’un doute et depuis quelques deux cents ans que cette politique conduit toujours à la misère et à l’appauvrissement inéluctable des populations auxquelles elle est imposée ?
Pourquoi n’est-il pas « négationniste » de continuer de promouvoir la démocratie représentative comme le seul système à même d’assurer notre liberté, alors que les centaines de millions de morts qui ont marqué le XXe siècle sont le résultat de guerres généralement menées par des démocraties ?
Il y aurait bien d’autres sujets, notamment en lien avec la théorie économique, qui pourraient venir prolonger cette première liste macabre, mais le but n’est pas ici de faire une liste exhaustive, plutôt juste de mettre le doigt sur cette forme d’incohérence : quid de ces sujets qui ne font « négation » ?
On peut cependant oser une hypothèse. Le « négationnisme » de la Shoah est disons plutôt très à droite – on se souvient du « détail de l’histoire » de Jean-Marie Le Pen qui lui avait valu d’être condamné malgré la « liberté d’expression ». Par contre, tous les autres sujets évoqués mettent en défaut des croyances ou des mensonges soit de gauche, soit plus généralement étatistes. Et nous vivons dans un pays à la fois franchement étatiste et maladivement attardé à gauche… Alors…
Pourtant, il me semble que la portée de cette définition est en réalité bien trop étroite, tout comme celle du tabou, de la révulsion et de la honte qui vont de pair. En effet, si la Shoah fut un fait horrible véridique dont la contestation mérite d’être dénoncée, avec tout mon respect pour le peuple juif, je ne suis pas sûr que ce soit le pire ni surtout le seul de tous les faits indiscutables et aux immenses et graves conséquences dont nous devrions dénoncer la négation quotidienne. Des exemples ?
Pourquoi n’est-il pas par exemple « négationniste » d’oser se revendiquer du communisme tout en affirmant que les millions de morts dont les pays qui l’ont adopté sont responsables – on pense à l’URSS, à la Chine, au Cambodge, etc. – n’étaient pas en fait soumis à un communisme véritable ?
Pourquoi n’est-il pas « négationniste » de faire la promotion du protectionnisme national, alors qu’on sait sans l’ombre d’un doute et depuis quelques deux cents ans que cette politique conduit toujours à la misère et à l’appauvrissement inéluctable des populations auxquelles elle est imposée ?
Pourquoi n’est-il pas « négationniste » de continuer de promouvoir la démocratie représentative comme le seul système à même d’assurer notre liberté, alors que les centaines de millions de morts qui ont marqué le XXe siècle sont le résultat de guerres généralement menées par des démocraties ?
Il y aurait bien d’autres sujets, notamment en lien avec la théorie économique, qui pourraient venir prolonger cette première liste macabre, mais le but n’est pas ici de faire une liste exhaustive, plutôt juste de mettre le doigt sur cette forme d’incohérence : quid de ces sujets qui ne font « négation » ?
On peut cependant oser une hypothèse. Le « négationnisme » de la Shoah est disons plutôt très à droite – on se souvient du « détail de l’histoire » de Jean-Marie Le Pen qui lui avait valu d’être condamné malgré la « liberté d’expression ». Par contre, tous les autres sujets évoqués mettent en défaut des croyances ou des mensonges soit de gauche, soit plus généralement étatistes. Et nous vivons dans un pays à la fois franchement étatiste et maladivement attardé à gauche… Alors…
« Compliance » et exponentielle
Pour ceux qui ne le connaîtraient pas, le terme « compliance » est un anglicisme récent signifiant « conformité » qui se réfère aux nombreuses obligations s’imposant aux entreprises de respecter des textes, lois et normes en tous genres et de toutes origines. La « compliance » est devenue pour de nombreuses entreprises un sujet tout aussi important pour leur survie que le profit ou la marge.
L’explosion quasi-exponentielle depuis une vingtaine d’années du nombre de pages de textes et réglementations est une manifestation du poids croissant de l’étatisation de notre société occidentale. La complexification du monde, typiquement de par son informatisation et sa globalisation, combinée avec le besoin des législateurs démocratiques de justifier leur existence, poussent à une production réglementaire continue comme chasse aux risques de tous genres.
Les exemples ne manquent pas. Sans prétendre, loin de là, connaître tous les secteurs économiques, je peux néanmoins évoquer la célèbre « Sarbanes Oxley » et les « IFRS » (en version 15, pas moins) dans le domaine comptable et financier, la « GDPR » dans le domaine de la protection – supposée – des données personnelles, ou encore la série des « Solvency » dans le secteur des assurances.
Bien sûr, dans un monde informatisé, tout cela finit par être traduit en code plus ou moins maîtrisé, exploitant des technologies qui elles-mêmes ne sont pas dépourvues de « vulnérabilités ». Les entreprises sont donc conduites à accroitre le volume de textes par des « politiques » qu’elles établissent pour elles-mêmes, visant à assurer que non seulement l’informatique respecte les lois, mais aussi se renforce à un niveau très détaillé pour éviter les « failles de sécurité » trop évidentes.
Tous ces textes reposent sur l’idée qu’il serait possible de décrire de manière exhaustive les diverses situations pouvant conduire à un risque dans les affaires et à imposer des pratiques qui se veulent de nature à réduire les possibilités de fraude et autres incertitudes allant de pair avec des risques.
C’est là où intervient l’autre exponentielle, celle de la fulgurante évolution technologique. Dans un monde où la technologie ne change pas, ou très lentement, une fois les règles posées et les « politiques » technique en place, rien ne changeant plus, le risque serait maîtrisé pour un moment.
Mais dans un monde où la pression concurrentielle pousse à réduire les coûts et où le goût des consommateurs appelle à toujours plus de « numérique », la technologie change de plus en plus souvent. Ce qui met donc les entreprises dans l’obligation de renouveler leurs « politiques » techniques de plus en plus souvent. On constate des cycles de renouvellement qui sont passés d’une fois tous les 5 ans à une fois par an et bientôt une fois par semestre. Les coûts induits sont énormes.
Mais le risque le plus grand n’est pas dans ces coûts. Il est dans l’explosion d’une bulle de risque caché qui va croissant. Le risque de voir que finalement, il va devenir moins coûteux pour l’entreprise de ne plus veiller au respect de politiques qui changent constamment et qui finissent par faire obstacle à l’évolution technologique. Le temps, c’est de l’argent et la « compliance » n’en rapporte pas en soi. Alors ok pour la compliance, mais dès qu’elle coûtera plus qu’on peut gagner, elle fera probablement un gros « pschitt », à moins que la course technologique marque une pause.
