Sur Contrepoints ce jour se voit publié le titre prometteur :
« Autocritique libérale ». Mais hélas comme souvent, on y prend des
leçons de libéralisme qui n’en sont pas. Pourtant, cela commence fort bien,
avec un claironnant : « Les
libéraux ne doivent pas être des nostalgiques d’un monde révolu mais des résistants
au service de la liberté » que je n’hésiterais pas à faire mien. Mais
après, pschitt.
Ainsi, cela se gâte très vite, puisque l’auteur imagine que « Le libéralisme est à la fois très
accueillant et très exigeant. Il comporte un large éventail de sensibilités allant
du libertarisme au social-libéralisme. » Non Monsieur, il n’en est
rien. Le libéralisme est ni plus ni moins que le respect universel du droit, ou
– autre manière de dire la même chose – l’organisation sociale basée sur le
principe de non-agression. Ce n’est pas moi qui le dis, le respect du droit, c’est
La Loi de Bastiat…
Forcément, cette erreur profonde faite dès le départ, on a
droit à des errements grandioses tels que « Les libertariens peuvent également être exclus du courant libéral… » !
Exclus, rien de moins ! On croit rêver, alors que justement, on nous reproche
régulièrement d’être des libéraux trop exigeants !
Mais il faut dire que l’auteur pense que « … il n’y a jamais ni pureté ni vérité en
politique », ce qui montre qu’il n’a aucune notion des axiomes a priori apportés à la théorie libérale
par la praxéologie, insuffisance fort dommageable à sa compréhension de la
liberté et de la société privée libre.
On trouve plus loin, parlant des libéraux : « Leur projet n’est pas de détruire l’État
mais de le cantonner à ce qui est juste et nécessaire. » C’est d’une
certaine manière cohérent : quand on n’a pas compris que la liberté passe
par la suppression de la coercition étatique, il est logique qu’on puisse ne
pas voir que la suppression de l’état est le seul objectif libéral. L’état est
le contraire de la liberté.
De même, oser imaginer que l’état pourrait être « cantonné
au juste et nécessaire » montre que l’auteur n’a pas compris qu’il ne peut
rien y avoir de juste ni rien de nécessaire en ce monstre qu’est l’état.
Pourquoi donc ? Parce que parler du « nécessaire » suppose un
point de vue absolu qui ne peut pas être celui de l’individu, de chaque individu.
On est donc dans l’arbitraire. Idem, la justice n’a rien d’absolu, elle est
relative à chacun. Imaginer un juge absolu, c’est imaginer la tyrannie.
Je garde le meilleur pour la fin. Le défi humain, libéral,
serait de « … concilier liberté
individuelle et justice sociale. » Donc cela voudrait dire que la
liberté individuelle ne formerait pas en soit la justice sociale (sa seule
forme possible, d’ailleurs) ? Et ça veut nous donner des leçons de libéralisme…
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