Précisons tout de suite que pour l'UMP, nous adoptons une méthode différente des autres parti par obligation. L'UMP a supprimé tout programme de ses sites web. Nous nous appuyons donc dans un premier temps sur "Nos 10 priorités".
"Education : assurer la réussite de nos enfants
La rupture a été forte dans le domaine de l’éducation et les mesures qui ont été mises en œuvre vont dans le sens de la valorisation du mérite et de l’effort des élèves. Les élèves en difficulté et leurs parents ont pu compter sur de nouveaux dispositifs pour les aider.
- Pour vaincre l’échec scolaire et l’illettrisme, [...].
- Un accompagnement personnalisé et gratuit des élèves [...].
- Un service minimum en cas de grève a été instauré [...]
- L’enseignement professionnel et l’apprentissage ont été revalorisés pour faciliter l’insertion professionnelle des jeunes [...].
- L’enseignement supérieur et la recherche bénéficient de 40 [...]
- Le rôle des enseignants et leurs salaires ont été revalorisés [...]"
On n'analysera donc pas ce programme en détails, mais dans ses principes, qui montrent clairement combien l'UMP n'est qu'un parti constructiviste et étatique comme tous les autres.
"Assurer la réussite" est d’emblée une annonce socialisante, où il est posé comme principe que la réussite n'est pas l'affaire de soi-même mais avant tout celle du système éducatif. Certes, le libéral considère que la réussite de tous n'est possible que si les conditions sociales le permettent, mais au seul sens de l’égalité devant le droit, pas de celui d'une action éducative étatique.
Ensuite, oser parler de "rupture" relève du mensonge éhonté, une vraie rupture aurait été de libéraliser l’éducation en globalité.
Enfin, la litanie de mesures illustre bien ce point, où chacune n'est pas une mesure de désengagement mais au contraire de mise en place de mesurette ou de volontarisme qui va systématiquement dans le sens de l’étatisme accru et jamais vers la Liberté.
"Sécurité / Justice : protéger chaque jour les Français [...]
La Justice doit être soutenue pour faire face aux mutations toujours nouvelles de la délinquance car elle est le chaînon complémentaire de la police dans la prévention et la répression des crimes et délits. La sécurité est la première des libertés des Français, elle n’est pas négociable pour notre majorité. […]
Avec la création de la Question Prioritaire de Constitutionnalité en 2010, les droits des citoyens sont mieux protégés : chaque citoyen peut désormais invoquer devant les tribunaux la conformité de nos lois à la Constitution."
La seule idée de « soutenir » la Justice montre d’emblée que cette indépendance dont elle est si jalouse n’est que du vent et bien sûr combien l’UMP n’a même pas la lucidité d’éviter le piège. Ensuite, une vraie Justice ne devrait avoir à faire face à aucune « mutation », ou plutôt, cela devrait aller de soi et faire partie de son fonctionnement naturel, comme pour une entreprise face à son marché. Enfin et surtout, oser dire que la Justice n’est que le complément de la police démontre une compréhension totalement inversée de l’état de droit – où la police ne peut être qu’un moyen de la Justice. Finissons sur la constitutionnalité qui n’est qu’une plaisanterie puisque – sans parler des obstacles – il faudrait alors poser la question de la légitimité de la Constitution elle-même. On voit ainsi l’immaturité de la vision de la Justice dont l’UMP – supposé de Droite – fait preuve.
« Accompagner la famille, première cellule de solidarité
La Famille est une valeur essentielle de l’UMP qui a toujours cherché à la défendre et à la promouvoir. Le gouvernement a mené une politique ambitieuse dans ce domaine et les résultats sont là : près de 830 000 bébés ont vu le jour dans notre pays en 2010 alors que la démographie est en berne partout ailleurs en Europe. C’est la conséquence de la politique familiale menée depuis de nombreuses années.
- Les droits de successions ont quasiment été supprimés sauf pour les 5 % des Français les plus fortunés.