Pour la liberté, c’est sans doute une bonne nouvelle. Car cela signifie que l’approche « compliance » déresponsabilisante et typique de grandes entreprises mammouths va peu à peu être remplacée par la prise de risque individuelle ou d’entreprises à taille humaine et responsable. Il me tarde.
L’explosion quasi-exponentielle depuis une vingtaine d’années du nombre de pages de textes et réglementations est une manifestation du poids croissant de l’étatisation de notre société occidentale. La complexification du monde, typiquement de par son informatisation et sa globalisation, combinée avec le besoin des législateurs démocratiques de justifier leur existence, poussent à une production réglementaire continue comme chasse aux risques de tous genres.
Les exemples ne manquent pas. Sans prétendre, loin de là, connaître tous les secteurs économiques, je peux néanmoins évoquer la célèbre « Sarbanes Oxley » et les « IFRS » (en version 15, pas moins) dans le domaine comptable et financier, la « GDPR » dans le domaine de la protection – supposée – des données personnelles, ou encore la série des « Solvency » dans le secteur des assurances.
Bien sûr, dans un monde informatisé, tout cela finit par être traduit en code plus ou moins maîtrisé, exploitant des technologies qui elles-mêmes ne sont pas dépourvues de « vulnérabilités ». Les entreprises sont donc conduites à accroitre le volume de textes par des « politiques » qu’elles établissent pour elles-mêmes, visant à assurer que non seulement l’informatique respecte les lois, mais aussi se renforce à un niveau très détaillé pour éviter les « failles de sécurité » trop évidentes.
Tous ces textes reposent sur l’idée qu’il serait possible de décrire de manière exhaustive les diverses situations pouvant conduire à un risque dans les affaires et à imposer des pratiques qui se veulent de nature à réduire les possibilités de fraude et autres incertitudes allant de pair avec des risques.
C’est là où intervient l’autre exponentielle, celle de la fulgurante évolution technologique. Dans un monde où la technologie ne change pas, ou très lentement, une fois les règles posées et les « politiques » technique en place, rien ne changeant plus, le risque serait maîtrisé pour un moment.
Mais dans un monde où la pression concurrentielle pousse à réduire les coûts et où le goût des consommateurs appelle à toujours plus de « numérique », la technologie change de plus en plus souvent. Ce qui met donc les entreprises dans l’obligation de renouveler leurs « politiques » techniques de plus en plus souvent. On constate des cycles de renouvellement qui sont passés d’une fois tous les 5 ans à une fois par an et bientôt une fois par semestre. Les coûts induits sont énormes.
Mais le risque le plus grand n’est pas dans ces coûts. Il est dans l’explosion d’une bulle de risque caché qui va croissant. Le risque de voir que finalement, il va devenir moins coûteux pour l’entreprise de ne plus veiller au respect de politiques qui changent constamment et qui finissent par faire obstacle à l’évolution technologique. Le temps, c’est de l’argent et la « compliance » n’en rapporte pas en soi. Alors ok pour la compliance, mais dès qu’elle coûtera plus qu’on peut gagner, elle fera probablement un gros « pschitt », à moins que la course technologique marque une pause.
Pour la liberté, c’est sans doute une bonne nouvelle. Car cela signifie que l’approche « compliance » déresponsabilisante et typique de grandes entreprises mammouths va peu à peu être remplacée par la prise de risque individuelle ou d’entreprises à taille humaine et responsable. Il me tarde.
Tuesday, March 21, 2017
Démocratie, traités et bureaucratie
En pleine campagne électorale pour la présidentielle, il est amusant de remettre les promesses des candidats en perspective de ce qu’ils pourront réellement faire, s’ils sont élus et comptent vraiment les mettre en œuvre, toutes choses très hypothétiques. Car en effet, la démocratie est d’autant plus ridicule et hypocrite que les marges de manœuvre des élus ne sont pas celles qu’ils affirment.
Les traités internationaux sont une première source de contraintes qu’on oublie souvent. L’Union européenne est sans doute le cadre qui vient le premier à l’esprit, mais il y en a bien d’autres : la défense et l’OTAN, l’OMC pour le commerce, la FAO en matière agricole, l’OMS pour la santé, etc.
Tous ces traités et organismes posent des contraintes et forment autant d’engagements qui limitent fortement ce qu’un pays comme la France peut imaginer légiférer. L’euro par exemple oblige au fameux 3% maximum de déficit budgétaire quand bien des candidats de gauche rêveraient de faire exploser ce chiffre bien au-delà des 3% - non, je ne dis pas que ce serait une bonne chose.
Une des motivations forte des Britanniques à quitter l’Union européenne avec le Brexit consiste ainsi à se dégager des contraintes politiques et juridiques qui leur imposaient notamment des directives européennes peu à leur goût et de nature à limiter leur performance économique. Premier carcan.
Il y a un second carcan, bien moins visible et connu celui-là : la bureaucratie française. Les élus vont et viennent, mais les hauts fonctionnaires restent et durent. Ce sont très souvent eux qui prennent les véritables décisions que les élus temporaires se contentent d’entériner en les récupérant à leur profit marketing. Un exemple ? Le système Chorus qui opère la comptabilité publique depuis 2011.
Lancé sous le nom de Copernic dans les années 2000, conçu autour de systèmes SAP dans les années 2005 à 2010, projet monstrueux de migration des anciens dinosaures informatiques en un seul mammouth, ce système a coûté et coûte encore une petite fortune au contribuable. Personne n’en parle et personne n’en parlera. Il a été décidé par les fonctionnaires, pour les fonctionnaires.
Et pour revenir aux traités, ce sont bien sûr aussi les bureaucrates qui préparent ces dossiers, qui négocient dans l’ombre et qui donnent les produits de leurs négociations à signer aux élus.
Ainsi, on parle beaucoup des mesures truc et machin des programmes électoraux. On pèse ceci contre cela, et on vote pour le « meilleur » programme. Mais en cette belle démocratie, personne en parle jamais de la multitudes de décisions, initiatives, projets et autres négociations qui pourtant font dans une très large mesure la réalité des programmes d’étatisation de notre société « démocrate ».
