Hasard de la conjonction de certains événements sans
importance et qui pourtant font ressortir une conviction, une évidence. Hier
soir, je regarde ce grand film que reste « Lawrence d’Arabie ». J’ai presque
fini l’excellent livre de Philippe Fabry sur Rome et le libéralisme devenu
socialisme. Et ces idiots de la Poste annoncent l’augmentation du prix du
timbre pour compenser la baisse du trafic postal. Laffer est dans le sac
postal.
Tout cela m’a rappelé un rapide article (« Deuxexponentielles, laquelle l'emportera ? »)
où je constatais une chose simple et bien connue : « On peut donc caractériser le siècle passé
comme ayant vu l’émergence conjointe de deux phénomènes de natures
empiriquement exponentielles. L’état comme frein économique de par ses
multiples interventions et son endettement voit son poids – et donc sa capacité
à nous ralentir – croître exponentiellement, pour atteindre en France un des
sommets mondiaux. Le développement technologique voit de même sa capacité à
nous apporter de la valeur par l’innovation, une distribution mondiale et une
baisse continue des prix connaître, aujourd’hui aussi une accélération
exponentielle. »
Lawrence nous montre des Arabes jaloux de leur liberté, mais
englués dans un islam rétrograde et anti-économique, incapable de leur
permettre de profiter de leur chère liberté. La prise de Damas aux Turcs, c’est
en 1918. Un siècle après, les peuples arabes souffrent encore de ce même mal,
qui s’exprime par tous ces conflits, toute cette radicalisation islamique dans
le monde. Mais comment ont-ils fait pour survivre économiquement ?
Au passage, ne nous y trompons pas, l’arrivée du pape François
et surtout l’arrivée de son message socialisant affligeant est du même acabit, même
s’il est clairement moins violent. Les religieux, comme les socialistes, sont
un frein au progrès de par leur incapacité – ou plutôt leur farouche opposition
de principe – à reconnaître la valeur éthique du développement technologique et
commercial. Mais c’est un autre sujet.
Par ailleurs, Philippe Fabry nous explique d’abord le succès
de la liberté romaine, puis la lente déchéance de l’empire devenu pas à pas
plus socialiste. Thèse très proche de celle de H-H.Hoppe, il en tire un signal
d’alarme contemporain où il nous éclaire sur l’analogie des situations. Notre démocratie,
à commencer par la française comme l’américaine, est un nouvel empire romain en
pleine déliquescence pour cause de socialisme, dont l’explosion rétrograde et
violente est proche. Je le suis à 100%, moi qui crois beaucoup à la sécession
comme option probable du retour de régions libres. Pourtant, il semble que le
temps qu’on mette de nos jours à voir l’empire démocrate se déliter soit bien
plus long qu’à l’époque. Comment cela se fait-il ?
Les timbrés de la poste enfin. Le dogme anti-économique et donc
immoral des sévices publics est tellement inscrit en profondeur dans l’esprit
de nos socialistes au pouvoir qu’ils en arrivent à ce genre d’aberration qui ne
peut qu’accélérer la chute de cette institution. En effet, si un service est
moins utilisé, c’est que sa valeur ou son « utilité » sociale a baissé.
Face à une demande moindre, on ne peut que baisser ses prix ou réformer ses
services ou produits, ou envisager la faillite. Mais nos gouvernants se moquent
bien de la logique économique. Comme les Arabes, ils croient que le dieu Gauche
pourvoira à leur réussite et à leur bonheur, puisqu’ils respectent son dogme.
Et donc la même question : comment peuvent-ils durer aussi longtemps ?
Dans tous ces cas de figure, ce qui permet cette durée, heureusement ou
malheureusement pour nous et telle est la question, c’est le progrès que le
capitalisme arrive malgré tout à assurer à notre monde. C’est le peu de liberté
qui reste dans ce monde qui permet au socialisme de continuer à s’installer.
Les Arabes de Lawrence ont depuis profité du pétrole que les
Occidentaux ont trouvé pour eux. Cette manne leur a permis de profiter du progrès
apporté par d’autres sans profondément renier leur horrible mépris de l’économique
et de la liberté. Les postiers et les socialistes de France comme des
Etats-Unis peuvent de même faire avancer leurs chimères parce le progrès
continu d’arriver par ailleurs. Dans les deux cas, le processus romain de déchéance
se reproduit à l’identique, mais il est gommé, masqué et ralenti par le gain de
niveau de vie qui nous vient de l’exponentielle du progrès capitaliste. On ne
compte pas le nombre de pays à travers le monde devenus peu à peu des tyrannies
socialistes qui réussissent à tenir grâce au même phénomène. Comme si Hong Kong
et Singapour à eux seuls suffisaient à faire tenir tous les socialistes du
monde. Paradoxe où la liberté est au service du socialisme.
Alors je repose ma question. Quelle exponentielle va gagner ?
Va-t-on voir un effondrement socialiste généralisé, comme Fabry et Hoppe le prévoient ?
Et surtout quand cela se fera-t-il ? Ou bien le progrès permettra-t-il aux
taux d’imposition – 75% déjà en France pour la grande majorité de la population
– de frôler les 95% et ainsi au socialisme de durer sine die ? Ou bien le progrès au contraire, avec l’arrivée d’Internet
partout, des seasteaders, des objets
connectés, des robots, va-t-il faire exploser la gangue socialiste avant l’heure ?
Pour ma part, je parie pour cette dernière option. Et vous ?
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