Friday, October 24, 2014

Monday, October 6, 2014

Que les notaires se terrent

Fichtre, les professions « réglementées » n’ont jamais autant fait parler d’elles depuis que les socialistes les ont en ligne de mire. Après les « pharmacies menacées », voilà que les notaires s’offrent un clip télévisé où ils se posent en sauveurs de la propriété privée.

Le clip montre une famille qui, après un week-end, rentre pour retrouver la maison transformée et occupée par des inconnus qui en ont pris possession. Et de conclure : « Une vie sans notaires, c’est vous qui en faites les frais. » Avouez que ça sonne bien, on comprend leur importance.
Sauf que sous ce clip inquiétant se cache un gros mensonge. Le mensonge qui vous distrait de la réalité, qui veut vous faire penser qu’il ne faut pas toucher aux notaires. Un mensonge d’autant plus abject qu’il nous manipule. Il prend notre naïveté en otage pour faire pression sur les politiques.

Certes, le notaire remplit une fonction utile, comme l’illustre le clip. Bien sûr qu’il y a besoin, dans une société un tant soit peu libre, d’acteurs de confiance dont le rôle est d’attester de la propriété privé des citoyens. La question n’est clairement pas là, et ce n’est d’ailleurs pas cela que les politiciens contestent, la manœuvre est habile.

Mais pourquoi cette fonction devrait-elle être assurée par une corporation sortie des âges protégée par un monopole et où il n’est pas rare de voir les « charges » héritées de père en fils ? Pour donner confiance ? Mais il y a bien d’autres manières de donner confiance, sans monopole. Au contraire, le fait d’être protégés rend bien plus probables les actes peu scrupuleux. Une entreprise normale vendant ce genre de services sans monopole seraient obligée d’entretenir une image impeccable et donc de veiller à fournir des prestations irréprochables. Tout le contraire des métiers protégés.

On oublie aussi trop souvent que peu de pays ont des notaires protégés. Pourtant, on n’a pas l’habitude d’entendre chaque jour des histoires de vol de propriété telles que ce clip. Il faut donc bien que d’autres moyens aient été trouvés par le marché. Quels qu’ils soient, pourquoi ne pourraient-ils pas être au moins tentés en France ? Il ne faut pas oublier que tout l’enjeu est bien d’ordre économique et qu’il s’agit, grâce à la mise en concurrence, de voir les prix baisser et la qualité croître, pour le plus grand profit des consommateurs, c’est-à-dire des citoyens.
Les notaires ont choisi de nous mentir et même de nous manipuler avec ce clip. C’est dire combien ce sont des gens de confiance…

Où un Pigeon laisse des plumes

Ce matin, je tombe sur un article de La Tribune où un ancien leader des Pigeons, mouvement protestataire né il y a deux ans mais jamais revenu depuis de voyage, s’exprime sur les dernières mesures de ce groupe terroriste appelé « gouvernement ». Et ce personnage de critiquer comme il se doit, pour finir, à la question piège pourtant prévisible du journaliste, par se lancer dans quelque analyse aventureuse de ce qu’il importerait de faire.

Et donc, selon ce volatile dans lequel beaucoup à son envol ont cru reconnaître un libéral, la priorité dans ce pays se résumerait à cette double question : « comment relancer l’investissement et comment le financer ». Ou plutôt comment démontrer son incompétence en économie et en liberté.

Relancer. Mais qui relance ? S’il devait y avoir une relance à faire, et qu’elle ne se fait pas, c’est que le marché, l’ensemble des acteurs économiques décident que  le temps n’est pas à l’investissement. Ce n’est pas en forçant une relance qu’on satisfera le marché. Bien au contraire, on risque de le noyer sous des projets inutile, dont la valeur ne peut que baisser, réduisant d’autant le rendement.