Peut-être un jour les libéraux se rendront-ils compte que la seule manière de reprendre un tant soit peu le contrôle démocratique ou pas de nos vies et de nos libertés consiste à suivre le Brexit et de le pousser plus loin en exigeant de décentraliser notre société jacobine au plus prêt de ses citoyens ?
Les traités internationaux sont une première source de contraintes qu’on oublie souvent. L’Union européenne est sans doute le cadre qui vient le premier à l’esprit, mais il y en a bien d’autres : la défense et l’OTAN, l’OMC pour le commerce, la FAO en matière agricole, l’OMS pour la santé, etc.
Tous ces traités et organismes posent des contraintes et forment autant d’engagements qui limitent fortement ce qu’un pays comme la France peut imaginer légiférer. L’euro par exemple oblige au fameux 3% maximum de déficit budgétaire quand bien des candidats de gauche rêveraient de faire exploser ce chiffre bien au-delà des 3% - non, je ne dis pas que ce serait une bonne chose.
Une des motivations forte des Britanniques à quitter l’Union européenne avec le Brexit consiste ainsi à se dégager des contraintes politiques et juridiques qui leur imposaient notamment des directives européennes peu à leur goût et de nature à limiter leur performance économique. Premier carcan.
Il y a un second carcan, bien moins visible et connu celui-là : la bureaucratie française. Les élus vont et viennent, mais les hauts fonctionnaires restent et durent. Ce sont très souvent eux qui prennent les véritables décisions que les élus temporaires se contentent d’entériner en les récupérant à leur profit marketing. Un exemple ? Le système Chorus qui opère la comptabilité publique depuis 2011.
Lancé sous le nom de Copernic dans les années 2000, conçu autour de systèmes SAP dans les années 2005 à 2010, projet monstrueux de migration des anciens dinosaures informatiques en un seul mammouth, ce système a coûté et coûte encore une petite fortune au contribuable. Personne n’en parle et personne n’en parlera. Il a été décidé par les fonctionnaires, pour les fonctionnaires.
Et pour revenir aux traités, ce sont bien sûr aussi les bureaucrates qui préparent ces dossiers, qui négocient dans l’ombre et qui donnent les produits de leurs négociations à signer aux élus.
Ainsi, on parle beaucoup des mesures truc et machin des programmes électoraux. On pèse ceci contre cela, et on vote pour le « meilleur » programme. Mais en cette belle démocratie, personne en parle jamais de la multitudes de décisions, initiatives, projets et autres négociations qui pourtant font dans une très large mesure la réalité des programmes d’étatisation de notre société « démocrate ».
Peut-être un jour les libéraux se rendront-ils compte que la seule manière de reprendre un tant soit peu le contrôle démocratique ou pas de nos vies et de nos libertés consiste à suivre le Brexit et de le pousser plus loin en exigeant de décentraliser notre société jacobine au plus prêt de ses citoyens ?
Tuesday, March 14, 2017
Qu’est-ce vraiment que la mondialisation et qu’a-t-elle permis ?
Le terme de mondialisation fut employé pour la première fois dans les années 1930. Pourtant, depuis toujours l’homme a pratiqué naturellement et librement la mondialisation, sans même s’en rendre compte. Le commerce à l’échelle mondiale a été de tous temps une composante essentielle de la progression humaine et de la diffusion des richesses. Il reste la base de la paix entre les peuples.
Aujourd’hui, la mondialisation est la hantise de beaucoup de monde. Des syndicats qui voudraient un gouvernement mondial socialiste pour l’empêcher, des gouvernements qui ont peur de la ruine, des salariés qui y voient une menace. Tous nous voient incapables de faire face à la concurrence des pays à main d’œuvre moins coûteuse, oubliant nos forces. En réaction, tous appellent au protectionnisme.
Contrairement aux idées reçues, la mondialisation est aujourd’hui bridée par les réglementations de l’OMC remises au goût de chacun dans les pays signataires. Ce frein provoque plainte et procès pour non-respect des traités et ralentit le développement économique tout comme la créativité. De plus, tous les peuples payent par des impôts ces commissions internationales inutiles aux petites gens.
Pourtant, la mondialisation reste la seule stratégie possible pour un avenir prospère de l’humanité. Parce qu’elle est l’expression du commerce pacifique entre les peuples, la mondialisation est la meilleure des choses qui puisse se développer pour améliorer encore et encore notre quotidien. Elle passe par une libéralisation systématique de l’économie au niveau mondial. Libéralisation qui n’a besoin d’aucun système, d’aucune autorité ou machin pour lui dire comment fonctionner.
Beaucoup opposent que la mondialisation viserait l’émergence d’un gouvernement mondial qui ferait fi des pays et des peuples et mettrait à mal leur indépendance et leurs cultures. Mais si cette vue est bien celle de l’OMC et de ses organisation satellites, ce n’est pas celle des libéraux véritables. C’est là une confusion avec le mondialisme qui recherche un pouvoir mondial unique, alors que les libéraux souhaitent l’émergence de petits pays autonomes, mais en libre commerce avec les autres.
D’autres craignent qu’à brève échéance, la mondialisation conduise au désert industriel de la France. Or, en supposant que l’industrie soit encore un domaine d’avenir, s’il doit y avoir désert, seule la France en serait responsable et non le reste du monde. La complexité de ses procédures, le coût du travail qui en découle, font que la France n’a plus assez d’attrait pour les investisseurs. Ce qui a mené aux délocalisations d’entreprises, accusées. Le loup n’arrive pas de l’étranger, il est déjà dans la bergerie : il s’appelle état, syndicat, monopole, bureaucratie, anticapitalisme et nationalisme.
A l’inverse des anti-OMC, on rencontre ceux qui pensent qu’il faut un gouvernement mondial pour contrôler les multinationales, qui seraient l’expression même des maux de la mondialisation. Mais pour contrôler quoi au juste ? Les soumettre à un dictat économique est vain, car personne ne dispose de la connaissance du marché mondial, le marché est inconnaissable. Observez le libre-échange près de vous – il est partout – et constatez : aucune réglementation n’est nécessaire pour la recherche, le développement, la production et la consommation ; tout se tient sans plus de contrôle.
