Les activités humaines mal organisées sont souvent
génératrices de problèmes environnementaux : pollutions diverses,
production de déchets, diminution de certaines ressources naturelles,
perturbations d’écosystèmes, impact sur la faune et la flore, etc. Comment
pouvons-nous à la fois assurer un maximum de liberté aux individus et aux
acteurs économiques tout en prenant au mieux en compte la question
environnementale ? La liberté et la protection de l’environnement
sont-elles seulement compatibles ? Comme toujours, la réponse est dans la simplicité
de la véritable liberté.
Aujourd’hui, les espaces et biens « publics » sont
les moins respectés justement parce que publics. Plus les biens et espaces
publics disparaîtront au profit de propriétés privées (individus, entreprises,
communautés, coopératives, etc.), mieux l’environnement sera protégé,
spontanément, par tous. La responsabilisation des entreprises et des individus ancrée
dans le droit de propriété est la seule voie possible. Elle permet de répondre
aux deux questions centrales : Qui décide ? Qui paye ? Certes, cela
implique une société où le droit de propriété est compris et respecté comme seul
fondement social.
Chacun y est libre d’agir, de produire, de cultiver, mais
chacun doit d’une part respecter la liberté et la propriété des autres, et
d’autre part être responsable de ses actes. C’est cet équilibre qui assure
celui de l’écologie. La simple application du principe de pollueur-payeur est
déjà un garde-fou très efficace. Les marées noires sont l’exemple type de non
application de ce principe, où le contribuable paie souvent à la place du
pollueur, conduisant ainsi à une double peine pour les victimes impactées.
Savoir qu’on est toujours responsable financièrement en cas
de négligences ou de prises de risques mal calculées reste probablement le
meilleur moyen de pousser à une meilleure prise en compte anticipée du risque
environnemental, pour les individus comme pour les entreprises. Et dès lors qu’il
est anticipé par chacun à son niveau, le risque est réduit pour chacun et pour
toute la communauté.
Tout ceci n’est valable que dans le cadre d’une société
libre, où le respect de la propriété privée est le principe de fonctionnement
même, y compris donc pour la « protection de l’environnement ». Ce
terme est d’ailleurs malpropre, car la vie suppose l’exploitation de ressources
et donc l’obligation de trouver un fragile équilibre entre protection et
exploitation de l’environnement. L’autre avantage de l’écologie par la liberté,
c’est d’assurer de toujours trouver cet équilibre en fonction du libre marché,
c’est-à-dire en fonction de l’équilibre constamment renouvelé entre les
préférences de l’humanité.
Certains verront dans l’appel à moins de règles formelles un
appel au permis de polluer, habitués qu’ils sont à ne penser la « protection »
qu’en termes de contrainte envers tous les « autres ».
Or dans tous les domaines, multiplier les règles et les
contraintes se fait souvent au profit de certains oligarques et toujours en
pénalisant les gens respectueux. Surtout, qui dit règle dit tricheur et les
pollueurs arriveront toujours à frauder si le jeu en vaut la chandelle. Dans
les domaines économiques et sujets à technologie, la faiblesse de la
réglementation est toujours double : elle est vite obsolète et ne peut anticiper
sur l’imagination économique des fraudeurs. Sur une question qui touche au long
terme, la réglementation est une arme de court terme qui est par essence inappropriée
et malsaine.
Dès lors, propriété privée et universalité du droit sont les
meilleures protections des plus faibles face à l’absence de scrupules de
certains. Une société qui respecte la propriété privée et la responsabilité
individuelle sera toujours plus efficace qu’un quelconque Cerfa ou décret,
fut-il (futile ?) le 2136-B.
Un autre phantasme voudrait que sans ministère de
l’écologie, sans subventions et autres incitations, donc sans intervention
publique, il y aurait moins de recherche et moins d’innovations vertes.
En réalité, le capitalisme de connivence paralyse et freine
aujourd’hui la majorité des innovations viables et utiles. Toutes les
fondations qui captent crédits et brevets grâce au législateur sont associées à
des groupes pétroliers, énergétiques ou automobiles qui n’ont pas intérêt à
laisser des solutions alternatives efficaces se développer. Ni à laisser des
innovations majeures voir le jour en dehors de leur contrôle (tel le moteur à
hydrogène, à eau, les automobilistes roulant à l’huile de friture, le thorium,
le refus du tri des déchets). A-t-on vraiment besoin d’énarques pour que les éleveurs
puissent développer le secteur de la méthanisation ? On subventionne des
parcs éoliens non rentables et on empêche Mr Dupont d’installer une éolienne
dans son jardin, est-ce cohérent ?
Bien sûr, beaucoup imaginent « ultralibéralisme »
et libre-échange comme synonymes d’épuisement des ressources et de pollution
incontrôlée, appelant à un communisme écologique désespérant.
Bien sûr, la cupidité et l’avidité sans limite existent chez
certains hommes, dont le mépris pour leur prochain est cause de pollution. Mais
si le problème c’est l’homme, il est aussi l’espoir et la solution, pourvu que
le système social soit conçu pour l’homme avec toutes ses caractéristiques :
la liberté.
Ce n’est pas le capitalisme ni le libéralisme qui dégazent
en mer, c’est une ordure. Ce n’est pas une loi de plus qui l’en empêchera ;
seul son propre intérêt l’en dissuadera. Les systèmes actuels où se mêlent
étatisme, fausse écologie et capitalisme de connivence déresponsabilisent les
individus, et ne donnent aucune motivation au fraudeur potentiel à arbitrer en
fonction de ses enjeux écologiques de long terme. La nature n’y gagne rien,
contrairement aux lobbies malsains et aux experts inutiles.
Plus les biens et les terres sont publics, moins ils sont
respectés ; ils sont à tous et donc à personne à la fois. Seul un système
sain où la propriété privée est respectée nous permettra de conserver un environnement
en équilibre constant entre les enjeux d’une humanité en pleine mutation.
Citations
« Tout ce qui
augmente la liberté augmente la responsabilité. » -- Victor Hugo
« Trop de
personnes croient que la liberté est gratuite alors qu’elle se paie, au
contraire, un prix élevé, celui du devoir et de la responsabilité. »
-- Françoise Gourdon
« L’environnement,
comme le reste, est affaire de responsabilité individuelle, et cela implique de
maintenir un très haut niveau de liberté. » -- Christiane Chavane, in
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