- Pour 95 % des Français, transmettre le fruit d’une vie de travail sans aucun droit de succession est désormais possible. Il s’agit d’un allègement substantiel de l’ordre de 2 milliards d’euros chaque année !
- Depuis 2008, les allocations familiales sont revalorisées en fonction de l’inflation, soit une hausse de 1,5 milliards d’euros sur cette période.
- 1,3 milliard d’euros supplémentaires sont consacrés à la création de nouvelles places d’accueil diversifiées et adaptées aux besoins des territoires (assistantes maternelles, crèches d’entreprises, micro-crèches…). D’ici la fin du quinquennat, 200 000 places supplémentaires auront été créées. »
La famille est une valeur conservatrice, dont l’UMP se revendique. On sourira à lire que ce parti n’a su que « cherch[er] à la défendre » sans y arriver semble-t-il. Mais l’idée même de famille suppose que la famille est gérée… par la famille.
Or on commence tout de suite très fort : c’est grâce au gouvernement que des milliers de bébés virent le jour. Quel homme ce Niquela. Plus sérieusement, pourquoi ne pas supprimer *tous* les droits de succession ? L’UMP souffrirait-elle aussi de la haine communiste du riche ? Et à droite on est fiers de dépenser l’argent public pour des crèches ou autres babioles clientélistes, alors que c’est aux initiatives locales de prendre cela en charge.
On le voit, les arguments avancés n’ont rien à voir avec une « politique » familiale. Car pour les libéraux, une telle démarche supposerait que le droit et les institutions soient revus – voire abolis – pour laisser à la famille toute l’autonomie de décision qui lui revient naturellement. Mais même les « conservateurs » sont désormais incapables de telles propositions…
« Une économie redynamisée : l'innovation au service de l'industrie, de l'agriculture et de l'emploi
[…] La baisse de la TVA dans la restauration a permis de sauver des milliers d’établissements en difficulté et a contribué à la création de 30 000 emplois depuis 2009.
Depuis l’été 2007, en plus des pôles de compétitivité existants, le crédit d’impôt recherche (CIR) visant à soutenir l’effort de R&D des entreprises a été triplé. Notre pays est en 3e position mondiale pour l’accueil d’investissements directs étrangers.
- Lancement d’un plan d’Investissements d’Avenir de 35 milliards d'euros, centrés sur l’intelligence (enseignement supérieur et recherche pour 16 milliards d’euros) et sur les industries de demain (l’aide aux PME, les technologies du développement durable et l’économie numérique pour 19 milliards d'euros) va créer les emplois de demain.
- L'adoption d’une grande loi de modernisation de l’agriculture et de la pêche va soutenir ce secteur essentiel et permettre une juste répartition des marges dans les filières. »
L’UMP, sur ce texte pré-2012, nous montre pleinement son visage interventionniste, quasi-socialiste et mensonger. La TVA : très bien de l’avoir baissée pour la restauration, mais pourquoi, si de tels résultats sont là, s’être arrêté en si bon chemin ? Pourquoi ne pas la baisser pour tous les produits, si cela crée de l’emploi ? Quiconque a rempli un dossier de CIR sait qu’il s’agit d’une bouffonnerie : on fait travailler des incompétents à remplir des dossiers bidons pour de la recherche qui n’en est pas, le tout pour récupérer une part d’impôt illusoire. Pourquoi ne pas simplement baisser les impôts ? Les plans d’investissement, d’Avenir ou autres, n’ont aucun sens, car l’état ne peut jamais investir. Il ne peut que dépenser, dans la mesure où il ne récupère jamais ces sommes et ne nous verse jamais de dividendes. Quant à la pêche et à l’agriculture, qui est-il pour savoir ou décider que ces secteurs seraient « essentiels » alors qu’ils n’emploient désormais qu’une infime part de nos forces laborieuses ? Seul le marché libre peut déterminer ce qui a une importance économique.