Une autre critique pense la mondialisation comme l’esclavage des pays en développement. Or elle est tout l’inverse, par la libéralisation des peuples et la liberté apporté dans le choix du travail, des salaires plus élevés et un meilleur niveau de vie. Deux chiffres pour conclure : en Chine, le salaire moyen était de 250 euros en 1990, au début de la mondialisation ; il est passé à 720 euros en une décennie pour être aujourd’hui à 3300 euros, soit 13 fois plus élevé en 20 ans. En Corée du Nord par contre, l’autarcie donne des salaires de 360 à 750 euros par an, pas de liberté ni choix du travail, etc.
Citations
« Comment une armée peut-elle soumettre un pays ou une ville si ce n’est en décrétant le blocus ou l’état de siège qui a justement pour fonction d’étouffer l’adversaire en interdisant les échanges, préalable nécessaire à toutes activités économiques ? » -- Jean-Louis Caccomo
Aujourd’hui, la mondialisation est la hantise de beaucoup de monde. Des syndicats qui voudraient un gouvernement mondial socialiste pour l’empêcher, des gouvernements qui ont peur de la ruine, des salariés qui y voient une menace. Tous nous voient incapables de faire face à la concurrence des pays à main d’œuvre moins coûteuse, oubliant nos forces. En réaction, tous appellent au protectionnisme.
Contrairement aux idées reçues, la mondialisation est aujourd’hui bridée par les réglementations de l’OMC remises au goût de chacun dans les pays signataires. Ce frein provoque plainte et procès pour non-respect des traités et ralentit le développement économique tout comme la créativité. De plus, tous les peuples payent par des impôts ces commissions internationales inutiles aux petites gens.
Pourtant, la mondialisation reste la seule stratégie possible pour un avenir prospère de l’humanité. Parce qu’elle est l’expression du commerce pacifique entre les peuples, la mondialisation est la meilleure des choses qui puisse se développer pour améliorer encore et encore notre quotidien. Elle passe par une libéralisation systématique de l’économie au niveau mondial. Libéralisation qui n’a besoin d’aucun système, d’aucune autorité ou machin pour lui dire comment fonctionner.
Beaucoup opposent que la mondialisation viserait l’émergence d’un gouvernement mondial qui ferait fi des pays et des peuples et mettrait à mal leur indépendance et leurs cultures. Mais si cette vue est bien celle de l’OMC et de ses organisation satellites, ce n’est pas celle des libéraux véritables. C’est là une confusion avec le mondialisme qui recherche un pouvoir mondial unique, alors que les libéraux souhaitent l’émergence de petits pays autonomes, mais en libre commerce avec les autres.
D’autres craignent qu’à brève échéance, la mondialisation conduise au désert industriel de la France. Or, en supposant que l’industrie soit encore un domaine d’avenir, s’il doit y avoir désert, seule la France en serait responsable et non le reste du monde. La complexité de ses procédures, le coût du travail qui en découle, font que la France n’a plus assez d’attrait pour les investisseurs. Ce qui a mené aux délocalisations d’entreprises, accusées. Le loup n’arrive pas de l’étranger, il est déjà dans la bergerie : il s’appelle état, syndicat, monopole, bureaucratie, anticapitalisme et nationalisme.
A l’inverse des anti-OMC, on rencontre ceux qui pensent qu’il faut un gouvernement mondial pour contrôler les multinationales, qui seraient l’expression même des maux de la mondialisation. Mais pour contrôler quoi au juste ? Les soumettre à un dictat économique est vain, car personne ne dispose de la connaissance du marché mondial, le marché est inconnaissable. Observez le libre-échange près de vous – il est partout – et constatez : aucune réglementation n’est nécessaire pour la recherche, le développement, la production et la consommation ; tout se tient sans plus de contrôle.
Une autre critique pense la mondialisation comme l’esclavage des pays en développement. Or elle est tout l’inverse, par la libéralisation des peuples et la liberté apporté dans le choix du travail, des salaires plus élevés et un meilleur niveau de vie. Deux chiffres pour conclure : en Chine, le salaire moyen était de 250 euros en 1990, au début de la mondialisation ; il est passé à 720 euros en une décennie pour être aujourd’hui à 3300 euros, soit 13 fois plus élevé en 20 ans. En Corée du Nord par contre, l’autarcie donne des salaires de 360 à 750 euros par an, pas de liberté ni choix du travail, etc.
Citations
« Comment une armée peut-elle soumettre un pays ou une ville si ce n’est en décrétant le blocus ou l’état de siège qui a justement pour fonction d’étouffer l’adversaire en interdisant les échanges, préalable nécessaire à toutes activités économiques ? » -- Jean-Louis Caccomo
Friday, March 10, 2017
Nul n’est censé ignorer la loi
On nous apprend cette phrase comme un saint sacrement depuis tous petits à l’école : « Nul n’est censé ignorer la loi ». Elle paraît belle et porteuse de noble inspiration, cette phrase. La loi est faite par les nobles députés pour notre bien à tous et surtout s’applique à tous sans distinction, sans exception, sans privilège. Les « puissants » ne peuvent y échapper, pas plus que les « méchants ».
Et puis au fur et à mesure qu’on avance dans la vie, on se rend compte que la « loi » se niche partout, dans les moindres anfractuosités de notre quotidien, de nos choix, de nos initiatives. Elle est cachée, on ne la soupçonne pas à l’avance, on la découvre avec surprise, et ce ne sont jamais de bonnes surprises. Une taxe cachée par-ci, une norme à suivre par-là, ou un formulaire ici. Et qu’en réalité, nous avons atteint un point de volume législatif et réglementaire où il n’est plus possible de maîtriser même partiellement les textes qui s’imposent à nous sans même qu’on en ait conscience.
A une époque, il est assez probable que la loi était en effet pleinement « connaissable ». Parce que finalement, tout plus ou moins finissait par être une question assez simple, du genre : ai-je volé ou tué, oui ou non ? Ai-je respecté ou pas autrui, agressé physiquement ou violé sa propriété ? Et ma foi, avec quelques principes de bon sens de ce type, on avait de bonnes chances de ne pas trop se tromper, de ne pas tout d’un coup se retrouver sous de coup d’une loi inique venue de nulle part.
