Un des soi-disant ténors du barreau, Alain B. – appelons-le
Alain Pas-ben-sans-sous – a récemment émis un avis télévisé qui mérite qu’on s’y
attarde, tant il démontre combien ces personnages et cet individu en
particulier sont étrangers à la liberté qu’ils sont pourtant censé défendre.
Il faut dire que le sire n’en est pas à son coup – coût ?
– d’essai. Il est un farouche défenseur de l’ignoble CNIL et un des promoteurs
de la première heure des diverses hérésies en matière de « droit
informatique », domaine pourtant par définition virtuel et où l’absence de
conflit d’accès à l’information fait que la propriété ne peut exister et par
conséquence le droit n’a tout simplement aucun sens. Et quand on voit le nombre
de texte qui fleurissent dans le domaine depuis quinze ans, on est en droit
pour le coup – coût ! – de s’inquiéter. Et les dernières bêtises en
réaction à l’actualité faite par la NSA n’est pas pour un retour à la raison.
Toujours est-il que voici notre Alain qui croit possible d’exiger
un droit pour les robots, rien de moins. Vous comprenez, bientôt nous serons
entourés de ces bestioles qui seront tellement intelligentes qu’elles pourront
revendiquer leur protection juridique et même devront être juridiquement
protégées face à nous autres, méchants homo sapiens qui pensons mais sapons.
J’ai déjà écrit un article, paru chez l’Institut Turgot,
pour expliquer qu’aucune technologie, même le plus sophistiqué des robots, ne
peut avoir une quelconque responsabilité et que celle-ci réside toujours chez l’usager,
voire en tout dernier recours le concepteur.
Mais je voudrais résumer cette idée par une question simple.
Parler de droit pour un robot suppose de parler de ses droits de propriété. S’il
n’a pas de propriété, il n’a pas de droit tout court. Il n’y a pas de fondement
juridique hors de la propriété, ou son transfert lors de l’exécution de contrats.
Or qu’on m’explique : de quoi un robot serait-il propriétaire ? De
lui-même ? C’est contradictoire avec l’idée qu’il serait au service
exclusif … de son propriétaire. Ou bien le robot devrait-il être considéré
comme une personne, au sens moral comme au sens juridique, pouvant dès lors
revendiquer à la concurrence économique envers les hommes et les autres robots ?
Cela aurait l’avantage d’une plus grande cohérence. Mais alors
pourquoi ses droits devraient-ils être différents de ceux de tout homme ?
Soit il est juridiquement égal, soit il n’est pas. Ou bien faudrait-il imaginer
une sorte de statut d’esclave officiel ? Mais le statut d’objet n’est bien
sûr rien d’autre. On voit donc que la seule question qui vaille est celle d’une
reconnaissance comme personne, ou pas. Or un robot pourrait-il être un criminel ?
Isaac Asimov a depuis longtemps répondu à cette question.
Un esclave qui se révolterait ; est-ce en fait cela
dont Alain B. a peur ? Ou bien ne fait-il rien d’autre que se préparer
plein de bon petits procès inutiles sauf pour l’engraisser à nos dépens ?
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