Voici donc que la Primaire à droite nous a révélé que le
Premier ministre de celui que nous avons renvoyé en ses foyers lors des
dernières présidentielles serait notre nouvel homme providentiel. La vie
politique est décidément bien plus proche de la magie et du spectacle que de la
rationalité.
La Presse n’en finit pas de s’étonner de ses erreurs,
surtout en croyant constater que François Fillon serait un authentique libéral
conservateur, elle qui ne peut concevoir la politique moderne qu’à gauche et
dans le collectivisme effarouché. Mais Fillon est-il vraiment libéral ? On
peut en douter.
Dans un article de septembre republié pour la circonstance,
Contrepoints nous rappelle que Fillon avait rencontré alors un large parterre
de « libéraux authentiques » ou se disant tels. Il leur aurait confié
qu’en effet, partout les Français lui demandaient qu’on leur « f(iche) la
paix », indice peu discutable d’un besoin de liberté. Ce qui frappe à la
lecture de ce court témoignage, c’est que Fillon témoigne, justement, il
n’exprime pas de conviction – du moins, c’est ce que l’article suggère.
Or, il y a une grande différence entre être a priori
convaincu de la force et de la légitimité de la liberté, pour ensuite la
trouver au sein du peuple, et se comporter simplement en clientéliste
opportuniste voyant en cette plainte un positionnement porteur pour les
prochaines échéances. Fillon se confirme un vulgaire politicien et non un
libéral ayant à cœur de suivre nos principes.
C’est là où nos amis du parti qui ne sait pas vers qui se
tourner pour survivre sous la bannière libérale entre en jeu, comme de bien
entendu. Devant une telle position peu marquée par la conviction, ils avaient
le choix de l’exigence, celle qui consiste à tirer le candidat vers plus de
liberté, celle qui critique au sens noble. Ils ont préféré l’allégeance à l’exigence
en déclarant un soutien bien rapide.
Suivre au lieu de challenger, monter dans le train au lieu
de montrer la voie, ce n’est ni la première fois, ni sans doute la dernière que
les pseudos-libéraux sont ainsi démasqués pour leur manque d’exigence, hélas. Suivre
pour espérer finir sur quelque liste ou à quelque poste sous prétexte d’entrisme,
c’est une stratégie dont on a déjà vu plusieurs fois qu’elle n’aboutit à aucun
progrès.
Près de 2 millions de Français ont voté pour Fillon. Même c’est
très loin d’être une majorité, cela reste un signe rassurant quant à la volonté
du peuple de voir enfin un changement, vers plus de liberté et de bon sens
semble-t-il. Pourquoi ne pas rebondir sur ce signal pour faire la promotion explicite
de nos idées, plutôt que préférer s’engouffrer dans un train qui mène à un
tunnel de plus ?
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