Désormais, cette phrase magique n’est plus réaliste. Là où le sujet devient à mon sens plus digne d’intérêt, c’est que pour autant cette réalité ne conduit pas les « autorités » à la remettre en cause. Bizarre, n’est-il pas ? Ce serait dommage de se priver de la possibilité de nous rappeler qu’il est en réalité interdit de contester les lois, même les plus stupides, les plus obscures et les moins connues.
Dans une société libre, il n’y a pas besoin de se balader avec un avocat aux tarifs irrationnels pour se savoir raisonnablement protégé des mauvaises surprises législatives. Car il ne peut y avoir que trois situations possibles. Soit vous êtes chez vous : c’est vous qui faites le droit, donc pas de surprise. Ou vous êtes chez un ami, un voisin, une connaissance : il fait le droit, mais s’il vous a invité, ou si vous le connaissez, il y a de bonnes chances que vous sachiez ce qui se pratique chez lui, ou qu’il vous en informe : fumer ou pas, boire ou pas, parler Anglais ou Français, que sais-je.
Le dernier cas correspond aux nombreuses situations où vous pourriez passer un contrat ou échanger avec des tiers. Là encore, peu de chances de surprises, vous avez pleinement accès aux termes et aux conditions, que vous pouvez accepter ou pas, librement. Aucune loi de s’appliquer qui ne viendrait d’un des trois cas précédents. A noter que ces trois cas correspondent à ce qu’on imagine naturellement quand on réfléchit aux « lois », aux règles qui pourraient nous concerner.
La complexification juridique de notre société n’a rien de justifié, rien d’inéluctable ni rien d’une source de liberté ou de justice, tout au contraire. Elle n’est que le reflet de notre asservissement.
Et puis au fur et à mesure qu’on avance dans la vie, on se rend compte que la « loi » se niche partout, dans les moindres anfractuosités de notre quotidien, de nos choix, de nos initiatives. Elle est cachée, on ne la soupçonne pas à l’avance, on la découvre avec surprise, et ce ne sont jamais de bonnes surprises. Une taxe cachée par-ci, une norme à suivre par-là, ou un formulaire ici. Et qu’en réalité, nous avons atteint un point de volume législatif et réglementaire où il n’est plus possible de maîtriser même partiellement les textes qui s’imposent à nous sans même qu’on en ait conscience.
A une époque, il est assez probable que la loi était en effet pleinement « connaissable ». Parce que finalement, tout plus ou moins finissait par être une question assez simple, du genre : ai-je volé ou tué, oui ou non ? Ai-je respecté ou pas autrui, agressé physiquement ou violé sa propriété ? Et ma foi, avec quelques principes de bon sens de ce type, on avait de bonnes chances de ne pas trop se tromper, de ne pas tout d’un coup se retrouver sous de coup d’une loi inique venue de nulle part.
Désormais, cette phrase magique n’est plus réaliste. Là où le sujet devient à mon sens plus digne d’intérêt, c’est que pour autant cette réalité ne conduit pas les « autorités » à la remettre en cause. Bizarre, n’est-il pas ? Ce serait dommage de se priver de la possibilité de nous rappeler qu’il est en réalité interdit de contester les lois, même les plus stupides, les plus obscures et les moins connues.
Dans une société libre, il n’y a pas besoin de se balader avec un avocat aux tarifs irrationnels pour se savoir raisonnablement protégé des mauvaises surprises législatives. Car il ne peut y avoir que trois situations possibles. Soit vous êtes chez vous : c’est vous qui faites le droit, donc pas de surprise. Ou vous êtes chez un ami, un voisin, une connaissance : il fait le droit, mais s’il vous a invité, ou si vous le connaissez, il y a de bonnes chances que vous sachiez ce qui se pratique chez lui, ou qu’il vous en informe : fumer ou pas, boire ou pas, parler Anglais ou Français, que sais-je.
Le dernier cas correspond aux nombreuses situations où vous pourriez passer un contrat ou échanger avec des tiers. Là encore, peu de chances de surprises, vous avez pleinement accès aux termes et aux conditions, que vous pouvez accepter ou pas, librement. Aucune loi de s’appliquer qui ne viendrait d’un des trois cas précédents. A noter que ces trois cas correspondent à ce qu’on imagine naturellement quand on réfléchit aux « lois », aux règles qui pourraient nous concerner.
La complexification juridique de notre société n’a rien de justifié, rien d’inéluctable ni rien d’une source de liberté ou de justice, tout au contraire. Elle n’est que le reflet de notre asservissement.
Tuesday, March 7, 2017
L’impôt libertarien
Lors d’une soirée dont la vidéo est sur Youtube, Christophe Goossens, avocat fiscaliste, n’a pas peur d’aborder un sujet qui en lui-même illustre une large part des malentendus dont la société libre fait l’objet. En effet, alors que les libertariens affirment pouvoir vivre sans le moindre impôt, son raisonnement finit par faire revenir l’impôt par la fenêtre et semble nous mettre face à un paradoxe.
L’orateur dans son intervention biaise d’emblée le débat en posant que pour lui comme pour bien des libertariens, dits « minarchistes », on ne pourrait pas totalement se passer d’état, ce qui conduit logiquement à imaginer l’impôt, mode de financement de l’état, comme incontournable.
La question devient alors double : outre celle de la possibilité de voir l’état disparaître, l’impôt peut-il vraiment disparaître, ou bien prend-il une autre forme, et si oui laquelle ? Après un bref rappel, voyons comment cet « impôt libertarien » se manifeste ou pas dans une société vraiment libre.
Commençons par clarifier que pour un libéral, ou libertarien, l’état est un concept qui revêt deux facettes, dont une seule est nocive, alors que l’autre est indispensable à toute société. Si on admet un « état » minimal qui serait réduit à la police, la justice et la défense, ce qu’on dénomme « fonction régalienne », il est impossible d’imaginer une société libre, pacifique et prospère, où le droit serait respecté, qui ne disposerait pas de cette « fonction régalienne », sous une forme ou sous une autre.
Par contre, le combat des libertariens consiste à exiger que cette fonction régalienne ne fasse pas l’objet de monopoles. Autrement dit qu’il y ait des services de police privés en concurrence sur le marché libre, et de même des services de justice privée en concurrence. La liberté vient d’une part du fameux « état de droit » apporté par le régalien, mais aussi par la concurrence entre les services régaliens qui assure qu’aucune organisation ne pourra abuser de son rôle pour nous oppresser. En fait, ce qu’on appelle « état » depuis Max Weber, c’est le monopole de la fonction régalienne.
