Parfois, les politiciens évoquent la dette dans leur
discours, surtout aux moments pré-électoraux et dans les programmes, beaucoup
moins dans l’action une fois passés aux commandes de notre destin.
Du côté des libéraux par contre, la dette est un sujet qui
revient régulièrement comme source d’inquiétude et de contestation de la politique
dispendieuse et irresponsable des gouvernants de tous bords depuis des
décennies. Et à juste titre bien sûr, car aucune dette à ce point incontrôlée
ne peut mener à autre chose qu’une catastrophe, soit pour nous, soit pour nos
enfants.
Il y a pourtant une manière un peu plus cynique de
considérer la question, sous un angle libéral bien sûr. Et selon cette vision
des choses, la dette n’est tout simplement pas notre problème.
Reprenons les choses depuis le début. La dette résulte de
nombreux mécanismes ou pratiques, mais in
fine, elle est toujours due à une forme de décision prise par un élu ou un
fonctionnaire pour soi-disant investir ou financer quelque promesse
politicienne. C’est donc ce fonctionnaire ou élu qui signe le crédit et qui
crée donc la dette qui sans cesse s’accumule. Et qui continue encore et encore –
ce n’est que le début ? D’accord, d’accord… Sérieusement, pourquoi ne
cessent-ils pas ?
Ils ne cessent pas parce qu’ils ne sont pas ceux qui payent
la dette qu’ils engagent pourtant. Nous payons. Nous payons alors que nous n’avons
rien demandé. N’y aurait-il pas là la clef du problème ?
Quand vous allez voir un banquier pour un prêt immobilier
par exemple, vous êtes à la fois celui qui prend la décision du crédit, qui prend
le risque et signe, et surtout qui rembourse et sinon qui subit les
conséquences de l’incapacité à tenir vos engagements. Pourquoi n’est-ce pas la
même chose en matière de dette publique ? Voilà la seule question qui
compte et qui à elle seule explique la dérive.
Car les élus ne sont pas stupides – ils sont justes minables
et sans vergogne. La démocratie les met en position de financer leurs promesses
électorales sans avoir à prendre le risque du financement, pourquoi s’en
priver, c’est tellement tentant ! Aucun doute, c’est beau la démocratie
représentative.
Eh bien justement, il convient de rompre cette logique. Il n’y
a aucune raison valable qui nous oblige à subir les conséquences de décisions à
long terme prises par d’autres sans nous avoir demandé ni notre avis ni notre
accord pour financer. La dette de la France n’est donc absolument pas notre
problème, ce n’est absolument pas le problème de nos enfants : ce n’est
exclusivement le problème que des élus signataires, de leur descendance s’ils
sont décédés depuis. Et tant pis si cela les ruine.
On me dira que je suis extrémiste ou irréaliste, ou que
sais-je. Je n’ai pas l’impression que de rappeler où se trouvent les véritables
responsabilités soit un signe d’extrémisme. On pourrait même plaider que l’extrémisme
est plutôt du côté de ceux qui ont avalisé le système jusqu’ici : imaginer
et accepter de vivre de l’argent volé à d’autres par leur endettement indirect,
c’est, il me semble le plus extrême des signes de l’ignominie de la vie
politique en démocratie représentative. Du balai, vite !
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