Ce matin, je tombe sur un article de La Tribune où un ancien leader des Pigeons, mouvement protestataire né il y a deux ans mais jamais revenu depuis de voyage, s’exprime sur les dernières mesures de ce groupe terroriste appelé « gouvernement ». Et ce personnage de critiquer comme il se doit, pour finir, à la question piège pourtant prévisible du journaliste, par se lancer dans quelque analyse aventureuse de ce qu’il importerait de faire.
Et donc, selon ce volatile dans lequel beaucoup à son envol ont cru reconnaître un libéral, la priorité dans ce pays se résumerait à cette double question : « comment relancer l’investissement et comment le financer ». Ou plutôt comment démontrer son incompétence en économie et en liberté.
Relancer. Mais qui relance ? S’il devait y avoir une relance à faire, et qu’elle ne se fait pas, c’est que le marché, l’ensemble des acteurs économiques décident que le temps n’est pas à l’investissement. Ce n’est pas en forçant une relance qu’on satisfera le marché. Bien au contraire, on risque de le noyer sous des projets inutile, dont la valeur ne peut que baisser, réduisant d’autant le rendement.
L’investissement. Mais si on n’investit pas, ou peu, c’est qu’on considère que les rendements ne peuvent pas être suffisants. « On », c’est le marché bien sûr, donc les individus libres, encore un peu, qui décident chaque jour quoi faire dans leur intérêt en fonction des conditions. Donc si rien ne se passe, ce n’est pas en relançant que cette perception changera, au contraire. Ce sont bien évidemment les conditions qu’il faut changer. Et d’un Pigeon, on se serait attendu à une exigence bien différente : celle de voir les impôts, taxes et prélèvements fortement réduits, justement pour que le coût des opérations baisse et donc le rendement espéré monte d’autant.
Qu’on ne se trompe pas sur la liberté qui pourrait sembler n’avoir rien à faire dans le propos. Relancer, c’est concevoir la société économique comme un troupeau de moutons qui ne réagit qu’à des ordres jacobins sans autre réflexion ni autonomie de choix. Un Pigeon qui s’imagine mouton ?
Il est dommage que tant de Pigeons laissent ainsi des plumes pour mériter le goudron dès qu’il s’agit de voir l’économie comme elle est, hors des sentiers battus. Car cela enlève toute crédibilité à ces mouvements, qui dès lors ne vont pas très loin. Pire, cela brouille un peu plus l’image de la liberté et notamment du besoin d’une économie libre, ce qui retarde un peu plus le retour de la prospérité.
No comments:
Post a Comment