Dans une telle société, dite société libre ou société de propriété privée, on comprend que la fonction régalienne existe encore, simplement elle vient du marché au lieu de venir de fonctionnaires. Dès lors, les impôts disparaissent bien en tant que tels, puisqu’il n’y a plus « d’état » monopole pour nous « imposer » de payer pour ses services, sans qu’on en ait le choix. Mais d’un autre côté, les services régaliens sont bien présents et offerts sur le marché, à condition de les payer, selon ses souhaits.
On retrouve donc bien le financement de la fonction régalienne, il ne disparaît pas dans une société libre. Mais au lieu d’être imposé, il devient libre offre et demande, il devient choix. Chacun peut choisir son niveau de service, son niveau de prix, son ou ses fournisseurs. Et il est d’ailleurs tout à fait possible que dans certaines situations, les gens optent pour des prix supérieurs aux impôts qu’ils payaient en « démocratie » - mais pour une qualité de services autrement supérieure, évidemment.
L’impôt libertarien est donc bien une erreur d’analyse, car il n’a pas de sens en tant que tel dans une société libre. Mais cependant, il revient sous une autre forme, ce qui je crois explique la confusion de notre ami fiscaliste. La différence entre les deux, c’est celle de la liberté, celle du libre choix.
L’orateur dans son intervention biaise d’emblée le débat en posant que pour lui comme pour bien des libertariens, dits « minarchistes », on ne pourrait pas totalement se passer d’état, ce qui conduit logiquement à imaginer l’impôt, mode de financement de l’état, comme incontournable.
La question devient alors double : outre celle de la possibilité de voir l’état disparaître, l’impôt peut-il vraiment disparaître, ou bien prend-il une autre forme, et si oui laquelle ? Après un bref rappel, voyons comment cet « impôt libertarien » se manifeste ou pas dans une société vraiment libre.
Commençons par clarifier que pour un libéral, ou libertarien, l’état est un concept qui revêt deux facettes, dont une seule est nocive, alors que l’autre est indispensable à toute société. Si on admet un « état » minimal qui serait réduit à la police, la justice et la défense, ce qu’on dénomme « fonction régalienne », il est impossible d’imaginer une société libre, pacifique et prospère, où le droit serait respecté, qui ne disposerait pas de cette « fonction régalienne », sous une forme ou sous une autre.
Par contre, le combat des libertariens consiste à exiger que cette fonction régalienne ne fasse pas l’objet de monopoles. Autrement dit qu’il y ait des services de police privés en concurrence sur le marché libre, et de même des services de justice privée en concurrence. La liberté vient d’une part du fameux « état de droit » apporté par le régalien, mais aussi par la concurrence entre les services régaliens qui assure qu’aucune organisation ne pourra abuser de son rôle pour nous oppresser. En fait, ce qu’on appelle « état » depuis Max Weber, c’est le monopole de la fonction régalienne.
Dans une telle société, dite société libre ou société de propriété privée, on comprend que la fonction régalienne existe encore, simplement elle vient du marché au lieu de venir de fonctionnaires. Dès lors, les impôts disparaissent bien en tant que tels, puisqu’il n’y a plus « d’état » monopole pour nous « imposer » de payer pour ses services, sans qu’on en ait le choix. Mais d’un autre côté, les services régaliens sont bien présents et offerts sur le marché, à condition de les payer, selon ses souhaits.
On retrouve donc bien le financement de la fonction régalienne, il ne disparaît pas dans une société libre. Mais au lieu d’être imposé, il devient libre offre et demande, il devient choix. Chacun peut choisir son niveau de service, son niveau de prix, son ou ses fournisseurs. Et il est d’ailleurs tout à fait possible que dans certaines situations, les gens optent pour des prix supérieurs aux impôts qu’ils payaient en « démocratie » - mais pour une qualité de services autrement supérieure, évidemment.
L’impôt libertarien est donc bien une erreur d’analyse, car il n’a pas de sens en tant que tel dans une société libre. Mais cependant, il revient sous une autre forme, ce qui je crois explique la confusion de notre ami fiscaliste. La différence entre les deux, c’est celle de la liberté, celle du libre choix.
Monday, March 6, 2017
Privatisation de la collecte de l’impôt
Le concept a fait du bruit à plusieurs reprises dernièrement. Ainsi, l’annonce de la « privatisation » des radars de contrôle de vitesse a laissé entrevoir l’explosion des amendes. Plus ancien et sans égal dans le gaspillage, l’affaire EcoTaxe et son consortium de collecte par portiques a largement fait les manchettes ces dernières années. Il y a sans doute d’autres exemples, mais ces deux-là au moins posent la question de la privatisation comme voie supposée royale de la libéralisation sociale.
Ce phénomène n’est pas nouveau, l’idée de privatiser la collecte des impôts et taxes pour la rendre plus « efficace » n’a pas attendu le XXIe siècle pour surgir. Les exploiteurs ont toujours de bonnes idées pour faire croître leurs profits. Ainsi, au Moyen Âge, les prévôts, baillis ou sénéchaux étaient à divers degrés des professionnels de la collecte d’impôts payés par le roi, mais aussi en se servant directement dans la manne prélevée en son nom, ce qui ne fut pas sans créer des exactions.
Car la corruption va de tous temps de pair avec l’impôt et par exemple : « Sénéchaux et baillis n'ont pas fait disparaître les exactions que l'on reprochait aux comtes est prévôts. La nécessité apparaissait donc d'organiser une surveillance plus soutenue de l'activité des collecteurs d'impôts. »
Il me semble qu’il y a derrière ces émotions une confusion quant au rôle de la privatisation. Face au « public », ou à la nationalisation, les libéraux ou ceux qui parlent en leur nom opposent en effet souvent le « privé », et par extension la privatisation. Au « mal » que serait le public, il suffirait donc de substituer le « bien » du privé pour que la liberté revienne ainsi que sa prospérité promise.
Les discussions en matière de liberté montrent que beaucoup se laissent prendre par le piège de la confusion entre fonction et organe, et c’est le cas ici encore. Reprenons le cas des radars pour être concret. Confier la gestion ou la collecte des radars, de leurs « flashes » et de leurs amendes à une entreprise privée a effectivement toutes chances d’être plus efficace que ce même rôle laissé à une institution publique, le « privé » étant indiscutablement plus motivé à être efficace que le « public ».