L’investissement. Mais si on n’investit pas, ou peu, c’est qu’on considère que les rendements ne peuvent pas être suffisants. « On », c’est le marché bien sûr, donc les individus libres, encore un peu, qui décident chaque jour quoi faire dans leur intérêt en fonction des conditions. Donc si rien ne se passe, ce n’est pas en relançant que cette perception changera, au contraire. Ce sont bien évidemment les conditions qu’il faut changer. Et d’un Pigeon, on se serait attendu à une exigence bien différente : celle de voir les impôts, taxes et prélèvements fortement réduits, justement pour que le coût des opérations baisse et donc le rendement espéré monte d’autant.

Qu’on ne se trompe pas sur la liberté qui pourrait sembler n’avoir rien à faire dans le propos. Relancer, c’est concevoir la société économique comme un troupeau de moutons qui ne réagit qu’à des ordres jacobins sans autre réflexion ni autonomie de choix. Un Pigeon qui s’imagine mouton ?
Il est dommage que tant de Pigeons laissent ainsi des plumes pour mériter le goudron dès qu’il s’agit de voir l’économie comme elle est, hors des sentiers battus. Car cela enlève toute crédibilité à ces mouvements, qui dès lors ne vont pas très loin. Pire, cela brouille un peu plus l’image de la liberté et notamment du besoin d’une économie libre, ce qui retarde un peu plus le retour de la prospérité.

« Votre pharmacie est menacée »

C’est par cette accroche que mon œil fut attiré ce matin, aux informations. Encore un bel exemple de la mauvaise foi ambiante en matière de politique économique, mais cette fois je dois bien reconnaître que je me range du côté du gouvernement – c’est assez rare pour le souligner.

Car en réalité, par ce slogan, votre pharmacien se moque du monde. Lui comme les multiples professions « réglementées » qui profitent d’un monopole statutaire le plus souvent issu de l’après-guerre et ses nombreuses folies communistes ou du moins socialisantes.

Menacée ? Oui, c’est vrai, les privilèges des pharmaciens et autres notaires ou huissiers sont menacés de concurrence. Mais ne dit-on pas que la concurrence est saine et enrichit le consommateur ? Pourquoi en irait-il autrement en pharmacie ? Après tout, le pharmacien ne fait pas grand-chose de spécial, il n’est qu’un épicier en médicaments. Si Carrefour et Auchan s’acharnent à baisser les prix de nos caddies, pourquoi les pharmaciens ne devraient-ils pas en faire autant ?

On l’a compris, la menace n’est en réalité que la promesse d’un retour à la normale – enfin. Et la promesse d’une saine concurrence qui profitera au consommateur. Comme c’est le cas dans bien des pays sans sembler provoquer le moindre génocide par mauvaise ordonnance.

Ce qui est étonnant, c’est plutôt que ce soit un gouvernement socialiste qui s’attaque aux privilèges, lui qui voit d’un bon œil tant d’autres monopoles malsains : le rail, la sécurité sociale, la santé, la médecine, le téléphone, l’enseignement, sans oublier routes et autoroutes, ni bien sûr la justice et la police. Mais il est vrai que ces fameuses professions dites « libérales », qui n’ont en réalité rien de libéral, représentent un des derniers symboles de la droititude, des riches au vote trop inaccessible.

Car il faut le dire, ces professions ne sont pas libérales, puisqu’il est interdit de leur faire concurrence. Il n’y a jamais eu de bonne raison à leur statut. On ne peut pas se lever le matin et décider de s’installer coiffeur, pas plus que pharmacien. Et encore, il faut bien plus de compétences pour être un bon coiffeur.

Alors dès lors on comprend mieux la démarche. Ce n’est pas vraiment le souci du consommateur qui guide la réflexion du gouvernement, si tant est qu’il en ait une. Mais plutôt une arrière-pensée politicienne, une qui parie sur quelques notables de droite qui, enfin ruinés, ne seront plus autant d’obstacles aux prochaines municipales – ou quelque calcul minable semblable.