« Une solidarité généreuse et financée
[…] Notre modèle de protection sociale a été modernisé depuis 2007 pour s’assurer que les générations futures en profiteront elles aussi et pour permettre de financer les priorités de justice sociale qui fondent notre cohésion sociale.
- Les promesses ont été tenues : hausse de 25% en 5 ans du minimum vieillesse […]
- Notre système de retraite a été sauvé de la faillite : la fin des régimes spéciaux […] Dans un souci d’équité et de justice, les revenus les plus hauts sont taxés à 41 % (+1%) et les stock-options, les bonus et les retraites chapeaux sont taxés pour contribuer au financement des réformes. Grâce aux mesures sur les carrières longues et la pénibilité, près de 160 000 personnes ayant commencé à travailler tôt ou ayant effectué des travaux difficiles, pourront partir à la retraite à 60 ans. […]
- Le plan de prévention et de recherche de la Maladie d’Alzheimer […] »
Ce texte montre que ceux qui affublent l’UMP du sigle « UMPS » ont hélas raison : nous sommes en plein socialisme. L’UMP est en plein constructivisme social : « s’assurer que les générations futures », « priorités de justice sociale », « cohésion sociale », tous ces termes vides de sens et mensongers sont dignes des partis marxistes. Mais le mensonge est aussi prolongé par les « promesses tenues » ou les « sauvé de la faillite », montrant combien le clientélisme guide la ligne politique d’un parti qui se dit libéral ou conservateur. On est fier d’y parler de taxation des hauts revenus et de donner des privilèges à 160 000 personnes peu prévoyantes – car sinon, elles ne feraient pas question. C’est devenu cela, la droite.
« Réformer l'Etat pour réduire les impôts et la dette
La réforme des administrations et la modernisation de l’Etat ont été des priorités fortes de la majorité présidentielle depuis 4 ans [...]
Les nombreuses mesures (RGPP, réformes des cartes judiciaire et militaire, non remplacement d’un départ à la retraite sur deux chez les fonctionnaires) n’ont pas toujours été populaires mais elles soulignent le courage de notre majorité et sa responsabilité vis-à-vis des générations futures.
- [...] Une politique résolue de baisse des déficits, c’est la garantie de ne pas augmenter les impôts ou de ne pas laisser des dettes aux générations futures.
- [...] 150 000 postes de fonctionnaires n’auront pas été renouvelés sur le quinquennat. La moitié des économies réalisées a été reversée aux fonctionnaires conformément à l’engagement du Président de la République, ce qui leur a permis d’accroître leur pouvoir d’achat. Dans le même temps, une politique d’accompagnement et de formation a été mise en place pour permettre aux fonctionnaires de se réorienter, de changer de services ou d’administration.
- Pour maintenir l’activité et les services publics notamment en zone rurale, des commerçants peuvent désormais gérer certaines activités de services publics (ex : La Poste). [...] »
Voilà enfin un titre prometteur ! Rappelons que l’UMP ne publiant plus aucun programme, nous nous référons à celui pour 2012. Outre qu’il n’a pas été complètement mis en œuvre, ce programme, positif sur plusieurs points montre quelques limites. Il n’est pas besoin d’aller chercher les générations futures pour justifier le dégraissage du Mammouth, il suffit d’affirmer que les bureaucrates ne servent à rien ou pourraient être en entreprise. Une politique de baisse des déficits ne « garantit » rien du tout si elle n’est pas accompagnée d’une politique de baisse des autres dépenses. Les 150 mille en moins oublient les nombreux fonctionnaires territoriaux embauchés en parallèle. Ils ne représentent à peine que 3% de la masse. A ce rythme, il faudrait plus de 30 ans pour revenir à un état « minimum ». Surtout que pour ne pas trop brusquer ces pauvres gentils privilégiés, on annule la moitié des économies par des augmentations de ceux qui restent. Non, décidément, il n’y a qu’une seule façon de faire : Supprimer le statut de fonctionnaire, purement et simplement.
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