L’organe, l’organisation qui s’occupe des radars, sera donc meilleure, le privé ne peut pas être remis en cause dans son efficacité. Mais bien évidemment, le problème que nous ressentons tous vient de la fonction, c’est-à-dire des radars eux-mêmes, qu’ils soient publics ou privés. En l’occurrence, on préfèrera qu’ils restent publics, car c’est l’espoir de nous voir moins souvent flashés que par le privé.
Cette question de la collecte privée des taxes et impôts qui montrerait que le privé ne règle pas les problèmes, voire même les accroît, est donc une mascarade. La privatisation est toujours une source de plus grande efficacité. Mais elle n’est pas pour autant toujours une garantie de liberté. Pour que vienne la liberté, il faut que la privatisation porte sur une fonction qui ne soit pas en elle-même une perte de liberté, ce qui exclut la collecte d’impôts ainsi que tous les autres monopoles étatiques. Autrement dit, il faut cesser de parler de privatisation, pour lui préférer la libéralisation. De tout.
Ce phénomène n’est pas nouveau, l’idée de privatiser la collecte des impôts et taxes pour la rendre plus « efficace » n’a pas attendu le XXIe siècle pour surgir. Les exploiteurs ont toujours de bonnes idées pour faire croître leurs profits. Ainsi, au Moyen Âge, les prévôts, baillis ou sénéchaux étaient à divers degrés des professionnels de la collecte d’impôts payés par le roi, mais aussi en se servant directement dans la manne prélevée en son nom, ce qui ne fut pas sans créer des exactions.
Car la corruption va de tous temps de pair avec l’impôt et par exemple : « Sénéchaux et baillis n'ont pas fait disparaître les exactions que l'on reprochait aux comtes est prévôts. La nécessité apparaissait donc d'organiser une surveillance plus soutenue de l'activité des collecteurs d'impôts. »
Il me semble qu’il y a derrière ces émotions une confusion quant au rôle de la privatisation. Face au « public », ou à la nationalisation, les libéraux ou ceux qui parlent en leur nom opposent en effet souvent le « privé », et par extension la privatisation. Au « mal » que serait le public, il suffirait donc de substituer le « bien » du privé pour que la liberté revienne ainsi que sa prospérité promise.
Les discussions en matière de liberté montrent que beaucoup se laissent prendre par le piège de la confusion entre fonction et organe, et c’est le cas ici encore. Reprenons le cas des radars pour être concret. Confier la gestion ou la collecte des radars, de leurs « flashes » et de leurs amendes à une entreprise privée a effectivement toutes chances d’être plus efficace que ce même rôle laissé à une institution publique, le « privé » étant indiscutablement plus motivé à être efficace que le « public ».
L’organe, l’organisation qui s’occupe des radars, sera donc meilleure, le privé ne peut pas être remis en cause dans son efficacité. Mais bien évidemment, le problème que nous ressentons tous vient de la fonction, c’est-à-dire des radars eux-mêmes, qu’ils soient publics ou privés. En l’occurrence, on préfèrera qu’ils restent publics, car c’est l’espoir de nous voir moins souvent flashés que par le privé.
Cette question de la collecte privée des taxes et impôts qui montrerait que le privé ne règle pas les problèmes, voire même les accroît, est donc une mascarade. La privatisation est toujours une source de plus grande efficacité. Mais elle n’est pas pour autant toujours une garantie de liberté. Pour que vienne la liberté, il faut que la privatisation porte sur une fonction qui ne soit pas en elle-même une perte de liberté, ce qui exclut la collecte d’impôts ainsi que tous les autres monopoles étatiques. Autrement dit, il faut cesser de parler de privatisation, pour lui préférer la libéralisation. De tout.
Le Protectionnisme : Pourquoi avons-nous tous à y perdre ?
Cet article est désormais accessible via les Lettres de Libéralie, ici. Merci de votre intérêt.
Saturday, March 4, 2017
Justice et Politique
La campagne électorale 2017 laissera sans doute des traces comme l’une des plus révélatrices de la corruption du pouvoir et des institutions, lesquelles pourtant sont censées, issues des Lumières, être garantes de cette belle légende de l’équilibre des pouvoirs au sein de la démocratie représentative.
Le dernier rebondissement en ce début mars vient de la justice, enfin disons plutôt du pouvoir judiciaire, en toute indépendance du ministre de la justice bien sûr, qui se prend de flanquer une mise en examen sur le dos du candidat sorti péniblement de la primaire de la droite et du centre.
Je le reprécise une nouvelle fois : je ne vote pas, je ne suis pour aucun candidat, donc je ne viens pas plaindre le pauvre Fillon. Je ne m’étonne pas non plus de la pourriture ambiante que l’affaire contribue à révéler en matière de corruption de la gent politicienne. Non, ce sont les mécanismes du semblant de justice en place qui me révulsent dans cette affaire.
Tout d’abord, dans un système de liberté où règne une vraie justice, il n’y a que deux cas de figure. Soit ce sont les victimes qui portent plainte devant le juge, juge de leur choix de plus. Soit la police, au vu d’un flagrant délit, vous conduit face à vos victimes, ce qui nous ramène au cas précédent. Il n’y a pas d’instance étatique pseudo policière ou moralisatrice qui prend seule ou sur commande l’initiative de vous mettre en état d’arrestation. Personne ne peut se mettre au-dessus du citoyen.
Mais plus fondamentalement, dans un système de liberté, il n’y a pas un moment où un individu est justiciable et un autre où il ne l’est pas, ou ne devrait plus l’être, parce que devenu personnage politique. Parce que les « institutions » de notre démocratie reposent sur des individus, ceux-ci se voient truffés de protections diverses envers le « pouvoir judiciaire » qui sinon risquerait de mettre en danger le fonctionnement de cette belle mécanique faussement représentative des citoyens.
Bien sûr, peut-être que si les « élus » n’avaient rien à se reprocher, les choses seraient plus simples, on peut toujours rêver. Mais même un incorruptible serait à la merci d’une justice décidée à en découdre pour des raisons plus ou moins avouables. Séparation des pouvoirs me dira-t-on ?
