C’est par cette accroche que mon œil fut attiré ce matin, aux informations. Encore un bel exemple de la mauvaise foi ambiante en matière de politique économique, mais cette fois je dois bien reconnaître que je me range du côté du gouvernement – c’est assez rare pour le souligner.
Car en réalité, par ce slogan, votre pharmacien se moque du monde. Lui comme les multiples professions « réglementées » qui profitent d’un monopole statutaire le plus souvent issu de l’après-guerre et ses nombreuses folies communistes ou du moins socialisantes.
Menacée ? Oui, c’est vrai, les privilèges des pharmaciens et autres notaires ou huissiers sont menacés de concurrence. Mais ne dit-on pas que la concurrence est saine et enrichit le consommateur ? Pourquoi en irait-il autrement en pharmacie ? Après tout, le pharmacien ne fait pas grand-chose de spécial, il n’est qu’un épicier en médicaments. Si Carrefour et Auchan s’acharnent à baisser les prix de nos caddies, pourquoi les pharmaciens ne devraient-ils pas en faire autant ?
On l’a compris, la menace n’est en réalité que la promesse d’un retour à la normale – enfin. Et la promesse d’une saine concurrence qui profitera au consommateur. Comme c’est le cas dans bien des pays sans sembler provoquer le moindre génocide par mauvaise ordonnance.
Ce qui est étonnant, c’est plutôt que ce soit un gouvernement socialiste qui s’attaque aux privilèges, lui qui voit d’un bon œil tant d’autres monopoles malsains : le rail, la sécurité sociale, la santé, la médecine, le téléphone, l’enseignement, sans oublier routes et autoroutes, ni bien sûr la justice et la police. Mais il est vrai que ces fameuses professions dites « libérales », qui n’ont en réalité rien de libéral, représentent un des derniers symboles de la droititude, des riches au vote trop inaccessible.
Car il faut le dire, ces professions ne sont pas libérales, puisqu’il est interdit de leur faire concurrence. Il n’y a jamais eu de bonne raison à leur statut. On ne peut pas se lever le matin et décider de s’installer coiffeur, pas plus que pharmacien. Et encore, il faut bien plus de compétences pour être un bon coiffeur.
Alors dès lors on comprend mieux la démarche. Ce n’est pas vraiment le souci du consommateur qui guide la réflexion du gouvernement, si tant est qu’il en ait une. Mais plutôt une arrière-pensée politicienne, une qui parie sur quelques notables de droite qui, enfin ruinés, ne seront plus autant d’obstacles aux prochaines municipales – ou quelque calcul minable semblable.
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