Wednesday, January 6, 2016

Autocritique, moi non plus ?

Sur Contrepoints ce jour se voit publié le titre prometteur : « Autocritique libérale ». Mais hélas comme souvent, on y prend des leçons de libéralisme qui n’en sont pas. Pourtant, cela commence fort bien, avec un claironnant : « Les libéraux ne doivent pas être des nostalgiques d’un monde révolu mais des résistants au service de la liberté » que je n’hésiterais pas à faire mien. Mais après, pschitt.

Ainsi, cela se gâte très vite, puisque l’auteur imagine que « Le libéralisme est à la fois très accueillant et très exigeant. Il comporte un large éventail de sensibilités allant du libertarisme au social-libéralisme. » Non Monsieur, il n’en est rien. Le libéralisme est ni plus ni moins que le respect universel du droit, ou – autre manière de dire la même chose – l’organisation sociale basée sur le principe de non-agression. Ce n’est pas moi qui le dis, le respect du droit, c’est La Loi de Bastiat…

Forcément, cette erreur profonde faite dès le départ, on a droit à des errements grandioses tels que « Les libertariens peuvent également être exclus du courant libéral… » ! Exclus, rien de moins ! On croit rêver, alors que justement, on nous reproche régulièrement d’être des libéraux trop exigeants !

Mais il faut dire que l’auteur pense que « … il n’y a jamais ni pureté ni vérité en politique », ce qui montre qu’il n’a aucune notion des axiomes a priori apportés à la théorie libérale par la praxéologie, insuffisance fort dommageable à sa compréhension de la liberté et de la société privée libre.

On trouve plus loin, parlant des libéraux : « Leur projet n’est pas de détruire l’État mais de le cantonner à ce qui est juste et nécessaire. » C’est d’une certaine manière cohérent : quand on n’a pas compris que la liberté passe par la suppression de la coercition étatique, il est logique qu’on puisse ne pas voir que la suppression de l’état est le seul objectif libéral. L’état est le contraire de la liberté.

De même, oser imaginer que l’état pourrait être « cantonné au juste et nécessaire » montre que l’auteur n’a pas compris qu’il ne peut rien y avoir de juste ni rien de nécessaire en ce monstre qu’est l’état. Pourquoi donc ? Parce que parler du « nécessaire » suppose un point de vue absolu qui ne peut pas être celui de l’individu, de chaque individu. On est donc dans l’arbitraire. Idem, la justice n’a rien d’absolu, elle est relative à chacun. Imaginer un juge absolu, c’est imaginer la tyrannie.

Je garde le meilleur pour la fin. Le défi humain, libéral, serait de « … concilier liberté individuelle et justice sociale. » Donc cela voudrait dire que la liberté individuelle ne formerait pas en soit la justice sociale (sa seule forme possible, d’ailleurs) ? Et ça veut nous donner des leçons de libéralisme…

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