Avec l’affaire Air France – où le gouvernement, qui appelait
au droit, soudain pousse le « dialogue social » – et l’annonce du
refus de la CGT de participer à la « Conférence sociale » à venir, ce
cher dialogue social pointe une tête dans une actualité déjà sous l’influence
des élections qui approchent.
Le dialogue social est sans aucun doute devenu depuis
quelques décennies le point de passage obligé et surtout supposé idéal de tous
les changements ou améliorations du monde du travail de ce pays.
La recherche de dialogue ou le dialogue effectif ne peut
bien évidemment être qu’une bonne chose du point de vue des individus et donc du
libéral. Mais hélas, le dialogue social n’a rien d’un dialogue.
Lorsque la CGT, ou ses acolytes syndicats, prétend négocier
nos avantages sociaux par le « dialogue social » avec les pouvoirs
publics, il y a en fait double usurpation et triple abus de pouvoir.
Tout d’abord, les syndicats institutionnels ne sont en rien
représentatifs des salariés, puisque ces derniers ne peuvent pas échapper à
leur monopole et que seule une maigre minorité y est inscrite.
De l’autre côté, les « pouvoirs publics » s’arrogent
le droit, le pouvoir en réalité, de contraindre et légiférer nos contrats de
travail, alors que ceux-ci ne concernent que l’entreprise et nous-mêmes.
Triple abus de pouvoir donc avec deux représentativités sans
fondement et un « dialogue » qui aboutit à des décisions qui nous
touchent tous sans qu’aucun de nous n’y ait mot à dire.
Ne nous y trompons pas, les syndicats et ce simulacre de
dialogue ont bien un rôle social. Ou plutôt asocial, car il s’agit bien sûr de
pouvoir prétendre à l’existence d’une discussion entre salariés et entreprises au
niveau global, directement contrôlé, tout en assurant justement qu’aucune négociation
libre ne puisse trouver sa place au niveau individuel, beaucoup plus incontrôlable.
Dans un monde libre, chacun pourrait bien sûr négocier son
contrat et les diverses facettes de sa rémunération directement et
continuellement avec son employeur ou sa hiérarchie directe. Mais il serait
alors possible de voir les meilleurs tirer leur épingle du jeu face aux moins
habiles. Scandale.
Le dialogue social n’est pas fait pour nous tirer vers le
haut et nous protéger des employeurs féroces. Au contraire, il s’agit de
veiller à ce que les meilleurs ne puissent pas gagner plus que les médiocres,
tout en camouflant ce principe honteux sous les couleurs de la préservation des
acquis.
Un mensonge de plus, rien d’autre.
No comments:
Post a Comment