Les services publics sont une source inépuisable de
chroniques pour un libéral. Après la SNCF qui augmente ses tarifs au lieu de
réduire ses dépenses, voilà que la Poste lui embraye le pas avec une forte
hausse du prix du timbre-poste sous prétexte de compenser la baisse du volume
postal.
Imaginez trois secondes le même scénario chez votre boulanger.
Son pain est depuis longtemps médiocre, mais il est le seul près de chez vous.
Vous allez donc chez lui prendre du pain, mais de moins en moins, car depuis
quelques années, le supermarché installé près de votre travail produit un pain,
certes industriel, mais bien moins cher que celui du boulanger. Un jour,
celui-ci, pour faire face à une clientèle plus rare, augmente nettement le prix
de son pain, mais sans en changer la qualité. On devine aisément la suite. Vous
n’allez plus chez ce mauvais commerçant, ou plus rarement. Et au bout de
quelque temps, s’il ne change pas de logique, la faillite l’aura vite rappelé à
la réalité.
Nos chers gouvernants se comportent comme ce mauvais
boulanger. Les services publics se croient au-dessus des lois économiques et au
bout du compte ne nous fournissent plus le service qui est censé justifier leur
existence. Ce service devient peu à peu hors de prix, comme en pays communiste.
En économie, on appelle ce phénomène « la courbe de
Laffer », du nom de Arthur Laffer qui le premier l’a expliqué. On monte le
prix d’un service, ou on augmente les taxes sur une population. Tant que le
prix est supportable ou en lien avec le marché, les gens acceptent de le payer.
Arrive un jour où la concurrence gagne du terrain. Le boulanger vend moins.
Mais il augmente encore ses prix. Et donc encore moins de clients viennent. Ses
revenus, alors, au lieu de monter, baissent et de plus en plus, malgré un prix
de vente en hausse. Facile à comprendre, la courbe de Laffer est bien connue.
Elle est tellement bien connue que nos énarques l’ignorent
superbement. Devant la baisse du volume postal, tout entrepreneur normal
prendrait une ou plusieurs des mesures suivantes : nouveau produits ou de
meilleure qualité, baisse des charges et de la masse salariale, gains de
productivité. Pour la Poste, ce sont bien sûr les coûts qu’il faut réduire.
Vendre des bureaux de poste par exemple. Et imaginer de nouveaux services,
quitte à ce qu’ils n’aient plus rien à voir avec le timbre et la lettre.
Mais un tel comportement d’entrepreneur est inconcevable
pour un bureaucrate ou un politicien. Le politicien préfère faire payer plus le
peuple pour un service déplorable plutôt que remettre en cause le concept de
service public ou celui de fonctionnariat. Heureusement, la réalité économique le
rattrape toujours à la fin.
1 comment:
Bonjour, vous connaissez Patrick Aubin ? http://www.lejournaltoulousain.fr/opinions/laffer-est-dans-le-sac-du-train-postal-37660
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