Tu parles. Une vraie justice est avant tout une justice de vrais crimes. Or il n’y a pas deux options. Soit on constate qu’il n’y a eu personne pour porter plainte et donc qu’il n’y a pas de crime et que cette affaire est donc une mise en scène politicienne minable. Soit si l’on doit considérer avec plus de lucidité qu’il y a en effet crime, alors les politiciens doivent être reconnus pour ce qu’ils sont tous, c’est-à-dire des receleurs de taxes abusivement prélevées sur le peuple. Et dans ce cas, il convient de les condamner tous et sans exception, Fillon au même titre que tous les autres candidats.
Le dernier rebondissement en ce début mars vient de la justice, enfin disons plutôt du pouvoir judiciaire, en toute indépendance du ministre de la justice bien sûr, qui se prend de flanquer une mise en examen sur le dos du candidat sorti péniblement de la primaire de la droite et du centre.
Je le reprécise une nouvelle fois : je ne vote pas, je ne suis pour aucun candidat, donc je ne viens pas plaindre le pauvre Fillon. Je ne m’étonne pas non plus de la pourriture ambiante que l’affaire contribue à révéler en matière de corruption de la gent politicienne. Non, ce sont les mécanismes du semblant de justice en place qui me révulsent dans cette affaire.
Tout d’abord, dans un système de liberté où règne une vraie justice, il n’y a que deux cas de figure. Soit ce sont les victimes qui portent plainte devant le juge, juge de leur choix de plus. Soit la police, au vu d’un flagrant délit, vous conduit face à vos victimes, ce qui nous ramène au cas précédent. Il n’y a pas d’instance étatique pseudo policière ou moralisatrice qui prend seule ou sur commande l’initiative de vous mettre en état d’arrestation. Personne ne peut se mettre au-dessus du citoyen.
Mais plus fondamentalement, dans un système de liberté, il n’y a pas un moment où un individu est justiciable et un autre où il ne l’est pas, ou ne devrait plus l’être, parce que devenu personnage politique. Parce que les « institutions » de notre démocratie reposent sur des individus, ceux-ci se voient truffés de protections diverses envers le « pouvoir judiciaire » qui sinon risquerait de mettre en danger le fonctionnement de cette belle mécanique faussement représentative des citoyens.
Bien sûr, peut-être que si les « élus » n’avaient rien à se reprocher, les choses seraient plus simples, on peut toujours rêver. Mais même un incorruptible serait à la merci d’une justice décidée à en découdre pour des raisons plus ou moins avouables. Séparation des pouvoirs me dira-t-on ?
Tu parles. Une vraie justice est avant tout une justice de vrais crimes. Or il n’y a pas deux options. Soit on constate qu’il n’y a eu personne pour porter plainte et donc qu’il n’y a pas de crime et que cette affaire est donc une mise en scène politicienne minable. Soit si l’on doit considérer avec plus de lucidité qu’il y a en effet crime, alors les politiciens doivent être reconnus pour ce qu’ils sont tous, c’est-à-dire des receleurs de taxes abusivement prélevées sur le peuple. Et dans ce cas, il convient de les condamner tous et sans exception, Fillon au même titre que tous les autres candidats.
La crise des « subprimaires »
15 septembre 2008, début de la crise dite des « subprimes ».
Plus de huit ans après, elle laisse encore des traces et les marchés sont
encore viciés de ces fausses liquidités injectées par milliards. Les économistes
autrichiens l’avait pourtant annoncée, plusieurs années à l’avance, car ils
voyaient venir les effets cumulés d’un système où il était, et il est encore,
possible et même encouragé de tricher avec la prise de risque et la promesse du
profit. On croit en avoir tiré les leçons, mais il n’en est en réalité rien et
on continue de voir les couches de « régulation » conduire à autant
de bulles.
Il y a je pense une analogie à faire avec cette campagne
électorale lamentable sans précédent et ses primaires. Et probablement bien
au-delà. L’idée est assez simple : toute réglementation cherchant à
réduire un risque ne fait jamais que le repousser pour en créer un autre sous
une forme nouvelle.
Ainsi nos belles primaires, de droite comme de gauche. Elles
ne sont pas dans la tradition électorale de notre beau pays et y font une
entrée fracassante. Auparavant, l’absence de primaires conduisait les gros
partis à risquer de voir leur forces émiettées en une multitude de candidats,
plus ou moins porteurs des divers « courants » dont notre vie
politique a toujours eu le secret. Le risque était alors de perdre le premier
tour, comme la gauche en 2002 qui se fit brûler la place par le FN.
Pour éviter cela, et sans doute sous la mauvaise inspiration
des pratiques américaines, je ne sais trop qui a eu cette idée aussi sotte que
grenue de planifier des primaires. Comme ça, hop, par magie, on gommerait le
risque d’éparpillement des voix de chaque camp. Le mot important, c’est « planifier ».
Car dès que les primaires ont été planifiées, il a été
possible pour le pouvoir, ou qui que ce soit de tricheur d’ailleurs, peu
importe, de venir perturber un jeu trop connu à l’avance. Je ne suis pas en
train de chercher des excuses à Fillon, ni de faire la promotion de quelque
candidat que ce soit. Je me contente simplement d’établir le fait incontestable
qu’il n’est jamais possible de supprimer le risque.
La crise des « subprimaires » que nous vivons
devient alors juste une péripétie de plus dans la lente décomposition du
système démocratique. On devrait y être habitué en France, avec notre nombre démesuré
de révisions constitutionnelles – chaque fois, promis, c’est la bonne, on n’y
touchera plus.
Je ne sais pas qui sera élu, et peu m’importe vraiment,
puisque de toute manière ce sera un (ou une) menteur avide d’impôts.
Probablement pour apaiser les foules, allons-nous connaître une forme de « quantitave
easing » des institutions, pour corriger le « défaut » des
primaires. Mais ce ne sera que reculer pour mieux sauter. Enfin, ce sera
surtout nous et nos économies qui sauterons un peu plus.
Les constitutions et les « institutions » ne
servent à rien. Tant qu’il y a du pouvoir, « ils » tricheront pour se
l’approprier. Le pouvoir ne se met pas sous contrôle du pouvoir. La bulle des
subprimaires va donc exploser. Jusqu’au moment, proche, de la faillite complète
de la démocratie représentative.
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